• Quand les artistes tentaient de préserver le patrimoine musical afghan du silence imposé par les talibans.

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    "Avec l’arrivée des talibans au pouvoir, Radio Kaboul ferme, contraignant à l’exil de nombreux musiciens. (3) Bien conscients du risque de disparition du riche patrimoine musical afghan, les artistes de la diaspora réagissent comme le prouve la création de l’Ensemble Kaboul, un groupe composé de musiciens formés en Afghanistan avant l’interdiction de la pratique musicale. Hossein Arman, le fondateur du groupe, revient sur la genèse du projet. « J’ai quitté le pays six mois après l’arrivée des Moudjahidines, quand Rabanni était président. La plus grande tragédie de ma vie a été la fermeture [du] lycée musical. Je suis le seul professeur survivant, les autres sont morts en exil ou sur place. (...) Mes meilleurs souvenirs sont ceux de la radio (...). Depuis que je suis arrivé en Europe, je me suis donné pour mission de sauvegarder la musique afghane, notamment en fondant l’Ensemble Kaboul avec mon fils Khaled, avec l’aide des Ateliers d’ethnomusicologie de Genève. Nous avons essayé de rassembler les musiciens afghans talentueux qui étaient dispersés dans différents pays occidentaux. Nous avons alors enregistré notre premier disque "Nastaran". » "

  • Quitter les Antilles ou la Réunion pour l’hexagone, par ses propres moyens ou dans le cadre du Bumidom.
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    "Si la France des Trente glorieuses connaît une période de plein emploi, les postes à pourvoir sont peu qualifiés, très loin des attentes des postulants. La construction des grands ensembles permet aux hommes de facilement trouver du travail dans le secteur du bâtiment. D’autres cherchent à s’employer comme ouvriers ou mécaniciens dans les usines automobiles et dans l’administration publique. Un Antillais sur deux et un Réunionnais sur trois deviennent ainsi fonctionnaires aux postes les moins qualifiés en tant qu’agents de la SNCF, de la RATP, des PTT, des mairies ou de l’APHP. Au sein des nouveaux centres hospitaliers, où la main d’œuvre peu qualifiée fait défaut, de nombreux Domien(ne)s sont ainsi embauchés en tant que femmes de ménage, filles de salle ou brancardiers. Tous se répartissent en fonction des besoins de l’économie métropolitaine.

    Les nouveaux venus, dont l’histoire et les spécificités n’apparaissent pas dans les manuels scolaires, trouvent difficilement leur place parmi leurs compatriotes. Très vite, on oublie que ce sont des Français venus d’ailleurs, mais des Français à part entière. On les confond avec les travailleurs immigrés arrivés eux aussi dans les années 1960 et 1970. Aux problèmes identitaires s’ajoutent donc les violences du déracinement. Les discriminations sont légions. De nombreux propriétaires refusent par exemple de louer lorsqu’ils découvrent que les candidats sont noirs. « L’émigré antillais en France est ambigu, il mène la vie de l’émigré mais il a le statut de citoyen. Il est à même d’être fonctionnaire : infirmière ou fille de salle, employé des postes ou poinçonneur du métro, douanier à Orly ou agent de police. Il se sent français, mais il subit des formes latentes ou déclarées de racisme tout comme un Arabe ou un Portugais », constate Glissant dans Le Discours Antillais."