/2022

  • En #Afrique, l’exploitation des #énergies #fossiles reste massivement destinée aux besoins de l’Occident
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/11/15/en-afrique-l-exploitation-des-energies-fossiles-reste-massivement-destinee-a

    Novembre 2022

    « De la Mauritanie au Mozambique, l’addiction de l’Europe aux énergies fossiles est un puissant moteur du développement de projets d’infrastructures de production de gaz naturel liquéfié (GNL) sur le continent, déplore Amos Wemanya, du club de réflexion Power Shift Africa. Ces projets de plusieurs milliards de dollars conduisent les pays africains à s’endetter davantage et les détournent d’une transition vers les énergies renouvelables. C’est mauvais pour le climat comme pour le développement de l’Afrique. »

    Le plaidoyer contre les énergies fossiles n’est pas seulement mené au nom de la lutte contre le dérèglement climatique. Il s’appuie aussi sur le bilan de décennies d’expérience au terme desquelles 600 millions d’Africains demeurent sans accès à l’électricité ; quand l’exploitation pétrolière ne s’accompagne pas, de surcroît, de désastres écologiques, comme dans le delta du Niger au Nigeria.

  • Décembre 2022 : Immigration : la justice britannique valide le projet d’expulser des demandeurs d’asile au #Rwanda

    En avril, le gouvernement de #Boris_Johnson avait conclu un #accord avec Kigali pour faire accueillir les candidats réfugiés arrivés illégalement sur le sol britannique.

    La #Haute_Cour_de_Londres a jugé, lundi 19 décembre, « légal » le projet, hautement controversé, du gouvernement britannique d’expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni. Une décision qui survient au moment où le nombre de traversées de la Manche par des migrants n’a jamais été aussi élevé.

    « La Cour a conclu qu’il est légal pour le gouvernement britannique de mettre en place des dispositions pour envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda et que leur demande d’asile soit examinée au Rwanda plutôt qu’au Royaume-Uni », selon un résumé du jugement publié par la Haute Cour. Celle-ci a estimé que les dispositions prévues par le gouvernement ne contrevenaient pas à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés.

    « Bâtir une nouvelle vie »

    Le Rwanda s’est félicité de cette décision, par la voix de la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo. « Nous saluons cette décision et sommes prêts à offrir aux demandeurs d’asile et aux migrants l’occasion de bâtir une nouvelle vie au Rwanda », a-t-elle déclaré, en parlant d’une mesure « positive » pour résoudre la crise mondiale des migrations.

    En avril, le gouvernement de Boris Johnson avait conclu un accord avec Kigali pour expulser vers le Rwanda des demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le sol britannique. Une politique destinée à décourager les traversées de la Manche à bord de petites embarcations.

    Aucune expulsion n’a encore eu lieu – un premier vol prévu en juin a été annulé après une décision de la #Cour_européenne_des_droits_de_l’homme (#CEDH) –, mais le gouvernement de #Rishi_Sunak poursuit cette politique.

    La décision rendue lundi porte sur le recours d’associations d’aide aux migrants, comme Care4Calais, Detention Action et Asylum Aid, ainsi que de la Public and Commercial Services Union (ou PCS), le syndicat des services publics et commerciaux.

    Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies était même intervenu dans le dossier, arguant que « les composantes minimales d’un système d’asile fiable et juste » font défaut au Rwanda et qu’une telle politique mènerait à de « graves risques de violations » de la Convention de l’ONU sur le statut des réfugiés.

    « Immoral et illégal »

    En septembre, avant le début de l’audience, le secrétaire général de la PCS, Mark Serwotka, avait jugé l’expulsion de migrants vers le Rwanda « non seulement immorale mais illégale ». Il avait exhorté le ministère de l’intérieur à « abandonner son approche hostile envers les réfugiés ». Pour l’association Care4Calais, ce projet est « cruel » :

    « Les réfugiés qui ont subi les horreurs de la guerre, de la torture et de la persécution seront désormais confrontés à l’immense traumatisme de l’expulsion et à un avenir inconnu. Cela leur causera une peur, une angoisse et une détresse incommensurables. »

    A l’audience, les avocats du gouvernement avaient affirmé que l’accord avec le Rwanda assurait aux personnes qui y seraient expulsées de bénéficier d’une procédure de détermination de leur statut de réfugiés « sûre et efficace ».

