• Cyrille, Yannick et les autres… Les héritiers Bolloré à l’ombre du patriarche
    https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/25/cyrille-yannick-et-les-autres-les-heritiers-bollore-a-l-ombre-du-patriarche_

    Alors que sa chaîne CNews se fait le porte-voix des antivax, en bon papa poule, [Vincent Bolloré] s’est démené pour faire vacciner contre le Covid-19 toute la famille dès les premières doses disponibles.

    (juste une des anecdotes révélatrices de ce portrait)

  • Le mystère de l’assassinat de Jovenel Moïse pèse sur Haïti
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/23/le-mystere-jovenel-moise-pese-sur-haiti_6089283_3210.html


    Des responsables assistent à une cérémonie en l’honneur du président, haïtien Jovenel Moïse, à Port-au-Prince, Haïti, le 20 juillet 2021.
    VALERIE BAERISWYL / AFP

    De nombreuses zones d’ombre subsistent dans l’enquête sur le meurtre du président haïtien, malgré l’arrestation de 23 hommes, dont 18 ex-militaires colombiens.

    Difficile d’imaginer silence plus angoissant. Les rues sont quasi vides, les carrefours désertés. Même dans les quartiers de Port-au-Prince contrôlés par les gangs, d’où ne s’échappait il y a encore quelques semaines qu’une immense détresse, il n’y a plus de bruit, plus de cris, plus de tirs. Comme si la capitale haïtienne retenait son souffle, plongée malgré elle dans un abîme sans fin depuis l’assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse, et tout entière suspendue aux soubresauts d’une enquête aux zones d’ombre aussi multiples et confuses que préoccupantes. Loin, très loin, des versions officielles des autorités policières, elles-mêmes suspectées de complicité dans le crime.

    Sur le papier, les auteurs de l’attaque ont été arrêtés, affirment les autorités publiques : vingt-trois hommes, parmi lesquels dix-huit anciens militaires colombiens, trois Haïtiens et deux binationaux haïtiano-américains. Sept mandats d’arrêt ont également été émis selon la police, dix maisons fouillées, une trentaine d’interrogatoires menés, quatre hauts responsables de la sécurité de Jovenel Moïse placés à l’isolement et vingt-quatre agents frappés de mesures conservatoires. Trois autres Colombiens ont été tués dans les heures qui ont suivi le meurtre. Cinq seraient en fuite. Selon le juge de paix de Pétion-Ville, le quartier de la résidence privée du président, venu constater le décès, Jovenel Moïse a reçu douze balles dans le corps. Plusieurs de ses membres ont été fracturés dans les instants qui ont précédé son décès et un œil énucléé.

    Son épouse Martine Moïse, blessée au bras et à l’abdomen, a, elle, été évacuée dans un hôpital de Floride. Dans un court message enregistré, dont plusieurs experts ont émis des doutes sur son authenticité, elle dit accuser, sans les nommer, les opposants politiques de son mari, les « ennemis de l’intérieur », et promet de poursuivre son action. Rentrée depuis à Port-au-Prince, elle devait assister ce vendredi 23 juillet aux funérailles du président défunt à Cap-Haïtien, sa région natale. Aucune autre personne, ni garde du corps ni domestique, n’a été blessée.

  • « Projet Pegasus » : NSO Group au cœur du « soft power » d’Israël
    https://www.lemonde.fr/projet-pegasus/article/2021/07/22/projet-pegasus-nso-group-au-c-ur-du-soft-power-d-israel_6089189_6088648.html

    L’ex-premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le premier ministre indien, Narendra Modi, sur une affiche de campagne du Likoud, le parti de M. Nétanyahou, à Tel Aviv, le 28 juillet 2019. JACK GUEZ / AFP

    EnquêteL’entreprise à l’origine du logiciel espion Pegasus et le gouvernement israélien travaillent main dans la main pour nouer de nouvelles alliances et servir leurs intérêts sur la scène internationale.

    Parcourir la liste des cibles du logiciel de surveillance Pegasus, un service fourni par l’entreprise israélienne NSO Group à une dizaine d’Etats du Proche-Orient, d’Afrique, d’Europe et d’Asie, c’est suivre une histoire de la diplomatie israélienne. Ces données, vastes mais encore partielles, partagées par l’organisation Forbidden Stories et Amnesty International avec dix-sept médias, dont Le Monde, accompagnent depuis une décennie l’expansion tous azimuts du « soft power » israélien. Elles en constituent une face sombre, discrète mais assumée.

    Fondée en 2009, au moment du retour au pouvoir de l’ancien premier ministre Benyamin Nétanyahou (2009-2021), NSO a bénéficié de l’élargissement des relations diplomatiques d’Israël. Un moment est emblématique : juillet 2017. M. Nétanyahou accueille Narendra Modi à Tel-Aviv. C’est la première fois qu’un chef du gouvernement indien se rend dans le pays en vingt-cinq ans de relations diplomatiques. M. Modi est une prise de choix dans l’effort que mène M. Nétanyahou pour diversifier les alliances d’Israël.

    Puissant, ultranationaliste, autoritaire et populiste, l’Indien vient signifier l’ouverture à Israël d’un marché en plein essor, et ne cherche à s’appesantir ni sur l’occupation des territoires palestiniens ni sur la question des droits de l’homme. Peu de temps après que les deux hommes ont posé pour les photographes, les pieds dans l’eau dans la Méditerrannée, l’Inde fait pour la première fois l’essai du logiciel espion Pegasus. Depuis lors, elle n’a cessé d’en user, moins contre de potentiels terroristes que contre des opposants, des journalistes et des défenseurs des droits humains.

    Le service fourni par NSO pèse peu face aux contrats d’armement traditionnels qu’Israël et l’Inde négocient en 2017, portant sur des missiles et des systèmes de défense antiaériens, et évalués à 1,7 milliard d’euros. Mais M. Nétanyahou l’affirme, lui qui a cherché dès 2009 à favoriser la recherche et l’enseignement en matière de cybersécurité, et à mieux l’intégrer aux organes de défense : « Le cyber est une menace sérieuse et un business très lucratif. »

    Globalement, « sur les 5 à 7 milliards d’euros que représentent annuellement les exportations militaires d’entreprises israéliennes [comme IAI, Elbit et Rafael], le cyber n’occupe qu’une portion modeste : à peine 3 % à 4 % », estime Eitay Mack, juriste et expert des exportations d’armes israéliennes, qui milite pour davantage de transparence dans ce domaine. (...)

    #Payant

    #Pegasus #NSO