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  • Les Irresponsables - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Les-Irresponsables

    « Comme on le sait, Hitler a été élu démocratiquement », lisais-je il y a quelques jours à peine dans un article par ailleurs très fin sur la montée du fascisme. Voilà un topos auquel on espère échapper maintenant que l’historien Johann Chapoutot, une référence sur la période nazie, s’est attaqué aux mois qui ont précédé l’accession au pouvoir de Hitler.

    #recension #livre #Johann_Chapoutot #Aude_Vidal #nazi #Hitler #démocratie #élection #Allemagne #Histoire

    • Merci d’attirer l’attention vers un livre qui en finit avec le mensonge qu’on nous a enseigné dès l’école primaire. On ne le répète jamais assez souvent : Hilter n’a pas été élu démocratiquement. Il n’a même pas été élu du tout mais nommé par le représentant de la fraction la plus réactionnaire des riches, les Junker propriétaires de grandes terres à l’Est de l’Elbe (ostelbiischer Adel). L’élection qui a consolidé son pouvoir n’a eu lieu qu"après le coup d’état nazi après l’incendie du Reichstag le 27 février 1933 deux moi après la nomination d’Hitler comme Reichskanzler par le président allemand, le général dément Hindenburg.

      A mon avis nos enseignants nous ont enseigné le mythe de l’élection légale d’Hitler afin de se disculper eux-mêmes et toute leur génération qui suivant ce récit n’a pu se rendre compte de ce qui se passait qu’une fois qu’il a été trop tard pour encore s’opposer aux hordes nazies désormais au pouvoir.

      Si ce mythe fait partie des « vérités » enseignées en France aussi c’est sans doute pour éviter de parler des classes sociales qui ont porté au pouvoir les nazis. Il faut bien donner une explication quelconque si on veut embrouiller les faits historiques.

      #Allemagne #nazis #histoire

    • Ici, ce n’est pas ce qui est dans les manuels où le fait qu’il soit nommé est souligné. Mais à simplifier abusivement, ou à régurgiter les cours suivis des décennies plus tôt, dire "Hitler élu" (on l’entend y compris de la part de profs d’histoire "de gauche") épargne pas mal d’efforts. (On peut aussi entendre dans un cours de 3ème sur la Guerre de 14 que la Révolution de 1905 était une sorte de révolution bourgeoise, un peu comme notre 1789).

      Sans être de gauche, on peut aller beaucoup plus loin.

      Non, François Bayrou, Hitler n’a pas vraiment été « élu » avec plus de 90% des voix (2017)
      https://www.liberation.fr/desintox/2017/02/06/non-francois-bayrou-hitler-n-a-pas-vraiment-ete-elu-avec-plus-de-90-des-v

      Sinon, Chapoutot est mentionné ici 19 fois depuis 2020, flux en crue depuis son dernier ouvrage.

      #au_pays_des_lumières_éteintes

    • J’ai souvent lu ou entendu ce mythe des nazis arrivés au pouvoir par les urnes utilisé comme un argument, en période électorale, pour encourager le vote contre le FN/RN. En mode : « allez voter pour faire barrage, souvenez vous qu’en Allemagne etc. »

    • Il serait presque tentant de faire un parallèle avec ce qui se passe actuellement en France et plus généralement en Europe. L’Histoire, la tragédie, la farce, toussa ... Toujours les mêmes enjeux (capitalistes) avec des dynasties de propriétaires (du foncier, de la finance ou de l’appareil de production) qui rechignent à lâcher le bout de gras et s’accrochent comme des morbacs à leurs prérogatives et à leurs « notoriétés ».

    • Je crois que l’intention de Chapoutot est de considérer l’histoire de la montée du nazisme du point de vue contemporain, c’est-à-dire depuis le monde d’aujourd’hui, il s’agit de parler du présent aussi et de ce qui pourrait être évité.

      Aussi, c’est intéressant de démontrer - ou de rappeller car la thèse n’est pas nouvelle - que le nazisme résulte d’un choix de la bourgeosie mais le parti nazi n’était pas rien sur le plan électoral et il me semble, mais je ne suis pas spécialiste, que la gauche - parti communiste stalinisé et soc-dems penchant vers le centre - peinait à s’unir.

      Les travaux de Chapoutot sont brillants. Mais je me demande quelle utilité cela peut avoir face à l’extrême droite, ses moyens, ses soutiens, son électorat, sa façon de falsifier, détourner, inverser, récupérer, ignorer, moquer les faits.

      L’histoire consiste à établir un récit en interrogeant, critiquant et croisant archives, objets, témoignages, sources etc. C’est une méthode d’investigation critique. Mais son usage est souvent politique, en un sens l’histoire est celle de l’État.

      En 1988, Debord commentait :

      On croyait savoir que l’histoire était apparue, en Grèce, avec la démocratie. On peut vérifier qu’elle disparaît du monde avec elle.

      Il faut pourtant ajouter, à cette liste des triomphes du pouvoir, un résultat pour lui négatif : un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement.

