Kurt Vonnegut - Wikipedia

/Kurt_Vonnegut

  • 13 février 1945 : destruction de Dresde : la terreur contre le peuple allemand

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2015/02/11/il-y-70-ans-le-13-fevrier-1945-la-destruction-de-dresde-la-t

    Un terrible coup contre les opposants au nazisme :

    [...] En réalité, la campagne de bombardements systématiques porta un terrible coup aux résistants allemands, qui attendaient depuis des années le moment où ils pourraient agir efficacement contre la dictature. L’État nazi était en train de s’effondrer, le chaos généralisé pouvait offrir la possibilité aux classes laborieuses de s’organiser, d’intervenir, de renverser le pouvoir comme elles l’avaient fait en 1918. Et c’est bien cette éventualité que les Alliés craignaient, et la raison pour laquelle ils écrasèrent la population sous les bombes. Il fallait ne lui laisser aucun espoir : les armées alliées ne viendraient pas libérer le peuple allemand du dictateur, mais le traiteraient tout entier en ennemi qu’on vient de vaincre. Tuer, terroriser, démoraliser, disperser la population était une mise en condition pour lui faire accepter son sort et l’occupation à venir.

    #impérialisme #barbarie #bombardements #Dresde #deuxième_guerre_mondiale #nazisme

    • Autant que je trouve plausible l’hypothèse d’Alice Morgen j’aimerais voir les sources à la base de son affirmation que les alliés de l’Ouest auraient visé la population allemande afin d’empêcher une résistance antinazie de se former. Est qu’il y a des documents qui témoignent de cette stratégie ?

      Pour moi les bombardements de cibles civiles et les centaines de milliers de victimes allemandes pendant des derniers mois de la guerre entrent dans la même catégorie comme les victimes des bombes atomiques utilisées contre la population du Japon. Les généraux US visaient surtout leurs alliés soviétiques qu’ils comptaient dominer dans l’après guerre. Plus le nombre de victimes fut élevé mieux c’était pour impressionner l’allié et futur ennemi oriental.

      Autrement les généraux britanniques et américains furent aussi dépourvus de scrupules comme leurs homologues allemands qui inventèrent la guerre aérienne par bombardement en 14-18.

      L’écrivain étatsunien Kurt Vonnegut a survecu le bombardement de Dresde comme prisonnier der guerre. Il raconte son expérience dans son roman Slaughterhouse-Five. So it goes.

      https://en.wikipedia.org/wiki/Kurt_Vonnegut#World_War_II

      On May 14, 1944, Vonnegut returned home on leave for Mother’s Day weekend to discover that his mother had committed suicide the previous night by overdosing on sleeping pills. Possible factors that contributed to Edith Vonnegut’s suicide include the family’s loss of wealth and status, Vonnegut’s forthcoming deployment overseas, and her own lack of success as a writer. She was inebriated at the time and under the influence of prescription drugs.

      Three months after his mother’s suicide, Vonnegut was sent to Europe as an intelligence scout with the 106th Infantry Division. In December 1944, he fought in the Battle of the Bulge, the final German offensive of the war. During the battle, the 106th Infantry Division, which had only recently reached the front and was assigned to a “quiet” sector due to its inexperience, was overrun by advancing Geman armored forces. Over 500 members of the division were killed, and over 6,000 were captured.

      On December 22, Vonnegut was captured with about 50 other American soldiers. Vonnegut was taken by boxcar to a prison camp south of Dresden, in the German province of Saxony. During the journey, the Royal Air Force mistakenly attacked the trains carrying Vonnegut and his fellow prisoners of war, killing about 150 of them. Vonnegut was sent to Dresden, the “first fancy city [he had] ever seen”. He lived in a slaughterhouse when he got to the city, and worked in a factory that made malt syrup for pregnant women. Vonnegut recalled the sirens going off whenever another city was bombed. The Germans did not expect Dresden to be bombed, Vonnegut said. “There were very few air-raid shelters in town and no war industries, just cigarette factories, hospitals, clarinet factories.”
      Dresden in 1945. More than 90% of the city’s center was destroyed.

      On February 13, 1945, Dresden became the target of Allied forces. In the hours and days that followed, the Allies engaged in a firebombing of the city. The offensive subsided on February 15, with about 25,000 civilians killed in the bombing. Vonnegut marveled at the level of both the destruction in Dresden and the secrecy that attended it. He had survived by taking refuge in a meat locker three stories underground. “It was cool there, with cadavers hanging all around”, Vonnegut said. “When we came up the city was gone ... They burnt the whole damn town down.” Vonnegut and other American prisoners were put to work immediately after the bombing, excavating bodies from the rubble. He described the activity as a “terribly elaborate Easter-egg hunt”.

      The American POWs were evacuated on foot to the border of Saxony and Czechoslovakia after US General George S. Patton captured Leipzig. With the captives abandoned by their guards, Vonnegut reached a prisoner-of-war repatriation camp in Le Havre, France, before the end of May 1945, with the aid of the Soviets.

    • Oui, au nombre des motivations probables des puissances occidentales : impressionner l’alliée et futur ennemi occidental.

