Au Vatican, Emmanuel Macron cherche les grâces des catholiques – Libération

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  • Réconciliation
    Au Vatican, Emmanuel Macron cherche les grâces des catholiques
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    La papauté, cette vieille institution, n’en est pas à un paradoxe près. En Occident, l’influence de l’Eglise catholique, sous l’effet de la sécularisation, n’en finit pas de s’estomper. Pour les chefs d’Etat ou de gouvernement, la visite au pape, chez lui à Rome, demeure pourtant un quasi-passage obligé. En particulier depuis l’accession à la papauté de François, un pontife très populaire. Voilà donc Emmanuel Macron, le président de la République française, reçu au Vatican, ce vendredi matin, pour la seconde fois depuis le début de son quinquennat.

    Avant ce déplacement, l’Elysée s’est d’ailleurs félicité des échanges réguliers (cinq en tout au téléphone) entre les deux hommes, le dernier remontant au mois de mars. Le courant, dit-on, passe bien entre le vieux François et le jeune Emmanuel. Au-delà de l’anecdote, la France et le Vatican partagent des préoccupations communes qui seront au centre des discussions. Il y a d’abord les questions écologiques. En 2015, le Vatican a pesé de son poids pour que l’Accord de Paris sur le climat aboutisse. Le pape François avait publié, quelques mois plus tôt, l’historique encyclique sur l’écologie, Laudato si. Pour les deux parties, l’autre dossier d’importance est l’avenir de l’Union européenne, sujet d’actualité d’autant que la France s’apprête à prendre, dans quelques semaines, la présidence du Conseil de l’UE.
    « Une espérance est née »

    De ce côté-ci des Alpes, la seconde visite de Macron au Vatican, à cinq mois de l’élection présidentielle, est lue autrement. En rendant visite au pape, Macron n’irait-il pas à la pêche aux voix catholiques ? Rencontrer François ne peut pas, en l’espèce, faire de mal. Mais ce n’est pas non plus suffisant pour rallier ces votes-là. En effet, l’histoire (complexe) des relations entre Macron et les catholiques n’est pas un long fleuve tranquille. Son élection en 2017 avait été plutôt bien accueillie après le quinquennat difficile de François Hollande, marqué par les gigantesques manifestations contre le mariage pour tous.

    Le 9 avril 2018, Macron scelle la réconciliation par sa visite au collège des Bernardins. Il y prononce un discours qui fait date. « Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer », déclare le président de la République. Les mots fâchent la gauche laïque. Mais rassérènent les milieux catholiques. « Une espérance est née. C’est une date importante dans l’histoire des relations entre l’Eglise et l’Etat », analyse Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole à cette époque de la Conférence des évêques de France (CEF). « Le langage employé par Macron aux Bernardins n’aurait pas été renié par les juristes catholiques. L’Eglise était reconnue comme étant une institution ayant son propre droit, sa propre rationalité, sa propre autonomie que l’Etat reconnaissait comme tels. C’était une rhétorique qui ne pouvait que séduire l’institution », explique, de son côté, le sociologue et historien du catholicisme, Philippe Portier.
    « Situation globalement tendue »

    « Cela n’a pas porté tous les fruits que les catholiques attendaient », poursuit Olivier Ribadeau Dumas. Au début de son quinquennat, Macron, plutôt intéressé à titre personnel par le fait religieux, a visité chacun des principaux cultes, augurant d’un mode assez cordial de relations, une sorte de laïcité à l’anglo-saxonne. Au fil des mois, les choses ont mal tourné avec les catholiques. La pandémie a contraint l’exécutif à suspendre, lors des confinements, la célébration des offices religieux. Ce qui a créé un grave conflit avec les évêques catholiques. A l’automne 2020, ceux-ci ont porté – une première dans les relations entre l’Eglise et la République – l’affaire devant le Conseil d’Etat qui leur a donné raison. Les déceptions se sont creusées après l’ouverture de la PMA à toutes les femmes et le vote définitif de la loi bioéthique en juin dernier. « Cela a été un choc au regard des promesses faites par Macron aux Bernardins », explique Philippe Portier. La loi confortant les principes républicains, dite loi sur le séparatisme, adoptée, elle, en août, a aussi sérieusement mécontenté les autorités catholiques qui, à l’instar d’autres responsables religieux, considèrent qu’elle instaure un contrôle accru des cultes.

    Malgré tout, le président Macron, qui entretient de bonnes relations avec le président de la CEF, Eric de Moulins-Beaufort, continue à ménager l’institution. Lors de la remise du rapport Sauvé, qui a révélé l’ampleur des affaires de pédocriminalité au sein de l’Eglise, il a félicité la hiérarchie pour son « courage ». Le chef de l’Etat a aussi tapé sur les doigts de son ministre de l’Intérieur qui avait convoqué, début octobre, le président de la CEF après sa déclaration sulfureuse sur le secret de la confession, d’après lui « au-dessus des lois de la République ». A Rome, il est « plausible », selon l’Elysée, que Macron évoque le rapport Sauvé avec le pape. « C’est une situation globalement tendue qui n’a pas été apaisée par des gestes symboliques comme la visite, en juillet dernier, de Macron à Lourdes », estime Philippe Portier. Le rendez-vous avec le pape ne devrait pas non plus y suffire.

    Libé mentionne quand même un peu à la fin le rapport sauvé, mais c’est très secondaire quant on veut parlé des catholiques et du Pape sur libé. Qui ca intéresse les violences sexuelles à part les victimes et leurs agresseurs ? Personne. Macron soutiens les violeurs d’enfants et leur complices qui sont informés de violences sexuelles et ne font rien et j’apprend qu’il a engueulé Darmanin pour avoir osé convoqué un évêque afin de lui rappelé la loi.

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