discussion avec le médecin urgentiste Christophe Prudhomme

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  • ACCEPTATION DU QR CODE ET MOBILISATIONS

    Faire sécession ?! Des idées mais surtout du vécu.

    Les français, dans leur très grande majorité, ont choisi d’obéir au passe sanitaire qui néanmoins, et chacun semble le savoir, au moins confusément, n’a de sanitaire que le nom.
    D’aucuns, d’autre part, voudraient disjoindre le sanitaire du politique, soit, exception, considérer ce passe dont la vocation est pourtant principalement de contrôler et de séparer le bon grain de l’ivraie, comme un mal nécessaire, à visée purement médicale, exigé par les circonstances que l’on sait. Comment cela se pourrait-il faire ? Tout ne tient-il pas à la politique [1].

    Et quelle singulière désunion dans la bouche de ceux-là même qui prétendent, d’abord et avant tout, se préoccuper de questions politiques, lutter, en théorie surtout, contre les idées nauséabondes qui circulent, qui sont légion, et qui habituellement voient du politique partout, mais sauf ici. Comment peut-on revendiquer de dissocier, en considération du moment présent, le sanitaire du politique, alors qu’aujourd’hui en France, dans la plus grande opacité, c’est un conseil de défense sanitaire qui décide de ce qui est « bon » pour notre santé ? Au mépris de ce qu’en dit une frange non négligeable de la communauté médicale, par ailleurs pro-vaccin, n’ayant pas « l’honneur » de faire partie dudit conseil de défense [2].

    Aucun bienfondé du passe en matière de santé publique, voire même des effets inverses de celui soi-disant recherché : lutter contre la pandémie, du fait de l’abandon, en de nombreux lieux passe-compatibles, des gestes barrières. Incohérences manifestes, de surcroît : les transports de proximité, pour ne donner qu’un exemple parmi bien d’autres, ne sont pas soumis au passe, mais certes il faut bien que l’exploitation de la classe laborieuse se poursuive, seul moyen de faire tourner la sacro sainte économie.

    Ainsi, s’il faut bien tout de même s’inquiéter de l’emprise du numérique sur nos vies, de la surveillance numérique de nos existences – mais faire quoi, concrètement, en l’occurrence, pour contrecarrer cela ? –, il ne faudrait cependant pas se mêler à la populace des samedis, au motif que nous en aurions nécessairement les mains sales ainsi que la nausée.
    Fleurissent dès lors des jugements à l’emporte-pièce, sous la plume d’éminents intellectuels, bardés de diplômes (agrégés, normaliens, etc), osant comparer les mobilisations anti-passe à la manif pour tous [3], rien que cela ! Intellectuels, dont certains n’ont jamais mis les pieds dans lesdites manifestations du samedi, se permettant donc de les juger à l’aune de ouï-dire : ce qu’en disent leurs proches, voire ce que les médias en véhiculent, médias que par ailleurs ils fustigent, n’étant pas à une contradiction près, médias dont on sait comment ils ont pu monter en épingle de très fâcheux événements épars, ne s’étant pas du tout pérennisés (une croix gammée ici, une agression là contre des soignants ou des structures de soin qu’il faut bien évidemment et sans nuance condamner), comme s’ils formaient le contenu permanent des mobilisations.

    Procédons par l’absurde et supposons que la situation soit telle que certains nous la décrivent, que les crypto-fascistes pullulent dans ces manifestations du samedi, que faut-il alors en conclure : que ces intellectuels ont choisi, en connaissance de cause, de leur laisser la rue et qu’ils nous recommandent de faire de même ? Singulière façon de « lutter » contre ce fascisme dont on nous dit par ailleurs qu’il vient [4]. Si les fascistes forment bien le plus gros de ces mobilisations, quid alors des participants aux mouvements orchestrés par Philippot à Paris ? Des queues sans fin pour aller, à grands frais, écouter Zemmour et le pseudo philosophe Onfray ? Et si les mots ont un sens, quel vocable faut-il alors utiliser pour qualifier cette gent là ? Sans parler du fait que les authentiques crypto-fascistes sont au pouvoir ou/et à ses portes !

    Le QR code, d’après certains, ne serait que la continuation, par d’autres moyens, d’une société de contrôle ou de surveillance dont l’invasion dans nos vies ne date certes pas d’hier. Du quantitatif en somme mais point de saut qualitatif. Mais comment peut-on ne pas voir la différence abyssale entre le fait de tendre son QR code pour fréquenter une salle de cinéma par exemple et le fait d’utiliser son smart phone, sa CB, de fréquenter, même assidûment, les réseaux sociaux, ou bien encore le fait d’être, à longueur de journée, sans notre consentement, filmés par les caméras de vidéo-surveillance, présentes quasi partout, lors de nos déplacements ? Devoir justifier de son pedigree sanitaire, voire de son identité, pour boire un café, s’inscrire dans une salle de sport, prendre le train (où un bracelet peut vous être apposé au poignet pour témoigner de votre QR code vérifié), tout cela ne serait qu’une mesure idoine et, veulent croire certains, passagère, qu’un ajout somme toute presque insignifiant dans le panel de la cyber surveillance qui fait florès ? En l’occurrence, est-ce la technologie qui est en cause ou le modus operandi de sa mise en œuvre qui consiste à nous utiliser pour consentir à notre propre et smart contrôle, qui conduit à nous y habituer, perversion dont on peut être sûr qu’elle ne disparaîtra pas avec la suspension (quand d’ailleurs ?) du QR code sanitaire ?

    Une fois n’est pas coutume, et à l’heure où les chrétiens sombrent du fait des monstruosités pédocriminelles récemment révélées, ancestrales, mais dont certains ne prennent, enfin, conscience que maintenant : « pardonnons-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font », ceux qui ravalent, comme ils le font, la passe sanitaire au statut d’épiphénomène. Lorsque cette frange de la population, prétendument éclairée, criera au loup, il sera sans doute malheureusement trop tard.

    S’agirait-il alors de revenir à l’âge de pierre ? Certes non. D’incarner une pureté anumérique ? Non plus. De même qu’il y a un milieu entre être anti-vaccins (tout vaccins confondus) et juste peut-être sainement méfiant à l’encontre des vaccins anti-covid [5], ce que récusent beaucoup, confondant à dessein les anti-passe avec des anti-vaccins, même s’il est vrai que la frontière est parfois poreuse entre les deux ; de même il y a un milieu entre utiliser les technologies de l’information, sans lesquelles nous serions condamnés à nous installer sur une île déserte, et tendre, docilement, son QR code à l’entrée de lieux qu’hier nous fréquentions en « liberté ».

    Au lieu d’écrire et de lutter contre les pires menaces : Zemmour, notre Trump ou Bolsonaro national, Macron, notre petit Pétain, peut-être, de nouveau, aux portes du pouvoir pour un nouveau quinquennat, d’aucuns s’époumonent à disputer du pedigree des manifestants anti-passe, rêvant secrètement de changer le peuple ou de le destituer en bloc. Celui qui ne veut pas avoir les mains sales, se retrouvera bientôt sans mains, ce qui lui fera une belle jambe et le coupera, irrémédiablement, de toute possibilité de lutter, dans la réalité. N’est-on pas en droit de dénoncer une certaine cécité de la part de ces avant-gardes éclairées, dans leur rêve de pureté idéologique ?

    Cette histoire de QR code sanitaire m’a personnellement et enfin réveillée de mon sommeil dogmatique en termes de surveillance de masse, se pourrait-il faire que cette modeste contribution au débat puisse en réveiller d’autres quant à la cyber surveillance ubiquitaire et à la technopolice comme moteur de la sécurité globale qui nous pendent au nez ?

    J’ai décidé, dans la mesure de mes moyens, de faire sécession avec ce monde qui me débecte profondément et je vous prie de croire que ce séparatisme là est à la fois amusant, reposant et instructif. Sur la photo ci-dessous et comme à mon habitude depuis le 21 juillet 2021, je prends mon café, travaille et lit, sur ma chaise pliante, dans mon quartier, en toute tranquillité, achalandée d’un parapluie lorsque le temps n’est pas clément. La rue elle est à qui ? À moi, à nous ! Mes pauses café occasionnent, tous les jours, de belles rencontres, des discussions avec le chaland, de la convivialité. Je bouffe, certes, et me rend donc au supermarché où, pour le moment, nulle passe sanitaire n’est exigé. Pour le reste, je teste la décroissance, culturelle en l’occurrence, ce qui ne m’empêche pas d’organiser, à domicile, un ciné club par-ci, un repas par-là, sans parler des mobilisations des samedis qui suppléent allégrement au sport que je ne peux pratiquer en salle, mobilisations anti-passe dont, en conclusion, je ne vois pas ce qui nous interdirait d’y participer.

    « Le grand problème des êtres humains civilisés n’a jamais été la désobéissance, mais l’obéissance » Howard Zinn. Le progrès et la révolte, autrement dit, ne valent-ils pas qu’on se prive d’un café en terrasse ou d’un ciné ? Qu’on rejoigne ceux qui manifestent le samedi dans les rues, quand bien même tous ne seraient pas fréquentables ni parfaits ? Et si d’aventure nous étions légion à le faire, le pouvoir et sa violence ne seraient-ils pas contraints, au moins, de mollir ? Qu’il faille a priori se soumettre aux lois de la société dont on est membre, cela va en quelque sorte de soi, mais si ces lois sont mauvaises, faut-il, encore une fois, garder le silence et s’incliner sous le carcan ?

    « Pour gagner dans la lutte et conquérir leur émancipation, les masses travailleuses doivent être guidées, conduites par une « élite », par une « minorité éclairée », par des hommes « conscients » et supérieurs au niveau de cette masse. […] qu’une telle idée soit ancrée dans l’esprit de ceux qui se prétendent émancipateurs et révolutionnaires, c’est un des phénomènes les plus étranges […] Ainsi, je conçois le fascisme d’une façon vaste. Pour moi, tout courant d’idée qui admet la dictature – franche ou estompée, « droite » ou « gauche » – est au fond, objectivement et essentiellement fasciste. Pour moi, le fascisme est surtout l’idée de mener les masses par une « minorité », par un parti politique, par un dictateur. » 
Voline, Le fascisme rouge (1934).

    Le moment insurrectionnel n’aura cure de toutes mes réflexions, ni de celles de ceux qui refusent d’être dans la rue les samedis, il n’aura besoin ni de réflexion, ni de QR code au moment de l’effervescence de son explosion. Du lyrisme il y en aura alors, dans nos vies, dans nos chairs et pas seulement sur le papier, dans nos écrits ou sur nos bouches, dans nos paroles.

    Gageons que l’hiver 2021 sera chaud, comme le fût celui de 2018 avec les Gilets Jaunes dont la comparaison avec ce qui sommeille actuellement est nulle et non avenue : l’Histoire, en effet, ne repasse pas les plats.

    Une prof de philo dans le 93
    https://lundi.am/A-propos-de-l-acceptation-de-l-usage-du-QR-code-et-des-mobilisations-en-cours

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    [1] Rousseau, les Confessions
    [2] https://www.revue-ballast.fr/sante-vaccin-et-pass-discussion-avec-le-medecin-urgentiste-christophe- : Santé, vaccin et pass : discussion avec le médecin urgentiste Christophe Prudhomme
    [3] https://diacritik.com/tag/valerie-gerard : selon Valérie Gérard, les manifs anti-passe pourraient n’être qu’une variante d’extrême droite de la Manif pour tous.
    [4] Ugo Palheta : La possibilité du fascisme (2018) et tout récemment : Face à la menace fasciste (septembre 2021) ; la menace se précisant davantage au vu des titres...
    [5] vaccins anti-covid dont les effets secondaires conséquents sont, d’une part, peu relayés par les médias et, d’autre part, difficiles d’accès, voir à ce sujet la base données de l’OMS : VigiAccess et les méandres de l’accès à ces données.

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  • Santé, vaccin et pass : discussion avec le médecin urgentiste Christophe Prudhomme
    https://www.revue-ballast.fr/sante-vaccin-et-pass-discussion-avec-le-medecin-urgentiste-christophe-

    Annotations :

    On vient d’ap­prendre que 5 700 lits ont été fer­més dans les hôpi­taux fran­çais en 2020. Avant le Ségur, les infir­mières fran­çaises avaient une rému­né­ra­tion qui cor­res­pon­dait, en pari­té de pou­voir d’a­chat, au 22e rang du clas­se­ment des pays de l’OCDE. Depuis le Ségur, elles sont pas­sés au 18e rang ; autre­ment dit, les infir­mières mexi­caines sont mieux payées, en termes de pou­voir d’a­chat. on prend la four­chette basse, nous avons, en France, entre 150 et 180 000 infir­mières diplô­mées qui n’exercent plus leur métier ! Soit elles ont arrê­té de tra­vailler, soit elles ont com­plè­te­ment chan­gé de (...)

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