• Une cinquantaine de plaintes annoncées contre un fichier diffusé par l’extrême droite - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170921/une-cinquantaine-de-plaintes-annoncees-contre-un-fichier-diffuse-par-l-ext

    Le journaliste Taha Bouhafs a découvert un fichier de personnes qualifiées d’« islamo-gauchistes » constitué par le site Fdesouche à partir d’un appel pour la marche contre l’islamophobie de novembre 2019. La Cnil s’est « auto-saisie » et a ouvert « des investigations ».

    La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a ouvert, vendredi 17 septembre, « des investigations » après la découverte d’un fichier recensant des personnes « islamo-gauchistes » et créé par le site d’extrême droite Fdesouche.

    L’existence de ce fichier avait été révélée dans la matinée sur Twitter par le journaliste Taha Bouhafs, qui expliquait l’avoir découvert au mois d’août. « C’est un tableau Excel qui établit une liste […] de ce que l’extrême droite considère comme des “islamo-gauchistes”, des centaines de personnes sont fichées », écrivait-il.

    Le journaliste donnait également un lien renvoyant vers le site Fdesouche et permettant, en effet, de télécharger un fichier composé de 354 lignes, avec, en colonne, les nom et prénom, ou le nom d’une association, un « type » (islam, politique, journalisme, syndicalisme…), l’organisation à laquelle la personne appartient et sa position à l’intérieure de celle-ci.

    Dans cette liste figurent de nombreux responsables politiques, des journalistes, des militants, des universitaires, ou des personnalités du monde de la culture : Clémentine Autain, Éric Coquerel, Alexis Corbière, Manon Aubry, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Esther Benbassa, Jérôme Rodrigues, Yassine Belatar, Edwy Plenel (président de Mediapart), Aude Lancelin, Faïza Guène ou encore Édouard Louis.

    Comme s’en est justifié Fdesouche, ce fichier semble être une reprise d’une liste de signataires d’un appel pour une marche contre l’islamophobie, organisée le 10 novembre 2019, appel publié dans le Club de Mediapart. « Non ce n’est pas interdit de reproduire la liste des signataires d’un appel public », a également affirmé, sur Twitter, Pierre Sautarel, un des responsables du site.

    « Pierre Sautarel, fondateur du site Fdesouche et qui est l’auteur du premier fichier selon les métadonnées, explique qu’on ne peut rien lui reprocher puisque ce serait le copier-coller d’un listing de signataires, réplique Taha Bouhafs, interrogé par Mediapart. C’est étonnant qu’il dise ne rien avoir à se reprocher alors qu’il vient de supprimer le listing de son site. » Vendredi en fin d’après-midi, le lien permettant de télécharger le fichier avait en effet été désactivé.

    Taha Bouhafs a d’ores et déjà annoncé le dépôt d’une plainte collective contre X, que Mediapart a pu consulter, pour non-respect de la législation sur les données personnelles. Celle-ci impose en effet normalement, lors de la création d’un fichier, d’informer les personnes concernées afin de recueillir leur consentement. Selon son avocat, Arié Alimi, une cinquantaine de personnes ont déjà décidé de s’y joindre.

    Taha Bouhafs a par ailleurs également révélé avoir découvert un second fichier recensant des associations d’aide aux migrants, avec, notamment, leur adresse et leur compte Facebook. Ce fichier, qui était également mis hors ligne par Fdesouche, aurait lui aussi été constitué à partir de données publiques, récupérées via le site Sursaut citoyen qui propose une carte des « initiatives citoyennes de solidarité avec les migrants ».

    Interrogée par Mediapart sur la question de la légalité du procédé consistant à créer un fichier à partir d’une liste publique, la Cnil a indiqué s’être « auto-saisie » du dossier, confirmant ainsi une information de France Info. Elle doit procéder à des « investigations » devant permettre de trancher la question.

    Le député insoumis Éric Coquerel a quant à lui écrit vendredi au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin pour demander la « suspension » de Fdesouche.com et, plus largement, pour savoir « ce qu’il compte faire contre ce site internet morbide ».

    « Au-delà du fait qu’ils n’ont certainement pas le droit de collecter ces infos, il y a une vraie question sur l’aspect politique de ce genre de fichiers, reprend Taha Bouhafs. L’extrême droite fait des listes de gens qui luttent contre le racisme. C’est extrêmement dangereux. Demain, des personnes ou des groupes entraînés et armés pourront s’en servir pour cibler une ou plusieurs personnes. La liste est prête pour qu’ils passent à l’acte. Et c’est d’autant plus grave que la menace actuelle de terroristes d’extrême droite est très forte. »

    « Cette liste s’appelle les “islamo-gauchistes”, poursuit le journaliste. C’est la prolongation du message de certains du gouvernement qui ont participé à la banalisation de ces termes. Il est devenu normal de catégoriser une partie de la population et de stigmatiser cette marche du 10 novembre, que certains appelaient “la marche de la honte”. C’est le passage à l’acte après le discours de Frédérique Vidal. »

    En début d’année, la ministre de l’enseignement supérieur avait suscité une vive polémique en lançant un débat sur un prétendu « islamo-gauchisme » dans les universités. Plusieurs de ses collègues lui avaient emboîté le pas.

