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  • Pass sanitaire dans les restaurants : « Ils sont en train de gâcher les vacances » - Bretagne - Le Télégramme
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    Obligatoire dans les restaurants à compter du mois d’août, le pass sanitaire fait grincer des dents les professionnels en Bretagne. L’application de cette mesure de contrôle complique leur activité, surtout en plein été.
    Céline Nita, gérante du restaurant Le B, à Port-Louis (56) dénonce, comme la plupart des professionnels du métier, les « incohérences » des décisions gouvernementales parmi lesquelles le pass sanitaire.
    Le Télégramme/Charles-Henri Raffin

    Contrôler les pass sanitaires des clients dès le 1er août ? La perspective ne réjouit pas franchement les professionnels de la restauration. Patron du restaurant Le Quincy, à Lesconil (29), Sébastien Jacob a bien téléchargé l’application TousAntiCovid Verif pour les professionnels. « Ça fonctionne mais on n’a pas le temps d’appliquer ça tout le temps. Il faudrait une personne à temps plein, estime-t-il, on fera des contrôles ponctuels mais c’est tout ». Si son personnel se vaccine peu à peu, l’aspect privé et le secret médical pour ses clients lui posent problème, tout comme le calendrier : « On est en pleine saison, ce n’est pas le moment, il y a trop de monde ».

    « Ce n’est pas aux restaurateurs de demander des papiers »
    Au Rigado, à Locmiquélic (56), Christelle Le Falher attend le prochain protocole de l’Umih. « Ça change toutes les semaines ! Je n’imposerai rien ni à mon personnel, ni à ma clientèle pour le mois d’août, assure-t-elle. J’ai étudié la question avec un avocat en droit du travail, je ne peux rien imposer sans quoi mes employés peuvent se retourner contre moi. » Elle estime qu’à ce stade, rien n’est joué : « La loi n’est pas encore votée au Sénat et le Conseil constitutionnel peut être saisi ». Et déplore le stress sur la population. « C’est la psychose, il faut nous laisser tranquilles, ce n’est pas aux restaurateurs de demander des papiers aux gens. »

    « Du pilotage au doigt mouillé depuis le début »
    Non loin de là, à Port-Louis, Céline Nita, gérante du restaurant Le B, ne sait pas encore comment faire. « L’Umih nous informe mais comment gérer l’appli ? Sur nos téléphones personnels ? Ils sont en train de gâcher l’économie et les vacances des Français, regrette-t-elle. J’ai 45 ans, j’ai fait mes deux injections et mon personnel est vacciné, je ne discute pas du fond mais c’est du pilotage au doigt mouillé depuis le début et on va perdre de l’argent ».

    À Brest, Michel Le Menn tient, depuis sept ans, Le Coup de fourchette. « L’avenir me paraît très compliqué, on n’est pas assermentés et, en principe, on ne peut pas interroger un salarié sur son état de santé. notre métier est de satisfaire le client, pas de l’embêter. ». Son ami, Alan Lescop, chef du restaurant Le Florio, lui, veut bien s’organiser pour vérifier les pass : « le problème, c’est qu’en hiver, ça prend au moins 40 secondes par personne, on n’a pas des halls de gare à l’entrée et on fait face à beaucoup d’incohérences ».