    Au début d’octobre, la très à droite ministre de l’intérieur, #Suella_Braverman, avait partagé son « rêve » pour Noël : « Voir (…) un avion décoller pour le Rwanda. » « Je souhaite sincèrement que nous soyons en mesure de mettre en œuvre le programme du Rwanda », a-t-elle dit dans un entretien au Times samedi. Plus tôt dans la semaine, le premier ministre, Rishi Sunak, avait rappelé que son gouvernement reprendrait ce projet, à l’occasion de l’annonce d’un éventail de mesures destinées à résoudre la crise du système d’asile, actuellement débordé.

    Son message aux migrants est « clair », selon Mme Braverman : « Si vous venez ici (…) illégalement sur de petits bateaux, en enfreignant nos règles, vous n’aurez pas le droit d’être hébergé ici indéfiniment à la charge du contribuable. Il y aura une réponse très rapide à votre arrivée ici. Détention suivie d’un renvoi. » « On peut légitimement se demander si ce cadre international est adapté à la situation alors que nous assistons à une crise migratoire mondiale », a-t-elle encore déclaré au Times.

    Ce serait « impardonnable si nous ne réglions pas ce problème » des migrants, a affirmé la ministre, alors que les travaillistes sont au plus haut dans l’opposition. « Le vote du Brexit portait en partie sur la migration, le contrôle de nos frontières et le retour de la souveraineté sur la question de savoir qui entre dans notre pays », a-t-elle admis, avant de reconnaître un échec : le gouvernement n’a « pas repris le contrôle » des frontières.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/12/19/la-justice-britannique-valide-le-projet-d-expulser-des-migrants-au-rwanda_61
    #Angleterre #UK #asile #migrations #réfugiés
    #offshore_asylum_processing #externalisation #justice #légalité

    Cette phrase :
    « Si vous venez ici (…) illégalement sur de petits bateaux, vous n’aurez pas le droit d’être hébergé ici indéfiniment à la charge du contribuable » —> est un copier-coller du #modèle_australien et de sa #Pacific_solution qui inclut la loi sur l’#excision_territoriale :
    https://seenthis.net/messages/901628#message901630

  • Ethiopie : plainte contre Meta, accusée d’inaction contre la haine en ligne
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/12/14/ethiopie-plainte-contre-meta-accusee-d-inaction-contre-la-haine-en-ligne_615

    Une guerre oppose depuis novembre 2020 les autorités dissidentes du Tigré aux forces du gouvernement fédéral éthiopien. La maison mère de Facebook et Instagram est accusée d’avoir contribué à raviver les rivalités ethniques.

    Le Monde avec AFP
    Publié le 14 décembre 2022 à 12h06, mis à jour le 14 décembre 2022 à 12h10

    Temps de Lecture 2 min.

    Nouvelle procédure juridique contre Meta. Une organisation non gouvernementale (ONG) kényane et deux particuliers éthiopiens ont déposé, mercredi 14 décembre à Nairobi, au Kenya, une plainte contre la maison mère de Facebook et Instagram. Ils l’accusent d’inaction face aux discours de haine en Afrique, menant notamment au meurtre d’un professeur d’université dans l’Ethiopie en guerre.

    La plainte porte sur deux cas relatifs à la guerre du Tigré, qui oppose depuis novembre 2020 les autorités dissidentes de cette région septentrionale de l’Ethiopie aux forces du gouvernement fédéral et a ravivé des haines ethniques, notamment envers les Tigréens.

