Cartographie radicale - Nepthys ZWER, Philippe REKACEWICZ - Éditions La Découverte
►https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539
La première information que je retiens du livre est le fait qu’il est possible de se révolter contre la politique des géants du numérique.
Prologue
À l’orgiine de ce bouleversement, il y eut un « carambolage » historique et technique. À la fin des années 1980, deux sociétés américaines se partageaient l’essentiel du marché des logiciels de dessin vectoriel que les cartographes utilisaient pour la cartographie de presse et d’édition Adobe (Illustrator) et Macromedia (Freehand).
Il existait quelques autres applications, beaucoup moins pratiques et performantes pour le design, utilisées surtout dans le monde de la recherche scientifique. Dès 1990, alors que l’essentiel des designers, cartographes, illustratrices et illustrateurs avaient adopté Adobe, nous avions fait te choix de numériser nos idées cartographiques » avec le logiciel Freehand, que nous trouvions plus ergonomique. Mais, en 2005, un accord fut signé entre les deux géants, et la société Adobe devint propriétaire du logiciel Freehand, auquel elle fit subir une lente agonie pour finalement le faire disparaître en 2008.
Cela signifiait la perte d’années d’investissement et d’apprentissage et un retour à la case départ, avec la perspective de réinvestir du temps dans un apprentissage technique. Nous étions en colère d’être soudain victimes du phénomène que nous avions justement à coeur de cartographier : le grand jeu des fusions-acquisitions et ses conséquences désastreuses !
Nous avons donc décidé de boycotter les produits Adobe, ce qui signifiait reprendre les crayons de couleur et le papier puisque, dans cette situation monopolistique, les alternatives étaient quasi inexistantes. C’est ainsi que nous avons redécouvert l’acte fondamental de la création cartographique : le dessin.
Les personnes formées à la cartographie géographique avant l’avènement de l’ère du dessin numérique avaient déjà pris l’habitude de dessiner leurs icées cartographiques, de produire ce qu’il est convenu d’appeler ces « minutes » sous la forme d’esquisses, habitude perdue avec l’arrivée des écrans, des souris et des premières tablettes graphiques.
Le retour aux crayons et au papier s’avérait finalement être un retour aux sources.
Est-ce l’écriture « à la main » de code #HTML tel qu’on le pratiquait avec #SPIP constitue un résistance efficace ? Qu’est ce qu’il faudrait entreprendre pour rendre la maîtrise de sa ville au chauffeur de taxi désormais obligé par la loi de suivre les itinéraires imposés un système de navigation peu fiable ? Est-ce qu’on peut se servir partout de l’approche de Pièces et Main d’Oeuvre (@pmo) ? Comment faire que le progrès technologique serve à l’épanouissement de la personne ? Où est-ce que le retour au technonologies anciennes devient réactionnaire ? Où est-ce que le progrès nous rend vulnérables ?
Je pense qu’il faudrait poser ces questions dans tous les domains dont nous sommes experts tout autant que là où nous avons besoin de reconquérir du terrain perdu dans les batailles du passé.
P.S. Voici la traduction allemande de l’extrait.
Prolog
Die Ursache für diesen Umbruch war ein historischer und technischer „Unfall“. Ende der 1980er Jahre teilten sich zwei amerikanische Unternehmen den größten Teil des Marktes für Vektorzeichensoftware, die von Kartographen für die Druck- und Verlagskartographie verwendet wurde: Adobe (Illustrator) und Macromedia (Freehand).
Es gab noch einige andere, weitaus weniger praktische und leistungsfähige Anwendungen für Design, die hauptsächlich in der Welt der wissenschaftlichen Forschung eingesetzt wurden. Bereits 1990, als die meisten Designer, Kartographen und Illustratoren auf Adobe umgestiegen waren, entschieden wir uns dafür, unsere kartographischen Ideen mit Freehand zu digitalisieren, da wir dies ergonomischer fanden. Aber 2005 wurde ein Vertrag zwischen den beiden Giganten unterzeichnet. Der Adobe-Konzern wurde Eigentümer der Freehand-Software, und verordnete ihr eine langwierige Agonie, und liess sie schließlich im Jahr 2008 sterben.
Dies bedeutete für uns den Verlust jahrelanger Investitionen und Lernprozesse und eine Rückkehr zum Startpunkt verbunden mit der Aussicht, erneut Zeit in technisches Lernen investieren zu müssen. Wir waren wütend darüber, dass wir plötzlich Opfer des Phänomens wurden, das wir zu kartieren versucht hatten: Das große Fusions- und Übernahmespiel und seine katastrophalen Folgen!
Also beschlossen wir, die Produkte von Adobe zu boykottieren, was bedeutete, dass wir zu Papier und Buntstift zurückkehrten, da es nach der Machtübernahme durch die Monopole so gut wie keine Alternativen gab. Auf diese Weise haben wir den grundlegenden Akt der kartografischen Schöpfung wiederentdeckt: das Zeichnen.
Diejenigen, die vor dem Aufkommen des digitalen Zeichnens in der geografischen Kartografie ausgebildet wurden, waren es gewöhnt, ihre kartografischen Ideen aufzuzeichnen, und sogenannte „Protokolle“ in Form von Skizzen anzufertigen. Diese Praxis ging mit dem Aufkommen von Bildschirmen, Mäusen und den ersten Grafiktabletts verloren.
Die Rückkehr zu Papier und Bleistift erwies sich schließlich als Rückkehr zu den Wurzeln.
@nepthys @reka #cartographie #technologie