      Un article du Monde s’alarme des lacunes de l’enseignement de l’histoire de la guerre civile et de la dictature franquiste en Espagne :

      https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/02/en-espagne-l-ecole-fait-l-impasse-sur-franco_6589695_3210.html

      En France, l’histoire de la guerre d’Algérie est un sujet de grands débats.

      Hier Macron laissait le soin aux historiens de dire si c’était bien un génocide qui se déroulait à Gaza. Il s’indignait mais ne proposait ni sanction contre Israël ni reconnaissance de la Palestine :

      https://www.humanite.fr/monde/bande-de-gaza/sur-la-situation-a-gaza-macron-laisse-aux-historiens-le-soin-de-parler-de-g

  • Questions de classe en milieu militant
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Questions-de-classe-en-milieu-militant

    Aude quelque peu agacée, entre autre, de la recension de son dernier livre par La Décroissance, qui la traite de bourgeoise pour ses voyages alors que au moment de ceux-ci, elle avait 200 par mois de revenus… et que c’est seulement maintenant, des années plus tard, qu’elle vit plus décemment.

    Si on arrête de se mentir, on observera que, dans les milieux militants qui ne s’attachent pas explicitement à faire bouger les quartiers populaires, tout le monde ou presque a du capital, économique ou culturel, que les classes populaires y sont rares et que la bourgeoisie et la petite bourgeoisie y sont surreprésentées. Cette appartenance sociale est peut-être indispensable pour avoir la motivation, le temps, la vision critique du monde nécessaires pour militer (et surtout l’illusion très bourgeoise que sa parole et ses actes ont de l’importance et vont changer la société). Ces formes de capital sont souvent transmises par la famille et les personnes qui ont dû les acquérir sont rares. Les quelques fil·les d’ouvriers ou de femmes de ménage de ces milieux sont de plus invisibilisé·es par les tentatives des autres de faire croire qu’ils et elles viennent de la plèbe. Cela ne les empêche pas de vite se reconnaître entre elles et eux, comme dit un camarade, et de facilement renifler l’imposture des autres.

    […]

    C’est important de parler des privilèges de classe des personnes qui constituent le milieu militant ou ont une parole publique politisée, j’ai déjà fait plusieurs allusions ici à l’auto-détermination de la classe sociale et je suis contente d’enfin faire le point sur cette question. Mais il faudrait faire attention à ne pas tomber dans quelques écueils. Le premier, c’est la démagogie. Une ex-députée me racontait qu’un député de gauche avait réclamé pour les parlementaires une rémunération au Smic alors que nous répétons partout que cette somme ne permet pas de vivre décemment et qui lui-même était propriétaire de son logement (surprise, il avait fait le fameux lycée catho amiénois avec Macron et J’aurais). Elle, divorcée avec trois gosses à charge, qui payait un loyer, trouvait la mesure un brin démago.

    L’autre écueil, c’est d’en faire une question de vertu individuelle. C’est bien de faire son « check ton privilège » comme nous y invite ce journal par ailleurs anti-« woke », mais qu’en fait-on après ? Puisque l’impact écologique est assez lié au revenu, on invite chacun·e à léguer la part au-dessus du Smic de sa rémunération et à imposer à ses gosses des conditions de vie que par ailleurs on dénonce ?

    […]

    Je pense aussi qu’un préalable pour cette discussion est de cultiver la franchise sur notre position sociale et économique. À la sortie d’Égologie, j’ai souvent fait passer ma critique de la petite bourgeoisie écolo-alternative en disant que moi aussi, je me sentais visée, et je pratique la même franchise en présentant Dévorer le monde. J’invite en conséquence à ne pas projeter ses fantasmes sur moi ni produire d’erreurs factuelles. Et j’exige la même franchise de ceux qui dénoncent la bourgeoisie des autres, surtout si (je n’en sais rien) ils sont familiers des cousinades en Cyrillus dans le parc familial chez bonne maman. Un peu de lucidité pourrait nous aider à faire des espaces militants plus accueillants et inclusifs.

    #Aude_Vidal #classes_sociales #privilèges #bourgeoisie #honnêteté #militantisme

  • La Constitution au XXIe siècle - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/La-Constitution-au-XXIe-siecle

    Le constitutionnalisme, c’est cette idée, forgée au XVIIIe siècle et inspirée de la pensée libérale, selon laquelle une constitution peut et doit poser des limites au pouvoir absolu. Des projets constitutionnels sont alors écrits mais jamais mis en œuvre, des constitutions sont adoptées (en 1789 aux États-Unis, en 1791 en France) et depuis lors le modèle ne cesse de s’étendre, en Europe et en Amérique latine au XIXe siècle, dans les pays décolonisés dans la deuxième partie du XXe siècle et encore aujourd’hui. Ces textes garantissent généralement des droits humains, droits dont il est aisé de constater qu’ils ne sont pas respectés. L’ouvrage de Fontaine interroge donc cette « inefficacité constitutionnelle » et les raisons de cette impuissance. Elles sont nombreuses.

