la vaccination ralentit mais les tests de dépistage s’envolent

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  • Coronavirus : la vaccination ralentit mais les tests de dépistage s’envolent
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    Depuis l’annonce du pass sanitaire, la vaccination contre le Covid-19 ne cesse, pourtant, de ralentir. L’extension de la mesure aux cafés, restaurants et trains n’y fait rien. Les Français préfèrent effectuer les tests de dépistage mis en place dans les pharmacies et dans les laboratoires d’analyses.

    Pharmaciens et biologistes pensaient avoir atteint leurs limites, avec 4,2 millions de tests validés la première semaine d’août. Le record a pourtant été dépassé la semaine suivante, avec 5,7 millions de dépistages, ponctuée par l’extension du pass sanitaire et le weekend du 15 août.

    Cette progression fulgurante n’est pas à mettre à l’actif des laboratoires d’analyses médicales, qui plafonnent toujours à près de 2 millions de tests PCR hebdomadaires. « On est vraiment au pic de nos capacités et il sera très compliqué d’aller au-delà », confirme Henry-Pierre Doermann, vice-président du syndicat des biologistes.

    Dans les pharmacies, « on a réussi à en faire plus », de l’ordre de 3 millions de tests antigéniques, précise Philippe Besset, président du syndicat FSPF. Un « maximum » qu’il juge également difficile à dépasser puisque sur un total de 21.000 officines, seulement 12.000 officines sont impliquées dans le dépistage.

    Cela reste toutefois insuffisant face à « une très forte demande » qui semble se maintenir « à peu près au même niveau » ces derniers jours, constate-t-il. Ce qui explique selon lui l’apparition de nouveaux points de dépistage, des « barnums qui ont beaucoup prospéré récemment ».

    La panne géante du système informatique permettant aux pharmaciens de délivrer les pass sanitaires, a été en partie provoquée par la ruée de la population sur les tests. Un incident survenu vendredi 13, jour marqué par un pic à plus d’un million de tests.

    Si l’annonce du pass sanitaire par Emmanuel Macron mi-juillet a porté la campagne de vaccination à des hauteurs inédites, « l’effet de boost commence à faiblir », reconnaît le ministère de la Santé.

    En trois semaines, le nombre d’injections hebdomadaires a diminué de 4,8 à 3,2 millions, sans que l’extension du pass inverse la tendance, encore en légère baisse (-4%) de lundi à jeudi par rapport à la semaine précédente, d’après les bilans quotidiens de la Direction générale de la santé (DGS).

    Au coeur des vacances d’été, la chute est vertigineuse pour les premières doses, passées de 2,6 millions fin juillet à 1,1 million la semaine dernière et toujours en net recul (-27%) cette semaine.

    Malgré tout, le ministère considère « atteignable » l’objectif, envisagé par le chef de l’Etat, de 50 millions de primo-vaccinés fin août, estimant qu’il n’est « pas du tout exclu qu’on assiste à un rebond à l’approche de la rentrée ».

    Les prises de rendez-vous n’en finissent plus de baisser, de 3 millions dans la foulée de l’allocution du président de la République à un peu plus de 700.000 la semaine dernière et encore moins (-22%) depuis lundi, selon Doctolib, qui prédit que la cible de l’exécutif sera atteinte le 4 septembre.

    La dynamique de vaccination pose question pour la suite de la campagne. A ce stade, le ministère de la Santé affirme viser « le taux le plus haut possible » parmi les presque 58 millions de Français éligibles (12 ans et plus).

    Si d’importants contingents subsistent chez les personnes de plus de 80 ans et les malades chroniques « à risque », l’exécutif mise d’abord sur le vivier des adolescents, qui ne boudent pas la piqûre : 55% des 12-17 ans ont déjà reçu une dose, ce qui en laisse encore plus de 2 millions à vacciner.

    Collégiens et lycéens seront donc particulièrement visés dès le mois de septembre, via des sorties groupées en centres de vaccination, ou des équipes mobiles de soignants étendues dans les établissements scolaires.

    Le flou reste total sur la reprise des tests de dépistage pour les élèves, de la maternelle au baccalauréat : PCR salivaires ou autotests antigéniques ? à partir de quel âge ? et combien par semaine ? « On manque de visibilité », regrette le biologiste Henry-Pierre Doermann, qui s’attend à une rentrée « compliquée parce qu’il va falloir s’adapter très vite »