• En Iran, le Khouzistan gagné par des manifestations contre le pouvoir
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/22/en-iran-le-khouzistan-gagne-par-des-manifestations-antipouvoir_6089153_3210.

    La crise de l’eau dans cette région pétrolifère alimente depuis le 15 juillet une vague de colère dont la répression par les autorités a fait au moins trois morts. Ce chiffre risque de monter.

    Pour la sixième nuit consécutive, des villes de la province du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran, ont été le théâtre, mardi 20 juillet, de manifestations contre la République islamique, sur fond de mauvaise gestion de l’eau par les autorités. Depuis le 15 juillet, des habitants d’Ahvaz, Shadegan, Susangerd et Izeh manifestent, scandant « A bas la dictature » et « Le peuple veut la chute du régime » en arabe, un slogan emblématique des soulèvements qui ont éclaté dans le monde arabe en 2011.

    L’accès à Internet sur les téléphones mobiles a été coupé ou très ralenti, la nuit, dans les villes gagnées par les manifestations – une méthode de plus en plus utilisée par les autorités iraniennes pour empêcher le partage d’informations lors des mouvements de protestation.

    Les vidéos publiées sur la Toile, filmées dans le Khouzistan, témoignent d’une répression féroce de la part de la police et des forces antiémeute, qui ont tiré à balles réelles sur la foule. L’organisation Human Rights Activists News Agency, qui documente les violations des droits humains en Iran, fait état d’au moins trois morts, tous de jeunes hommes. Des militants locaux accusent les forces de l’ordre d’être responsables de leur mort. Le gouvernement a confirmé trois décès, les attribuant – comme à son habitude – à des « groupes terroristes » qui « ont infiltré » les manifestations.

    Sécheresse inédite
    Dans cette province pétrolifère frontalière de l’Irak, les habitants – dont un nombre important est issu de la minorité arabe – se disent marginalisés et discriminés par le pouvoir central, alors qu’ils étaient en première ligne lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988) et en ont subi les séquelles. Jadis centre prospère de l’agriculture du pays, le Khouzistan connaît aujourd’hui une sécheresse inédite. Ses habitants souffrent du manque d’eau pour l’irrigation de leurs terrains agricoles et pour alimenter leur bétail, et même pour leur consommation.

    « On n’a jamais eu d’eau potable, alors que la ville est bâtie sur le pétrole, la richesse de tout le pays », une habitante de Susangerd, au Khouzistan

    Cette année en particulier, à cause de l’augmentation sans précédent des températures (dépassant par endroits les 50 °C), de l’usure des centrales électriques et d’une mauvaise gestion, les villes iraniennes connaissent aussi des coupures d’électricité, les pires depuis la guerre avec l’Irak. Le ras-le-bol contre l’incurie du régime théocratique est tel, dans le pays, que le moindre problème dans les services publics peut donner lieu à une contestation.

    • Le ras-le-bol contre l’incurie du régime théocratique

      C’est le genre de phrase qu’ils copient-collent décidément avec beaucoup de facilité chez nous... Ils ont aussi en stock : « Le ras-le-bol contre l’incurie du régime castriste », ou aussi « Le ras-le-bol contre l’incurie du régime chavez »... en fait, Le ras-le-bol contre l’incurie des régimes sous sanctions américaines est général...

  • Gazoduc Nord Stream 2 : les Etats-Unis et l’Allemagne se mettent d’accord
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/22/accord-entre-washington-et-berlin-sur-le-gazoduc-nord-stream-2_6089174_3210.


    La chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Joe Biden, à la Maison Blanche, à Washington, le 15 juillet 2021.
    EVAN VUCCI / AP

    En échange de la levée des sanctions, le président américain Joe Biden a négocié un texte visant à empêcher la Russie de se servir de l’énergie pour nuire à l’Ukraine.

    C’était l’un des dossiers qui compliquait le plus les relations entre les Etats-Unis et l’Allemagne ces dernières années. Après plusieurs mois d’âpres négociations, Washington et Berlin ont annoncé, mercredi 21 juillet, avoir trouvé un accord au sujet du gazoduc Nord Stream 2, qui doit acheminer du gaz russe en Allemagne en passant par la mer Baltique.

    En pratique, l’accord va permettre l’achèvement du chantier, terminé à 98 %, mais retardé par les sanctions imposées par les Etats-Unis contre plusieurs entreprises impliquées dans le projet. En échange de la levée des sanctions, réclamée par l’Allemagne, le président américain, Joe Biden, a négocié avec Berlin un accord visant à empêcher la Russie de se servir de l’énergie pour nuire à l’Ukraine.

    « Si la Russie devait tenter d’utiliser l’énergie comme une arme ou commettre d’autres actes agressifs à l’égard de l’Ukraine, l’Allemagne prendra des mesures au niveau national, et fera pression pour des mesures efficaces au niveau européen, y compris des sanctions, pour limiter les capacités d’exportation russes vers l’Europe dans le secteur énergétique », est-il écrit dans le communiqué.

    Par ailleurs, Berlin et Washington s’engagent à ce que le gaz russe continue de « transiter par l’Ukraine après 2024 », échéance actuellement prévue dans un accord avec la Moscou. « L’Allemagne s’engage à utiliser tous ses moyens de pression pour faciliter une extension [de cet accord] pouvant aller jusqu’à dix ans supplémentaires », indique l’accord, qui précise que Berlin va nommer un « émissaire spécial » chargé de ces négociations d’ici au 1er septembre. Pour Kiev, il s’agit là d’une source importante de revenus : en 2019, 40 % des 199 milliards de mètres cubes de gaz naturel fourni à l’Europe par le géant russe Gazprom avait transité par le territoire ukrainien.