[48] Un jour, une archive – 16 août : Le Caire 2011 : amour, sentiments et territoires d’une « révolution »
►https://visionscarto.net/le-caire-2011-amour-sentiments-revolution
par Nora Semmoud et Florence Troin, Université de Tours
Cartographie sensible de trajectoires personnels dans une Égypte en révolution, basé en partie sur le récit d’Alaa El Aswany, J’ai couru vers le Nil, paru en 2018 chez Actes Sud.
Basé en partie sur des témoignages et construit sur le suspense, le récit d’Alaa El Aswany (J’ai couru vers le Nil, paru en 2018 chez Actes Sud), décrit finement, à partir des trajectoires de personnages-clés, la montée en puissance de la révolution égyptienne de 2011, puis la contre-révolution.
Cette contribution évoque, en parallèle des événements, l’évolution des espoirs chez les manifestant·es et les « ailes qu’ils leur donnent » pour agir, les processus d’empowerment, de conscientisation et de politisation, l’empathie et l’identification collective au mouvement, les solidarités, l’inventivité sociale et politique, l’amour, mais aussi le doute, la peur, le désengagement, le découragement et, finalement, la haine. Et du côté du pouvoir en place sont mises en évidence les ruses, la duplicité, le mensonge, les collusions de classe et d’intérêt, la violence répressive et la légitimation par l’Islam.
La dimension émotionnelle est traduite ici par une écriture iconographique alternative ; il s’agit de donner de la visibilité aux dimensions sensibles de la révolution, indispensable pour en comprendre les ressorts individuels et collectifs.