    #extrême_droite

    • Des nazis français appellent à constituer une « grande liste de tous les juifs impliqués dans la crise du Covid »
      https://lignesdeforce.wordpress.com/2021/09/27/des-nazis-francais-appellent-a-constituer-une-grande-liste-

      Un groupe finement baptisé « Les vilains fachos » – soit LVF, référence à la « Légion des volontaires français contre le bolchevisme », groupe nazi collaborateur – a entrepris, sur le réseau Telegram, de dresser une liste, « 100% légale » assurent-ils de « tous les juifs impliqués dans la crise du COVID au niveau français. Une liste pour servir d’argument définitif ». Leur appel suscite ou devrais-je dire rencontre des vocations, et la liste s’allonge.

      Les mêmes trouvent Zemmour (dont ils remplacent le patronyme par une étoile juive) mou et confus, et s’opposent bien entendu véhémentement à la vaccination, assimilée à un viol – au sens propre, si j’ose dire, puisque le contenu de la seringue est assimilé au « foutre de Macron et d’Attali ».

      Pourquoi Attali ? demanderez-vous. C’est qu’il doit déjà figurer sur la « grande liste ».

    • Communiqué intersyndical : Contre le fichage de syndicalistes par l’extrême-droite !
      https://visa-isa.org/fr/node/146084

      Plus de vingt syndicalistes ont été, avec des universitaires, des artistes, des journalistes, des avocat·es, mais aussi des militant·es issu·es d’associations, de partis politiques, fiché·es par un site d’extrême-droite pour leur prise de position contre le racisme.

      Suite à la diffusion de cette information, la CNIL s’est autosaisie et a ouvert une enquête. Toute la lumière doit être faite sur les responsabilités des auteurs·trices de cette liste et des propriétaires du site.

      Les organisations signataires condamnent ces pratiques de la nébuleuse d’extrême droite, qui nous rappellent des méthodes utilisées aux heures les plus sombres de notre histoire. Elles expriment une solidarité et un soutien total aux personnes ainsi scandaleusement fichées et à ses militant·es en particulier. Elles s’associeront aux actions, y compris judiciaires, qui seront intentées pour poursuivre les auteurs·trices et leurs organisations.

      L’extrême droite n’est ni un fantasme, ni une frange politique respectable avec laquelle nous pourrions composer. Elle est l’ennemie des salarié·es et de celles et ceux qui les défendent. Elle fracture la société avec son racisme. Elle attise la haine et la violence.

      Depuis des années, les groupuscules fascistes et racistes, profitant de la banalisation des idées d’extrême-droite, n’hésitent pas à intervenir de manière violente contre des manifestations ou des actions de solidarité, notamment avec les migrant·es, ni à saccager des locaux associatifs ou syndicaux.

      Le climat de la campagne présidentielle polarisée par la rhétorique du RN et d’autres figures de la droite radicale, les polémiques médiatiques incessantes sur l’islam, mais aussi les politiques réactionnaires du gouvernement Macron et les propos de certains ministres comme Frédérique Vidal, JM Blanquer ou G. Darmanin cautionnent et favorisent les agissements de l’extrême droite. En l’occurrence, ce fichage montre le sentiment d’impunité dont les auteurs·trices croient pouvoir bénéficier.

      Face à l’extrême droite, à ses propos, ses agissements, ses méthodes, les organisations continueront à être vigilantes et combatives, partout et à chaque instant !

  • @labrique paye sa tournée !
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2021/09/07/le-journal-lillois-la-brique-sedite-en-morceaux-choisis-et-

    Éditions Les Étaques
    https://lesetaques.org

    À l’ombre de la médiocrité de la presse quotidienne régionale, poussent des journaux alternatifs souvent méconnus du grand public. Face à des entreprises de presse plus intéressées par le profit que par l’information, ces titres revendiquent une liberté éditoriale, leur indépendance financière et se distinguent souvent par une organisation horizontale et une réflexion forte sur la pratique d’écriture journalistique.
    Leur format navigue entre celui d’une revue ou d’un journal et leur périodicité va d’une sortie mensuelle à une sortie annuelle. Leur équilibre financier ne repose que sur leurs abonnés et leurs ventes directes et en kiosques. Tous proposent une autre manière de réfléchir le monde, de faire de la politique ensemble, et critiquent fortement les discours des médias dominants.
    Ce livre est une plongée non-exhaustive dans le travail collectif du journal lillois La Brique, qui défie depuis plusieurs années La Voix du Nord et le pouvoir socialiste implanté dans la métropole nordiste, revendiquant une presse libre « sans pub et sans pitié ».