• En Lituanie, le ministère de la défense recommande de jeter les téléphones chinois
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/23/en-lituanie-le-ministere-de-la-defense-recommande-de-jeter-les-telephones-ch
    Le centre national de cybersécurité a relevé des vulnérabilités et des risques de censure à distance sur les appareils 5G de Huawei, Xiaomi et OnePlus.

    Des téléphones Xiaomi Mi 10T 5G, Huawei P40 5G et OnePlus 8T 5G, dans un laboratoire du ministère lituanien de la défense, sur une photo non datée. LITHUANIA DEFENSE MINISTRY / VIA REUTERS

    L’affaire ne devrait pas arranger les relations entre la Chine et la Lituanie. Le pays balte subit les foudres de Pékin depuis qu’il a décidé mi-août d’accueillir sur son sol un bureau de représentation commerciale de « Taïwan », et non de « Taipei » – du nom de la capitale de l’île démocratique – comme la Chine en a imposé l’usage.

    Il s’agit cette fois de cybersécurité. « Notre recommandation est de ne pas acheter de nouveaux smartphones chinois et de se débarrasser de ceux déjà acquis aussi vite que possible. » Le ministre adjoint lituanien de la défense, Margiris Abukevicius, a lancé cette alerte en présentant mercredi 22 septembre depuis Vilnius à la presse un rapport technique du centre national pour la cybersécurité sur les appareils 5G vendus dans le pays par Huawei, Xiaomi et OnePlus.

    Quelque 200 administrations ou entités publiques de Lituanie ont acheté ces téléphones, et plus de 4 500 sont en service, ce qui, selon le ministre, « augmente les risques », a rapporté l’agence Associated Press. L’enquête du centre cyber, datée du 23 août et disponible en ligne a identifié « quatre risques cyber liés à la sécurité générale des applications installées par défaut sur les appareils, des menaces de fuites de données personnelles, et des restrictions à la liberté d’expression ». Selon la défense lituanienne, sont concernés les appareils de Huawei et de Xiaomi (qui toutes deux ont démenti ces risques), mais pas ceux de OnePlus.
    « Fonctionnalités malveillantes »

    Pour les premiers, ainsi, « une part des applications mobiles contenue sur les plates-formes de distribution sont des imitations d’applications originales, porteuses de fonctionnalités malveillantes ou de virus ». Pour les seconds, notamment, « le système envoie des données statistiques sur l’activité de certaines applications installées par défaut, à des serveurs du fournisseur du cloud chinois Tencent ».
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pékin veut punir la Lituanie pour sa relation privilégiée avec Taïwan

    Les téléphones Xiaomi, assurent les experts lituaniens, peuvent filtrer les contenus de recherche contenant au moins 449 mots-clés en anglais liés aux sujets jugés sensibles pour Pékin, tels que « Tibet libre », « Mouvement démocratie 89 » (qui se réfère à la répression de Tiananmen), « La voix de l’Amérique » ou « Longue vie à l’indépendance de Taïwan ». Quand l’enquête a été faite, la fonction de filtrage était désactivée sur les appareils pour la zone européenne, et aucune censure n’a été constatée. Mais « il est important de souligner que cette fonctionnalité peut être activée à distance par le fabricant », note le rapport.

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  • Covid-19 : au Royaume-Uni, le business très rentable des tests PCR pour les voyageurs
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/23/covid-19-au-royaume-uni-le-business-tres-rentable-des-tests-pcr-pour-les-voy

    Covid-19 : au Royaume-Uni, le business très rentable des tests PCR pour les voyageurs. Chez les Français du Royaume-Uni, c’est devenu l’une des questions les plus récurrentes : « Connais-tu un fournisseur de tests PCR pas trop cher ? » Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les voyageurs venant de l’étranger et qui arrivent en Angleterre (les règles sont différentes en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord) sont contraints de se plier à des tests PCR payants et à effectuer uniquement auprès d’une liste de laboratoires agréés. Face à cette clientèle captive, les entreprises ont élaboré une politique de prix exorbitants, qui, les premiers temps, atteignaient facilement 200 livres sterling le test (un peu plus de 230 euros), avant de devenir plus raisonnables ces derniers mois. Sachant qu’il fallait à l’origine réaliser des tests PCR obligatoires au deuxième et au huitième jours après l’arrivée sur le territoire britannique – plus un test non obligatoire le cinquième jour afin de pouvoir sortir de sa quarantaine –, le « budget test » d’une famille de quatre personnes qui souhaitait partir en vacances hors du Royaume-Uni pouvait allègrement dépasser le millier d’euros.Dans ces conditions, chacun s’échange conseils et bonnes adresses. Les noms des laboratoires efficaces et pas trop onéreux circulent activement. Un nouveau secteur semble émerger : la liste des fournisseurs officiels, initialement très resserrée, comprend désormais 435 entreprises. Comme s’il s’agissait de sociétés de plomberie, leurs noms sont parfois incongrus afin d’arriver en tête du classement alphabétique : la liste débute à «  ! + 0091 Aasha Testing » et se termine à « ZoomDoc Health ».
    Réduction sensible des bénéfices
    Longtemps, les prix n’étaient guère transparents et il fallait se renseigner pour chaque fournisseur. Au cours des dernières semaines, le gouvernement a amélioré les choses, rassemblant les prix sur un même site. Ceux-ci vont d’un inexplicable 675 livres (786 euros) le test – avec l’envoi à domicile d’un membre du corps médical pour le réaliser – à un très raisonnable 7,45 livres (8,70 euros), à condition de se rendre à un laboratoire à l’aéroport d’Heathrow. La grande majorité des tests sont à faire soi-même à domicile puis à renvoyer au laboratoire par la poste, moyennant une cinquantaine d’euros. A compter de « fin octobre », les voyageurs vaccinés en provenance d’un pays de la « liste verte » pourront se limiter à un seul test antigénique au deuxième jour de leur retour. La politique du gouvernement britannique sur les tests a toujours été claire : en cas de symptômes, ceux-ci sont gratuits. En revanche, il n’y a aucune raison que les frais découlant des séjours à l’étranger, qui relèvent de convenance personnelle, soient pris en charge par l’Etat.
    L’industrie, née de cette politique, risque de voir ses juteux bénéfices se réduire sensiblement. Le 17 septembre, les autorités ont annoncé qu’à compter de « fin octobre », les voyageurs vaccinés en provenance d’un pays de la « liste verte » pourraient se limiter à un seul test antigénique au deuxième jour suivant leur retour, ce qui devrait nettement limiter les coûts. Il ne restera comme clientèle captive seulement ceux qui viennent des pays de la « liste rouge », jugés dangereux. Ils devront respecter une quarantaine et se soumettre aux tests PCR.

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  • L’épidémie de Covid-19, « une crise jamais vue dans toute l’histoire » de la Nouvelle-Calédonie
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/22/covid-19-la-nouvelle-caledonie-traverse-une-crise-jamais-vue-dans-toute-son-

    L’épidémie de Covid-19, « une crise jamais vue dans toute l’histoire » de la Nouvelle-Calédonie. Au total, 49 personnes sont mortes du Covid-19 depuis la découverte des premiers cas autochtones, le 6 septembre. Confinement et couvre-feu sont en vigueur jusqu’au 4 octobre. Jusqu’à présent épargnée par l’épidémie de Covid-19 grâce à sa stratégie « zéro Covid », la Nouvelle-Calédonie a enregistré 16 morts en vingt-quatre heures, ont annoncé les autorités locales mercredi 22 septembre, soit le bilan le plus lourd depuis le début de l’épidémie, au début de septembre. Ce territoire français du Pacifique Sud « traverse une crise jamais vue dans toute son histoire », a alerté Gilbert Tyuienon, un des porte-parole du gouvernement local. Au total, 49 personnes sont mortes du Covid-19 depuis la découverte des premiers cas autochtones, le 6 septembre. Seize sont mortes mardi, le double du nombre de victimes enregistrées la veille. Cinquante-deux personnes sont en réanimation et 323 hospitalisées en unités Covid alors que le pic épidémique n’est pas atteint, explique la direction des affaires sanitaires.
    Selon l’hôpital local, le pays entre dans la phase la plus dure de l’épidémie et elle pourrait durer longtemps malgré les mesures prises pour casser les chaînes de transmission, comme le confinement et le couvre-feu en vigueur jusqu’au 4 octobre. Les Calédoniens souffrent en effet de nombreux facteurs de comorbidités : 67 % des adultes sont obèses et le nombre de diabétiques est estimé à 10 %. Ces problèmes de santé concernent majoritairement la population océanienne, qui affiche aussi le plus de défiance envers la vaccination.Dans une conférence de presse retransmise en direct sur les radios et chaînes de télévision, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement d’origine wallisienne, a supplié sa communauté de se faire vacciner au plus vite : « L’heure est grave (…). On vous en supplie. Si vous ne croyez pas la parole politique, croyez en la parole du médecin qui vous soigne tous les jours ! », a lancé M. Muliava. Lors de cette même conférence de presse, Gilbert Tyuienon a demandé aux Calédoniens de devenir « des combattants antivirus » dans cette « guerre sanitaire inédite » : « Le couvre-feu, nous ne l’avons pas connu depuis les Evénements [1984-1988], autant de morts, en si peu de jours, on a jamais connu, des Calédoniens bloqués à l’extérieur, à part pendant la seconde guerre mondiale, non plus », a rappelé le porte-parole du gouvernement.

    #Covid-19#migrant#migration#nouvellecaledonie#oceanie#sante#comorbidite#circulation#retour#guerresanitaire