    Un des plaignants est un universitaire éthiopien d’origine tigréenne, Abrham Meareg, dont le père, professeur de chimie à l’université de Bahir Dar (nord-ouest), a été abattu le 3 novembre 2021 à la suite de publications calomnieuses et appelant au meurtre sur Facebook. Malgré plusieurs signalements, ces messages n’ont jamais été retirés par la plate-forme. Un autre plaignant est un membre éthiopien d’Amnesty International, Fisseha Tekle, vivant au Kenya depuis 2015. Auteur pour l’ONG de plusieurs rapports sur les violations des droits humains durant le conflit, il a été victime de harcèlement en ligne.

    Ils dénoncent également l’échec de Facebook à modérer les contenus signalés dans son pôle de Nairobi, qui couvre une vaste zone d’Afrique de l’Est et australe représentant 500 millions d’habitants. Ils font ainsi écho aux propos tenus par Frances Haugen, l’ancienne employée de Facebook à l’origine de la fuite de documents internes connue sous le nom de « Facebook Files », qui avait dit redouter « l’impact destructeur » que risquait d’avoir la plate-forme sur une société éthiopienne déjà extrêmement polarisée. Des craintes justifiées notamment par les difficultés de l’entreprise à modérer les messages émanant de groupes s’exprimant dans des langues locales, comme l’amharique, le tigrinya, l’oromo ou le somali.

    #Facebook #Droits_humains #Modération #Afrique #Meta

  • L’Allemagne, nouvelle destination rêvée des jeunes Tunisiens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/12/05/l-allemagne-nouvelle-destination-revee-des-jeunes-tunisiens_6152993_3212.htm

    L’Allemagne, nouvelle destination rêvée des jeunes Tunisiens
    Le pays européen, en manque criant de main-d’œuvre, a délivré près de 5 500 autorisations de travail à des Tunisiens depuis le début de l’année.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 05 décembre 2022 à 10h36 Mis à jour le 05 décembre 2022 à 10h36
    FETHI BELAID / AFP
    France, Canada, pays du Golfe et dorénavant Allemagne. Malgré la barrière de la langue, les jeunes Tunisiens sont de plus en plus nombreux à vouloir émigrer légalement vers la première économie européenne, en manque criant de main-d’œuvre. Cet exode croissant (avec 5 474 autorisations de travail accordées par l’Allemagne à des Tunisiens de janvier à octobre, après 4 462 en 2021 et 2 558 en 2020) est stimulé par une absence de quotas et une reconnaissance accrue ces dernières années des diplômes étrangers, y compris pour les qualifications d’avant bac.
    L’Allemagne, pays à très faible natalité, a « d’énormes besoins de main-d’œuvre, pas seulement dans la santé ou l’informatique, mais aussi dans l’hôtellerie-restauration, le bâtiment, la pose de fibre optique ou la conduite de poids lourds », explique à l’AFP Narjess Rahmani, directrice de l’agence d’aide à l’émigration Get in Germany. Dans les secteurs sous tension, certains employeurs procurent au candidat un contrat d’embauche ou d’apprentissage pour faciliter l’obtention du visa et financent même sa formation linguistique de base (niveau B1, environ six mois d’allemand).
    Yeft Benazzouz, directeur de l’école de langue Yeft, a vu la demande de cours d’allemand exploser depuis 2020. « Avant, j’avais des groupes d’une ou deux personnes et c’est monté à six ou sept », dit-il. Même si depuis l’été, le rythme s’est ralenti à cause d’une forte inflation et de la chute du pouvoir d’achat en Tunisie. Outre la langue, M. Benazzouz enseigne les comportements de base à adopter, utilisant volontiers des proverbes pour marquer les esprits, comme « Pünktlich ist schon spät » (« à l’heure, c’est déjà tard »).« Pour aller en Allemagne, il faut comprendre la mentalité : ce sont des bosseurs et ils misent beaucoup sur la motivation des jeunes, le sérieux du travail », souligne Mme Rahmani. Selon elle, les Tunisiens s’intègrent très facilement : « Parce qu’on a eu la colonisation française, les jeunes sont habitués aux langues étrangères. On est aussi très ouvert aux autres cultures à travers le tourisme et le mélange culturel tout au long de notre histoire. »
    Les étudiants de Yeft sont souvent très qualifiés, dans un pays où la formation initiale est réputée et où le chômage des jeunes diplômés atteint des sommets : environ 30 %.L’ingénieure hydraulique Nermine Madssia, 25 ans, a opté pour l’Allemagne – comme sa sœur, future infirmière –, délaissant des offres en France, « où il y a du racisme » antimusulman, selon cette jeune fille qui porte le voile. Elle pense y trouver « du respect et de la considération, avec un bon salaire », contrairement à la Tunisie, où la rémunération moyenne plafonne à 1 000 dinars (environ 300 euros) et où même un ingénieur informaticien – métier très prisé – touche à peine deux fois ce montant en début de carrière.
    La Tunisie traverse de graves difficultés économiques, avec une croissance poussive (moins de 3 %) et une dette publique énorme, creusée par le Covid-19 puis la guerre en Ukraine. Le tout doublé d’une crise politique depuis que le président Kaïs Saïed s’est emparé de tous les pouvoirs en juillet 2021. Résultat : un jeune sur deux veut partir, que ce soit légalement (plus de 40 000 ingénieurs ont émigré ces cinq dernières années, plus de 3 300 médecins…) ou illégalement, avec 16 000 Tunisiens arrivés clandestinement en Italie depuis début 2022.Elyes Jelassi, 28 ans, boucle sa valise en prenant soin d’y insérer de l’huile d’olive et des épices, « un bout de Tunisie », avant de s’envoler pour l’Allemagne. Sous les yeux de sa famille, rassemblée dans leur ville de Korba, cet infirmier assure qu’initialement, « il ne pensait pas quitter le pays ». « Après trois ans d’études et stages dans plusieurs hôpitaux, j’ai décidé de ne pas faire carrière en Tunisie. A l’étranger, ce sera mieux », dit-il à l’AFP. Recruté à distance, M. Jelassi a décroché un contrat de travail en Allemagne dans une clinique de Wiesbaden (ouest), qui le logera gratuitement les six premiers mois. Outre l’argument salarial, il est convaincu d’y trouver des conditions plus propices qu’en Tunisie, où « les hôpitaux souffrent d’un manque de matériel, ce qui provoque des conflits avec les citoyens et rend le travail stressant ». Mais il n’imagine pas « rester à vie » dans ce pays et aimerait « revenir en Tunisie à l’âge de 50 ans ».

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#tunisie#politiquemigratoire#postcovid#economie#penuriemaindoeuvre#sante#migrationqualifiee

  • Tony Rinaudo, l’agronome qui fait repousser les arbres du Sahel
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/11/16/tony-rinaudo-l-agronome-qui-fait-repousser-les-arbres-du-sahel_6150155_3212.

    .... équipé, pour seul outil, d’une machette, Tony Rinaudo a été à l’initiative d’un mouvement de reforestation massive des terres arides du Niger entamé il y a quarante ans et qui a permis de restaurer plus de 5 millions d’hectares de terres et faire pousser 200 millions d’arbres, le tout sans planter le moindre spécimen, en permettant simplement aux souches de se régénérer.
    Ce combat est au cœur d’un documentaire du cinéaste allemand Volker Schlöndorff, programmé sur Arte jeudi 17 novembre : The Forest Maker. L’homme qui ressuscite les arbres. Dans ce long-métrage, le réalisateur octogénaire, oscarisé pour son film Le Tambour (1979), part à la rencontre des communautés, qui, grâce aux principes de la régénération, ont reboisé leur environnement avec simplement quelques tailles précises et en valorisant la présence des arbres. Un principe bien moins coûteux que les programmes de plantation, et bien plus efficace....

