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  • Sainte Christiane Taubira peut-elle tous nous sauver ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/taubira

    Et si, face au chaos ambiant, c’était une grande dame de la politique française qui pouvait nous sortir de l’impasse ? Christiane Taubira, notre solution commune ! On y croit dur comme fer, parce qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle politicienne ! Qu’en est-il vraiment ? Taubira est-elle la clef pour nous sortir de l’enfer, le phare dans l’inconnu ou encore la lumière dans les ténèbres ? Rien n’est moins sûr.
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    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=72QmnMQ1gwo


    Le mariage pour tous, grand moment de « progressisme » ?
    La future potentielle candidate à la présidentielle est d’abord bien connue pour la loi qui porte son nom et qui a étendu la possibilité de se marier, et donc d’adopter, aux couples homosexuels. En 2013, elle a porté, comme ministre de la justice de François Hollande, la seule réforme progressiste engagée par ce gouvernement « de gauche ». C’est, sans doute, ce qui explique le fait que, pour beaucoup, la ministre peut être qualifiée de « courageuse » pour avoir tenue face au million de manifestants de la « manif pour tous » venus des paroisses et des quartiers bourgeois catholiques pour empêcher une telle mesure d’égalité. 

    Au risque de gâcher la fête, il faut aussi se souvenir que cette période extrêmement pénible et violente pour les personnes bi ou homosexuelles a été étalée dans le temps par un gouvernement qui a tergiversé – le président ayant même évoqué, en réaction à la violence de la contestation, la possibilité pour les maires d’obtenir une « clause de conscience » les libérant de leur devoir de marier des homosexuels. Enfin, l’une des mesures phares promises par le gouvernement, l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes lesbiennes, a été abandonnée dans la foulée.
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    En 2002, un programme présidentielle ouvertement europhile et néolibéral
    Mais il serait injuste de résumer Christiane Taubira à la seule loi instaurant le mariage pour toutes et tous. Sa carrière politique commence bien plus tôt, au sein du parti indépendantiste Walwari qu’elle fonde en 1992. Comme députée, sa contribution la plus marquante est certainement la loi de 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Une loi qui entraîne la reconnaissance par la France du fait « que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. » (article 1er).

    Son parcours politique n’est pas à proprement parler celui d’un phare de la gauche : elle vote l’investiture du gouvernement de droite d’Edouard Balladur en 1993 puis se présente aux européennes sur la liste portée par l’homme d’affaires Bernard Tapie. Sa vie politique se poursuit en marge du Parti socialiste et sa candidature à la présidentielle de 2002 lui attire le même genre de critique que toutes celles et ceux qui ont contribué, par l’éclatement du nombre de candidats de gauche, à la défaite de Lionel Jospin au premier tour.
    Pas grand monde ne se souvient, en revanche, de ce qu’elle défendait alors. Or, dans son programme de 2002, https://www.vie-publique.fr/discours/130092-programme-electoral-de-mme-christiane-taubira-candidate-du-parti on trouve :

    • Le projet d’une Union européenne aux prérogatives fortes, fédérales : « Une Constitution fédérale européenne doit dire qui fait quoi, doit répartir clairement les compétences entre l’Union et les Etats membres. »

    • La défense d’un régime présidentiel fort en France : « La concomitance des élections législatives, sénatoriales et présidentielles et l’unification du pouvoir exécutif de l’Etat par suppression du poste de Premier ministre, assureront l’instauration d’un véritable régime présidentiel. »

    • La suppression progressive des cotisations sociales dans le financement de l’assurance maladie : « Le mouvement de fiscalisation du financement de la protection sociale engagé avec la création de la CSG, substituée aux cotisations d’assurance maladie, doit être prolongé. »

    • La baisse de l’imposition des plus riches : « La progressivité, conforme aux principes d’une fiscalité républicaine, est indispensable à l’égalisation du sacrifice fiscal. Elle ne doit pas pour autant décourager l’effort et l’initiative, et doit donc s’accompagner de la fixation de taux modérés, y compris le taux marginal supérieur. »

    • La défense de la retraite par capitalisation pour les revenus aisés : « Au-delà d’un certain niveau de pensions de retraite (trois ou quatre fois le SMIC, en fonction des contraintes de financement), les compléments, le cas échéant, recherchés relèvent de la responsabilité individuelle. Ces compléments doivent être financés par la capitalisation. »

    Ces mesures sont tellement « de gauche » qu’elles ont été défendues ou réalisées depuis par… Emmanuel Macron et ses prédécesseurs.
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    Une ministre de la Justice plus « dame de fer » que madone des opprimés
    Christiane Taubira n’était pas cependant pas, en 2002, une femme politique particulièrement néolibérale. Elle l’était simplement autant que la majeure partie de ses semblables et avait le mérite d’annoncer la couleur plus clairement que ne l’ont fait les candidats socialistes (Ségolène Royal puis François Hollande) aux élections suivantes. Il n’en demeure pas moins qu’elle a défendu et défend toujours la vulgate pro patronale et pro bourgeoise qui nous a gouverné de 2002 à nos jours. Elle a même su, lorsqu’elle était ministre de la Justice, faire preuve de la dose de zèle qui distingue les socialistes mous des politiciens franchement défenseurs de l’ordre capitaliste : en témoigne la très lourde condamnation (9 mois de prison ferme), en 2016, des 8 syndicalistes de Goodyear ayant séquestré des cadres de leurs entreprises en 2014 et qui avait ému même dans les rangs du gouvernement, sans que la ministre de la Justice ne lève le petit doigt.

    Il s’agissait alors pour la justice de faire un exemple, après la scène mémorable durant laquelle un haut cadre d’Air France avait fui, la chemise arrachée, face à des salariés en colère, en 2015. Le monde du travail morflait sous Hollande, et ce n’est pas la ministre de la Justice, pourtant désormais héroïne proclamée de « la gauche », qui allait changer cela. 
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    On peut écrire des vers et poursuivre la destruction de la sécurité sociale
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