• « Il n’y a que des dictatures qui interdisent le VPN, c’est donc tout naturellement que les députés Renaissance ont trouvé que c’était une bonne idée. »

    https://www.linforme.com/tech-telecom/article/interdiction-des-vpn-permis-cyber-controle-d-age-les-amendements-de-la-maj

    Les élus Renaissance s’apprêtent à déposer une salve d’amendements dans le cadre du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique. Un vrai concours Lépine parlementaire.

    Pour être plus précis encore sur le sujet VPN, le texte déposé https://assemblee-nationale.fr/dyn/16/amendements/1514/ESPNUM/553

    1° oblige TOUS les hébergeurs à mettre en place un mécanisme de détection d’une connexion via VPN

    2° et si détection d’un VPN, interdiction pour l’internaute de « publier, commenter, interagir ».

    Et comme révélé dans LInforme, voila l’amendement déposé. Il interdit l’usage des VPN sur les réseaux sociaux pour qui veut publier, commenter ou interagir.
    Et dans ces autres amendements, le VPN devient une circonstance aggravante pour qui veut contourner un bannissement numérique.

    https://twitter.com/reesmarc/status/1702744532599607496

  • [au fil de la journée du 29 juin, varia]
    CARTE. Mort de Nahel à Nanterre : quelles sont les villes les plus touchées par les violences urbaines en Île-de-France ?
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/carte-mort-de-nahel-a-nanterre-quelles-sont-les-villes-

    28 juin et nuit du 29 juin, par touches lacunaires, et articles plus approfondis
    https://seenthis.net/messages/1007824

    "Thread des vidéos les plus FOLLES d’hier] soir en France."
    https://twitter.com/kaayaace/status/1674213673315827714
    avec disqueuse and so on mais pas les deux scènes avec fusils que j’ai vu : tirs sur des caméras de surveillance placées en hauteur ; ni les plus efficaces moment de pyrotechnie, ni l’utilisation d’explosif pour mettre à distance la police

    une belle compilation vidéo (c’est pas riot porn)
    https://twitter.com/PerkutMedia/status/1674407279272050688

    les images, vérifiées par l’ImMonde, de plusieurs commissariats pris pour cibles (lors d’une des attaques, une personne armée d’un fusil en couverture)

    https://www.lemonde.fr/societe/video/2023/06/29/mort-de-nahel-m-a-nanterre-les-images-verifiees-de-plusieurs-commissariats-p

    Lors des émeutes de 2005, 11 500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés... https://berthoalain.files.wordpress.com/2007/12/emeutes-de-2005-dans-les-banlieues-francaises.pdf Darmanin annonce la mobilisation ce soir de 40 000 #policiers, quatre fois plus que les 9000 d’hier, avec en prime le RAID, la BRI et le GIGN engagés en réserve (la CRS8 a mangé à Nanterre, et il reste je ne sais combien d’unités à créer en plus de celle de Marseille pour quadriller le territoire).
    il est vrai que la révolte a commencé à toucher même des villes centres (Paris, Rennes, Lille, Marseille...), contrairement à ce qui s’était passé en 2005, où une des surprises fut l’ébullition dans de petites localités jusqu’alors considérées comme tranquilles.

    mobiliser 1/6eme des effectifs alors que les émeutes vont continuer ce week end (et après ?), c’est faire peu de cas de ce qui s’est produit lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, où ils étaient dépassés, fatigués sur la durée. LR réclame déjà l’état d’urgence. on aura sous peu une belle alliance majoritaire.

    « Ils ont tout pris » : des supermarchés pillés en marge de la nuit de violences urbaines #paywall
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/ils-ont-tout-pris-des-supermarches-pilles-en-marge-de-la-nuit-de-violence

    En Seine-Saint-Denis, des #supermarchés de tailles variées ont été le théâtre de #vols et de dégradations, à Aulnay et Romainville notamment dans la nuit de mercredi à ce jeudi. Des scènes similaires ont eu lieu dans les Yvelines, en Seine-et-Marne, et dans le Val-de-Marne.

    apaisement. on nous fait des déclarations publiques (Macron, Borne) qui fâchent les policiers. très exceptionnellement un sous fifre du gouvernent a(urait ?) rendu visite à la famille de Nahel. on nous montre que la justice commence son travail (rare cas d’un tireur policier placé en détention), or le proc ne fait rien de la complicité du deuxième motard de la police, rien des probables déclarations mensongères des policiers (faux en écriture publique) repris par la pref et la presse.
    la défense plaide donc à raison pour un dépaysement qui brise la complicité obligée des institutions répressives locales, manière de faire qu’une justice structurellement au service de la police le soit de façon moins stricte.

    Cazeneuve sur la loi de 2017 sur la sécurité publique modifiant les conditions de tirs policiers, prise pour satisfaire la police (après que trois policiers aient été blessés à Vitry-Chatillon (ce qui a causé la longue détention abusive que l’on sait)
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-emmanuel-macron-sur-une-ligne-de-c

    Be water ? On annonce qu’il n’y aura ni bus ni tramway ce soir en IDF après 21 heures, Tours et d’autres villes emboitent le pas.

    Roussel, "Les violences ne servent en rien notre combat pour la vérité et la justice." (RS), viré de la marche à Nanterre.

    15h30 arrivant à la préfecture, la marche blanche de Nanterre ("révolte" a dit la mère de Nahel, avant de passer à la télé...), gazée, se transformée en attaque contre les policiers et un bâtiment de bureau, flambant neuf, puis flambant tout court https://immobilier.cushmanwakefield.fr/location-bureaux/bureaux-a-louer-nanterre-92000-163612

    La police essaie de tenir la place Nelson Mandela par force moyens

    L’huma croit encore aux bavures (#paywall)
    De Vaulx-en-Velin à Nanterre, des bavures aux émeutes, Alessio Motta, enseignant chercheur en sciences sociales, spécialiste des mobilisations collectives.
    https://www.humanite.fr/en-debat/mort-de-nahel/de-vaulx-en-velin-nanterre-des-bavures-aux-emeutes-801243

    Coté syndicats, signaux faibles.
    @RevPermanente
    https://twitter.com/RevPermanente/status/1674376341695676417

    Alors que nombre d’organisations syndicales restent silencieuses ou passives après la mort de Nahel mardi dernier à #Nanterre, la Fédération Sud Rail a appelé à manifester avec la famille ce jeudi. Une délégation de cheminots sera présente

    une demande d’une réforme de la police et pas d’appel à la mobilisation ou à la solidarité, coté CGT
    Drame à Nanterre : les pouvoirs publics doivent réagir !
    https://www.cgt.fr/comm-de-presse/drame-nanterre-les-pouvoirs-publics-doivent-reagir

    La Défense est touchée un jour de taf (et pas comme lors des GJ un samedi)
    Brav-M déployée à Nanterre
    annonce de l’envoi de la BRI, "l’anti gang", également dédiée à l’#anti-terrorisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade_de_recherche_et_d%27intervention_(France), une "unité dédiée aux interventions difficiles" (Le Parisien) comme pour faire face à des personnes armées susceptibles de tirer à balles ou cartouche. Certes, hier, des policiers ont eu du mal à pénétrer dans des immeubles d’habitation et il n’y a décidément pas assez de CRS8 qui s’ennuient (comme le disait l’un de leurs chef il y a peu) en attendant d’entrer en scène...

    Le maintien de l’ordre est perturbé par l’inévitable imprédictible : les unités spécialisés type BRI, Raid, GIGN étaient annoncées comme "mises en réserve" pour la soirée. La BRI arrive en avance car le pouvoir est en retard.

    Le #couvre-feu instauré à #Clamart de 21h à 6h du matin jusqu’au lundi 3 juillet. (BFMTV) devrait faire des émules dans les mairies.

    18h30 un hélicoptère de la gendarmerie survole Nanterre et la BRI intervient, histoire de fixer les esprits.
    L’idéal, selon une logique contre-insurrectionnelle, serait d’arriver à des interpellations débouchant rapidement sur de lourdes peines. Ça fermerait le clapet de tous ceux qui ces derniers mois se sont offusqué des arrestations de masse sans traduction judiciaire.
    faut fixer des identités dissuasives : "casseurs", "manifestant violent"

    Raid à Lille, Porte des Postes

    une bien belle pose :

    #Nahel #assassinat_policier #police #villes #quartiers #révolte #émeutes #carte #IDF #contre_insurrection

  • Une Audomaroise interpellée chez elle pour avoir insulté Emmanuel Macron - La Voix du Nord
    https://www.lavoixdunord.fr/1308954/article/2023-03-28/une-audomaroise-interpellee-chez-elle-par-la-police-pour-avoir-insulte-


    Des nouvelles de la #démocratie (non).
    On attend la mobilisation massive des #Je_Suis_Charlie.

    L’enquête de la police a été ouverte suite à une plainte contre X déposée par le sous-préfet de l’arrondissement de Saint-Omer, Guillaume Thirard. « J’ai eu connaissance de photos et de publications injurieuses et c’est mon devoir de le signaler », explique-t-il. Pour Valérie, les choses sont claires : « On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l’ennemi public nº1. » Sur Facebook, elle dit avoir vu des dizaines de publications qui reprennent cette insulte contre le même chef de l’État. Très peu, voire aucune, ont fait l’objet de poursuites.

  • « Nous avons bien plus à gagner que le simple abandon d’une réforme ». Communiqué de la première assemblée de la maison du peuple, Rennes
    https://twitter.com/MDP_Rennes/status/1634998340894220288

    Rennes. Une centaine de manifestants occupe l’ancien cinéma Arvor, rebaptisé la maison du peuple
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/rennes-une-centaine-de-manifestants-occupe-l-ancien-cin

    les blocages réalisés à Rennes le 7 mars furent les plus offensifs de cette journée, affrontant la police en pleine nuit (route de Lannion)
    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1632998348754935808
    en fait il y a eu hier beaucoup plus de monde et une détermination : la police a du renonce à une expulsion nocturne
    sur place, la tension est forte. hier soir également, une troupe policière a coincé un groupe de manifestants, leur laissant une étroite voie de fuite sur laquelle ils ont été roués de coups (cette technique répressive porte il me semble un nom, je ne le retrouve pas) !! images pénibles !!
    https://twitter.com/Leslie_Gervais/status/1634856804902662150

    #retraites #occupation #Rennes

  • IRAN PROTESTS

    Des manifestants contre le pouvoir éclatent dans la province du Khouzistan, dans le sud de l’Iran contre la flambée des prix des denrées alimentaires notamment du pain. Les autorités ont coupé l’accès à internet et un couvre-feu a été instauré à Susangerd.