  • Leur justice à deux vitesses - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Leur-justice-a-deux-vitesses

    Depuis qu’elle a été condamnée à inéligibilité, Marine Le Pen se répand partout en prétendant subir une justice à deux vitesses, aussi douce avec les puissants qu’elle est dure avec les petits. Dans un sens elle n’a pas tort puisque, dans la même situation qu’elle, François Bayrou a prétendu tout ignorer de l’entreprise de détournement des budgets du Parlement européen organisée par son parti à lui pour financer ses postes et il est aujourd’hui premier ministre. L’ampleur du détournement et l’adresse des deux partis à compartimenter assez bien entre le Parlement européen et le siège du parti pour éviter la mise en cause du chef varient certainement mais sur le fond il faut constater qu’il s’agit du même délit et que la réponse judiciaire n’a pas été la même. Les autres arguments utilisés par le RN pour dénoncer cette « justice à deux vitesses » peuvent étonner, parce que justement ils promeuvent… une justice à deux vitesses, douce avec les élus et dure avec les petits.

  • Confinement : refaire le match - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Confinement-refaire-le-match

    Une petite musique commence à s’imposer à propos de la période : franchement, on a été cons de se laisser confiner. Et de refaire le match en oubliant des petits détails. Le système hospitalier « risquait » la saturation ? Non, il était bien saturé, des tris ont été effectués entre patient·es et des personnes sont mortes chez elles sans soins. Le Monde diplomatique sort une carte des pires pays où passer mars-mai 2020 ? Aucun lien de cause à effet n’est esquissé entre la surmortalité importante et la dureté du confinement, il semble que ce soient simplement deux trucs pénibles alors que le deuxième a dans certains pays été une conséquence du premier. Le confinement ressemble à les entendre à un exercice parfaitement arbitraire de manipulation des foules.

    On a été cons de se laisser confiner ? Parlez pour vous et parlez au présent.

    #santé #confinement #covid #Aude_Vidal #solidarité

  • Le moment « what the fuck » de la semaine ;

    Euthanasie et néolibéralisme - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Euthanasie-et-neoliberalisme

    Sécurité sociale. L’Enjeu, éditions Syros, 1983. De prime abord, c’est un livre d’entretiens un peu rébarbatif, l’un de ces ouvrages de circonstance publiés par des bureaucraties quelconques, qui vous tombe des mains avant même que vous l’ayez ouvert, sa couverture comme son titre n’étant guère engageants. Néanmoins, on l’ouvre au hasard, et on lit : « Je ne vois pas, et personne ne peut m’expliquer comment, techniquement, il serait possible de satisfaire tous les besoins de santé sur la ligne infinie où ils se développent. Et quand bien même je ne sais quel butoir leur assignerait une quelconque limite, il serait en tout état de cause impossible de laisser croître les dépenses, sous cette rubrique, au rythme des dernières années. Un appareil fait pour assurer la sécurité des gens dans le domaine de la santé a donc atteint un point de son développement où il va falloir décider que telle maladie, que tel type de souffrance ne bénéficieront plus d’aucune couverture – un point où la vie même, dans certains cas, ne relèvera plus d’aucune protection. » Frappant : dès 1983 étaient donc posées en France les grandes lignes du discours néolibéral légitimant une réforme drastique de la Sécurité sociale en vue de « faire baisser les dépenses ». Plus étonnant encore : ce propos figure dans un livre édité par la CFDT, qui jouissait pourtant dans les années 1970 d’une réputation de syndicat gauchiste et autogestionnaire.

    Mais là où le lecteur sera peut-être au comble de la surprise, c’est lorsqu’il apprendra le nom de la personne qui s’exprime ainsi dans l’entretien : il s’agit de Michel Foucault. Oui, le théoricien des résistances, le défenseur des prisonniers, celui qui invoquait hier encore la lutte des classes et la dictature du prolétariat. C’est qu’en quelques années à peine, le philosophe est passé du gauchisme au libéralisme. Comme les ex-maoïstes devenus « nouveaux philosophes », à l’image de son ami et disciple André Glucksmann, auquel il apporte alors tout son soutien dans sa croisade anticommuniste. Et, plus généralement, comme toute cette « deuxième gauche » dont il se rapproche à l’époque, s’associant à ses combats et participant même à ses clubs de pensée. Une deuxième gauche rassemblée au plan intellectuel autour de Pierre Rosanvallon, représentée dans la société par le PSU de Michel Rocard et la CFDT d’Edmond Maire, et dont la recherche d’une alternative autogestionnaire au socialisme bureaucratique va rapidement devenir une manière de reconnaître les bienfaits du libre marché. En somme, l’un des laboratoires du « nouvel esprit du capitalisme », entre gauchisme et libéralisme économique.

    • yo diría, respecto a la frase final, no "entre el izquierdismo y el liberalismo económico", sino entre el seudo-izquierdismo (o directamente el oportunismo político) y el liberalismo económico. //// Je dirais, à propos de la dernière phrase, non pas « entre gauchisme et libéralisme économique », mais entre pseudo-gauchisme (ou opportunisme directement politique) et libéralisme économique.