    Un jour qu’il conduit sa camionnette à travers la savane, il doit s’arrêter pour vérifier la pression de ses pneus. « A 10 ou 15 mètres de moi, j’aperçois ce que je croyais être un buisson. En me rapprochant, j’observe ses feuilles : ce n’était pas un buisson, mais un arbre qui s’était couché, balayé par le sable. En apercevant sa souche, cela a fait tilt : tous ces buissons dans la savane, c’étaient les restes d’une forêt. Il n’y avait pas besoin de planter des arbres, ils étaient là, souterrains, il fallait simplement les faire repartir. »

    Dès lors, le travail de l’Autralien change radicalement. Il ne s’agit plus d’arriver sur un territoire pour planter des arbres [qui meurent] , mais de convaincre les communautés de la nécessité de protéger et restaurer la végétation existante. « Au lieu de traiter la désertification comme un sujet technique, nous la traitons comme un enjeu social. Cela prend du temps, mais je suis têtu. »

    #desert #film #arbres #régénération #écologie #agroécologie

  • Le calvaire des Algériens pour obtenir un visa
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/11/09/le-calvaire-des-algeriens-pour-obtenir-un-visa_6149234_3212.html

    Le calvaire des Algériens pour obtenir un visa
    Malgré un réchauffement diplomatique entre Paris et Alger, les demandeurs de visas pour la France peinent encore à renouveler ou obtenir un premier titre de séjour.
    Par Célia Zouaoui(Alger, correspondance)
    Publié hier à 18h00, mis à jour à 03h41
    Le couperet est tombé il y a près d’un mois, mais Nadia ne s’en remet toujours pas. Pour la troisième fois en l’espace d’un an, cette retraitée de l’enseignement public de 66 ans est repartie bredouille des bureaux algérois du Centre VFS Global, le prestataire qui sous-traite en Algérie les demandes de visas pour la France. Avec, dans son passeport, un imprimé lui signifiant un refus de délivrance. « Ça frise l’humiliation », lance celle qui n’avait jusque-là rencontré aucune difficulté à obtenir une autorisation de séjour.
    « J’ai beaucoup voyagé, j’ai visité plusieurs pays, aucun ne m’avait refusé le droit d’entrer. De quoi ont-ils peur ? Que je m’installe en France illégalement ? Si j’avais voulu faire ça, je l’aurais fait avant, mais ça ne m’a jamais intéressée », confie l’ancienne professeur de français, confrontée chaque fois au même motif : ses revenus ne seraient pas suffisants pour obtenir le précieux sésame.Pourtant, « j’avais apporté des pièces qui ne sont pas demandées comme l’avis d’imposition de mon fils qui vit en région parisienne pour prouver que sa situation professionnelle est confortable et qu’il peut m’accueillir dans de bonnes conditions, se désole la retraitée. J’ai gagné dignement ma vie, je remplis leur dossier en bonne et due forme, que leur faut-il de plus ? »
    Amir a lui aussi eu la surprise de voir sa demande de renouvellement de visa déboutée. Ce cadre au ministère de la défense, qui avait l’habitude de passer des vacances France, avait prévu de s’y rendre pour acheter un véhicule neuf. Mais, mi-octobre, son dossier a été recalé sans explication pour la seconde fois de l’année. « Je renouvelle mon visa sans problème depuis les années 1990, j’arrivais même à obtenir des visas de longue durée. Mais, là, ils ne prennent même pas la peine de justifier leur refus. C’est du mépris », lâche le quinquagénaire, qui regrette une punition collective. « Le problème est politique. On paie les pots cassés », estime-t-il.
    Fonctionnaires, retraités, hommes d’affaires, parents de binationaux… Depuis plus d’un an, personne n’est épargné par la réduction substantielle du nombre de visas accordés par les autorités françaises. En septembre 2021, Paris avait annoncé diminuer de moitié le nombre de visas délivrés aux citoyens algériens et marocains et une baisse de 30 % pour les Tunisiens, sur la base de l’année précédente. Une mesure de rétorsion visant à contraindre les pays maghrébins à délivrer davantage de laissez-passer consulaires, nécessaires à l’expulsion de leurs ressortissants en situation irrégulière sur le territoire français. Alger avait dénoncé une décision unilatérale « sans consultation préalable ».
