#Suisse : « J’ai choisi d’être égoïste », « je suis en bonne santé » : trois femmes anti-vaccin témoignent
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Après des mois de campagne de vaccination, trouver de nouvelles personnes volontaires pour le sérum devient moins aisé. Alors qu’un peu plus de la moitié de la population (55,39%) a reçu une première dose, les personnes sceptiques sont toujours nombreuses. Mais ce choix n’est pas toujours facile à assumer.
Sur huit millions de personnes vivant en Suisse, environ la moitié est vaccinée, alors que notre pays va subir une quatrième vague d’infection au Covid-19, comme l’a indiqué samedi le conseiller fédéral Alain Berset.
Aujourd’hui, refuser l’injection et l’affirmer publiquement n’est pas chose facile. C’est pourquoi les deux femmes qui ont témoigné dimanche dans le 19h30 de la RTS ont choisi de le faire anonymement, alors qu’elles sont convaincues de leur choix.
« Ça me fait peur de m’injecter quelque chose pour laquelle il n’y a pas énormément d’années de recherche », explique Sabrina*. « La deuxième raison, c’est que je suis en bonne santé, donc je n’en ressens pas le besoin. »
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Quant à Davina*, elle répond : « C’est mon corps. Comme je ne suis pas une personne égoïste, je protège tout le monde, donc je mets le masque, j’ai deux mètres de distance, je me lave les mains ».
Toutes deux craignent des effets secondaires. Elles s’inquiètent notamment des rumeurs parlant de conséquences sur la fertilité (lire encadré).
Une position assumée
Leur position, elles l’assument, mais elles admettent qu’elles ne s’attendaient pas à une telle pression sociale : « On se fait traiter d’idiote, de complotiste, qui ne veulent pas écouter les politiciens et les médecins », note Sabrina. « On se sent un peu rejetée ou pestiférée, si on répond que non, on n’est pas vaccinée ».
Un choix aussi compliqué professionnellement, notamment pour Davina, en contact avec la clientèle : « C’est sans arrêt la même question : ’Etes-vous vaccinée ?’ Non. ’Mais vous êtes dangereuse, on ne viendra plus vous voir’. C’est une pression extrême, mais vu que, elles, elles sont vaccinées, je ne comprends pas le problème : elles sont protégées, ces personnes », souligne-t-elle.
Lorena non plus n’a pas reçu le sérum : pour elle aussi, le sujet est sensible. Mais elle a souhaité témoigner face caméra, afin de montrer qu’elle n’est ni agressive, ni extrémiste.
Elle acquiesce à celles et ceux qui la trouvent égoïste : « Ils ont raison d’un côté : c’est vrai. Si on prend le monde entier, chacun doit faire sa petite partie pour aider l’autre, au final. Mais, pour une fois dans ma vie, j’ai choisi d’être égoïste à ce niveau-là, mais tout en respectant les autres et en essayant de ne pas les mettre en danger ».
La science mise de côté
Toutes trois connaissent les réponses des scientifiques à leurs questions, mais elles ne les feront pas changer d’avis. Toutes craignent en revanche un durcissement des mesures qui pourraient ne plus leur laisser le choix : « Si cela devient aussi dur et strict qu’en France, je ferai le nécessaire. A ce moment-là », remarque Lorena.
D’ici là, elles se disent prêtes à renoncer à certains loisirs et, surtout, à apprendre à vivre avec le spectre de cette maladie.
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