• Lionel Messi en partie payé en « fan token », nouvel instrument économique du sport professionnel
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/13/le-fan-token-nouvel-instrument-economique-du-sport-professionnel_6091348_323

    Doté d’un salaire de quelque 41 millions d’euros par an hors prime, selon Le Parisien, le footballeur argentin Lionel Messi a déjà écrit l’histoire. Sa rémunération inclut en effet une part de « fan tokens », selon Reuters, confirmé depuis par un communiqué du Paris-Saint-Germain. Le montant de ces jetons n’a en revanche pas été précisé.

    Jetons numériques destinés à fidéliser l’audience des clubs de sport professionnels, les fan tokens s’appuient sur une technologie similaire à celle du bitcoin, la blockchain, un registre de transactions public et numérique, à la différence notable que celle du PSG fan token est bien plus centralisée. Les jetons sont ainsi émis sur la blockchain de la compagnie Chiliz, propriétaire de Socios.com, la plate-forme partenaire du PSG. Le club parisien fut d’ailleurs le premier à s’associer il y a trois ans à cette start-up détenue par Mediarex, une société du Lyonnais Alexandre Dreyfus, dont le siège est situé à Malte.

    Il y a bien eu un effet Messi puisque en juillet, la valeur du jeton fluctuait autour des 10 euros, une variation habituelle car tous les événements liés au club sont prétexte à spéculer : le prix record de 47,70 euros fut en effet atteint le 27 avril, à la veille de la première manche de demi-finale de Ligue des champions contre Manchester City. « Ce sont les traders qui se sont positionnés sur le PSG Fan Token, et pas des fans lambda, poursuit Stanislas Barthelemi. Dès les rumeurs de l’arrivée de Messi à Paris, ils ont commencé à spéculer avec effet de levier sur le jeton, avec un brin de chance puisqu’ils ignoraient cette information des PSG fan tokens compris dans le bonus de signature. »
    Faible intérêt financier

    Un effet d’aubaine potentiellement dangereux pour les néophytes en quête de pactole : outre l’instabilité des cours inhérente au marché des cryptomonnaies, c’est le club qui détermine le nombre de jetons en circulation. Aujourd’hui, environ 2,9 millions de jetons sont sur le marché pour un total émis de 20 millions, soit encore 85,5 % de jetons dans les réserves du club. L’entrée de nouveaux PSG fan tokens sur le marché pourrait entraîner une dilution de leur valeur « sauf si la demande explose ». Or, en dehors de ce moment d’euphorie, l’analyste de KPMG n’a pas « le souvenir d’un engouement autour de ces jetons destinés aux fans ».

    #NFT #Evasion_fiscale #Lionel_Messi #PSG

  • Régionales : les ratés de la distribution de la propagande électorale sont un « scandale », selon un rapport du Sénat
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/07/22/regionales-un-rapport-du-senat-denonce-un-scandale-dans-les-rates-de-la-dist

    La mission d’information du Sénat sur les dysfonctionnements survenus lors des élections régionales et départementales a rendu son rapport, jeudi, qui met en cause la société privée de distribution Adrexo et le ministère de l’intérieur.

    « Le récit des semaines qui ont précédé les élections ressemble à ce qui a fini par donner son titre au rapport : la chronique d’un fiasco annoncé. » A peine installé, le président de la commission des lois du Sénat, François-Noël Buffet, a donné le ton. Sous son autorité, la commission d’enquête a rendu ses conclusions sur « ce qu’il convient d’appeler un scandale », à savoir les défaillances en série qui ont entaché la distribution de la propagande électorale des élections régionales et départementales.

    La société privée Adrexo, parvenue à ravir son monopole à La Poste pour la distribution du matériel électoral sur la moitié du territoire métropolitain, se trouvait au cœur du dossier. Sous le feu des critiques dès la semaine précédant le premier tour, l’entreprise s’était révélée incapable de satisfaire son engagement contractuel.

    La mission a d’abord posé le contexte, permettant ainsi d’y voir clair dans la bataille de chiffres qui avait opposé le ministère de l’intérieur et les élus locaux. Forte d’un sondage réalisé par le Cevipof, la commission a rétabli les faits, bien éloignés des 5 % à 7 % de non-distribution avancés par Adrexo. Au premier tour, un quart des Français n’a ainsi reçu aucun document de propagande ; au second, le matériel électoral n’est pas arrivé à destination dans respectivement 27 % des cas pour les départementales et 40 % pour les régionales, « ces chiffres montant à 80 % dans plusieurs départements ». Le tout « avec un écart très net entre les zones Adrexo et les zones La Poste ».

    « Défaillances en chaîne »
    Selon le rapport, une corrélation nette a pu être établie entre la non-réception de la propagande et la hausse de l’abstention par rapport aux régionales de 2015 : pour rappel, les élections de juin 2021 ont enregistré le plus fort taux d’abstention de l’histoire de la Ve République derrière le référendum de 2000. « Cela n’est évidemment pas le seul motif de l’abstention », a tenu à préciser M. Buffet.

    La Poste, bien qu’ayant connu elle-même des difficultés, sort relativement épargnée du rapport de la commission. Dans l’examen des « défaillances en chaîne » qui ont entravé la bonne tenue de l’élection, la responsabilité a ainsi été imputée de façon conjointe au ministère de l’intérieur et au prestataire privé.

    D’abord sur la question de l’appel d’offres : sélectionnée en décembre 2020 pour une durée de quatre ans dans le cadre de l’ouverture à la concurrence, la proposition d’Adrexo n’a pas fait l’objet d’un examen suffisamment approfondi, qui aurait dû révéler dès le départ son incapacité à assurer la mission. Exemple parmi d’autres, « la société a déclaré que les services objets de l’accord-cadre représentaient 87,5 % de son chiffre d’affaires », alors que la part réelle était de 3 %.