l’appel à Macron des patients immunodéprimés « face à l’hécatombe qui les menace »

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  • Covid-19 : l’appel des patients immunodéprimés « face à l’hécatombe qui les menace »
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    les personnes immunodéprimées sévères, qu’elles soient transplantées, dialysées, atteintes de certains cancers ou prenant certains traitements, sont actuellement en grand danger en raison de l’ampleur de la pandémie de Covid en France (...). Dès à présent, elles représentent jusqu’à 30% des séjours en réanimation dans certains hôpitaux, (...) le risque encouru par chacune d’entre elles est très largement supérieur à celui des non-vaccinés du fait de leurs fragilité. (...) Cette situation est d’autant plus préoccupante que, dans le contexte d’une forte tension hospitalière, les immunodéprimés dont l’état va s’aggraver en raison de la non-disponibilité de ces traitements risquent de se voir refuser l’accès des services de réanimation. Source : Dans la (...)

    • Covid-19 : les immunodéprimés, l’autre population de patients en réanimation

      Ils sont pour la plupart triplement vaccinés – voire plus – contre le Covid-19, ont théoriquement accès à des traitements préventifs, mais restent parmi les plus exposés aux formes sévères d’infection du SARS-CoV-2. Transplantés, traités par des médicaments immunosuppresseurs puissants pour une tumeur ou une maladie auto-immune…, les patients avec des défenses immunitaires affaiblies sont de plus en plus inquiets, tout comme ceux qui les prennent en charge.
      Ces dernières semaines, il est martelé que les personnes hospitalisées pour le Covid-19 en réanimation sont surtout des non-vaccinés. Mais ce message essentiel fait passer au second plan une autre réalité : les patients avec une immunodépression sévère y sont aussi surreprésentés. Alors que leur nombre est évalué à 230 000 en France, ils représentent actuellement, dans certains hôpitaux, jusqu’à 30 % des malades hospitalisés pour Covid-19 en réanimation ou en soins intensifs.

      [...] Depuis l’arrivée du nouveau variant, l’infirmière redouble de précautions et fait un test PCR par semaine. Elle ne prévoit pas d’arrêter de travailler dans les prochaines semaines, mais porte scrupuleusement un masque FFP2, qu’elle est d’ailleurs la seule à avoir adopté dans son service. Une chose est sûre : « Jusqu’à la prochaine injection, ma fille de 4 ans ne retournera pas à l’école », affirme TatianaKaczmarek. Un réflexe de prévention loin d’être exceptionnel dans un tel contexte. « Nous avons beaucoup de témoignages de personnes qui ont retiré leurs enfants de l’école avant les vacances de Noël et ne les remettront pas en janvier »,assure Yvanie Caillé, fondatrice de Renaloo, association signataire de la tribune parue dans Le JDD.

      [...]
      Après quatre injections de vaccin, qui ont induit un taux suffisant d’anticorps, Rodolphe Toletti, 60 ans, greffé des poumons depuis huit ans et demi, ne s’est, lui, pas vu proposer de traitement prophylactique. « Optimiste de nature », ce Breton d’adoption estime être plutôt dans des conditions favorables : « Je ne travaille pas ; et mon entourage, qui a pris conscience que je suis un miraculé, a fait une petite bulle autour de moi », raconte-t-il. Depuis le début de la pandémie, et plus encore depuis l’arrivée du variant Omicron, le virus pèse cependant lourdement sur son quotidien : Rodolphe Toletti ne fait plus les courses, limite au strict minimum ses contacts sociaux et a renoncé à sa séance hebdomadaire de piscine.

      Dans les services de réanimation destinés aux malades du Covid-19, les immunodéprimés sont loin d’être exceptionnels. A l’échelle de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), leur proportion est actuellement de 10 % à 15 %. « Sur l’ensemble de nos hôpitaux, les malades atteints du Covid-19 en réanimation ou en soins critiques sont, dans 70 % des cas, des non-vaccinés. Parmi les 30 % de personnes vaccinées par au moins deux doses, les immunodéprimés représentent 40 % des cas, les autres étant principalement des patients avec des comorbidités sévères, détaille le professeur Matthieu Schmidt, du service de médecine intensive réanimation (hôpital de la Pitié-Salpêtrière). Parmi les malades ayant eu trois doses de vaccin, cette proportion d’immunodéprimés est encore plus importante avec plus de 70 % des cas. » Au début de la pandémie, Matthieu Schmidt avait coordonné un registre national des formes graves de Covid-19, mais cette base prospective n’a pas été poursuivie après la première vague, faute de moyens humains et logistiques.

      [...] « Dans mon groupe hospitalier, on avait évalué à 1 500 le nombre de patients relevant d’une thérapie par Ronapreve en accès précoce, ceux qui y ont eu accès se comptent seulement en dizaines », pointe aussi Gilles Pialoux, chef du service de maladies infectieuses de l’hôpital Tenon (AP-HP) . Il y a, selon lui, un vrai problème organisationnel, qui a limité l’accès à ces anticorps monoclonaux, en préventif mais aussi comme traitement du Covid-19.

      [...] « Même au sein d’une pathologie donnée, l’immunodépression est variable selon la personne, le traitement, le moment… », poursuit le professeur Couraud. En pratique, selon lui, une bonne approche est de contrôler la sérologie après vaccination, pour savoir si celle-ci a induit suffisamment d’anticorps (séroconversion). Tout en sachant que l’interprétation n’est pas toujours évidente et que la sérologie ne mesure pas l’immunité cellulaire, qui participe aussi à la protection vaccinale.

      « Avec la diffusion d’Omicron, nous sommes plus attentifs, pour proposer, si besoin, un rappel. Il est possible que cela relance l’utilisation de plasma de convalescents[un traitement en cours d’évaluation], assure le pneumologue. Aujourd’hui, nos patients sont légitimement inquiets, ils ont peur d’un tri en réanimation. C’est bien que les associations s’organisent pour alerter. »

      Leurs appels au secours au président Macron seront-ils entendus ? « Il ne faut pas être fataliste, les immunodéprimés peuvent être protégés », appuie Hélène Rossinot, médecin de santé publique, elle-même traitée par immunosuppresseurs pour une maladie rhumatismale. Parmi les mesures qu’elle estime les plus urgentes : la prise en charge des masques FFP2, dont le prix est prohibitif pour certains. Et une communication plus active des autorités de santé sur la problématique des immunodéprimés, auprès de ces patients, de leur entourage et même de la population générale. « Il faut sensibiliser sur ce handicap parfois invisible », insiste la docteure Rossinot.
      https://justpaste.it/5bkhx

      #covid-19 #immunodéprimés #Ronapreve