Effets secondaires : « Nous avons une bonne connaissance des vaccins utilisés » - Rennes

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    À Rennes, le Centre régional de pharmacovigilance (CRPV) surveille les effets indésirables médicamenteux pour l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor. Il est donc au cœur du plan vaccinal. Entretien avec sa directrice adjointe Elisabeth Polard, pharmacien.

    Quelles sont les conséquences de l’épidémie de covid-19 sur votre activité ?
    Nous avons déjà largement dépassé le bilan d’activité annuel. Nous avons dû recruter un équivalent temps plein (ETP) supplémentaire. L’activité a été multipliée par cinq et les demandes des médecins libéraux ont été multipliées par dix. Ce sont des déclarations de pharmacovigilance liées au vaccin mais aussi des demandes d’avis avant la vaccination, sur des questions d’allergies par exemple. Au 13 juillet, 2 300 observations d’effets indésirables étaient enregistrées dans la base de données et 1 500 demandes d’avis, essentiellement liées au vaccin contre le covid. Habituellement, nous sommes plutôt autour de 1 500 observations et 700 demandes d’avis.

    Quelles évolutions constatez-vous sur le profil des déclarants depuis le début de la campagne de vaccination contre la covid ?
    De janvier à juin, plus de 70 % étaient des professionnels de santé, beaucoup libéraux. Leurs préoccupations portaient sur le vaccin et la santé publique. À partir de juin, les déclarants étaient plutôt des particuliers. Le dialogue est simple avec les déclarants. Peut-être que ce sera moins le cas avec les gens qui sont moins contents de se faire vacciner. C’est important de savoir que le CRPV n’est pas simplement un organisme d’enregistrement de cas. Notre objectif n’est pas un recueil exhaustif des effets indésirables, mais la détection de signaux de sécurité. Nous lisons toutes les observations, puis nous priorisons. Au début de la campagne de vaccination, lorsque nous avions une déclaration de céphalées persistantes suite au vaccin, nous appelions systématiquement le patient. Maintenant, l’expérience post-vaccinale fait qu’il y a moins de déclarations de ce type d’effets et nous savons que cela fait partie des effets secondaires. Autre exemple, les troubles menstruels. Nous avons eu un grand nombre de déclarations à ce sujet. Les causes pouvant être diverses, c’est compliqué de retenir un lien unique avec le vaccin. Nous faisons notre maximum pour être le plus proactif possible, pour être sûr de ne passer à côté de rien. Le doute doit bénéficier au patient.

    C’est inédit d’avoir une exposition aussi importante à un médicament

    Que diriez-vous aux vaccino-sceptiques ?
    Nous avons une bonne connaissance des vaccins utilisés depuis janvier. Si nous prenons uniquement Pfizer, c’est près de 60 millions de doses en France. C’est inédit d’avoir une exposition aussi importante à un médicament.

    Comment est organisé le CRPV de Rennes ?
    La France compte 31 centres régionaux de pharmacovigilance, organisés en réseau avec des interconnections quotidiennes. Le réseau est coordonné et piloté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui fait également le lien avec l’Agence Européenne du médicament (EMA) et les agences des autres pays de l’Union européenne. En complément de ce pilotage institutionnel, il existe une association loi 1901 de pilotage du réseau français des CRPV dotée d’une représentativité auprès de l’ANSM. Le but : homogénéiser les pratiques sur le territoire et assurer une coordination opérationnelle au plus près du métier des centres. Notre autorité de tutelle est l’Agence Régionale de Santé (ARS). Les CRVP de Brest et Rennes se partagent le territoire breton. À Rennes, où nous sommes 6 personnes - 5 médecins ou pharmaciens et une secrétaire - nous couvrons l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor.