Face aux tensions grandissantes, le centre du HCR à Tripoli ferme temporairement ses portes

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    Face aux tensions grandissantes, le centre du HCR à Tripoli ferme temporairement ses portes. Depuis le 4 octobre, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a suspendu ses activités au sein du Community Day Centre (CDC) à Tripoli. Le HCR fait face à une augmentation des arrivées et à une escalade des tensions mettant en cause la « sécurité » du personnel et des migrants.Devant les portes du Community Day Centre (CDC), à Tripoli, les demandeurs d’asiles se pressent, de plus en plus nombreux. Depuis le vendredi 1er octobre, la police libyenne mène une vague d’arrestations inédite de migrants, au nom de la lutte contre le trafic de « stupéfiants, d’alcool et d’armes à feu ». Près de 4000 migrants ont été arrêtés en 48 heures. « C’est parmi les plus importantes arrestations de migrants que nous ayons vues en Libye, ces dernières années », décrit Dax Roque, directeur du Norwegian Refugee Council, auprès de RFI.Ces événements dans la capitale libyenne « ont causé un sentiment de peur et d’alerte parmi les demandeurs d’asile », explique le HCR à InfoMigrants. Depuis, ces derniers ne cesse de « se regrouper devant le CDC pour obtenir de l’aide et des informations ». Dimanche 3 octobre, le HCR a été en mesure de fournir une aide alimentaire, financière et d’hygiène pour les cas individuels les plus urgents.Mais l’organisation s’est vite retrouvée débordée. Le lendemain, lundi 4 octobre, décision a été prise de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les activités du CDC. La raison invoquée est d’abord sécuritaire. Sauf que pour les exilés, les conséquences de cette fermeture sont dramatiques. Khalid*, Syrien de 27 ans, rapporte à InfoMigrants l’inquiétude partagée depuis hier entre exilés, notamment sur un « groupe Facebook pour les migrants ». Présent depuis quatre mois à Tripoli, il témoigne des nombreuses discussions autour des « incidents de sécurité » en ville et de la fermeture du centre. « Malgré les mauvais comportements des employés du centre avec les migrants, c’est le seul endroit où l’on peut aller et poser des questions », juge-t-il. De son côté, le HCR nous assure « travailler à établir le contact avec les groupes d’individus qui demeurent en dehors du CDC pour recueillir leurs données, répondre à l’urgence ou aux cas vulnérables, et fournir des rendez-vous aux cas non-urgents ». Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le CDC fonctionnait déjà sur la base de rendez-vous, excepté pour les situations les plus urgentes."Toutes nos lignes téléphoniques sont ouvertes, et des soins médicaux d’urgence peuvent être apportés via des transferts vers des hôpitaux en ambulance", affirme le HCR. Mais il y a un frein : « beaucoup de personnes concernées craignent de dévoiler ainsi leur localisation : elles ont peur d’être ciblées par des arrestations ».Le HCR assure tout faire pour que le CDC puisse « reprendre ses activités dans les plus brefs délais ». Pendant ce temps, les centres de détention libyens sont de plus en plus surpeuplés. L’International Rescue Commitee (IRC) dénombre 5 000 nouvelles personnes placées dans ces centres, depuis le début des arrestations massives le 1er octobre. Ainsi, le plus important, Al Mabani, « compte actuellement plus de 4000 personnes - quatre fois sa capacité officielle », détaille l’organisation dans un communiqué paru ce mercredi 6 octobre. Aux côtés d’autres ONG, elle demande leur libération immédiate .

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