    Selon Matignon, 85 000 visas ont été accordés aux ressortissants algériens au cours des huit premiers mois de 2022 – avec une priorité donnée aux étudiants, entrepreneurs, hommes d’affaires, artistes et sportifs – soit un taux de délivrance d’environ 50 %. Plus de 5 000 visas ont été remis à des étudiants algériens, qui représentent le deuxième contingent d’étudiants étrangers en France – avec 29 000 Algériens poursuivant leurs études en Hexagone – derrière les Marocains, selon la même source.« Le nombre de visas d’étudiants délivrés n’a cessé d’augmenter même pendant la période de fermeture des frontières générée par la pandémie, passant de 5 288 en 2019 à 7 717 en 2021, soit une hausse de 45 % », s’était défendue la première ministre française, Elisabeth Borne, dans les colonnes du média électronique algérien TSA.
    Si Paris a annoncé un retour à la normale pour les ressortissants tunisiens fin août, les Algériens et les Marocains doivent encore patienter. Jusqu’à quand ? Dans un effort de rapprochement diplomatique, le président français, Emmanuel Macron, et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune avaient ouvert la voie à un assouplissement du régime de visa accordé à l’Algérie en échange d’une coopération renforcée des autorités algériennes dans la lutte contre l’immigration clandestine, en marge de la visite du chef d’Etat français en Algérie fin août.
    L’épineuse question était également au cœur de la visite à Alger début octobre de la chef du gouvernement français, à la tête d’une délégation de seize ministres. A l’issue de son séjour, Elisabeth Borne s’était montrée optimiste. « Je pense qu’on se comprend bien, qu’on a pu partager nos attentes réciproques, et je n’ai pas de doute que c’est quelque chose qui va pouvoir se régler maintenant rapidement », avait ainsi déclaré la première ministre française au micro de RFI, rajoutant que la levée des restrictions interviendrait « certainement dans les prochaines semaines ».En attendant, renouveler ou obtenir un premier visa pour la France continue de relever du parcours du combattant. Et, ce, dès la prise en ligne de rendez-vous pour déposer sa demande. Le site de VFS Global, saturé, est souvent inaccessible. Djamel Yahiaoui, entrepreneur dans le BTP à Blida, a passé des journées entières depuis un mois sur la plate-forme de sous-traitance à l’affût d’un créneau libre avant de réussir à en décrocher un pour le 6 décembre. « J’étais connecté toutes les trente minutes et jusqu’à tard le soir, confie le chef d’entreprise de 52 ans, qui doit rencontrer un fournisseur de céramique en France d’ici la fin de l’année. Je n’ai jamais eu autant de mal à avoir un rendez-vous. »
    La faute notamment à des officines – agences de voyages non agrémentées, cybercafés etc. – qui trustent les créneaux disponibles et les redistribuent contre rétribution, pouvant aller jusqu’à 10 000 dinars (environ 71 euros). Un marché noir en plein essor sur le continent africain, pointé du doigt dans un rapport parlementaire remis à l’Assemblée nationale française en janvier 2021. Désemparé, Hilal, cadre dans une multinationale française à Béjaïa, s’est résigné à faire appel à un intermédiaire. Il a déboursé 8 000 dinars (environ 57 euros) pour ce « service ». « Je n’avais pas le choix. J’étais connecté non-stop. J’avais installé une extension d’autosaisine sur mon ordinateur pour gagner du temps. Mais, malgré tout ça, c’était impossible d’avoir un rendez-vous », lâche l’homme de 39 ans, animateur d’un groupe Facebook comprenant 9 000 membres qui s’échangent conseils et renseignements sur les demandes de visa pour la France. