• Gazoduc Nord Stream 2 : les Etats-Unis et l’Allemagne se mettent d’accord
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/22/accord-entre-washington-et-berlin-sur-le-gazoduc-nord-stream-2_6089174_3210.


    La chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Joe Biden, à la Maison Blanche, à Washington, le 15 juillet 2021.
    EVAN VUCCI / AP

    En échange de la levée des sanctions, le président américain Joe Biden a négocié un texte visant à empêcher la Russie de se servir de l’énergie pour nuire à l’Ukraine.

    C’était l’un des dossiers qui compliquait le plus les relations entre les Etats-Unis et l’Allemagne ces dernières années. Après plusieurs mois d’âpres négociations, Washington et Berlin ont annoncé, mercredi 21 juillet, avoir trouvé un accord au sujet du gazoduc Nord Stream 2, qui doit acheminer du gaz russe en Allemagne en passant par la mer Baltique.

    En pratique, l’accord va permettre l’achèvement du chantier, terminé à 98 %, mais retardé par les sanctions imposées par les Etats-Unis contre plusieurs entreprises impliquées dans le projet. En échange de la levée des sanctions, réclamée par l’Allemagne, le président américain, Joe Biden, a négocié avec Berlin un accord visant à empêcher la Russie de se servir de l’énergie pour nuire à l’Ukraine.

    « Si la Russie devait tenter d’utiliser l’énergie comme une arme ou commettre d’autres actes agressifs à l’égard de l’Ukraine, l’Allemagne prendra des mesures au niveau national, et fera pression pour des mesures efficaces au niveau européen, y compris des sanctions, pour limiter les capacités d’exportation russes vers l’Europe dans le secteur énergétique », est-il écrit dans le communiqué.

    Par ailleurs, Berlin et Washington s’engagent à ce que le gaz russe continue de « transiter par l’Ukraine après 2024 », échéance actuellement prévue dans un accord avec la Moscou. « L’Allemagne s’engage à utiliser tous ses moyens de pression pour faciliter une extension [de cet accord] pouvant aller jusqu’à dix ans supplémentaires », indique l’accord, qui précise que Berlin va nommer un « émissaire spécial » chargé de ces négociations d’ici au 1er septembre. Pour Kiev, il s’agit là d’une source importante de revenus : en 2019, 40 % des 199 milliards de mètres cubes de gaz naturel fourni à l’Europe par le géant russe Gazprom avait transité par le territoire ukrainien.