  • À propos d’une modeste proposition sur la fin de vie - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/A-propos-d-une-modeste-proposition-sur-la-fin-de-vie

    C’est un deux poids, deux mesures étonnant, dont il est permis de conclure que les attentes du pouvoir dans les deux cas étaient bien différentes. Dans le cas de la préservation des conditions de vie sur une Terre menacée par le chaos climatique, la commande très exigeante (le consensus de cent cinquante personnes issues de milieux très différents) et la mise à la poubelle subséquente témoignent d’un manque de volonté politique certain. L’aide à mourir a semblé quant à elle faire l’objet d’une plus grande complaisance de la part d’un président acharné depuis des années à détruire ce qui reste du système de santé après des décennies de néolibéralisme, d’asphyxie programmée et de formations médicales dispensées au compte-goutte, et qui ce faisant précarise les vies les plus vulnérables. Certes le texte de la convention dit bien la nécessité d’offrir des soins adaptés, y compris palliatifs, à toutes et tous, et des conditions décentes aux personnes malades ou handicapées, pour ne pas faire de la décision de mourir le renoncement à vivre une vie délibérément dégradée par la pauvreté ou le manque d’accès aux soins. Mais la convention n’y peut pas grand-chose si, dans la vraie vie, là où vivent et meurent de vrais gens, l’accès aux dits soins est déjà mal en point et devrait encore empirer sous le coup de nouvelles politiques d’austérité.

    […]

    Dans ce dossier, le philosophe Patrick Marcolini revenait sur les écrits du dernier Foucault, qui prônait sans complexe l’euthanasie en guise de limite à l’augmentation des coûts des soins de santé. Ces situations dans lesquelles on pèse le coût-bénéfice d’une vie et où on décide lesquelles sont surnuméraires et dispensables paraissaient alors une science-fiction riche de questionnements abstraits. Moins de dix ans plus tard, nous y sommes presque. Aussi j’ai souhaité republier ce texte, avec l’accord de son auteur que je remercie, pour ne pas oublier les extrémités auxquelles un libéralisme économique forcené peut nous réduire.

    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Euthanasie-et-neoliberalisme

    #euthanasie #fin_de_vie #mort #débat #Michel_Foucault #Patrick_Marcolini #Aude_Vidal

    • Foucault ne déclarait pas, en 1983, dans « Un système fini face à une demande infinie » (entretien avec R. Bono *), in Sécurité sociale : l’enjeu, Paris, Syros, 1983, pp. 39-63 [repris ultérieurement dans Dits et écrits Tome IV] ce qui lui est attribué mais :

      http://1libertaire.free.fr/MFoucault276.html

      On assiste, à cet égard aussi, à un phénomène important : jusqu’à ce qu’on appelle « la crise » et plus précisément jusqu’à ces butoirs auxquels on se heurte maintenant, j’ai l’impression que l’individu ne se posait guère la question de son rapport avec l’État dans la mesure où ce rapport, compte tenu du mode de fonctionnement des grandes institutions centralisatrices, était fait d’un input -les cotisations qu’il versait - et d’un output - les prestations qui lui étaient servies. Les effets de dépendance étaient surtout sensibles au niveau de l’entourage immédiat.

      Aujourd’hui intervient un problème de limites. Ce qui est en cause, ce n’est plus l’accès égal de tous à la sécurité, mais l’accès infini de chacun à un certain nombre de prestations possibles. On dit aux gens : « Vous ne pouvez pas consommer indéfiniment. » Et quand l’autorité proclame : « À cela vous n’avez plus droit » ; ou bien : « Pour telles opérations vous ne serez plus couverts » ; ou encore : « Vous paierez une part des frais d’hospitalisation » ; et à la limite : « Il ne servirait à rien de prolonger votre vie de trois mois ; on va vous laisser mourir... », alors l’individu s’interroge sur la nature de son rapport à l’État et commence d’éprouver sa dépendance vis-à-vis d’une institution dont il avait mal perçu jusque-là le pouvoir de décision.

      et, plus loin

      Sans compter tous les éléments de réponse à cette question [d’une éventuelle contribution de la Sécurité sociale à une éthique de la personne humaine] apportés dans le courant de cet entretien, je dirai qu’elle y contribue au moins en posant un certain nombre de problèmes, et notamment en posant la question de ce que vaut la vie et de la manière dont on peut affronter la mort.

      L’idée d’un rapprochement entre les individus et les centres de décision devrait impliquer, à titre de conséquence au moins, le droit enfin reconnu à chacun de se tuer quand il voudra dans des conditions décentes... Si je gagnais quelques milliards au Loto, je créerais un institut où les gens qui voudraient mourir viendraient passer un week-end, une semaine ou un mois dans le plaisir, dans la drogue peut-être, pour disparaître ensuite, comme par effacement...

      – [R.B.] Un droit au suicide ?

      – Oui.

      C’est avant cet entretien que l’année 1983 débute avec l’instauration par le gouvernent Beregovoy du "forfait hospitalier".

      Plutôt que de faire de M.F. un acteur de l’esprit des contre réformes, on gagnerait à interroger ce que devient cette dépendance à l’État, par intégration, par exclusion et par marginalisation (pour reprendre les trois catégories de M.F.) avec l’instauration probable de la "loi sur la fin de vie".

      #suicide #assitance_au_suicide #euthanasie #loi_sur_la_fin_de_vie #eugénisme #État

    • Je vais lire cet article mais dès l’ouverture, les propos de Marcolini sont rigoureusement intenables : [M.F.] « le théoricien des résistances, le défenseur des prisonniers, celui qui invoquait hier encore la lutte des classes et la dictature du prolétariat. » ? Wtf, M.F, lorsqu’il s’est référé au(x) marxisme(s) l’a fait de manière distante et critique, il n’a jamais « invoqué la lutte des classe et la dictature du prolétariat ».

      #nawak

  • https://aoc.media/analyse/2025/01/09/mayotte-et-les-dechets-post-catastrophe-naturelle

    Que faire des déchets dans un territoire frappé par une catastrophe naturelle ? À Mayotte, où le passage de l’ouragan Chido a provoqué une explosion du volume de déchets, la gestion des ordures soulève des enjeux éthiques et politiques majeurs. Tout en révélant les difficultés structurelles liées à leur traitement dans les territoires ultramarins, elle souligne une certaine conception de la nature par les sociétés industrielles.

    Trois semaines après le passage du cyclone Chido qui a ravagé Mayotte, créant une catastrophe humanitaire majeure, les déchets s’amoncellent désormais sur l’île. Un mélange de déchets organiques, d’ordures ménagères, de décombres de bâtiments, de véhicules hors d’usage et de débris emportés par le vent jonche désormais les routes et les rues.

    Naturelle, naturelle ... Je propose #catastrophe_environnementale
    (What else?)

    https://justpaste.it/9us0h

    #Mayotte #déchets #cyclone_Chido

    • Et tiens ! Justement, en parlant de déchets :

      Trois semaines après le passage dévastateur de l’ouragan Chido, le défilé à Mayotte des hommes et des femmes politiques semble ne pas devoir s’arrêter. Président de la République, ministres de l’intérieur, des outre-mer, de l’éducation, femmes et hommes politiques hors gouvernement… au point que l’une de ces délégations politiques, celle de la leader de l’extrême droite, s’est trouvée prise dans un accident qui a envoyé dix personnes dans ce qu’il reste d’hôpital. On se demande si un territoire dans une telle galère a besoin d’accueillir toute la misère du monde politique dans des délégations dont il faut assurer le gîte, le couvert, le transport et la sécurité.

      https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-mythe-du-terrain

  • Un antivalidisme mondain | Aude Vidal
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Un-antivalidisme-mondain

    Je ne compte plus les organisations et les événements qui mettent en avant des valeurs antivalidistes tout en passant sous silence l’existence d’une maladie infectieuse potentiellement handicapante et immédiatement dangereuse pour certaines catégories de personnes. Un syndicat qui affirme l’antivalidisme comme une de ses priorités des prochaines années alors que depuis 2022 le port du masque n’est recommandé ni dans ses locaux ni dans les formations qu’il organise. Source : Écologie politique

  • Sur l’impossibilité de penser la démocratie des autres
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Penser-la-democratie-des-autres

    Il y a huit ans paraissait un ouvrage passionnant, écrit par les chercheurs en science politique Adam Baczko, Gilles Dorronsoro et Arthur Quesnay : Syrie. Anatomie d’une guerre civile (CNRS Éditions, 2016). Tiré d’une recherche de terrain dans un pays en guerre, cet ouvrage consacre quelques chapitres aux premiers temps de la révolution syrienne, en 2011-2012, avant qu’elle ne sombre dans la guerre civile vers 2013. C’est un régime très dur qui est au pouvoir en Syrie en 2011 alors, loin de prendre pour acquis qu’un peuple se soulève dans ces conditions, les auteurs rappellent dans un développement très intéressant le risque pris par les opposant·es d’un État autoritaire où critiques publiques comme manifestations de rue sont interdites. Qu’est-ce qui peut amorcer une révolution ?

    […]

    Le récit de cette révolution réprimée à de quoi faire honte à la plupart d’entre nous en France. Le pays champion de la démocratie et des droits humains n’a pas une vie publique aussi riche que la Syrie de la révolution. Il soutient un gouvernement d’extrême droite à qui sa volonté d’en finir avec l’État de droit avait valu des manifestations monstre en 2023 et qui aujourd’hui réconcilie son monde autour d’un génocide. Il ne cesse de dire qu’il n’est pas raciste et que le problème, c’est plutôt une certaine religion mais juge acceptable qu’on bombarde des églises chrétiennes à partir du moment où les coreligionnaires sont arabes. Arabes aussi, les Syrien·nes qui ont tenu bon pendant deux ans leurs exigences démocratiques mais dont on craindra a priori le pire.

    #Syrie #démocratie #révolution #sciences_sociales #Aude_Vidal

  • Quand le gagnant emporte tout - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Quand-le-gagnant-emporte-tout

    Depuis l’établissement de ce mode de scrutin, 156 grands électeurs se sont ainsi permis de partir avec leur mandat sous le bras et surtout quatre élections ont vu le vote populaire défait par le collège électoral, dont deux depuis 2000. Sans compter les grands électeurs qui font défection, il est possible d’emporter l’élection présidentielle du pays le plus puissant du monde avec seulement 23 % à peine des suffrages exprimés dans quelques États surreprésentés. Le winner takes all, une prime majoritaire poussée à son extrême, met à mal la proportionnalité et génère par essence de l’incertitude. Même quand ce système ne dysfonctionne pas tout à fait, il est peu lisible et générateur de méfiance. L’historienne états-unienne Jill Lepore, qui a étudié les soirées électorales depuis l’avènement de la télévision, a même suggéré que les fantasmes de complot concernant l’élection de 2020 prétendument volée à Donald Trump seraient une conséquence du manque de lisibilité du scrutin.

    #démocratie #élection #États-Unis #mode_de_scrutin #Aude_Vidal

  • Un petit détour par l’univers des complots.

    Le Double - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Double?pub=0#pr

    Lors du confinement, en mars 2020, je me souviens avoir bien vite écarté les soupçons d’après lesquels le surgissement du Covid serait dû aux mauvaises intentions de la Chine (ou, plus étrangement, d’Emmanuel Macron), aidée notamment par l’idée popularisée par Naomi Klein dans La Stratégie du choc que les acteurs politiques et économiques les plus puissants n’ont pas besoin de manufacturer des catastrophes pour en profiter. Il leur suffit d’attendre qu’elles arrivent, ce qu’elles ne manquent pas de faire. Je me demandais alors ce que Klein aurait à dire de la période.

    Complété par cet autre article où il est fait mention de l’ouvrage de Naomi Klein Doppelgänger. A trip into the mirror world (chapitre l’anticapitalisme et son double ).
    https://lundi.am/Quelque-chose-de-grave-se-passe-dans-le-ciel

  • Accident ou agression ? À propos de la violence contre les personnes à vélo - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Accident-ou-agression

    Une agression violente, une enquête pas faite, une autre à l’efficacité très douteuse. Voilà comment on traite les crimes de haine dans ce pays, des crimes contre des inconnu·es dont on a repéré une caractéristique qui ne nous agrée pas. Dans mon cas : rouler avec un ami qui a tapé du plat de la main contre un objet en métal d’une tonne. Ou plutôt : rouler à vélo et réclamer un peu de place sur la chaussée.

    Est-ce que ce sont des crimes si rares ? Mon père est cycliste sportif et il a lui aussi été agressé à vélo. À la campagne, sur une route quasi-déserte et suffisamment large, un automobiliste est passé bien plus près de lui que le mètre cinquante réglementaire, si près qu’il l’a fait chuter dans le souffle de son véhicule. Ça fait beaucoup, même si nous sommes une grande famille.

    #vélo #voiture #bagnole #Aude_Vidal #violence

  • Le Double
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Double

    L’extrême droite ramasse aujourd’hui les fruits pourris d’une grave dépolitisation de l’ensemble du corps social, en grande part incapable désormais de comprendre l’interdépendance entre ses membres, qui éprouve le besoin de boucs émissaires et tend à interpréter tout ce qui nous arrive, qui est inquiétant et déstabilisant, comme le résultat de méfaits individuels (il suffirait de remplacer des pourris par d’autres qui sont vertueux) et non d’une structure de pouvoir – que l’extrême droite ne prétend pas changer. Klein cite Jack Bratich, un spécialiste du conspirationnisme, pour lequel, quand on a en tête ces représentations du monde social, les fadaises libérales selon lesquelles des individus peuvent changer le monde en bien peuvent aussi bien se muer en histoires de méchants tout occupés à le changer pour le pire. Les fantaisies de complot sont le double demeuré, impuissant mais toxique de la pensée critique avec laquelle elles ont en commun quelques constats que l’auteur italien Wu Ming 1 appelle des « noyaux de vérité ». Les deux valorisent un rapport de méfiance et des capacités d’opposition au courant dominant mais chez les complotistes cette posture ne remet pas en cause les logiques sociales dominantes. Tout en soutenant le racisme d’État qui prévaut aux États-Unis, tout en dénonçant les manifestations Black Lives Matter, nombre de Blanc·hes dans le déni du Covid ont pu se comparer, comme le fit Naomi Wolf, aux militant·es pour les droits civiques des années 1960. Un retournement vertigineux.

    #Naomi_Klein #Naomi_Wolf #double #livre #recension #Aude_Vidal #fantasme_de_complot #extrême_droite

  • Surtourisme : derrière un mot
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Surtourisme-derriere-un-mot

    L’expression surtourisme suggère plutôt que pour résoudre le problème il faudrait seulement baisser le nombre des touristes. Oui mais lesquel·les ? Et comment ?

    La discrimination entre touristes est un réflexe classique. Puisque l’activité, dont la genèse est aristocratique, sert entre autres à distinguer les classes sociales entre elles (les voyages en Norvège et les séjours à Bray-Dunes sont bien marqués socialement), on s’est beaucoup occupé de fermer la porte au nez des autres, les mauvais·es touristes. La lutte contre le tourisme de masse est un objectif plutôt consensuel chez celles et ceux qui auront toujours les moyens de partir. Mais les croisières très exclusives en Antarctique n’ont pas besoin de transporter des milliers d’élu·es pour impacter gravement un écosystème fragile.

