Puis-je être misandre ? | Entre les lignes entre les mots

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  • Puis-je être misandre ?

    Pourquoi parler de misandrie ?

    La misandrie a été largement utilisée par les journalistes lors de la rentrée littéraire 2020, pour qualifier deux ouvrages : « Le génie lesbien » d’Alice Coffin et « Moi les hommes, je les déteste » de Pauline Harmange. Dans les deux cas, l’adjectif était utilisé au sens négatif du terme, y voyant des pamphlets contre les hommes. La lecture attentive de ces deux ouvrages nous révèle qu’il n’en est rien.

    La polémique autour de l’ouvrage d’Alice Coffin prend sa source dans une citation expliquant pourquoi elle privilégiait désormais les œuvres féminines : « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut à notre tour, les éliminer. Les éliminer de nos esprits, de nos images, de nos représentations. Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leurs musiques. J’essaie, du moins », les journalistes ayant tronqué l’extrait justifiant cette démarche sans approfondir les thèses défendues dans l’ouvrage. Les propos de l’autrice évoquaient une tentative d’émancipation culturelle vis-à-vis de la domination masculine. De même, seul le titre provocateur de Pauline Harmange a suscité le blâme, sans que son œuvre n’ait été analysée. La misandrie est quasiment systématiquement utilisée comme une fin de non-recevoir de la part d’antiféministes pour arguer le danger de certains écrits qui voudraient questionner le rapport de domination entre les genres.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/29/puis-je-etre-misandre

    #féminisme