De quoi le QR code est-il le nom ?

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  • De quoi le QR code est-il le nom ?
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    Comprendre notre présent numérique nécessite de se pencher sur Google, son fonctionnement, son économie mais également la vision du monde dont il est le fruit et le moteur. C’est ce que tente de faire ici Philippe Godard dans le sillage de deux ouvrages qu’il reprend et commente : The new digital age de Eric Schmitt (ancien PDG de Google) et Jared Cohen, qui expose la vision et les projets du monde numérique en construction et L’âge du capitalisme surveillance de Shoshana Zuboff, qui revient de manière critique sur l’histoire de Google (sur ce dernier ouvrage, on trouvera quelques réserves dans une note de lecture parue sur lundimatin en février dernier à propos de Affaires privées. Aux sources du capitalisme de surveillance de C. Masutti)

    Google est omniprésent dans la vie de la plupart d’entre nous. Le terme est même devenu synonyme de « moteur de recherche », alors que ce n’est pas le seul moteur disponible sur le marché, et que Google n’est pas qu’un moteur de recherche. D’ailleurs, la diversité de ses offres – Youtube, Gmail, Google Earth, Street View, etc. – est l’un des atouts clés de l’entreprise. Google est désormais ce qui façonne non seulement les vies individuelles des consommateurs que nous sommes, mais aussi la vie sociale et politique globale. Géopolitique, même. Vision paranoïaque ? Qu’on en juge plutôt.

    • C’est pas inintéressant, mais je ne pige pas la centration sur le QR Code dans le titre, alors que celui-ci n’est abordé, en tout et pour tout, qu’une seule fois dans cette phrase vers la fin :

      toutes ces informations sont désormais concentrées dans un QR code, qu’un simple smartphone ou une « douchette » reliée à un écran permet aussitôt d’afficher

      Phrase qui ne veut pas dire grand chose, puisqu’il n’y a justement jamais « toutes ces informations » (telles que décrites dans l’interminable article qui précède) dans un QR Code. Le QR Code, c’est un code-barre carré, ça ne contient réellement jamais « toutes ces informations ».

      Et sérieusement, je ne vois pas du tout ce que Google en a à foutre des QR Code. Ils font des capteurs audio qui comprennent ce que tu dis, des caméras qui identifient les gens, des voitures qui se conduisent toutes seules, des robots qui distribuent des PV aux gens (OK, ça c’est une branche qu’ils ont vendus), ils sont capables de savoir ce qu’il y a dans une photo, ils savent en permanence te géolocaliser partout dans le monde… alors vraiment vraiment, je vois pas pourquoi ils se feraient chier avec un QR Code.

      Ou alors (gros doute), on cause du QR Code parce que c’est à la mode avec le passe sanitaire et qu’on va faire du putaclic chez Lundi.am. Parce qu’encore une fois, il faudrait expliquer en quoi le QR Code du Passe santaire est un outil de traçage, alors qu’explicitement il est censé être contrôlé en local dans le smartphone, sans interrogation d’une base de données centrale, sans stockage dans une base de données, etc. (S’il est un outil de traçage, alors il va falloir expliquer pourquoi/comment, au lieu de raconter le business du flicage de Google qui ne repose à aucun moment sur ton QR Code ni ton passe sanitaire.)

    • Ce genre d’envolées, caractéristiques de la critique des médias au forceps, j’en peux plus :

      « Sans oublier que ce type de relation entre l’internaute et son écran est en réalité la destruction même de la relation sociale véritable, laquelle non seulement s’accommode de l’inconnu et de l’inattendu, mais en a même un besoin vital. C’est parce que nous ne savons pas ce qui va arriver en nous levant ce matin que nous avons envie de vivre cette journée qui s’ouvre. Google gagne des milliards en prévoyant pour nous ce qu’il y a de très fortes probabilités qu’il se produise... Comme si l’irrationnel, qui nous semble une condition de l’humanité, devait être banni à tout jamais. Il importe de voir comment cela se traduit en termes politiques. »

      Google a beaucoup d’effets, les écrans aussi mais la destruction des relations sociales, mwef. Ce genre de passages ça détruit tout un argumentaire. Bon l’auteur est visionnaire, il avait vu la chute de l’Encyclopédie Hachette, je peux pas comprendre.

    • "Les exemples sont nombreux de personnes qui, conscientes des dangers de la mise en ordre digital du monde, modifient leur comportement pour devenir des « gens » normaux."

      Tellement nombreux qu’il n’en cite aucun. Bref, gloubibloulga.

    • Oui, j’ai eu du mal à faire le lien entre le QR code et la tirade critique sur Google (et sur les GAFAM en règle générale mais là non plus, l’auteur n’en dit mot). Sûrement pour illustrer la prégnance des usages de l’un comme de l’autre (QR code et Google). Après, les détails techniques m’avaient échappé, genre contrôle en local du pass sanitaire : j’apprends donc que ce contrôle se fait sans confirmation de la part d’une base de données centralisée sur la vaccination et/ou la validité d’un test de dépistage.
      j’ai eu l’occasion d’utiliser le pass sanitaire pendant l’été et la version papier marche aussi. Ouf ! Finalement, je peux encore me passer de smartphone ...
      Lors de l’achat de mon premier PC en 1999 (Windows 98 sans connexion internet), la petite boutique d’assemblage m’avait offert l’encyclopédie Hachette, version CD-ROM comme cadeau de bienvenue. Mes deux ainés ne l’avait pas beaucoup utilisée et moi non plus. Dès la connexion à l’Internet en 2002, les moteurs de recherche ont pris la main sur ce genre d’ouvrages numérisés. Et Google est devenu la référence de l’Internet. Si bien que pour les néophytes, naviguer sur le web était assimilé à « aller sur Google », page d’accueil proposée par défaut sur Internet Explorer à l’époque. En tant que formateur, il m’a fallu faire un peu de debriefing pour expliquer la différence. Même auprès des enseignant·es. Comme quoi, c’était pas gagné et même en étant « visionnaire », on a du mal à se représenterer les images mentales et les comportements des utilisateur·rices de technologies complexes.

    • Sur le QR Code du passe sanitaire, j’avais déjà fait la remarque en réaction à des élucubrations de – je ne sais plus – Reporterre ou la Quadrature. Le principe du QR Code du passe, c’est de « contenir » directement une information limitée : le fait qu’on est vacciné, et le nom, et de ne pas vérifier cette information dans une base de données (et en plus, il n’est même pas demandé de pièce d’identité pour confirmer que c’est le bon nom). Et une fois vérifié, le résultat de ce QR Code n’est pas non plus expédié à un serveur centralisé. C’est d’ailleurs je crois pour cela qu’on a l’obligation d’utiliser l’application officielle pour faire la vérification (une autre application pourrait, elle, récupérer les données). Donc normalement c’est exactement la même chose que si tu montrais un certificat avec ton nom et l’indication que tu es vacciné. (C’est tellement pas centralisé que le même article reprochait en plus à ce système d’être facile à tromper, puisque tu peux utiliser QR Code de quelqu’un d’autre sans aucune difficulté.)

      Je veux bien qu’il y ait des limites, je veux bien qu’il y ait un risque d’accoutumance à une vérification informatisée dont la prochaine version pourrait être cette fois centralisée, je veux bien qu’il pourrait y avoir des « fuites » des données à l’insu de notre plein gré, mais tous ces articles qui posent l’équation « QR Code du passe sanitaire = big data de la société du contrôle » en masquant les limites « techniques » justement imposées au fonctionnement pratique du passe sanitaire, c’est n’importe quoi et c’est irresponsable.

    • Pour avoir contrôlé les passes sanitaires à plusieurs reprises pour des événements nocturnes, c’est exactement comme sur du papier, sauf que
      • t’as pas besoin d’avoir une lampe (ou d’utiliser celle du smartphone) pour décrypter le machin
      • tu connais l’âge de la personne (mais c’est comme sur le papier)
      • et, en plus, à la fin, tu vas voir les stats et tu as le nombre de personnes contrôlées, (même pas analysé par sexe et tranche d’âge, ça aurait été sympa, ça pour les stats de fréquentation…, ça peut se faire parfaitement anonymement – juste des bâtons ou l’équivalent info)

    • Bien qu’intéressé par la description pédagogique de plusieurs fonctionnements de Google (pas tant pour moi, mais ça peut servir), je n’ai pas compris non plus le rapport avec le QR Code.

      Cela dit le QR Code, c’est comme les puces RFID : c’est surtout une question d’ #acceptabilité. Ça rentre dans la norme petit à petit. Les gens justement ne voient pas (et ne se posent à peu près jamais la question) de ce qui se passe derrière le scan du code. Tout ce qu’ils voient c’est cette opération là. Derrière ça peut être juste une lecture (les 0 et les 1 du code sont transformés en texte et on lit juste ce texte), ou une requête ailleurs, ça on en sait rien quand on donne ça à n’importe qui. Quand on montre une attestation papier où il est directement écrit les infos en question, on sait que la personne ne fait que la lire, on voit bien qu’elle ne requête rien derrière. Alors que là on n’en sait rien, ça peut ne pas, comme ça peut.

    • Sur l’acceptabilité, oui je suis d’accord. Mais ces textes (celui-ci et le précédent dont je parle) se font clairement un devoir d’entretenir la confusion et de suggérer que tu es fliqué par ce QR Code, en invoquant la « techno-police » et la surveillance à la chinoise.

      C’est malhonnête (et ça donne du grain à moudre, une fois de plus, aux anti-tout), et un aspect c’est qu’on est tout de même dans une situation où ce « QR Code » est une alternative à des choses évidemment plus liberticides que sont les fermetures pures et simples de lieux publics, les couvre-feu et les confinements. Alors si l’alternative c’est avec un outil de techno-police ultra-intrusif qui renseigne une énorme base de données, ou si c’est avec un outil non intrusif dont le seul danger c’est l’« acceptabilité », ce n’est tout de même pas du tout la même question.

      Et sinon, encore une fois, sur l’acceptabilité : la carte bleue pour payer tout, ça c’est déjà intrusif, ça c’est déjà totalement connecté à des bases de données monstrueuses, ça c’est déjà à disposition de la police/justice, et ça c’est déjà totalement banalisé/accepté. Alors monter la sauce du QR Code du passe sanitaire (qui n’a justement aucun de ces effets), faudrait arrêter la blague.