    Eeeet ça y est le livre est sorti :


    Dévorer le monde, Voyage, capitalisme et domination
    https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/d%C3%A9vorer-le-monde-9782228936538

    #tourisme #surtourisme #Aude_Vidal #essai

    • Et l’intro du livre :

      Dévorer le monde
      https://blog.ecologie-politique.eu/post/Devorer-le-monde

      Du point de vue de ceux qui le pratiquent, le tourisme est une image inversée du travail. Il vient compenser la peine accumulée de populations plutôt bénéficiaires, à l’échelle mondiale, de la guerre économique qu’engendre le capitalisme. En revanche, pour ceux qui n’en profitent pas, le tourisme peut être, de fait, le travail, voire un fléau qui, non content de les asservir, dégrade leur environnement et leurs conditions de vie. Sa dynamique profite – tout en les renforçant – d’inégalités croissantes et d’une répartition injuste des ressources, comme l’énergie, l’eau, le logement ou même les terres agricoles.

      Devant le tableau de ce que le tourisme fait au milieu naturel et social, faut-il ne s’inquiéter que du surtourisme et tenter de l’aménager ou bien critiquer de manière plus radicale les représentations sociales du voyage et sa place dans nos économies ? C’est la deuxième option que nous prendrons, dans l’espoir de dessiner ce que pourrait être une vie bonne, dans laquelle les rêves d’ailleurs nous accompagnent toujours sans plus nous obséder.

    • Bon bouquin basé sur l’auto-analyse des (fructueuses) contradictions de l’autrice par rapport à l’histoire de ses propres voyages, mais aussi face aux discours et "solutions" proposées contre le tourisme de masse, qui balancent entre greenwashing et mépris de classe.

      La critique est "radicale" dans le sens où elle remonte aux racines du problème. Mais (de manière surprenante si on regarde la couv, moins surprenante à qui lit régulièrement son blog), Aude Vidal ne conclut pas de manière extrêmement tranchée.

      Après avoir souligné les indubitables horreurs (sociales, écologiques, sexuelles…) que produit le tourisme, elle ne dit pas, par exemple, qu’il faudrait renoncer à voyager, ni ne promeut le tourisme “alternatif” comme une panacée. Au contraire, elle souligne à chaque fois qu’il s’agit de prendre le sujet comme une question collective — et non pas individuelle.

      Par exemple (ou plutôt contre-exemple) : la France mise tout sur son rang de "1ere destination touristique du monde", mais a détruit toutes ses anciennes colos de vacances (populaires) pour les remplacer par des résidences haut-de-gamme privées. (J’évoque le cas de la France mais le livre détaille surtout les enjeux et luttes en Indonésie.)

      Au passage j’ai été surpris des citations affreuses de Nicolas Bouvier sur l’usage du monde (que je n’ai jamais lu mais dont j’avais jusqu’ici entendu dire le plus grand bien).
      https://medium.com/scribe/la-litt%C3%A9rature-de-voyage-est-elle-genr%C3%A9e-72ae787c8c69

  • Producteurs et parasites
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Producteurs-et-parasites

    Le principal grief fait au Front national/Rassemblement national est son racisme, de l’anti-sémitisme plus du tout assumé à la haine déversée contre les musulman·es ou supposé·es tel·les, de la guerre d’Algérie où le fondateur du parti se distingua par sa capacité à déshumaniser et à torturer jusqu’à un discours d’aujourd’hui qui n’exprime plus sa haine que sous des formes acceptables, drapé dans la « laïcité républicaine » ou la défense des travailleurs et travailleuses. Beaucoup a donc été produit sur la vision nationaliste et ethnique de l’extrême droite française mais trop peu sur des questions qui furent longtemps centrales lors des élections, à savoir la répartition des richesses. C’est à cette ambition que répond le livre de Feher, philosophe et éditeur.

    […]

    Rétif à la démocratie et à l’idée même de demos, partageant les intérêts de classe des plus riches, le néolibéralisme a longtemps été très éloigné du producérisme. S’il peut partager avec lui sa condamnation des « improductifs », il défend en revanche les élites économiques et refuse même de discriminer investissement productif et pure spéculation. James Buchanan, néolibéral de l’École de Virginie, n’imagine pas qu’une telle idéologie puisse triompher sans s’appuyer sur une base populaire. Il met alors en avant une vision du peuple libéral, « amené à communier dans la célébration de son esprit d’entreprise mais aussi dans la réprobation de tous ceux qui réussissent à se dérober au jeu de la concurrence ». Il s’attaque aux rentes de toutes sortes – sans toujours toucher à la finance spéculative – et dénonce « un parasitisme toujours composé de prédateurs d’en bas et de prédateurs d’en haut » en choisissant des ennemis qui l’arrangent : chômeurs et bénéficiaires des aides sociales ; syndicalistes bénéficiant d’avantages indus ; fonction publique échappant aux règles de la concurrence ; élites culturelles portant des valeurs de justice sociale et qui défendent les trois catégories précédemment citées. Le capital peut dormir tranquille pendant qu’on laisse la haine grandir contre ce petit monde.