    _#Khuzestan #Khouzistan #IranProtests_

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen
    https://twitter.com/i/status/1523214842223804416

    --

    Des manifestations éclatent au Khouzistan en raison de la hausse astronomique des prix, notamment du pain.

    Malgré les mesures répressives, la coupure d’Internet, des manifestations éclatent au Khouzistan en raison de la hausse astronomique des prix, notamment du pain.

    Le vendredi soir et le samedi soir 6 et 7 mai 2022, les habitants enragés de la province du Khuzestan (sud-ouest de l’Iran), notamment à Ahvaz, Izeh, Baghmalek et Susangerd, sont descendus dans la rue pour protester contre la flambée des prix des biens essentiels, en particulier la hausse astronomique du prix du pain.

    À Ahvaz, les gens ont d’abord participé aux rassemblements de protestation sporadiques dans différentes parties de la ville, puis ont marché vers le centre-ville vendredi soir. Dans la ville d’Izeh, les gens sont descendus dans la rue vendredi soir en scandant « Khamenei est un meurtrier, son règne est illégitime » et « Mort à Raisi« . Des manifestants à Izeh ont saisi un entrepôt appartenant à la mafia de Khamenei, où la farine était stockée.

    Effrayé par l’escalade des protestations, le régime a déployé ses forces répressives des pasdarans, du Basij, de la sécurité et du renseignement et a coupé l’Internet dans la plupart des villes du Khouzistan. Cependant, samedi soir, les habitants d’Izeh et d’autres endroits sont descendus dans la rue pour la deuxième nuit consécutive.

    Dans un autre développement, le samedi 7 mai, des éleveurs de différentes villes, notamment à Qazvin, Qom, Shiraz, Mashhad, Shahroud, Kerman, Ispahan, Yazd et Arak, ont organisé un rassemblement devant le département provincial de l’agriculture.

    Ils protestaient contre le coût élevé des aliments et des biens du bétail et contre le mépris des autorités pour leurs besoins. La banderole portée par les éleveurs de bétail à Shiraz disait : « Qalibaf (président du parlement du régime), Raisi, ceci est le dernier avertissement. Les éleveurs de bétail en faillite sont prêts à se révolter. »

    Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)
Le 8 mai 2022

    https://www.ncr-iran.org/fr/communiques-cnri/iran-protestations/des-manifestations-eclatent-au-khouzistan-en-raison-de-la-hausse-astronomi
    --
    https://youtu.be/stKxSV0Y7Os

  • Le plan était presque parfait…
    « Juste avant l’agression de Colonna, Macron négociait son rapatriement en Corse ainsi que celui de ses deux coaccusés contre un soutien électoral.
    On est dans la plus pure tradition du clientélisme.
    Il est la synthèse de tout ce que la politique fait de pire…
    #MacronDehors »

    https://twitter.com/realmarcel1/status/1501811896659423232?cxt=HHwWgMC5vdH9wNcpAAAA

    Et puis la Corse, hors des radars des JT, situation explosive à Ajaccio...

    « 🔴 #Corse : La quasi-totalité des organisations nationalistes annoncent se constituer en collectif et appellent à une grande manifestation ce dimanche pour demander :
    – justice pour Yvan #Colonna
    – libération des prisonniers nationalistes
    – reconnaissance du peuple corse. »

    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1501713563546632192?cxt=HHwWgICq2fKhlNcpAAAA

    Et donc la Corse s’invite dans la présidentielle après la nuit d’émeutes et les révélations du #canardenchainé sur le marchandage entre l’Élysée et Gilles Simeoni.

  • Les protestations contre les mesures sanitaires s’étendent à l’échelle du pays Mike Blanchfield - La Presse canadienne et Christopher Reynolds - La Presse canadienne à Ottawa
    https://www.ledevoir.com/societe/670362/le-mouvement-de-protestation-contre-les-mesures-sanitaires-s-etend-a-l-ech

    Le mouvement des protestations contre les restrictions liées à la pandémie de COVID-19 continue de s’étendre à l’échelle du pays.

    À Ottawa, les opposants ne montrent aucun signe d’essoufflement après une semaine de perturbations au centre-ville et à proximité de la Colline du Parlement.


    Nathan Denette La presse canadienne Des manifestations contre les mesures sanitaires se sont tenues un peu partout au Canada samedi. À Toronto, ils étaient plusieurs centaines rassemblés du côté sud de l’Assemblée législative de l’Ontario.
    Mais ils pourraient faire face à une première contestation judiciaire à leurs dépens. Un avocat d’Ottawa a présenté devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario pour plaider un recours collectif au nom de milliers de résidents de la ville demandant des millions de dollars en dommages-intérêts et une injonction « interdisant la continuité de la nuisance ». Le juge Hugh McLean a indiqué qu’il ne rendra pas de décision avant lundi.

    Ottawa et plusieurs autres villes du Canada s’efforcent de faire en sorte que les manifestations demeurent pacifiques.

    Le chef de police d’Ottawa, Peter Sloly, a indiqué que tous ses policiers étaient en fonction afin de s’occuper de la manifestation.

    Selon ses estimations, il y avait environ 1000 véhicules et 5000 manifestants au cœur de la ville. Il signalait aussi la présence d’environ 300 contre-manifestants.

    Il a décrit Ottawa comme « une ville assiégée », une situation pour laquelle la police n’a jamais été préparée.

    « C’est un siège, a-t-il lancé. C’est quelque chose de nouveau dans nos démocraties. Je n’ai jamais vu rien de tel. Nous n’avons pas une loi sur la police qui pourrait nous permettre d’agir selon les circonstances. »

    Mais habituellement, dans un siège, les « envahisseurs » se tiennent à l’extérieur du périmètre d’une ville et bloquent l’approvisionnement.

    Les tensions demeurent vives, car de nombreux résidents ont exprimé leur frustration, qualifiant la manifestation d’occupation.

    En milieu d’après-midi, des milliers de manifestants cherchaient à se réchauffer auprès de petits feux allumés en face de l’Édifice de l’Ouest qui abrite la Chambre des communes. Ils ont fait griller des hot-dogs et distribué des plats sous des bâches. Deux hommes se sont promenés en cheval dans les rues de la ville, l’un portant un drapeau appuyant l’ancien président des États-Unis, Donald Trump.

    Résidents impatients
    Au crépuscule, le chaos s’installait au sud de la Colline du Parlement.

    Les rues avoisinantes étaient bourrées de véhicules, notamment des camions lourds, aussi loin que le regard peut porter. La police était absente, sauf près de la colline. Un feu à ciel ouvert illuminait une intersection. Tout près, un restaurant était rempli au maximum de sa capacité de clients qui ne portaient pas de couvre-visage.

    Toutefois, une résistance à la manifestation semble en train de s’organiser dans la capitale nationale. Un groupe de contre-manifestants se sont rassemblés près du campement des protestataires au parc de la Confédération au centre-ville.

    « Tout le monde s’attend à ce que ce soit un événement agréable et sûr. Cependant, il existe toujours ce danger sous-jacent pour toutes les minorités visibles, toutes les personnes de la communauté LGBTQ », a déclaré samedi en entrevue un résident d’Ottawa et organisateur d’une contre-manifestation, Mackenzie Demers.

    « Ces occupants, ils sont dangereux. Ils ont des camions. Il y a des rumeurs selon lesquelles il y a des armes », a ajouté M. Demers.

    Certains résidents s’interrogeaient sur le bien-fondé d’une telle démarche.

    « J’ai comme l’impression qu’il s’agit d’un geste futile et stupide, et la dégradation de notre vie politique m’a découragé ce matin », a déclaré un résident d’Ottawa, Jeremy Owen, qui a organisé une pétition en ligne appelant la police d’Ottawa à expulser les manifestants.

    À Toronto, Vancouver, Regina…
    À Toronto, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés du côté sud de l’Assemblée législative de l’Ontario, scandant en français « Liberté » sur une bruyante rythmique de reggae transmis par des haut-parleurs. Certains portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « liberté = pas obligation » ou « laissez-vous guider par l’amour, pas la peur ».

    La police de la Ville-Reine dit avoir arrêté un homme de 22 ans pour avoir allumé une bombe fumigène. Celui-ci devra répondre à des accusations de voies de fait armés, de méfait et d’administrer une substance délétère.

    À proximité, quelque 200 travailleurs de la santé et des sympathisants ont marché de l’Université de Toronto et à un hôpital. Ils brandissaient des pancartes indiquant « pas d’imbéciles » ou « des masques N95 pour tous ».

    Des manifestations se sont aussi déroulées à Québec, Fredericton, Winnipeg, Regina, Edmonton, Vancouver, Victoria et dans le village frontalier de Coutts, en Alberta.

    Plusieurs corps policiers disent avoir appris des manifestations d’Ottawa. Ils ont élaboré des stratégies visant à protéger les infrastructures essentielles, comme des voies de circulation essentielles, les hôpitaux tout en empêchant des actes de violence.

    #Démocratie #Liberté #Solidarité #manifestation #Canada #Ottawa #Quebec #Winnipeg #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022

    • Les manifestants inondent la haute-ville de Québec Avec La Presse canadienne
      https://www.ledevoir.com/societe/670278/sans-titre

      Quantité de poids lourds sont venus gonfler samedi le convoi anti-mesures sanitaires de Québec, pendant qu’à deux pas de là, des touristes et des familles continuaient de s’agglutiner pour profiter du Carnaval.

      « On est là pour la liberté de nos enfants ! » En fin de matinée, et sous une étroite surveillance policière, une bordée de protestataires aux causes multiples ont investi à pied le secteur de la colline parlementaire, souvent après avoir laissé leur véhicule dans les rues de la capitale.


      Les manifestants étaient encore bien présents au centre-ville d’Ottawa samedi soir. Photo : Radio-Canada / Felix Desroches

      Contre le passeport vaccinal, pour le « libre-choix », la « liberté », ou encore contre le projet de loi caquiste visant à réformer la Direction de la protection de la jeunesse : les manifestants bardés de drapeaux du Québec, du Canada, de l’Acadie ou encore des États-Unis ne sont pas tous venus pour les mêmes raisons. Ils avaient tout de même en commun l’envie de vouloir faire du bruit.

      Les échos des klaxons ont commencé à rebondir dans les étroites rues de la haute-ville vers 10 h, samedi. Sur le boulevard René-Lévesque, des agents du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) ont condamné des voies et tenté d’assurer une circulation fluide. « Le SPVQ est en communication avec les organisateurs », a assuré le sergent aux communications David Poitras dans un communiqué envoyé plus tôt dans la journée.

      Tout près de l’Assemblée nationale, les odeurs de diesel se mêlaient en milieu d’après-midi à celles de la fumée de cigarette. Confrontés à une foule de plus en plus importante, les policiers de la Ville ont fermé des parties du boulevard René-Lévesque et de l’avenue Honoré-Mercier à la circulation automobile vers 15h.

      La circulation a finalement repris dans le secteur peu avant 21h30, après qu’une part de la foule et du convoi se soit dispersée.

      Là pour rester ?
      Dans une diffusion en direct partagée sur sa page Facebook, le syndicaliste Bernard « Rambo » Gauthier a affirmé sentir « un éveil », samedi, après avoir couvert les médias et les autorités d’invectives vendredi soir. « La police, c’est pas toutes des lumières », a-t-il ajouté samedi dans un discours à la foule.

      La voix enrouée, un drapeau du Québec sur l’épaule, Bruno Cossette a dit, lui, vouloir rester « le temps qu’il faut ». Il faut faire tomber toutes les mesures sanitaires, s’est-il époumoné. « Ils humilient les non-vaccinés », a ajouté l’homme, qui assure de son côté avoir ses deux doses vaccinales.

      Venu manifester avec une pancarte sur laquelle un montage photo représentait le premier ministre François Legault « déguisé » en dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, Stéphane Briand a clamé que les politiciens « veulent nous contrôler avec la passe vaccinale pis on est contre ça. » Non loin de là, un manifestant brandissait une pancarte traçant un lien entre les mesures sanitaires et le régime nazi.

      En mêlée de presse vers le début de l’après-midi, le maire de Québec, Bruno Marchand, s’est réjoui qu’aucun débordement violent n’ait été constaté depuis l’arrivée des premiers manifestants, jeudi. Il a toutefois déploré les impacts négatifs que pourrait avoir le rassemblement sur la santé financière des restaurants, qui vivaient leur première fin de semaine post-réouverture des salles à manger.

      « On a vu que ç’a eu des conséquences négatives. Il y a des gens qui ont annulé, dans les restaurants, dans les hôtels », a convenu le maire, qui maintient que la manifestation ne pourra pas durer une éternité.

      « Non, il n’y aura pas d’érection de campement. Non, on n’érigera pas des choses pour durer à demeure », a-t-il assuré. Les camions garés sur René-Lévesque devront « circuler » après la manifestation, a-t-il poursuivi.

      Tout près de la Fontaine de Tourny, samedi, familles et touristes attendaient leur tour pour visiter les installations du Carnaval de Québec, dont le coup de départ a été donné vendredi. « On n’allait pas laisser cette manifestation gâcher nos plans », a laissé tomber Matana Skoie, une Montréalaise venue dans la Vieille-Capitale pour profiter des festivités hivernales.

      « C’est un peu frustrant parce qu’il y a des choses beaucoup plus importantes, a ajouté son ami Craig Farkash. Comme les droits autochtones. On ne réussit même pas à envoyer de l’eau potable dans les réserves. »

      « Ici, ils s’opposent à des données qui ont été méticuleusement recherchées par des experts », a-t-il ajouté, en fixant la masse de protestataires, avant de s’engouffrer dans le palais de glace de Bonhomme Carnaval.

    • Alors que des camionneurs et manifestants bloquent la frontière entre le Canada et les États-Unis à Coutts depuis une semaine, le Premier Ministre de la province d’Alberta a annoncé hier le début de la levée des restrictions y compris du pass vaccinal. #manifs5fevrier
      https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1490013588723052544
      +
      Des manifestants se rassemblent pour la deuxième soirée consécutive devant le Parlement de #Finlande à #Helsinki contre les mesures de restrictions et la hausse des prix du carburant. Les manifestants du convoi on de nouveau prévu de se rassembler demain dans la capitale.
      +
      Deux ans après le mouvement historique des paysans en #Espagne, les agriculteurs espagnols ressortent leurs gilets jaunes et bloquent l’autoroute AP-4 en Andalousie pour dénoncer la crise qui touche le secteur agricole et exiger des prix justes.
      +
      Le #ConvoidelaLiberte prend de l’ampleur en #Australie !

  • Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?

    « Des députés britanniques ouvrent une enquête contre l’unité #nudge du gouvernement accusé par des psychologues d’avoir utilisé des tactiques alarmistes consistant à "déployer la peur, la honte et la recherche de boucs émissaires" pour justifier et faire respecter les restrictions. »

    https://www.dailymail.co.uk/news/article-10454515/Psychologists-slam-Governments-nudge-unit-use-grossly-unethical-scare-t


    https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1487365205231554562

  • #Bruxelles : Manifestations contre les mesures soit disant sanitaires 23 Janvier 2022
    A Bruxelles, le cortège réunissait ce dimanche plusieurs milliers de personnes, des Belges mais aussi des manifestants venus d’autres pays qui entendent défendre la liberté, la démocratie et les droits de l’homme.

    https://www.youtube.com/watch?v=7oYBZUqRuXA

    https://www.youtube.com/watch?v=Ff1U35i_vl4

    Moins calme à Bruxelles
    https://www.youtube.com/watch?v=QxyPvxoQwnQ

    La manifestation contre les mesures sanitaires, dont les organisateurs appellent avant tout à l’ouverture d’un débat sur les contraintes nécessaires pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, se tenait ce dimanche dans les rues du centre de Bruxelles et a rassemblé 50.000 participants, selon la police de Bruxelles-Capitale Ixelles. Les manifestants venaient des quatre coins du pays, mais aussi d’autres pays européens. Des discours ont été prononcés au parc du Cinquantenaire, progressivement pris d’assaut par des émeutiers qui s’en sont notamment pris à des bâtiments voisins, à des véhicules et aux forces de l’ordre. Après que le parc du Cinquantenaire ait été évacué par la police, les émeutiers se sont retranchés dans l’avenue de Tervuren. Il s’agit de la cinquième manifestation contre les mesures sanitaires en deux mois à Bruxelles. C’est aussi la cinquième fois que des émeutes éclatent.

    Le cortège s’est rendu au cœur du quartier européen, dans le parc du Cinquantenaire, où des discours ont été donnés sous les arcades par plusieurs orateurs belges et internationaux connus. Ils appellent à un débat de société concernant les mesures sanitaires visant à contrer la pandémie de coronavirus. Au travers de cette manifestation, les organisateurs disent défendre « la démocratie, les droits de l’Homme et le respect de la Constitution ». Europeans United for Freedom estime sur son site internet que la propagation du Covid-19, la saturation des hôpitaux qui en résulte et le décès de personnes à la santé fragile ne justifient pas de déroger aux libertés fondamentales garanties par la démocratie.
    « C’est incroyable, l’affluence. Mais j’ai un double sentiment à ce sujet. D’un côté, je suis heureux de voir tant de personnes réunies. D’un autre côté, je suis malheureux parce que ces personnes (...) sont ici parce qu’elles ne sont pas entendues. Il y a un gros problème démocratique », déclarait notamment Tom Meert, président de Europeans United.
    Policiers belges obligés de se réfugier dans le métro.

    https://twitter.com/ClementLanot/status/1485273712639332358

    Anti-vaccine protesters march against Covid-19 mandates in #Washington, DC | AFP
    https://www.youtube.com/watch?v=uG91WTWxn4I

    #crise_sanitaire #confinement #France #néo-libéralisme #ordo-libéralisme #injustice #violences_policières #pass_sanitaire (soir disant sanitaire)

  • #Valérie_Gérard : « Ce #mouvement_anti-pass ne construit rien de commun mais prône la destruction de toute communauté » (Tracer des lignes)

    Essentiel : tel est le mot qui vient à l’esprit pour qualifier Tracer des lignes, le bref et percutant texte d’intervention que la philosophe Valérie Gérard vient de faire paraître aux passionnantes éditions MF sur la mobilisation contre le pass sanitaire. Car, depuis cet été, tous les samedis, on le sait, défile dans les rues de France un mouvement allant jusqu’à rassembler près de 300 000 personnes militant contre la mise en place d’un pass sanitaire. Mais qui compose réellement ce mouvement ? Lutte-t-il pour les libertés ou n’est-il qu’une variante d’extrême droite de la Manif pour tous qui a décomplexé l’homophobie en France ? A l’heure où l’antisémitisme règne sur les plateaux télé, cette lutte contre la dictature sanitaire et les grands groupes pharmaceutiques n’est-elle pas un nouveau tremplin pour les contre-révolutionnaires ? Autant de questions complexes et délicates que Diacritik ne pouvait manquer d’aller poser à l’autrice du déjà remarquable essai Par affinité. Amitié politique et coexistence le temps d’un grand entretien.

    Ma première question voudrait porter sur la genèse de votre salutaire Tracer des lignes : sur la mobilisation contre le pass sanitaire qui vient de paraître aux éditions MF. A quel moment précis avez-vous désiré prendre la parole sur ce mouvement français qui, cet été, a parfois rassemblé jusqu’à 300 000 personnes s’opposant à l’instauration d’un pass sanitaire ? Est-ce devant l’ampleur qu’y prenait l’antisémitisme notamment au mois d’août ou devant la tentation de certaines et certains de Gauche à vouloir participer à un mouvement dont le socle paraissait être la dénonciation du tout-sécuritaire de la gouvernance Macron ? Est-ce cette tentation qui vous a décidé à tenter de tracer des lignes claires afin de démêler ce mouvement qui dit l’époque, à savoir le confusionnisme ?

    J’ai d’abord eu besoin de mettre les choses au clair pour moi-même, après quelques conversations qui m’avaient laissée assez abasourdie ou perplexe, soit avec des gens qui m’expliquaient qu’ils défendaient la liberté contre l’autoritarisme en ne se faisant pas vacciner, et que se vacciner était un acte de collaboration avec la dictature en marche, soit avec des gens qui soutenaient sincèrement, mais un peu naïvement peut-être, qu’en participant à la mobilisation dite contre le pass sanitaire, ils œuvraient en faveur d’une troisième voie, la voie anti-pass mais pro-vaccins et pro-mesures sanitaires freinant la circulation du virus, sans s’interroger sur le sens d’une telle entreprise si elle reste inaudible. Si, sur les principes, sur les objectifs, les lignes peuvent être claires dans l’esprit de ces derniers, si c’est clairement depuis une position de gauche qu’ils contestent une nouvelle modalité du contrôle sécuritaire et l’autoritarisme de la présidence de Macron, on peut déplorer un aveuglement sur ce qui fait le sens d’un mouvement populaire. Ne pas poser la question de l’avec – avec qui on défile – et tolérer de se tenir aux côtés de manifestations d’antisémitisme ou de négationnisme de plus en plus décomplexées, c’est évidemment un problème.

    Mais ce qui m’a sans doute le plus déterminée est la confusion, qui règne dans beaucoup d’esprits depuis le début de la pandémie, entre la prise de mesures anti-covid et l’autoritarisme gouvernemental, confusion alimentée qui plus est par un usage purement idéologique de concepts philosophiques réduits à quelques clichés et mots d’ordre qui ne laissent de place ni pour la pensée ni pour une perception des faits. Je pense notamment aux concepts foucaldiens de « biopouvoir » et de « biopolitique », qui conduisent certains ou certaines à interpréter toute mesure sanitaire comme synonyme de contrôle de l’État sur les corps, preuve de la mainmise d’un gouvernement des médecins sur nos vies. C’est comme ça que, dès le premier confinement, on a vu un mouvement anti-sanitaire se développer en énonçant l’équivalence entre accepter des mesures anti-covid et se soumettre docilement à Macron ou même le soutenir. Ils ont réussi à configurer l’espace de sorte que la résistance aux mesures sanitaires paraisse la condition de la résistance au Pouvoir, et cet endroit-là est difficile à dénouer. De fait, cet été, des personnalités marquées à gauche qui prenaient position en faveur du mouvement contre le pass sanitaire d’abord au nom de la lutte contre le contrôle sécuritaire ont régulièrement tenu des propos antivax ou covidosceptiques, signe de l’inanité de la prétendue ligne « anti-pass, pas antivax ». C’est peut-être ça qui m’a poussée à prendre la parole publiquement, cette confusion-là, qui se réclame d’un héritage philosophique structurant à gauche, mais mal digéré et très malmené. Le discours idéologique sur le biopouvoir, figure cliché du mal sur laquelle toute mesure de protection devrait être rabattue (se laver les mains, mettre un masque…), fait obstacle à la possibilité d’une réflexion biopolitique qui soit horizontale et émerge des concernés et des concernées, comme celle qui s’était construite au moment de l’épidémie de SIDA et qui avait imposé, contre le déni des gouvernants, une véritable prise en compte de la maladie dans l’espace social et politique, ainsi que des mesures de défense contre la maladie.

    De nouveau, ce sont les malades, par exemple les personnes atteintes de covid longs, qui ont dû militer pour faire reconnaître cette dimension de la maladie, avec des médecins qui à leurs côtés tentent de trouver des thérapies, dans un espace institutionnel ou contre un espace institutionnel qui laisse peu de place pour ces soins, tant le problème a été nié longtemps en France. D’autres l’ont souligné avant moi : il n’y a pas de pouvoir des médecins dans cette pandémie, qui révèle tout sauf une emprise totale d’un biopouvoir sur nos vies. Le conseil scientifique est peu écouté et ses rapports sont régulièrement dissimulés, contre la loi qui exige qu’ils soient rendus publics sans délai, tant ils dérangent le pouvoir politique. Ça a été le cas l’hiver dernier lorsque le rapport préconisait un confinement que Macron refusait, ça a été le cas cet automne, où le rapport exigeant une solide politique de dépistage dans les écoles, que l’exécutif refuse, a été tenu secret 11 jours. Mais vous trouverez des gens qui confondent conseil scientifique et conseil de défense et vous expliquerons que le gouvernement des médecins a remplacé la démocratie. Beaucoup de médecins, loin d’avoir une position dominante dans la gouvernementalité à l’œuvre, travaillent au contraire autant qu’ils peuvent à la construction d’un mouvement critique d’un gouvernement qui multiplie les décisions les plus contre-productives d’un point de vue sanitaire.

    On notera qu’ils ne bénéficient d’aucun soutien du pouvoir politique lorsqu’ils sont harcelés et menacés de mort. Le Président préfère continuer à marquer sa déférence envers Raoult, un des héros des opposants et opposantes à toute mesure sanitaire, qui n’hésite pas à relayer des articles appelant à mettre à mort des médecins. On est donc très loin d’un gouvernement des médecins. S’il y a eu gouvernementalité biopolitique brutale, c’est sans doute dans la réduction de la vie au travail (dans les sphères duquel la circulation du virus était niée, et l’exposition au virus parfaitement assumée, « quoi qu’il en coûte »), et dans l’énoncé de la distinction entre « contacts utiles » et « contacts inutiles ».

    Mais, surtout, la biopolitique peut désigner autre chose. Quelques groupes réfléchissent à ce qui est possible en termes d’« autodéfense sanitaire », l’idée énonçant par elle-même la disjonction entre la question de la résistance au virus et celle de la soumission à Macron, ou plus généralement à un biopouvoir gouvernemental : une approche démocratique et égalitaire du virus et des mesures à prendre pour nous protéger les uns, les unes, les autres, et endiguer, autant que possible, sa circulation, est possible. Même si elle est entravée par le gouvernement. Ça pourrait même s’appeler « biopolitique », sans que ce terme désigne l’ennemi, si on était capable de penser que « politique » n’est pas synonyme de domination étatique. Il se trouve que c’est ce qui a été fait au Chiapas, alors que le gouvernement mexicain refusait de prendre des mesures anti-covid. Il se trouve que c’est ce qui a été fait dans certains quartiers au Brésil, dans certaines favelas, et que le pouvoir de Bolsonaro a interdit et entravé les mesures populaires et autonomes de défense contre le virus. Il suffit de regarder un peu au-delà des frontières pour voir à quel point l’identification entre combattre un pouvoir politique autoritaire et combattre toutes les mesures de défense sanitaire est inepte. Parfois, combattre le virus et combattre l’autoritarisme ou le fascisme font tout un. C’est aussi en me demandant comment on en est arrivé, en France, à assimiler se faire vacciner et soutenir Macron (la stupidité de la presse qui interprète le taux de vaccination comme un succès du Président donne un élément de réponse, mais pas suffisant), que j’ai éprouvé le besoin de tracer quelques lignes.

    Pour en venir au cœur de votre propos sur ce mouvement de prime abord nébuleux, la première ligne que vous tracez consiste à poser, en politique, la question de l’affinité. Vous avez signé en 2019 un important essai Par affinité. Amitié politique et coexistence dont votre propos ici démontre de manière imparable l’efficience intellectuelle et morale en ce que ce mouvement anti-pass pose selon vous une seule question si l’on admet, comme vous y invitez, à « se servir d’une boussole affinitaire dans ses prises de position » : avec qui défile-t-on ? En quoi ainsi la question centrale à se poser devant le mouvement antipass consiste-t-elle non pas uniquement à savoir pour quoi on défile mais avec qui on défile ? Peut-on défiler avec Florian Philippot et ne pas partager ses idées ? La manifestation n’est-elle précisément pas le premier lieu de toute communauté ?

    En effet, alors que, quand on pense la question de l’avec comme une question d’alliance, on croit pouvoir accepter n’importe quel allié pour atteindre ses fins, qui seules comptent – de toute façon, l’alliance, purement instrumentale, cessera une fois l’objectif atteint –, quand on la pense en termes d’affinités, on est conscient qu’une manifestation, qu’un mouvement social, constitue déjà, dans les formes qu’il prend, le monde qu’il cherche à faire advenir. Et avec qui on constitue un monde, ça compte. Toute manifestation est évidemment hétérogène et plurielle, mais on manifeste avec des gens avec qui des liens sont possibles et souhaitables. On est souvent attiré par un mouvement parce que les manières d’être, les types de lien qui y ont cours, sont désirables, et bonnes à partager dès maintenant (ou à l’inverse on est poussé hors d’un mouvement dont on aurait pu aimer le mot d’ordre parce que les manières et les liens y sont invivables – c’est ce que peuvent éprouver des femmes qui rejoignent un mouvement révolutionnaire et en sortent en constant sa structure sexiste et patriarcale). La question est moins de savoir si on peut défiler avec Philippot sans partager ses idées, que celle de savoir si on pense pouvoir partager quelque chose avec lui.

    Plus généralement, il n’y a pas en politique de principes désincarnés. Qui les énonce, en quels termes, avec quel ton, dans quelle conjoncture : ça change tout. Un « non à la surveillance de masse » énoncé par l’extrême-droite, avec une rhétorique antisémite et négationniste, ne peut être détaché ni de son milieu d’énonciation ni des moyens de son énonciation. L’imaginaire qu’il constitue en étant relayé n’est pas émancipateur, même si le mot d’ordre pourrait le faire croire. Dans la mesure le mouvement a surtout ce ton-là, où on a tous vu les affiches « pass nazitaire » avec des S évoquant la SS, le rejoindre, c’est le renforcer, et renforcer cet imaginaire, en augmentant la confusion générale. À défiler avec des fascistes contre l’autoritarisme, on risque alors surtout de renforcer le fascisme, et, à terme, l’autoritarisme.

    Prétendre défendre des principes et des objectifs quels que soient les alliés qu’on se trouve, faire passer des idées avant les gens, c’est agir en idéologue, pour qui le monde doit se plier aux idées, au mépris de ce qu’il se passe, en termes de constitution de forces, d’imaginaires, de liens, et déjà d’un monde. Partir non pas des idées mais des gens, ce qui est une autre manière de décrire la manière affinitaire de s’orienter, conduit à considérer, dans un mouvement, au-delà de ses objectifs affichés, ses moyens, les manières d’être qui s’y déploient, son répertoire d’action, les affects qui le traversent, l’atmosphère qu’il charrie. L’atmosphère qui accompagne ce mouvement, c’est la violence exercée contre des soignants et les soignantes, agressé·e·s ou menacé·e·s, c’est l’antisémitisme et le négationnisme (qui ont par ailleurs libre cours sur les plateaux de télévision), c’est l’affirmation d’un ultralibéralisme assez forcené.

    Un des points centraux de votre réflexion consiste à vous demander si ce mouvement de contestation, par son ampleur et ses enjeux, rejoint l’ampleur et les enjeux des mouvements de 2016 contre la Loi Travail et de 2018 avec les Gilets jaunes. D’emblée, vous affirmez à juste titre et avec force que ce mouvement contre le pass n’a rien à voir, en dépit de la présence de Gilets jaunes, avec le mouvement de l’hiver 18. Pourquoi vous semble-t-il différent ? Vous établissez notamment une différenciation majeure sur la nature de la violence : les Gilets jaunes n’ont jamais appelé à la violence contre des personnes mais ont uniquement commis des actes de vandalisme. Pourtant, les Gilets jaunes vouaient une haine manifeste à Macron. Quelle différence fondamentale émerge alors cependant ?

    Je suis en effet revenue sur la comparaison entre ce mouvement et le mouvement des Gilets jaunes parce qu’elle a été assez récurrente cet été. À gauche, beaucoup avaient vu dans le mouvement des Gilets jaunes, lorsqu’il a commencé, un mouvement poujadiste auquel ils ne voulaient pas se joindre, puis ils se sont rendus compte qu’ils passaient à côté de quelque chose et l’ont rejoint (ou ont continué à le mépriser en raison d’un certain mépris de classe). Pour certains ou certaines, il y a peut-être eu une peur de reproduire la même erreur. C’est ainsi que j’ai lu plusieurs fois des arguments du type : « ceux qui critiquent le mouvement anti-pass refont la même erreur que du temps des Gilets jaunes, ils passent à côté d’un grand élan démocratique et manifestent leur haine du peuple et leur mépris de la démocratie. » Comme la pandémie a interrompu une série de mouvements très forts (2016, 2018, comme vous le rappelez, mais aussi le mouvement contre les retraites juste avant l’arrivée du Covid), la tentation pouvait être grande de voir cette série reprendre cet été, sur un mot d’ordre qui a du sens à gauche.

    À mes yeux ce mouvement n’est pas une reprise des Gilets jaunes, même s’il peut y avoir des continuités de personnes, parce qu’il n’en reprend pas le sens, et n’installe pas la même atmosphère dans le pays. Le mouvement des Gilets jaunes était divers, il y a avait des gens d’extrême droite dans les cortèges, mais ils ne donnaient pas son ton au mouvement. C’était d’abord un mouvement de précaires contre une gouvernance capitaliste écrasante. C’était aussi un mouvement où, quotidiennement sur les ronds-points, du commun s’est construit. Ce mouvement anti-pass ne construit rien de commun. Il prône au contraire la destruction de toute communauté : comment qualifier autrement le refus de mesures partagées de défense commune contre un virus, le refus de mesures d’attention et de protection réciproques ? Ce refus est manifeste dans les formes que prend la violence. Alors que la violence des Gilets jaunes visait des symboles de l’oligarchie ou du pouvoir impérial (Fouquet’s, Arc de Triomphe…), la violence des anti-pass vise des centres de vaccination, des centres de dépistage du covid : des lieux et des symboles du soin, de la sécurité et de la solidarité sociales. Elle s’en prend aussi, ainsi, à des personnes, des soignant·e·s agressé·e·s, ou menacé·e·s, ce qui fait encore une différence avec la violence des Gilets jaunes. Certes ces derniers haïssaient Macron, mais en régime de présidence à ce point monarchique, il est difficile de distinguer l’homme de la fonction, la personne d’un régime écrasant et honni. Là, ils s’en prennent à des gens qui sont sur le pont depuis 18 mois pour soigner les gens et informer le public sur le fonctionnement du virus et les moyens de s’en protéger.

    Loin de ranger ce mouvement anti-pass du côté des Gilets jaunes et de pouvoir rabattre l’antisémitisme de ce mouvement sur celui de l’hiver 18, vous le rapprochez plutôt du mouvement de la Manif pour tous. En quoi ainsi s’agit-il pour vous d’un mouvement similaire ? Quelles sont leurs affinités respectives ? Vous dites notamment que, dans un cas comme dans l’autre, c’est « une force destructrice de l’égalité et des libertés qui s’ancrent dans l’égalité ». En quoi s’agirait-il donc d’un mouvement qui, en fait, sous prétexte de liberté, attaque l’émancipation ? Pourquoi, selon vous, le fascisme constitue-t-il le point commun entre ces deux mouvements ?

    En tout cas, ce mouvement a suscité en moi le type d’affects que la Manif pour tous avait suscités : l’inquiétude à voir se constituer une force destructrice de toute émancipation, lourde de dangers pour l’avenir. De fait la droite ultra a pris des forces en 2013. Ce qui rapproche ces mouvements, ce sont d’abord des personnes influentes (Henrion-Claude, Fouché, Di Vizio, ou Barnérias, le réalisateur de Hold up). Ensuite, ce sont ensuite deux mouvements qui ont encouragé, par leur existence, la violence contre les personnes (les agressions contre les homosexuelles et les homosexuels ont augmenté dans le sillage de la manif pour tous, cet été les agressions contre les soignantes et les soignants ou les structures de soin étaient quotidiennes). Il n’y avait rien de tel du temps des Gilets jaunes. Ce sont deux mouvements qui manient le confusionnisme : la Manif pour tous reprenait l’imagerie et des slogans de 68 pour son projet discriminatoire, dévoyant par exemple les principes capitalistes en reliant l’opposition au mariage pour tous et la lutte contre la marchandisation des corps ; le mouvement anti-pass pratique le même type de confusion, en mobilisant le « slogan » « mon corps mon choix » ou les principes de la lutte contre les violences sexuelles, par exemple, pour s’opposer au vaccin. La Manif pour tous s’attaquait évidemment à l’égalité. Le mouvement anti-mesures sanitaires aussi, même si c’est moins direct : refuser de lutter collectivement contre le virus, c’est refuser de construire collectivement une égalité face au virus et considérer que les plus forts s’en sortiront, et tant pis pour les plus faibles. Ce qui s’exprime, c’est une forme de darwinisme social, une forme d’eugénisme, qui n’a rien d’émancipateur.

    Je ne sais pas jusqu’où la comparaison avec la Manif pour tous peut être tenue : elle est au départ plutôt heuristique. Mais, dans les deux mouvances, on se réclame d’une certaine nature (d’un côté des sexes et des orientations sexuelles, de la famille, de l’autre côté, des systèmes immunitaires) pour refuser la construction politique d’une égalité. Ce sont des mouvances où on est prêt à pratiquer la violence contre des lieux du soin pour empêcher les pratiques qu’on réprouve (les avortements, la vaccination) – ces pratiques fascistes, comme le sont les menaces et intimidations de personnes en manifestation, suffisent à prouver que la revendication de « liberté » est vide et dissimule une contestation de toute politique de santé publique.

    Mon autre question découlant de la précédente serait celle-ci : est-ce que finalement ce mouvement ne met pas en lumière que défendre la liberté, comme va le faire pendant la campagne Marine Le Pen, ce n’est pas défendre une valeur de droite contre une valeur de gauche, l’émancipation ? Est-ce que défendre la liberté, c’est-à-dire défendre un droit de consommer et une manière de confort individualiste et autarcique, c’est désormais être de droite ? Enfin, est-ce que ce mouvement anti-pass s’attaque véritablement au pouvoir macroniste ? N’a-t-il pas plutôt pour vocation de détruire des lieux de solidarité et de protection sociale comme les centres de vaccination ? Comment expliquer, par ailleurs, qu’il n’y a pas une répression policière aussi importante que pour les mouvements de 2016 et 2018 en dépit de l’ampleur des mobilisations chaque samedi ?

    Je ne sais pas si défendre la liberté, c’est désormais être de droite, dans la mesure où la liberté a toujours été théorisée à droite et à gauche. La liberté comme valeur de droite, c’est aussi vieux que le libéralisme à l’époque de la naissance du capitalisme. Contre cette conception de la liberté, ce que montrait Rousseau par exemple, c’est que l’égalité est ce sans quoi la seule liberté qui existe est celle, pour les mieux dotés, en richesses, en réseaux, en forces, d’écraser et de dominer les autres. L’égalité est alors ce qui libère des relations de domination présentes dès qu’il y a inégalité, dès qu’il y a discrimination. Ça me permet de revenir à la question précédente sur les libertés qui s’ancrent dans l’égalité. Revenons à la situation actuelle : sans construction collective d’une égalité face au virus, si règne ce que prônent ceux et celles qui s’opposent aux mesures sanitaires, ce qui est construit, c’est un monde dans lequel les personnes les plus fragiles, parce qu’immuno-déficientes par exemple, n’ont plus de liberté de mouvement depuis plus d’un an. Elles payent le prix de la « liberté » de ne pas mettre de masque, de laisser le virus circuler, etc. La liberté qui est défendue, c’est en effet une liberté purement égocentrique, celle d’individus qui considèrent « il n’y a pas de société », comme disait Thatcher. Que la réciprocité, la mutualité, la solidarité, n’ont pas d’importance. C’est conception libertarienne de la liberté, qui n’est qu’un nom donné au refus de tenir compte de l’autre et à la passion de domination.

    Parmi les anti-pass, sur cette question de la liberté aussi la confusion est grande. La liberté que certains ou certaines pensent opposer à l’État autoritaire est finalement opposée à la prise en compte du fait que nous coexistons, que nous ne sommes pas des monades isolées autarciques, et que, en conséquence, nous accorder sur des mesures pour nous protéger mutuellement, c’est source de puissance collective, redistribuée égalitairement. Ça n’entrave la liberté rêvée que de ceux et de celles qui refusent de reconnaître la dimension collective de l’existence (alors que leur vie est soutenue par la collectivité). La « liberté » est un signifiant assez vide, si on ne précise pas comment on l’entend. La clé est sans doute de savoir si on la conçoit comme appartenant par nature à l’individu autarcique (ce qui n’est qu’une illusion que seule une position de domination rend possible), et alors on pense que la communauté, et l’autre, l’entravent, et la seule solution pour ne pas être entravé est de les dominer, ou si on la conçoit comme produite horizontalement, politiquement, par la mise en commun de nos forces.

    Ainsi compris, le mouvement anti-pass ne s’attaque pas au pouvoir macroniste : l’individu ultralibéral qui le constitue est au contraire en phase avec ce pouvoir. S’en prendre à la sécurité sociale, aux dispositifs de solidarité, c’est ce que fait cette présidence d’une autre manière et à une autre échelle.

    Je ne sais pas pourquoi la répression policière n’est pas aussi forte que lors des mouvements de 2016 et 2018, mais c’est assurément un signe qu’il n’y a pas continuité. Et ce fait est particulièrement notable, dans la mesure où le traitement de la pandémie a souvent été policier plutôt que sanitaire. Les confinements et couvre-feux ont permis de quadriller encore plus les banlieues. Mais, manifestement, les anti-pass qui défilent ne sont pas traités comme des ennemis par le pouvoir. On pourrait aussi gloser sur le fait que la police est dispensée du pass, ce qui semble indiquer une certaine affinité avec le mouvement.

    Un des points centraux de votre réflexion consiste à poser, au cœur de la politique, la question de l’élection par affinité et la puissance politique. Vous affirmez ainsi que la question de la vaccination ne se joue pas uniquement sur le terrain de la preuve scientifique mais devient une éminente question politique. Convoquant une vision de la politique fondée sur des préférences pour des liens afin de promouvoir une logique de coexistence, vous défendez, en vous appuyant sur Hannah Arendt, une préférence affective pour le vaccin contre « la prétendue détention d’une vérité » par les antivax : évoquant une « inclination affective pour un mode d’être avec », vous dites ainsi : « je préfère prendre le risque d’avoir tort avec des gens avec qui la vie serait sensée, que raison avec les autres, avec qui je n’ai pas envie de vivre, de partager le monde ».
    Prenant à rebours la question scientifique, vous faites du monde du vaccin une manière d’être ensemble : en quoi le mouvement contre le pass sanitaire est-il pour vous une attaque de la solidarité et du contrat social, un mouvement profondément contre-révolutionnaire finalement ? En quoi finalement construit-il une communauté sur la destruction de toute communauté ?

    Sur le vaccin, je refuse de me placer sur le terrain de l’argumentation scientifique parce que ce n’est pas dans mes cordes. J’admets que je fais confiance aux études, aux protocoles scientifiques, et aux médecins qui le recommandent. Une discussion avec les antivax qui s’imaginent être devenus spécialistes de ces questions n’aurait à mes yeux aucun sens. Par contre on peut rechercher ce que dissimule le recours à un registre supposément scientifique. Lorsqu’on n’a pas affaire à des gens qui ont sincèrement peur parce qu’ils ont entendu les discours de ceux et de celles qui veulent propager la peur, mais à des opposants et opposantes convaincues au vaccin, derrière la haine pour le vaccin, on trouve l’affirmation eugéniste de la confiance dans de bonnes défenses naturelles, et le refus de construire, face à une menace partagée, une réponse collective. On tient à s’en sortir seul – et on imagine que ça sera le cas parce qu’on est mieux doté, qu’on prend davantage soin de soi, etc. Peu importe que le virus continue à circuler, qu’il risque de muter, etc. : ce n’est pas notre affaire. Comme on l’a beaucoup trop entendu, « tout ça pour sauver des vieux ». C’est en cela que c’est un mouvement de déliaison politique, qu’on peut dire contre-révolutionnaire, en effet, si on admet qu’on se politise et qu’on se constitue en force révolutionnaire quand on éprouve que le sort d’une personne dans une communauté est l’affaire de tous, et que la solidarité est à construire.

    C’est pour cette raison que j’écris que je préfère l’idée de vaccin à l’idée de sélection naturelle par les défenses immunitaires, de même que je préfère être avec des gens qui défendent l’idée de vaccin, et donc qui prônent une défense collective contre un virus, qu’avec des gens qui comptent s’en sortir seuls et se désintéresser du sort des autres – je ne vois tout simplement pas ce qui est possible avec les derniers. Préférer la manière d’être des uns (des unes) ou des autres, c’est une question de sensibilité, et de sensibilité qui a une dimension éthique et politique.

    Plusieurs fois, afin de désamorcer l’identification entre se faire vacciner et approuver Macron, des médecins ont dit : « le vaccin n’est pas une question politique, c’est une question scientifique ». Je pense au contraire que c’est une question politique, en un autre sens de « politique » : c’est une forme de la coexistence qui se dessine dans la préférence pour le vaccin. De toute façon, les faits scientifiques ne commandent pas les décisions pratiques. Ce sont les désirs qui déterminent les orientations (et éventuellement on va se réclamer de « la science » pour justifier a posteriori le désir). Il ne suffit pas qu’un vaccin marche et ne soit pas dangereux pour qu’il soit promu par une politique de santé publique : il faut un désir d’éradiquer un virus. Et, contrairement aux discours pseudo-foucaldiens, instaurer des mesures sanitaires, ça ne revient pas nécessairement à soumettre les vies à l’emprise de la rationalité. D’autres logiques peuvent être en jeu : le désir de mettre fin à un épisode pandémique pénible, une sensibilité à l’autre, une tendance à y faire attention.

    C’est parce que cette dimension affective des orientations politiques est si importante qu’on peut être amené à penser cette formule qui résume un peu le principe d’une orientation affinitaire : « je préfère risquer me tromper avec des gens avec qui je pense que la vie est sensée, plutôt qu’avoir raison avec ceux avec qui je ne peux envisager de partager ma vie ». Ça pourrait signifier quelque chose du type : admettons que les complotistes libertariens aient raison, et qu’on se trompe de l’autre côté, je préfère quand même faire partie de ceux qui tentent la réponse collective et solidaire. Ça a plus de sens, le monde est plus sensé si cette tentative existe.

    Ma question suivante voudrait revenir sur l’arc confusionniste qui domine ce mouvement. Selon vous, il y a une ambiguïté savamment entretenue entre les anti-pass et les anti-vax qui bien souvent sont en vérité les mêmes. En quoi, selon vous, finalement ce mouvement anti-pass serait tout simplement un mouvement antivax qui n’oserait pas dire son nom ?

    La frontière entre mouvement anti-pass et mouvement anti-vax est en effet poreuse. De fait, les prises de parole ou les discussions sur le pass sanitaire dévient à peu près systématiquement sur le problème des vaccins, et, plus, généralement, des mesures sanitaires en général. On se retrouve pour parler du pass, et très vite quelqu’un demande, outré, jusqu’à quand on va supporter le gel hydro-alcoolique, et sort un couplet sur la dictature du masque. On peut quand même se demander pour quel genre de subjectivité il serait insupportable hors pandémie de s’isoler quelques jours, de mettre un masque et de se laver les mains pour ne pas transmettre une maladie, gestes qui ne peuvent alors relever que de l’injonction verticale. Les anti-pass sanitaire sont souvent anti-tout (antivax, anti-masques, anti-confinements, etc.), sauf anti-covid. Les pancartes dans les cortèges sont à cet égard éloquentes.

    On ne peut pas penser ce mouvement en faisant abstraction du mouvement anti-sanitaire qui s’est constitué depuis le début de la pandémie, et qui s’est structuré autour de la nébuleuse complotiste covido-sceptique. On pourrait peut-être opérer des rapprochements avec le mouvement du Tea-Party et celui qui a envahi le Capitole en janvier dernier. Et ce mouvement anti-sanitaire, il pourrait d’ailleurs être intéressant d’en faire une lecture genrée, dans la mesure où l’affirmation de soi anti-masque anti-vax anti-gel hydroalcoolique – je refuse de prendre sur moi pour faire attention à l’autre – a un côté viriliste qui était assez manifeste sur des pancartes « sans masque et sans capote ».

    Enfin ma dernière question voudrait porter sur l’éclairant et très juste rapprochement que vous opérez entre le mouvement anti-pass et la politique macroniste face à la pandémie. Vous dites que Macron et les anti-pass défendent la même vision d’une politique non-solidaire et résolument individualiste. Vous citez notamment les impensables atermoiements pendant plus de 5 mois de la campagne de vaccination en France ou encore les déclarations de Macron affirmant jusqu’en décembre 2020 ne pas avoir assez de recul sur le vaccin. Vous dites d’ailleurs : « Il n’y a pas de politique sanitaire en France. Il y a en revanche une augmentation du contrôle policier, c’est certain. » Pourriez-vous nous expliquer cette formule ?

    J’ai en effet été frappée, les premiers mois de la campagne de vaccination, de voir à quel point le gouvernement fabriquait une approche individualiste de la question : pour les actifs et les actives exposé·e·s qui souhaitaient avoir accès au vaccin, pendant des semaines, il fallait trouver un piston, ou avoir un coup de chance, mais la résolution était individuelle. En refusant de protéger réellement les gens, dans les transports, dans les écoles par exemple, le gouvernement contraint aussi à rechercher individuellement à se protéger (pour ceux et celles qui peuvent se le permettre financièrement). Cette vision individualiste n’est pas le seul point commun entre le gouvernement et les anti-pass. Le gouvernement a participé au covido-scepticisme, en niant l’arrivée de la pandémie en mars 2020, puis en niant pendant des mois la transmission du virus par aérosolisation, l’existence des covid longs, la transmission du virus chez les enfants, l’existence du virus dans les écoles. Il a participé au mépris de la science en refusant de tenir compte des recommandations scientifiques. Il n’y a pas de politique sanitaire en France au sens où les mesures qui sont prises s’accompagnent d’exceptions ou de clauses qui leur diminuent leur intérêt sanitaire (isolement pour les malades du covid – sauf deux heures par jour ; pass sanitaire – valable avant que le vaccin ait fait son effet ou jusqu’à 72 heures après un test anti-génique, fermeture des universités mais ouverture des écoles, etc.). Il n’y a pas de politique sanitaire dans la mesure où il y a un refus obstiné de toute mesure qui soit efficace et non punitive : par exemple installer des filtres à air dans tous les lieux recevant du public. Les mesures principales auront été des mesures de police (couvre-feu, confinement avec attestation donnant lieu à des contrôles arbitraires, confinement pour toute activité non économique (« non utile »), pass sanitaire) qui laissaient le virus circuler. Aucune mesure n’a été prise aux frontières contre le virus initial puis contre les variants anglais et delta. Le gouvernement s’apprête à faire retirer les masques aux enfants non vaccinés, indépendamment de l’incidence du virus dans leur classe d’âge. C’est pourquoi il me semble qu’une véritable opposition au gouvernement consisterait à exiger et à construire une véritable politique de défense collective contre le virus, au lieu de fantasmer un gouvernement biopolitique qui aurait imposé une dictature sanitaire. De manière générale, il y a suffisamment de raisons de lutter contre cette gouvernance pour ne pas fantasmer une dictature sanitaire.

    https://diacritik.com/2021/10/05/valerie-gerard-ce-mouvement-anti-pass-ne-construit-rien-de-commun-mais-pr
    #anti-pass #pass_sanitaire #anti-vax #biopolitique #résistance

    • Tracer des lignes. Sur la mobilisation contre le pass sanitaire

      Ces quelques considérations, forcément partiales, tentent de lire la situation sanitaire en général et en particulier le mouvement anti-pass sanitaire de cet été à l’aide d’une boussole affinitaire. Un des buts de ce texte est de tracer quelques lignes claires dans une période qui se caractérise par une grande confusion. Il s’agit de poser la question de l’avec : avec qui il n’est pas concevable de se mobiliser, avec qui il est désirable de vivre et possible d’œuvrer à un monde commun, avec qui on pense, et selon quel régime (croyance, vérité). Il s’agit aussi de considérer, dans un mouvement social, l’atmosphère qu’il contribue à créer et ou à renforcer et les différentes pratiques qu’il charrie. Valérie Gérard poursuit avec ce bref essai le travail de réflexion commencé dans son précédent livre, Par affinités : amitié politique et coexistence (éditions MF, 2019).

      https://www.editions-mf.com/produit/108/9782378040420/tracer-des-lignes

      #livre

      @colporteur en parle sur ce fil de discussion :
      https://seenthis.net/messages/931163#message931175

    • Il en parle car justement j’avais posté cette vidéo car elle était une des invités de ce débat organisé par @lundimatin, avec en face des gens de gauche utilisant le concept de biopolitique comme elle le critique. :)

      Mais elle a eu du mal à faire entendre ce son de cloche au milieu de tous ces agambenophiles (ce dernier ayant vraiment raconté n’importe quoi sur le covid).

      #Valérie_Gérard #anti-sanitaire #avec_qui

    • Ce mouvement anti-pass ne construit rien de commun mais prône la destruction de toute communauté
      J’adore ce discours...
      Valérie Gérard aime tant le « commun » qu’elle rejoindra sans doute le nouveau parti d’En Marche vers La Maison Commune d’Emmanuel Macron. :)))

      Au moins en Italie la communauté des travailleurs et travailleuses réagit face à l’obligation de ce pass qui n’ a rien de sanitaire par une grève générale !

      Forza Italia !

      Grève générale et manifestations dans toute l’Italie contre la politique de Draghi et le pass sanitaire qui sera obligatoire à partir du 15 octobre pour pouvoir travailler. Au moins un million de travailleurs se sont mis en grève selon les syndicats.
      Grève générale et manifs dans toute l’Italie aujourd’hui contre Draghi et le pass sanitaire et on n’a toujours pas un seul article d’un média français. Ce n’est pas normal que la seule manière de s’informer sur les manifestations à l’étranger ça soit sur les réseaux sociaux.

      #SCIOPEROGENERALE #Italie
      https://twitter.com/AnonymeCitoyen/status/1447603098436915205
      https://www.youtube.com/watch?v=AcnJUNu9KZ0

    • Malheureusement, cette interview n’est qu’un gloubiboulga de simplifications, de poncifs et de sophismes, voire d’imbécilités, qui tournent à l’eau de boudin.

      Petit florilège :
      – « l’antisémitisme règne sur les plateaux télé » ; ça commence fort ! par exemple, il ne me semblait pas qu’il s’agisse du fond de commerce de la coqueluche actuelle des media, mais j’avoue ne pas être un fin connaisseur de ses discours.
      – « manifestations d’antisémitisme ou de négationnisme » ; on parle du « qui ? » sur 3 pancartes qui résumerait la pensée de centaines de milliers de manifestants ? Peut être que notre philosophe en herbe devrait prendre un peu de recul face aux procédés minables des media pour décrédibiliser le moindre mouvement.
      – antipass = antivaccin = antisémite, car si on s’accordait sur un point, on s’accorderait sur tous les points. Ah ? Ça marche aussi dans l’autre sens ? « propass = pro-Darmanin = "Les juifs volent les vrais français" » ? ça va devenir difficile de choisir son camp !
      – « des personnalités marquées à gauche [...] ont régulièrement tenu des propos antivax » ; des noms !
      – « les Gilets jaunes n’ont jamais appelé à la violence contre des personnes » ; hé non, les flics se prenant des pavés, les employés de banques pris à partie, ils n’existent pas ! et on ne parle pas des nombreux morts sur la route dus aux manifs sauvages...
      – « des soignant·e·s agressé·e·s, ou menacé·e·s » ; alors que bien sûr, le pass ne jette pas à la rue des (centaines de ?) milliers de soignants. Pourra-t-on sombrer plus bas ?
      – propass = pro-mesures sanitaires ; sauf que les gestes barrières sont officiellement inutiles si on a son pass, voire interdits de fait dans les bars/restos des propass où on se fait enguleur si on garde son masque.
      – enfin, le coup de grâce de la dernière question : Macron est en fait un crypto-antipass. Là, j’avoue, chapeau bas : même Hollywood ne serait pas capable d’un tel rebondissement.

      C’est dommage, d’ailleurs, on aurait pu tirer de ce dernier paragraphe un bon début pour ensuite critiquer certains aspects des manifs antipass, mais sous sa forme actuelle, le texte ressemble plus à un ramassis de fantasmes antipopulaires que conclut une prise de distance vis à vis de Macron pour se blanchir à peu de frais.

    • Tu t’es créé un compte juste pour dire ça ? :p

      – Commencer déjà par amalgamer ce qui vient du journaliste et ce qui vient de l’interviewée, comme si les deux pensaient la même chose. Valérie Gérard n’a pas parlé d’antisémitisme dans les médias (et elle n’y réagit pas non plus puisque ce n’est pas dans une question mais dans l’introduction ajoutée par le journaliste).
      – « sur 3 pancartes » ? LOL. Là on pourrait dire discrédit direct. :p … Pour qui est allé voir les manifs et pour qui regarde régulièrement les vidéos non pas du tout monté par « les médias » mais les vidéos directement filmés par les promoteurs des manifs, les pancartes de ce genre sont massives et il y a mille autres choses que juste le « qui », qui était UNE des choses médiatisés et qui a fait du bruit. Des pancartes à connotations complotistes anti <insérer un nom à connotation juive> (ce qui vaut pour tous les morceaux de rap complotistes aussi) mais aussi toutes les utilisations/récupérations indécentes : « pass nazitaire », étoile jaune, etc. C’est une euphémisation immonde qui est totalement liée à une ambiance générale tolérante à l’antisémitisme.
      – Par ailleurs tout le propos n’a rien à voir avec dire que tous ceux dans ces manifs sont antisémites ou antivax mais au contraire de poser la question : une très grosse partie, dont les organisateurs principaux de ces mouvements sont explicitement liés à l’extrême droite et au complotisme et aux antivax DONC ceux qui ne le sont pas : avec qui est-ce qu’on manifeste, est-ce que c’est vraiment manifester pour la liberté que de se liguer avec ces gens là ? Clairement non pour elle.
      – « Des noms ! » : la phrase entière « des propos antivax ou covidosceptiques » : Mucchielli en premier lieu, qui vient à l’esprit immédiatement, lui qui était invité et cité comme analyste/critique des politiques sécuritaires depuis des années dans plein de médias de gauche… plusieurs figure de prou des Gilets Jaunes ont tenu de tels propos… plein de rappeurs et rappeuses indés/politiques… plus généralement plein de monde dans le milieu de la culture, de la musique, se sont mis à raconter n’importe quoi et à minimiser y compris avant le vaccin, dès les obligations de masque et de jauge (pour promouvoir le fait de reprendre leurs activités censément plus importantes que > 300 morts par jour)… des philosophes comme Agamben ont raconté absolument n’importe quoi, et moult agambeniens à la suite chez lundimatin etc… et là je cite vite de tête, je peux en trouver un paquet en fouillant 30min dans les archives, rien qu’ici sur seenthis. Trop easy.
      – Les gilets jaunes causant des morts, et 3 cailloux jetés sur des flics, t’es un troll en fait ? Sans commune mesure avec l’augmentation systémique de la violence dans le sillage de la Manif pour tous (contre les homos) et des manifs anti sanitaire (contre les soignants et lieux de soins)
      – « le pass ne jette pas à la rue des (centaines de ?) milliers de soignants » : tu tombes pas plus bas toi, tu t’envoles ! Ya un ordre de grandeur de 15000 suspensions temporaires (certains ont leur vaccin au final et réintègrent), et 1500 démissions… allez 20000 pour arrondir au supérieur… suuuur : 2,7 millions de soignants. 0,7% de réfractaires (et encore je le redis, certains réintègrent en fait car n’avaient juste pas encore la 2ème dose) : c’est « un peu » moins que dans la police HAHA.
      – « les gestes barrières sont officiellement inutiles si on a son pass » : si tu te mets à écouter le gouvernement maintenant, faudrait savoir ! Valérie Gérard écoute plutôt le consensus scientifique de ce que j’ai compris, or ce dernier ne cesse d’affirmer qu’il ne faut SURTOUT PAS relacher les gestes barrières même avec le pass : garder le masque, rester en extérieur au max, etc.
      – Macron n’est pas anti-pass mais bien aussi anti-sanitaire : il s’en branle un peu de ça, ce qui compte c’est l’économie et les intentions de vote. Si certaines mesures du consensus scientifique vont dans le sens de l’économie, il prend. Sinon il rejète. Il en a rien à foutre du conseil des scientifiques, c’est le conseil de défense qui compte. Les masques ? Ça sert à rien à la base. Les enfants ? Ça transmet pas du tout le virus et ils peuvent tous allez en cours et sans masque pendant des mois même quand les grands doivent le mettre. Etc etc.

      Bref, tu racontes n’imp et tu lis (volontairement) mal.

    • J’ai l’impression qu’il y a quand même de moins en moins de gens de « gauche » qui défendent ces manifs, même chez les plus exaltés (et pénibles) du début de mouvement, mais faut avouer que les derniers à le faire sont souvent des beaux spécimens de mauvaise foi.
      Chez moi les manifs sont maintenant conduites par Civitas, ça a le mérite d’être bien clair.

    • @Rasta

      Pas loin... en l’occurrence, ce compte, je l’avais créé il n’y a pas si longtemps pour dénoncer la chronique ridicule d’un certain Beaulieu. Encore une fois concernant les manifs antipass.

      Ça fait plus de 20 ans que je consulte régulièrement le rézo, malheureusement, depuis ces vacances d’été, la qualité a bien chuté et ça me fait suffisamment chier pour que je vienne me plaindre. Et je ne suis pas contre les avis différents, je suis contre les avis de merde, surtout quand ils me traitent d’antisémite. Si je veux entendre des réflexions bidon contre les antipass, je n’ai qu’à lire la presse mainstream, pas besoin de venir ici.

      Et je lis ta réponse et ça re-commence fort : « Valérie Gérard n’a pas parlé d’antisémitisme dans les médias (et elle n’y réagit pas non plus [...] ».

      Effectivement, si tu n’as pas lu le texte, ça ne sert à rien d’aller plus loin : dès la deuxième réponse, « c’est l’antisémitisme et le négationnisme (qui ont par ailleurs libre cours sur les plateaux de télévision). » Pour qq’un qui m’accuse de lire « (volontairement) mal », c’est le pompon.

      Je ne vais pas m’amuser à ressasser tous les points, mais juste un seul : ces manifs seraient infestées de messages antisémites ? C’est du grand n’importe quoi : l’état et les media sont trop content d’utiliser ça pour décrédibiliser le mouvement, et ils scrutent justement chaque pancarte de chaque manif pour en faire leur choux gras.

      Après, qu’il y ai des antisémites dans les manifs, ben oui, bien sûr, de la même manière qu’il y en a partout : chez les GJ, la manif pour tous, les flics, les tourneurs-fraiseurs, Eurodisney et sans doute sur Mars si on y découvre de la vie. Qu’est ce qu’on peut en déduire ? que dalle. Tu te rends compte si qq’un venait te dire que le pass sanitaire était antisémite parce que la première personne de France à l’imposer l’était ? Tu n’aurais pas l’impression d’une certaine vacuité dans l’argumentation ?

      Maintenant, si tu as des liens intéressants qui démontrerait que ces manifs sont toutes gangrenées, je suis preneur, mais tout ce que j’ai vu par moi même et lu sur le sujet jusqu’à maintenant, c’est le vide intersidéral. Et quand, par dessus ça, la quasi totalité des media ou ta copine Valérie taisent la puanteur de Darmanin, c’est d’une hypocrisie qui donne la nausée.

  • « Le passe sanitaire est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens »
    https://reporterre.net/Le-passe-sanitaire-est-un-moyen-extrajudiciaire-de-desactiver-socialemen

    Selon le professeur de droit Guillaume Zambrano, le passe sanitaire est une atteinte aux droits fondamentaux ainsi qu’une sanction extrajudiciaire. La pérennisation de ce dispositif signifierait d’après lui la normalisation de l’atteinte à l’intégrité physique des individus et de la privation de sortie et de mouvement.

    Guillaume Zambrano est maître de conférences en droit privé à l’université de Nîmes. Face à la loi imposant le passe sanitaire, il a lancé une requête collective auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme.

    Être exclu des transports publics, hôpitaux, cafés, restaurants, bibliothèques, associations sportives et culturelles et autres lieux de réunion est une privation de liberté extrêmement lourde : c’est une privation du droit de réunion, de la liberté d’aller et de venir, une véritable exclusion de la vie sociale. Le plus grave est qu’il s’agit d’une sanction extrajudiciaire. Depuis le XVIIᵉ siècle et le Bill of Rights anglais destiné à limiter l’arbitraire des souverains, notre tradition juridique est fondée sur le principe de l’habeas corpus : toute personne privée de liberté a le droit de passer devant un juge. De fait, quand une personne est assignée à résidence ou condamnée à porter un bracelet électronique, la mesure doit être approuvée par le juge des libertés et de la détention. Quand on condamne des personnes pour des dommages sociaux comme le vol, la fraude fiscale, les coups et blessures, elles ont eu droit à un procès. Et généralement, le but visé est la réinsertion sociale : même pour des délits graves, il y a du sursis, des aménagements de peine. Mais avec le passe sanitaire, toute une catégorie de personnes reçoivent une sanction pénale maximale sans qu’il y ait eu de jugement, sans même avoir pu se défendre.

    Qu’est-ce qui justifie cette sanction ? Le fait de ne pas pouvoir (ou ne pas vouloir) présenter un QR code à l’entrée des lieux publics, de ne pas être vacciné ou testé. Ce qui est reproché aux gens, c’est d’être potentiellement contagieux. C’est d’autant plus grave qu’il est très rare en droit que l’on soit condamné pour une infraction par omission. La règle est d’être condamné pour avoir fait quelque chose, et non pour ne pas avoir fait quelque chose. Il existe le délit de non-assistance à personne en danger (article 223-6 du Code pénal), mais ses conditions sont très restrictives et les condamnations rares. Il existe aussi une jurisprudence pour des personnes ayant contaminé d’autres personnes avec le Sida en connaissance de cause, mais les juges ont retenu l’aspect intentionnel : non seulement elles se savaient malades et n’ont pas pris de précautions, mais elles ont déclaré vouloir contaminer d’autres personnes, c’est ce qui a motivé la condamnation.

    Le passe sanitaire sort du cadre ordinaire du droit pénal. Il donne lieu à des sanctions sociales inédites qui sont un mélange de privation de liberté, de stigmatisation et d’incitation à l’humiliation publique. C’est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens, de les débrancher, en quelque sorte. Et ce ne sont plus les juges, mais la population elle-même — les cafetiers, les bibliothécaires, les gardiens de musée ou les employés des hôpitaux — qui applique la sanction. Cela indique que le gouvernement est passé dans une logique de répression massive : comme il ne peut pas mettre un juge derrière chaque citoyen, il se repose sur la population et sur des moyens automatisés pour le faire. C’est une révolution anti-libérale. La seule comparaison possible est celle du crédit social en Chine, une forme de rééducation à la carotte et au bâton : je t’interdis de prendre le train, d’accéder à tel emploi, d’aller au cinéma…

    La pandémie de Covid-19 ne justifie-t-elle pas de déroger au droit de manière exceptionnelle ?

    Depuis deux siècles, la France a érigé la liberté en tant que principe fondamental, naturel, inaliénable : les restrictions sont des exceptions qui doivent être strictement justifiées et proportionnelles. Dans le cadre d’un raisonnement sur la proportionnalité, les mesures portant atteinte aux libertés fondamentales doivent remplir trois conditions. D’abord, le test d’« aptitude » : la mesure est-elle apte à atteindre l’objectif affiché ? Le passe sanitaire et l’obligation vaccinale peuvent-ils lutter efficacement contre l’épidémie ? On peut en discuter, puisque les vaccins n’empêchent pas forcément la contagion. Ensuite, le test de « nécessité » : y aura-t-il un très grand nombre de morts si le gouvernement ne met pas en place cette mesure ? Vraisemblablement non, ce n’est pas le cas dans les pays qui n’ont pas recours au passe sanitaire comme la Suède ou l’Angleterre. Enfin, le test de « substitution » : existe-t-il des mesures alternatives et moins restrictives qui permettraient de lutter contre les effets de l’épidémie ? Oui : le gouvernement pourrait ouvrir des lits de réanimation, créer des hôpitaux de campagne, vacciner les personnes les plus à risque et les personnes volontaires, et tester fréquemment les soignants, ce qui serait dans ce cas plus efficace que l’obligation vaccinale. Le passe sanitaire et l’obligation vaccinale sont donc des mesures disproportionnées et excessives par rapport à la nature du danger et à leur capacité à y répondre.

    L’obligation vaccinale des soignants, ou la quasi-obligation vaccinale imposée par le passe sanitaire, sont-elles contraires au droit ?

    Le plus fondamental des droits fondamentaux est le respect de la dignité humaine dont le consentement libre et éclairé à l’acte médical est une manifestation. En principe, les atteintes à l’intégrité du corps humain ne sont jamais permises, sauf dans des circonstances particulières et si et seulement si elles sont justifiées par un intérêt médical pour vous. En avril dernier, les juges européens ont rendu un arrêt justifiant la vaccination obligatoire des enfants contre le tétanos (arrêt Vavřička, 8/04/21) : on note que d’une part, la balance bénéfice/risque est positive pour les enfants, car le tétanos est dangereux pour eux, et que d’autre part, l’ancienneté des vaccins permet de connaître leur efficacité et la nature des risques à long terme. Dans le cas des vaccins contre le Sars-Cov2, c’est différent : non seulement leur intérêt médical pour les enfants et les adolescents fait débat [3], mais le fait qu’ils soient basés sur une technologie nouvelle ne permet raisonnablement pas d’en connaître les risques à long terme.

    Ne risque-t-on pas de voir ces mesures d’exception se normaliser ?

    Le risque est d’autant plus grand que la menace épidémique n’est pas de nature provisoire. Nous allons devoir vivre avec ce virus, ou avec d’autres virus. Si on est face à un risque permanent, alors il faut mettre en place des mesures permanentes, et celles-ci doivent bien sûr être compatibles avec les libertés. On peut constater que les mesures antiterroristes temporaires ont été dévoyées pour s’installer de manière permanente dans notre droit. Avec l’opération Sentinelle, le fait d’utiliser l’armée pour exercer des pouvoirs de police sur le peuple s’est normalisé. La surveillance de la population aussi : dans les années 1980, les écoutes de l’Élysée ont fait scandale ; en 2020, l’État peut écouter n’importe qui. Les mesures antiterroristes ont donc progressivement fait disparaître du droit la protection de la vie privée. Si on transpose cette situation aux mesures d’exception sanitaires, les conséquences sont vertigineuses : ce qui risque de se normaliser, ce n’est plus seulement l’atteinte à la vie privée, mais l’atteinte à l’intégrité physique des individus, la privation de sortie et de mouvement.

    Quels espoirs placez-vous dans la requête que vous portez auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme ?

    Il faut rappeler une chose élémentaire : les droits de l’Homme sont au-dessus des lois. C’est la raison d’être de ces textes. Si les droits fondamentaux ont été inscrits dans les juridictions internationales et les constitutions, c’est précisément pour éviter que les gouvernements n’adoptent des lois contraires aux libertés et ne fassent basculer un pays dans la dictature. Il est donc nécessaire (quoique pas forcément suffisant) d’en appeler à la Cour européenne des droits de l’Homme dans la situation actuelle. En pratique, le but est d’éviter que l’obligation du passe sanitaire ne soit prolongée au-delà du 15 novembre 2021 par l’adoption d’une nouvelle loi. La Cour est légalement obligée de traiter toutes les requêtes, or ses moyens sont limités. Si elle est saisie par des dizaines de milliers de personnes, elle sera contrainte d’écouter nos arguments, pour éviter d’être complètement paralysée administrativement. En 2020, la CEDH a reçu un total de 40 000 requêtes de toutes natures. C’est ce chiffre qu’il faut dépasser. Nous sommes déjà à plus de 20 000. Toute personne de plus de 12 ans peut attaquer gratuitement et sans risques la loi sur le passe sanitaire.

    • Enfin, le test de « substitution » : existe-t-il des mesures alternatives et moins restrictives qui permettraient de lutter contre les effets de l’épidémie ? Oui : le gouvernement pourrait ouvrir des lits de réanimation, créer des hôpitaux de campagne, vacciner les personnes les plus à risque et les personnes volontaires, et tester fréquemment les soignants, ce qui serait dans ce cas plus efficace que l’obligation vaccinale.

      Ah, bref les usuels arguments antivax. Sérieusement, un an après, « ouvrir des lits de réanimation » est encore considéré comme un argument sérieux ? Chez Reporterre, envoyer massivement les gens en réa avec une maladie mortelle et peu de possibilités de traitement, parce qu’on aurait assez de lits, c’est une perspective écologiste crédible ?

      Ce qui est frappant ici, c’est qu’au début le gugusse donne des arguments juridiques contre le passe sanitaire, mais là on a très clairement glissé contre la généralisation de la vaccination et contre l’obligation vaccinale des personnels de santé.