• « La société de la maltraitance incarnée dans les institutions.

    Et dire qu’un autre monde est possible ! »

    Harcèlement : un dispositif de signalement mis en place au sein des services du premier ministre
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/01/01/harcelement-un-dispositif-de-signalement-mis-en-place-au-sein-des-services-d

    L’instauration de ce dispositif intervient après plusieurs enquêtes révélant le management brutal au sein de certains services de Matignon.

    Après une fin d’année marquée par des révélations médiatiques au sujet du management brutal dans certains services du premier ministre, l’exécutif met en place un nouveau système d’alerte. Samedi 1er janvier, un arrêté visant à mettre en œuvre un « dispositif de signalement et de traitement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement et des situations de souffrance au travail » au sein des services du premier ministre a été publié au Journal officiel.

    Cet arrêté précise que ce dispositif est ouvert aux « victimes ou témoins » actuels de ces actes, ainsi qu’aux agents ayant quitté les services du premier ministre depuis moins de six mois. Un bilan anonymisé des signalements et de leur traitement sera « présenté au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT] », ajoute le texte, afin d’avoir une vision globale et sur la durée de la situation.

    Ce dispositif est le fruit d’une obligation légale pour tous les employeurs publics, décidée par la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique, mais n’avait pas encore été mis en place au sein des services du premier ministre. A la fin de septembre, un projet d’arrêté avait été présenté aux organisations syndicales.

    Arrêts maladie, burn-out et antidépresseurs

    Ces derniers mois, plusieurs enquêtes avaient mis en lumière des faits de management brutal dans ces services.

    En juin, le média spécialisé Acteurs publics révélait un climat de tension au sein de la direction interministérielle du numérique (Dinum), un service notamment chargé de la modernisation de l’Etat. En cause : la nouvelle politique de non-renouvellement des agents arrivés au bout de leurs deux contrats à durée déterminée. Toujours au sujet de la Dinum, une enquête du Monde rapportait, en décembre, le témoignage d’une vingtaine d’agents concernant la multiplication des arrêts maladie, burn-out et prescriptions d’antidépresseurs dans ce service. Son directeur, Nadi Bou Hanna, a annoncé qu’il quitterait ses fonctions à la « mi-janvier ».

    En juillet, Le Monde rapportait des faits similaires au sein du service d’information du gouvernement (SIG). Un audit avait été commandité par le cabinet du premier ministre concernant son directeur, Michael Nathan, et avait conclu à l’absence de faits de harcèlement.

    Laura Motet