    #livre #Michel_Feher #recension #Aude_Vidal #extrême_droite #France #producérisme

    • Profitant de ce passage dans l’analyse de Aude Vidal, je vois une opportunité à revenir sur l’évolution du PCF depuis les années 60 jusqu’à nos jours.

      Gardien de la nation des producteurs contre deux menaces de prédation, le RN peut séduire un peuple de gauche qui a perdu sa boussole lutte des classes (2), à condition qu’il se complaise dans un certain racisme, tout en étant capable d’abandonner, sans coût électoral pour elle, ses quelques imprécations anti-capitalistes en faisant allégeance au Medef (ou en abandonnant en pleine campagne sa proposition de dispenser de TVA les produits de première nécessité).

      Et donc ma recherche me conduit à lire ces quelques textes :

      https://journals.openedition.org/lectures/15763

      Le parti communiste français (PCF) a longtemps mis en avant son ancrage – électoral et militant – au sein des classes populaires. Ambitionnant de se constituer en « parti de la classe ouvrière », l’organisation communiste a permis d’affirmer l’existence de groupes sociaux historiquement exclus des sphères de la représentation politique. Toutefois, l’organisation communiste ne peut être perçue dans une approche transhistorique. Ainsi, le PCF « ouvriériste » des années 1930 n’est pas similaire au parti déclinant des années 1990, il s’agit donc de comprendre comment s’est progressivement transformé le rapport de l’organisation à ses électeurs et à ses militant.

      https://fr.internationalism.org/brochures/pcf-lc68
      (Ou le délitement du PCF « pas à pas »).

      https://www.marxists.org/francais/4int/doc_uc/1976/01/proletariat.html
      (Où il est fait comme une sorte d’exégèse de la pensée de Marx à propos de la #dictature_du_prolétariat).

  • Une discrète arrivée au pouvoir - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Une-discrete-arrivee-au-pouvoir

    Le profil très à droite du Premier ministre choisi pour cela l’annonce, c’est bel et bien dans les rangs du RN que le gouvernement va trouver l’appoint pour sa majorité. Et ce ne sera pas une si franche rupture avec la période précédente qui vit des ministres macronistes reprendre au RN des éléments de langage et des lambeaux de son programme et le RN voter régulièrement avec le gouvernement.

    […]

    Mais avait-elle gagné les élections ? Arriver en tête de nombre de siège dans une Assemblée divisée en deux assure une victoire électorale. Quand l’Assemblée est divisée en trois, les choses sont moins simples car une alliance s’impose pour aller chercher une majorité. 180, ce n’est pas la moitié de 577. C’est celui qui arrive à créer une alliance qui emportera l’Assemblée. Ni le RN gagnant en nombre de votes ni le NFP gagnant en nombre de sièges mais celui qui est au milieu et choisit ses alliances.

    […]

    Mais je ne crois pas qu’on peut faire vivre un front républicain, celui qui refuse que le RN soit de près ou de loin dans le gouvernement, si on reste si confus dans nos constats et nos revendications. Dans la manif d’hier (samedi 7 septembre), les slogans étaient en ordre dispersé. Beaucoup de colère contre Macron, évidemment, mais rien de très clair n’en ressortait.

    Macron n’a pas fait de coup de force, la Ve République permet au président français de ne pas choisir un·e Premier·e ministre dans les rangs de la coalition arrivée en tête (3). Cette disposition n’était pas utilisée, maintenant elle l’est, il est grand temps de changer de Constitution. Mais avant cela, il faut éclaircir la situation.

    #politique #France #extrême_droite #élections #Aude_Vidal

  • Le Féminisme libertaire - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Feminisme-libertaire

    Irène Pereira, autrice de travaux sur l’anarchisme et sur les pédagogies critiques, propose un livre bienvenu sur le féminisme libertaire. Si l’anarchisme et le féminisme sont des mouvements anciens, qu’on peut dater de la deuxième moitié du XIXe siècle, il n’en est pas de même de l’anarcha-féminisme ou féminisme libertaire, qui s’est constitué dans les années 1970.

    #Irène_Pereira #livre #anarchisme #féminisme #histoire #liberté #recension #Aude_Vidal

  • La Dictature, une antithèse de la démocratie ? - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/La-Dictature-une-antithese-de-la-democratie

    À lire ce petit livre sur les dictatures, il est difficile de comprendre pourquoi les régimes autoritaires ne sont pas mieux étudiés, vu la complexité de ce qui fait tenir un régime autoritaire, vu les jeux de pouvoir qui peuvent s’y déployer et que l’autrice fait toucher du doigt, et vu ce que ce tour d’horizon nous apprend des régimes plus libéraux sous lesquels vit 5 % de la population mondiale, et de comment ceux-ci peuvent glisser vers des régimes moins libéraux. L’ouvrage se clôt d’ailleurs sur la principale inspiration de la constitution russe mise en place par Vladimir Poutine, une certaine Ve République française très propice au pouvoir personnel. De quoi récuser l’usage que fait l’autrice du mot « démocratie » pour les régimes les plus libéraux, que la science politique appelle plutôt des « aristocraties électives » ou des « régimes mixtes ».

    #livre #recension #démocratie #dictature #politique #Eugénie_Mérieau #Aude_Vidal