• Pourquoi la contestation anti passe sanitaire pourrait menacer le pouvoir. Hier j’ai fait un tour en manifestation, et aucun mouvement social ne m’a autant rappelé celui des gilets jaunes.
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    Pourquoi la contestation anti passe sanitaire pourrait menacer le pouvoir.
    Hier j’ai fait un tour en manifestation, et aucun mouvement social ne m’a autant rappelé celui des gilets jaunes.
    THREAD
    (1/14)
    Le nombre de protestataires a doublé en trois semaines selon la ministère de l’Intérieur lui-même (qui sous-estime pourtant très largement la mobilisation). En plein mois d’août. Malgré les vacances, malgré une année extrêmement difficile, malgré les violences policières.
    (2/14)
    Selon un sondage Ifop réalisé les 20 et 21 juillet, 35% des Français ont affirmé apporter leur « soutien » et « sympathie » au mouvement. C’est considérable.
    Je vous laisse imaginer ce qu’il pourrait se passer à la rentrée avec la mise en place concrète du passe.
    (3/14)
    Une fois de plus, E. Macron s’est laissé leurrer par sa profonde méconnaissance des classes populaires.
    Ce qui frappe sur le terrain, c’est le niveau d’exaspération générale et la sincère détestation du président (qui semble catalyser toute la colère).
    (4/14)
    On est bien loin des quelques groupes d’illuminés évoquant la Shoah à tout va. Ce qui est en cause ici, ce n’est pas tant le vaccin que la verticalité du pouvoir, le sentiment de se voir imposer quelque chose de profondément inutile, dangereux, et illégitime.
    (5/14)
    Un sentiment exacerbé par les innombrables contradictions de nos dirigeants, l’infantilisation continue de la population, et surtout, le mépris affiché de ceux qui n’adhèrent pas vaccin (particulièrement assumé dans le dernier discours présidentiel).
    (6/14)
    Que vous soyez exaspéré par votre oncle antivax est une chose, que le président en personne drapé dans sa condescendance abandonne l’idée de convaincre une partie conséquente de la population sur un sujet de santé publique majeur en est une autre.
    (7/14)
    Dans la rue, ils sont nombreux à décrier une supposée dictature. Si le terme est inapproprié, il suffit de discuter avec ceux qui l’emploient pour comprendre ce que ce mot représente à leurs yeux, et ce qui les amène à penser cela. Ils sont bien loin d’être fous.
    (8/14)
    Au fond, les manifestants, majoritairement issus des classes populaires, ne rejettent pas le vaccin mais bien ceux qui le promeuvent. Une bonne partie de leur critique du gouvernement et des laboratoires est fondée, et c’est tout le problème avec cette contestation.
    (9/14)
    C’est le symptôme d’une défiance ancienne et souvent pertinente envers les institutions.
    (10/14)
    Si les manifestants qui s’attaquent au vaccin se trompent bel et bien de cible, le succès du discours anti-vaccin est avant tout le symbole de l’échec politique collectif, et non une justification acceptable à des restrictions inédites des libertés publiques.
    (11/14)
    Le résultat de cette politique est dramatique : une division pernicieuse du peuple, la radicalisation des pro et anti vaccins au détriment du dialogue social et de la lutte contre les inégalités.
    (12/14)
    Cette situation explosive fait le plus grand bonheur du président qui peut tranquillement nous abreuver de vidéos TikTok qui ne prêchent que les convaincus pendant que les Français s’écharpent.
    (13/14)
    Mais peut-être que Voici a vu juste, et que ce qui l’attend en septembre est un feu populaire que son instagrammable auto satisfaction ne suffira pas à éteindre.
    (14/14)

    Les commentaires démontrent que la stratégie du chaos choisie par l’Etat est un franc succès.
    Ceux qui contredisent en disant le contraire de ce qu’elle dit. Ceux qui parlent d’autre chose. Avec l’agressivité propre aux réseaux sociaux, où le refus de la complexité renforce l’incompréhension.

    C’est même assez désarmant de constater qu’il n’est plus possible d’intervenir dans les débats, tant la base a été sapée à l’origine par les divers mensonges, ceux pour masquer l’incompétence crasse, et ceux pour masquer le refus d’intervenir.

    Alors, je lis avec tristesse les donneurs de leçon qui psalmodient que si on en est là en terme de % vaccinés, c’est à cause des antivaxxx et de tous ceux qui ne psalmodient pas qu’il faut se faire vacciner, en omettant le fait que la vaccination en France a démarré avec pas mal de retard à l’allumage, et que par rapport au reste du monde, finalement, on a réussi à vacciner bien plus de monde... qu’en Tunisie par exemple... et qu’en fait, ça ne va pas être si efficace que cela, parce que par ailleurs, on refuse toujours d’adapter nos sociétés aux modes de propagation du virus, on accepte de laisser le virus circuler, et on force le reste du monde à accepter cette circulation, et en définitive, on favorise la persistance du fléau, et la nécessité de se faire revacciner à moyenne échéance.

    Même pas la peine de chercher un complot malveillant. La malveillance est consubstantielle au capitalisme qui se nourrit du chaos (théorie du choc, tout ça...).

    Et les voir tous s’écharper comme des poulets sans tête... quelle affliction.

    Après le discours du 12 juillet, j’avais commenté désabusé qu’il avait décidé de créer le chaos. On y est.