Où en est la production bretonne de masques ? - Économie

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    (Lionel Le Saux)

    Un an et demi après la renaissance d’une filière française de production de masques, où en sont les producteurs bretons ? Si les masques bretons Diwall connaissent un grand succès, la Coop des masques lance un nouvel appel aux dons.

    100 000 euros : c’est le montant qu’il manque à la Coop des masques de Grâces (22) pour acheter une machine à tissus, bloquée en Italie. Deux mois après l’envoi d’un courrier du Syndicat français des fabricants de masques au Président de la République pour soutenir la filière française, l’usine costarmoricaine lance un appel aux dons. « Son arrivée va nous permettre de fabriquer notre propre meltblown, de maîtriser nos coûts de production, mais aussi de vendre ce nouveau produit utilisé dans les filtres auto, les aspirateurs ou les climatiseurs », expose Patrick Guilleminot, le directeur de l’usine de Grâces.

    Tout le monde continue d’acheter chinois.

    Destinée à équiper uniquement les professionnels, le site costarmoricain a décroché des contrats avec quelques gros clients comme Total Énergies, Engie, des banques ou le groupe Le Graët. Mais cela n’empêche pas d’importants stocks de masques, conditionnés dans des cartons, de meubler une partie de plus en plus importante de l’usine. « Les gros problèmes, ce sont les surstocks actuels de masques un peu partout, mais aussi les marchés publics. Que ce soit pour les écoles, les hôpitaux ou les collectivités, le prix est le critère prédominant dans 80 % des cas. Tout le monde continue d’acheter chinois », déplore la responsable communication et marketing.

    Pression à la baisse sur les prix
    À l’usine M3 Sanitrade de Ploufragan (22), on confirme une pression à la baisse sur les prix. La faute, selon Franck Le Coq, directeur général du site, « au dumping des producteurs chinois », qui cassent les prix pour maintenir leur part de marché. Avec trois lignes de production en activité, l’usine de Ploufragan devrait néanmoins atteindre les 60 millions de masques produits en fin d’année. Du côté des débouchés, en plus de gros marchés remportés dans le secteur médical, l’entreprise cherche à se développer à l’export, pour l’instant vers l’Espagne et la Pologne. « L’export, c’est long, souligne Franck Le Coq, Il faut trouver les bons contacts. » Avec presque 50 salariés, l’usine a, à l’heure actuelle, « tout le staff pour produire ses masques ». À l’automne, elle doit mettre en service une nouvelle machine pour produire en interne le « melt-blown ». Ce nouvel équipement, appelé à tourner en 3x8, devrait nécessiter l’embauche d’une nouvelle équipe.

    A Ploudaniel, on s’étonne encore du succès de Diwall. « Nous ne faisons pas de stock. Tout ce qui est produit s’écoule immédiatement sur le marché », n’en revient pas Joël Gourmelon. Un an après son lancement discret, au nez et à la barbe des autres projets régionaux subventionnés, le masque chirurgical jetable Diwall, principalement destiné au grand public, a conquis la Bretagne et déborde largement dans le grand ouest. « J’ai même reçu le contact d’un importateur allemand », indique le Plouédernéen, qui va installer une deuxième ligne de production.

    Intermarché produit pour ses équipes
    Enfin, du côté de Ploërmel, dans le Morbihan, un peu moins d’un an après le lancement d’une production de masques FFP2 et chirurgicaux, Celluloses de Brocéliande, l’unité de production de changes pour bébés et de produits d’hygiène féminine du groupe Intermarché, continue de fabriquer des masques. Au printemps 2020, l’entreprise de près 250 salariés, avait fait l’acquisition de cinq lignes de production d’une capacité annuelle de 300 millions de pièces. « Une première partie de la production était destinée en priorité à l’État qui nous a commandé 70 millions de masques FFP2 et 30 millions de masques chirurgicaux. Nous avons fini d’honorer ce contrat le 15 mai dernier », indique le groupe.

    Depuis et en attendant le résultat d’appels d’offres auxquels la filiale du groupe a répondu, « la production actuelle de masques est destinée à la protection sanitaire des équipes du Groupement Les Mousquetaires ainsi qu’à la vente dans nos magasins Intermarché et Netto », indique l’entreprise.