BALLAST • Écrire après les violences policières

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  • Écrire après les violences policières
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    Villemomble, quar­tier des Marnaudes, en Seine-Saint-Denis. Le 25 juin 2013, Makan Kebe est vio­len­té par la police. Son grand frère, qui accourt pour lui por­ter secours, est frap­pé et vic­time d’un tir de Flash-Ball en plein visage : il per­dra par­tiel­le­ment l’au­di­tion. Leur mère, qui arrive peu après, per­dra quant à elle un œil. Ce déferlement de vio­lence va meur­trir une famille et gros­sir les rangs des per­sonnes vic­times de vio­lences poli­cières. Dans un ouvrage paru aux édi­tions Premiers Matins de Novembre, « Arrête-toi ! », Makan Kebe retrace, aux côtés de la jour­na­liste Amanda Jacquel, le fil de ces évè­ne­ments — de la lutte judi­ciaire aux effets intimes sur leurs vies. Il nous raconte.

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    Très vite après ce jour de juin 2013, on a organisé un rassemblement au pied des immeubles. Samir Elyes, du MIB [Mouvement de l’immigration et des banlieues], est venu nous voir et le Collectif Œil était présent. Samir nous a fait comprendre les différentes manières d’agir de la police, et très vite on a réalisé qu’on s’engageait malgré nous dans un combat qui n’avait pas commencé avec notre histoire personnelle et qui, malheureusement, ne se terminerait pas avec elle. On se pose alors la question de notre place dans tout ça, de notre possible contribution à l’évolution de cette situation. J’ai vraiment pris conscience de la forme d’engagement précis que j’allais prendre, moi, personnellement, après le procès en 2018. J’ai commencé à prendre la parole dans des manifestations, dans des groupes de débats et à réfléchir à l’ossature du livre. Puis, en 2020, lors du deuxième procès au tribunal de Paris, j’ai rencontré Amanda, avec qui l’idée d’une collaboration est venue très naturellement. Je lui ai parlé de mon projet et elle a accroché, on a discuté et j’ai tout de suite senti que c’était la personne avec qui je voulais faire ce livre. On l’a totalement coécrit, c’est un travail à deux. Il était évident pour nous qu’il devait être accessible à tous, sans jargon, sans statistiques ou données chiffrées. Que ce soit un véritable récit de vie qui puisse aider les familles qui rencontrent ce type de problème.

    #violences_policieres #violence_d'Etat #témoignage