      Même calcul avant de carboniser le Japon : les dirigeants américains prétendaient vouloir hâter sa capitulation, alors que, au moment de lâcher leurs bombes atomiques, celle-ci était déjà inéluctable et proche. Il ne pouvait s’agir que d’autre chose...

      L’expérience et l’analyse de classe nous portent à croire que, outre la démonstration de puissance – en particulier en direction de l’Union soviétique –, il y avait aussi l’objectif de terroriser les populations pour éviter toute vague de révoltes.
      Souvenirs des lendemains de la Première guerre obligent...

      Pas de documents, mais je vais chercher.

    • Oui, Sétif est un bon exemple. Mais il en est bien d’autres qui prouvent que, en 1945, la crainte des crises, des convulsions, des affrontements sociaux et politiques qu’avait pu connaître l’Europe en 1917, 1918 ou 1919 n’était pas une vue de l’esprit.

      C’est vrai qu’en 1944 et 1945, les Alliés voulaient mettre fin à la guerre. Mais ils voulaient aussi maintenir la politique de domination militaire de l’impérialisme dans le monde. Et pour cela, il leur fallait démontrer, et le plus clairement possible, que l’impérialisme serait prêt à tout, y compris l’effroyable, et qu’il en avait les moyens.

      C’est à cela qu’il faut attribuer la précipitation des Alliés (des américains en particulier) à cramer Dresde et à utiliser la bombe atomique avant que le Japon exsangue ne se rende.

      Mais même cela – frapper de terreur tous les peuples qui auraient pu vouloir s’opposer aux grandes puissances – n’a pas empêché la révolte. Dès 1946, nombre de peuples coloniaux entrèrent en révolte contre les puissances colonisatrices et réclamèrent leur indépendance (Indonésie, etc.). Résultat : une vague de fond jusqu’à l’indépendance, en vingt ans, de la quasi-totalité des territoires coloniaux ou semi-coloniaux. Sans parler de la Chine, qui voit le PC chinois s’emparer du pouvoir en 1949.

      Et cette peur de la révolution n’est donc pas absente lors des grandes décisions prises à Yalta. D’autant qu’au même moment, 2 pays en Europe – l’Italie et la Grèce – connaissent une situation bien chaude susceptible de donner quelques sueurs froides aux dirigeants de l’impérialisme …

      Anecdote : Trotsky raconte comment, en 1939, Paris-Soir rapportait le curieux dialogue entre l’ambassadeur français en Allemagne et Hitler. A propos de la signature du pacte germanosoviétique, l’ambassadeur faisait remarquer : « Staline a joué un gigantesque doublejeu. En cas de guerre, le vainqueur réel sera Trotsky. Y avez-vous pensé ? ». « Je le sais », répondit le Führer. Par « Trotsky », aussi bien Hitler que le représentant de la France, désignaient la révolution prolétarienne. De là à dire qu’en 1943, 1944, 1945, ces mêmes considérations pouvaient encore agiter Staline, Churchill et Roosevelt n’est sans doute pas absurde.

      Du reste, en quoi a consisté Yalta si ce n’est de réaliser une Sainte-Alliance des gouvernements contre les peuples ? Et pas seulement contre ceux du Japon ou de l’Allemagne. Une Sainte-Alliance pour maintenir l’ordre dans tous les pays « libérés ». Quitte à faire des concessions à Staline s’ils avaient son engagement de les aider à rester maîtres de la situation en Europe de l’Ouest et dans le reste du monde… et à y pouvoir maintenir leur capacité à imposer à la population la continuation des sacrifices.

      À ce propos, l’attitude des PC européens (notamment du PCF) se précipitant à la rescousse de leur bourgeoisie respective pour reconstruire leurs États — empêchant toute grève en intimidant violemment la classe ouvrière — ne s’explique pas autrement…

    • Lu ce matin :

      Ébranlé après la déroute des premiers mois, le pouvoir de #Staline sortit finalement consolidé de la ­Deuxième Guerre mondiale. Aux côtés de Churchill et Roosevelt, les dirigeants de la Grande-Bretagne et des États-Unis, il participa au nouveau partage du monde et au contrôle des régions libérées et des pays vaincus, prêtant main-forte aux puissances impérialistes pour écraser toute tentative révolutionnaire qui aurait pu survenir au sortir de la guerre, à l’instar de ce qui s’était produit après 1918. Tout autant que les dirigeants impérialistes, Staline craignait une telle issue qui, en renouant avec les idées de la révolution d’Octobre, aurait été fatale à son pouvoir et à celui de la #bureaucratie.

      La victoire de #Stalingrad apporta à l’URSS un prestige dont, pour quelques années, les partis communistes staliniens profitèrent. Mais la classe ouvrière, en particulier dans les pays d’Europe de l’Est « libérés », ne tarda pas à s’apercevoir que les nouveaux gouvernements mis en place étaient, tout comme à l’Ouest, profondément antiouvriers.

      #impérialisme

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/fevrier-1943-la-victoire-de-lurss-stalingrad_504971.html