Royaume-Uni : à la conférence annuelle du Labour, Keir Starmer sous le poids des critiques
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La conférence a bien mal commencé : M. Starmer s’était mis en tête quelques jours plus tôt d’y faire adopter une réforme de la désignation des dirigeants du parti dans le but non avoué de donner plus de poids aux voix des députés du Labour, et moins à celles des 400 000 membres du parti, réputés plus radicaux, afin d’éviter le retour d’un chef de file « à la Corbyn ». Jeremy Corbyn avait été élu à la tête du Labour en 2015, en partie à la faveur de la règle du « une voix, un vote ».
Avec ses propositions radicales (nationalisations, sortie de l’OTAN, etc.), il avait dévéloppé une véritable « Corbynmania » chez les militants du Labour, mais suscité le rejet des électeurs traditionnels du parti. Ce dernier a essuyé une défaite historique aux élections générales de fin 2019, et concédé une majorité de 80 sièges aux conservateurs à la Chambre des communes.
Tu vois, si Corbyn a provoqué un rejet dans l’électorat qui se déplace jusqu’aux urnes, c’est à cause de la radicalité de ses propositions qui l’ont fait arriver à la tête du parti. Et pas du tout du tout à cause de la shitstorm orchestrée par les blairistes au sujet des accusations d’antisémitisme contre on ne sait pas qui ni où ni quand, mais que Corbyn n’a pas assez bien condamné ni assez bien géré ni assez bien prout. En fait, il avait tort (même les gauchistes du continent lui ont donné tort, parce que quand on est équilibré, on est toujours d’accord avec l’idée qu’un gauchiste n’est pas tout à fait au clair avec l’antisémitisme, surtout quand celui-ci est pro-palestinien, etc). Et il fallait donc y passer beaucoup de temps. Quant aux propositions radicales, plus personne ne s’en souvient. Ce n’était de toute façon pas le sujet. Sauf rétrospectivement, évidemment.