les écoles regardent avec angoisse la cinquième vague arriver

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  • Covid-19 : les écoles regardent avec angoisse la cinquième vague arriver
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    ❝En un mois, le nombre de classes fermées a plus que triplé. Alors que le seuil d’alerte est dépassé dans tout le pays, les mesures sanitaires actuelles pourraient être insuffisantes pour protéger les écoles. Télérama fait le point sur la situation et le protocole en vigueur.

    L’école élémentaire Blanche, située à Paris, au début de la rue du même nom, s’est soudain vidée. Toutes les classes ont fermé les unes après les autres… sauf celle de CM1. « Une mère et ses deux enfants se sont fait tester positif et ont averti l’école. Ils ont fermé la classe. Puis les autres cas sont apparus, et les autres classes ont fermé. Vu le nombre de gens positifs autour de nous, soit on n’a pas de bol, soit la vague va être conséquente », glisse Philippe Moreau Chevrolet, parent d’elève. C’est une petite musique qui flotte, en arrière-plan des discussions de parents : « La semaine dernière, j’ai reçu le même jour deux appels de personnes différentes qui me disaient qu’elles devaient garder leur enfant à la maison », raconte Marion, parent d’élève, étonnée de la coïncidence.

    Et si c’était le signe avant-coureur d’une flambée de l’épidémie dans les établissements scolaires ? Les données du ministère de l’Éducation nationale viennent en tout cas confirmer l’impression d’accélération. La semaine dernière, 4 048 classes étaient fermées en raison de l’épidémie de Covid-19 contre seulement 1 246 le 22 octobre. « Ce seuil n’avait jamais été atteint depuis la rentrée de septembre », rappelle Guislaine David, cosecrétaire générale du Snuipp-FSU.

    Ces fermetures, dont la part s’élève à environ 1,5 %, épargnent le second degré, les collèges et les lycées n’étant pas concernés par la règle qui consiste à renvoyer toute une classe à la maison au premier cas de Covid. « À Saint-Denis, on est monté jusqu’à 60 % des cas confirmés parmi les élèves en éviction d’une école », souligne Marie-Hélène Plard, représentante du Snuipp-FSU de la Seine-Saint-Denis, qui n’a pas le sentiment pour autant que ça « explose » dans les écoles du département pour le moment.

    Bientôt le retour des cours à distance ? Le seuil d’alerte fixé à 50 contaminations pour 100 000 habitants est dépassé dans tous les départements de France métropolitaine.

    Quoi qu’il en soit, la hausse de ces dernières semaines est de mauvais augure, alors que le seuil d’alerte fixé à 50 contaminations pour 100 000 habitants est dépassé dans tous les départements de France métropolitaine. « La cinquième vague démarre de façon fulgurante », a ainsi alerté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Face au rebond de l’épidémie, le protocole sanitaire est repassé en niveau 2 sur tout le territoire national, avec le grand retour du masque dès le CP, partout où les élèves avaient été autorisés à l’enlever…
    Manque de tests

    Une mesure qui ne suffira sans doute pas à enrayer la propagation de l’épidémie, à en croire Guislaine David : « Si l’on ne veut pas favoriser la contamination dans les écoles, il faut les doter de capteurs de CO2, et éventuellement de purificateurs d’air, mais aussi déployer des tests de manière beaucoup plus massive et régulière, comme le font certains pays européens. » C’est peu dire qu’on est encore loin du compte avec 141 000 tests et des poussières réalisés la semaine du 8 au 15 novembre pour… 6,5 millions d’élèves dans le premier degré et 12 millions au total. Pour Rodrigo Arenas, porte-parole de la FCPE, c’est le nerf de la guerre. Il ne trouve « pas logique de renvoyer chez eux des gamins qui ne sont pas malades, ni concernés par les formes graves de la maladie. Et c’est très compliqué à gérer pour les parents qui, dès lors qu’ils sont en capacité de télétravailler, n’ont pas droit à un congé pour enfant malade ni au chômage partiel lorsque l’élève est évincé sans être positif… »

    Pour limiter la casse, dix départements pilotes expérimentent une alternative aux fermetures de classe systématiques : tester rapidement les autres élèves s’il n’y a pas plus de trois cas positifs, afin que ceux qui sont négatifs puissent continuer à étudier en présentiel. Certains ont cependant été pris de court par la reprise épidémique, comme les Landes, où une vingtaine de salles de classes affichaient portes closes en début de semaine dernière car les laboratoires n’avaient pas réussi à suivre le rythme.

    « On ne connaît pas les critères censés déclencher le passage aux niveaux supérieurs du protocole sanitaire », déplore Marie-Hélène Plard. Capteurs de CO2 et purificateurs d’air partout où c’est nécessaire, campagnes massives de tests, sanitaires mobiles, obligation de limiter le brassage à la cantine… Pour éviter que la situation des écoles se dégrade, à l’approche des fêtes, beaucoup reste à faire.

    À SAVOIR
    Le masque est-il obligatoire ?
    À l’intérieur, tous les personnels et les élèves doivent le porter à compter de l’école primaire. Ces élèves du primaire peuvent cependant le retirer à l’intérieur pour pratiquer une activité physique – laquelle ne doit pas s’apparenter à un sport de contact –, à condition de respecter les règles de distanciation. À l’extérieur, c’est le « droit commun » qui s’applique : si le masque n’est pas obligatoire dans la rue, alors il ne l’est pas non plus dans la cour de récréation. Et inversement.

    Les élèves peuvent-ils se mélanger ?
    Dans les couloirs et la cour de récréation, les niveaux ne doivent pas être brassés. À la cantine, le protocole est en revanche peu contraignant : « La stabilité des groupes est recherchée et, dans la mesure du possible, les mêmes élèves déjeunent tous les jours à la même table dans le premier degré », indique le protocole sanitaire.

    Qu’est-ce qui déclenche une fermeture de classe ?
    Dans le premier degré, la classe est fermée au premier cas de Covid, sauf dans dix départements pilotes qui sont censés, s’il n’y a pas plus de trois cas positifs, tester les enfants d’une même classe et isoler seulement ceux qui sont contaminés. Dans le second degré, lorsqu’un ou plusieurs élèves ont le Covid, la classe reste ouverte. Les seuls à devoir s’isoler sont les élèves cas contacts non vaccinés.

    Quelles sont les conditions du retour en classe ?
    Les élèves ne pourront revenir au bout de sept jours qu’après obtention d’un test négatif réalisé au terme de cette période. Les responsables légaux doivent fournir une attestation sur l’honneur que leur enfant est bien négatif, sinon la quarantaine peut être prolongée jusqu’à quatorze jours.

    Les parents peuvent-ils demander un arrêt de travail en cas de fermeture ?
    Ceux qui ne peuvent pas télétravailler bénéficient de mesures exceptionnelles : du chômage partiel pour les salariés du privé, une autorisation spéciale d’absence pour les agents de la fonction publique, un arrêt de travail dérogatoire pour les travailleurs indépendants. En revanche, pour ceux qui ont la possibilité d’exercer leur activité de chez eux, aucun dispositif n’est prévu : cela dépend du bon vouloir de l’employeur.

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