70% de chute de fréquentation dans les cinémas, « une catastrophe », commente le directeur de la SACD

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  • Pass sanitaire : 70% de chute de fréquentation dans les cinémas, « une catastrophe », commente le directeur de la SACD
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    franceinfo : Quelle est la situation dans les cinémas depuis l’instauration du pass sanitaire mercredi ?

    Pascal Rogard : C’est une catastrophe. Au cinéma, à la différence du spectacle vivant, il y a un système de comptage des entrées en salles qui est immédiat, et la chute de fréquentation due au pass sanitaire est évaluée à peu près 70%. Je ne sais pas si ça va se poursuivre toute la semaine, mais c’est un désastre pour les films qui étaient déjà à l’affiche et pour ceux qui se présentent, même si certains films peuvent, comme Kaamelott par exemple, avoir des succès.

    Que demandez-vous ? Voulez-vous un retrait de cette obligation ?

    C’est très simple. Aujourd’hui, nous demandons à être traités comme tout le monde, c’est-à-dire comme les bars, les restaurants, les autres activités. Puisque le gouvernement, en appliquant une loi antérieure qui parle des rassemblements de grande importance, a décidé d’appliquer immédiatement le pass sanitaire au cinéma, au théâtre, sans laisser aucun temps d’adaptation et de pédagogie, contrairement à d’autres activités qui seront soumises à la loi qui est en cours de discussion (projet de loi « relatif à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire », en cours d’étude au Sénat). Donc, en quelque sorte, on a pris les lieux de culture en otage pour dire « voyez, vous ne pourrez pas aller au cinéma, vous ne pourrez pas aller au théâtre si vous n’êtes pas vaccinés », alors qu’il fallait mettre ces lieux de culture à égalité avec tous les autres lieux. Et c’est d’autant plus grave que, au fond, les exploitants de cinémas, les propriétaires de salles dans leur quasi totalité ne refusent pas du tout l’idée sanitaire et pourraient même être pédagogues pour le pass sanitaire. Mais là, la culture est vraiment prise en otage.

    Mais ce n’est pas pour punir la culture, c’est parce qu’on se retrouve face à une nouvelle vague du variant Delta, vous n’êtes pas d’accord ?

    Ah bon ? D’accord, alors, vous ne pouvez pas aller en salle de cinéma, mais vous pouvez aller vous frotter dans les discothèques, c’est ça ? Les lieux de culture ont été reconnus comme des lieux absolument sûrs, protégés. Alors que le gouvernement, dit que vous pouvez aller au cinéma sans porter de masque, les exploitants eux-mêmes disent au public qu’il vaut mieux le garder. Le président de la République a annoncé que les jeunes devraient être vaccinés, on a changé d’avis et on a reporté. Enfin tout ça est quand même une improvisation. Et on confond du côté du gouvernement vitesse et précipitation.

    • J’aime bien ces lobbys qui t’assurent que c’est pas chez eux qu’on se contamine. On fait la somme de toutes les professions, et on n’a aucune raison de se contaminer nulle part.

      Je ne sais pas si vous avez regardé les courbes dans les régions où ça flambe, mais ça flambe comme jamais, ici. Chez les jeunes (20-29 ans), ici dans l’Hérault, le taux d’incidence est passé à 877 hier (il était à 117 il y a deux semaines, 29 il y a un mois). Et ça se répand rapidement dans les autres tranches d’âge, y compris (au moins ici dans l’Hérault) chez les plus de 80 ans.

      Alors je n’ai pas de solution toute faite, mais pour l’instant, l’alternative la plus plausible sans restrictions fortes maintenant, c’est que dans deux semaines on ferme tous les lieux publics totalement. Que le type trouve que c’est injuste par rapport aux discothèques-usines à cluster, je suis bien d’accord, mais c’est pas une raison non plus pour s’aligner sur le moins-disant sanitaire au moment où on a des courbes de progression du virus totalement verticales.

    • Mon commentaire est sur les propos du gars de la SACD (dont je doute qu’ils soit particulièrement anti-quoi-que-ce-soit).

      Pour l’idée qu’on ferme beaucoup plus vite les lieux de culture que les discothèques, ça je ne dirai pas le contraire.

      Après, quand tu vois les types de consommation de notre économie des loisirs en plein été, les touristes ne sont ni dans les théâtres, ni dans les musées, ni même trop dans les cinémas : ils sont dans les bistrots et les boîtes de nuit. Pas la peine de particulièrement en vouloir aux artistes pour les fermer en priorité quand ton but est, comme l’année dernière, d’en faire le minimum pour préserver les formes de tourisme les plus grégaires et consuméristes (parce que vache à lait qu’il faut traire le plus possible).

      Ici tu peux bien fermer toute la culture, du moment que les bistrots et les discothèques restent ouverts, tu n’auras pas de mouvements sociaux de masse. Bon sang, on est même obligés de remettre le masque dans la rue, ici, pour regarder les gens agglutinés les uns sur les autres dans les bistrots sans masques. Vraiment : « politiquement » tu peux prendre n’importe quelle mesure tant que tu ne touches pas aux terrasses des cafés (autre lobby qui nous a garanti que c’était pas là qu’on se contamine).