• L’Australie et la Nouvelle-Zélande actent l’échec de la stratégie « zéro Covid »
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    L’Australie et la Nouvelle-Zélande actent l’échec de la stratégie « zéro Covid »Débordés par la progression du variant Delta, Auckland et Canberra misent désormais sur une accélération de la vaccination, et non plus sur l’éradication du SARS-CoV-2. Le 17 août, quand le variant Delta a, pour la première fois, été identifié à Auckland, en Nouvelle-Zélande, le gouvernement a immédiatement déployé les grands moyens pour éradiquer le virus et ne pas avoir à abandonner sa politique du « zéro Covid ». Sept semaines plus tard, le constat est sans appel. La bataille est perdue. Le pays enregistre chaque jour quelques dizaines de nouveaux cas, le chiffre le plus haut depuis avril 2020. Après les Etats australiens de Nouvelle-Galles du Sud puis du Victoria, l’archipel a renoncé, lundi, à éliminer le virus.
    « Il est clair qu’une longue période de sévères restrictions ne nous a pas permis de revenir à zéro », a ainsi constaté, le 4 octobre, la première ministre, Jacinda Ardern. Dès le 17 août, elle avait placé la principale ville du pays sous cloche, réduisant les autorisations de sortie au minimum et fermant les écoles ainsi que tous les commerces non essentiels, dans l’espoir que des mesures fortes et rapides lui permettraient, une nouvelle fois, de débarrasser son territoire du SARS-CoV-2. Mais face à cette souche qualifiée de « tentacule », son gouvernement n’a pu que constater son échec. « L’élimination du virus était importante parce que nous n’avions pas de vaccin, maintenant nous en avons, donc nous pouvons commencer à changer la façon dont nous faisons les choses », a relativisé l’élue travailliste.
    Néanmoins, avec seulement 52,7 % des Néo-Zélandais de plus de 12 ans disposant d’un schéma vaccinal complet (à la date du 9 octobre) et un objectif de 90 %, le basculement vers la sortie de crise se fera d’abord à pas comptés afin d’éviter tout engorgement des hôpitaux. Le pays se résoudra-t-il ensuite à vivre avec le virus ? A ouvrir ses frontières, fermées depuis mars 2020 ? Les autorités n’ont pas encore répondu à ces questions, qui divisent dans le petit archipel de cinq millions d’habitants ayant fait de sa stratégie de l’élimination un modèle, reconnu dans le monde entier pour son efficacité. Non seulement la Nouvelle-Zélande n’a déploré que 28 morts depuis le début de la pandémie, mais sa population a pu vivre, la majeure partie du temps, dans un pays où le virus ne circulait pas.
    De l’autre côté de la mer de Tasman, le premier ministre, Scott Morrison, a tranché. L’Australie, qui doit actuellement faire face à quelque 2 500 nouveaux cas quotidiens, ne restera pas isolée du monde une minute de plus que nécessaire. Fin juillet, son gouvernement a présenté un plan de transition en quatre phases dont l’avancée sera fonction des taux de vaccination.Dès que sera franchi le seuil de 70 % de la population âgée de plus de 16 ans doublement vaccinée, les Etats ayant mis en place des mesures de restriction pour contenir des flambées épidémiques commenceront à les alléger. Une fois atteint le taux de 80 %, les confinements devront être rares et ciblés. Surtout, l’île-continent permettra aux Australiens de quitter le territoire, ce qui, depuis mars 2020, n’était possible qu’en cas de circonstances exceptionnelles.Ce moment très attendu ne devrait plus tarder. Les premiers avions pourraient décoller en novembre, selon Scott Morrison. A Sydney, les habitants n’ont pas attendu pour se ruer sur les sites de réservation en ligne. Dans un pays où la moitié de la population compte au moins un parent né à l’étranger, c’est l’une des restrictions qui ont le plus pesé. Pour les Australiens résidant en dehors du continent, aussi. Faute de places dans les rares appareils encore en circulation comme dans les hôtels de quarantaine, des dizaines de milliers d’entre eux sont restés bloqués loin de chez eux. Ils espèrent désormais pouvoir rentrer pour Noël. Le premier Etat susceptible de rouvrir ses portes devrait être la Nouvelle-Galles du Sud. Mercredi, l’Etat a déjà passé le cap de 70 % de sa population ayant reçu deux doses de vaccin contre le Covid-19. Lundi 11 octobre, les habitants célébreront la fin du confinement instauré par les autorités, fin juin, pour empêcher le variant Delta de provoquer une catastrophe sanitaire : le taux de vaccination flirtait avec les 5 %. En quatre mois, ce pourcentage a progressé à une vitesse fulgurante. « La stratégie de conditionner le retour des libertés au taux de vaccination a été efficace. La peur du virus a également joué. Selon nos analyses, on se dirige vers un taux de 85 % de la population adulte vaccinée », se félicite Anthony Scott, spécialiste des questions de santé au Melbourne Institute.
    Quelques Etats australiens – parmi lesquels l’Australie occidentale et le Queensland – qui n’ont pas connu de flambées épidémiques s’arc-boutent sur la politique du « zéro Covid ». Suivront-ils le plan de transition national et ouvriront-ils leurs territoires, ne serait-ce qu’à leurs compatriotes ? C’est une autre inconnue de l’équation australienne.

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  • « Gagner la guerre avant la guerre », nouvelle stratégie de l’armée française
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    Le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, lors d’une conférence de presse à Paris, le 16 septembre 2021.
    LUDOVIC MARIN / AFP

    Le général Thierry Burkhard, nouveau chef d’état-major des armées, doit présenter, mercredi 6 octobre, sa vision pour les années à venir devant les députés. Un plan axé notamment sur la lutte informationnelle et le durcissement des entraînements.
    […]
    Alors que la course aux armements ne cesse de s’exacerber partout dans le monde et que les conflits hybrides se multiplient, la formule du nouveau CEMA reflète la volonté d’avancer sur des domaines jusque-là assez marginaux ou peu assumés au sein des armées : notamment l’influence et la lutte informationnelle (lutte informatique d’influence, ou LII). Des champs d’action sur lesquels la Russie, la Turquie ou encore la Chine sont depuis longtemps positionnées, mais où le général Burkhard souhaite désormais engager la France de façon plus décomplexée, tout en défendant son statut de « puissance d’équilibre ».

    « Avant, les conflits s’inscrivaient dans un schéma “paix-crise-guerre”. Désormais, c’est plutôt un triptyque “compétition-contestation-affrontement” », a-t-il détaillé auprès de la presse en amont de sa présentation aux parlementaires. « La compétition est devenue l’état normal, que ce soit dans le champ économique, militaire, culturel ou politique et les conflits dits périphériques appartiennent à cette compétition. On a vécu vingt ans durant lesquels la logique était l’engagement sur le terrain, mais aujourd’hui ce n’est plus l’unique solution », a-t-il insisté. Et dans ce nouvel environnement, la guerre des « perceptions », notamment à travers les réseaux sociaux, est devenue centrale, selon lui.

  • Mort dans un accident de la route de Lars Vilks, le caricaturiste suédois de Mahomet
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    Lars Vilks, le 16 mai 2010, chez lui près de Hoganas en Suède.
    BJORN LINDGREN / AP

    Le véhicule du dessinateur, qui était accompagné de deux policiers affectés à sa protection, a percuté un camion circulant en sens inverse. La police suédoise écarte l’hypothèse d’un acte malveillant.

    L’artiste suédois Lars Vilks, qui vivait sous protection après avoir dessiné le prophète Mahomet avec un corps de chien en 2007, a trouvé la mort dans un accident de la route en Suède, dimanche 3 octobre.

    La police suédoise a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) la mort du dessinateur de 75 ans, et celle des deux policiers chargés de le protéger, dans un violent accident qui s’est produit dans le sud du pays. Elle a écarté l’hypothèse d’un acte malveillant.

    « Cela fait l’objet d’une enquête comme n’importe quel accident de la route. Comme deux policiers sont impliqués, une enquête a également été confiée à une section particulière du parquet », a précisé un porte-parole de la police locale. Interrogé sur d’éventuels éléments suggérant une piste autre qu’accidentelle, ce dernier a répondu que non : « L’enquête serait orientée différemment si cela avait été le cas. »

    L’accident s’est produit dimanche après-midi sur l’autoroute E4, près de la commune de Markaryd. La voiture a percuté un camion circulant en sens inverse. Les deux véhicules ont alors pris feu « à la suite de la collision ».

    Selon le quotidien Expressen, la voiture de police banalisée, qui roulait très vite, a traversé une glissière de sécurité pour une raison encore indéterminée avant de percuter le poids lourd. Le chauffeur du camion a été hospitalisé, selon la police.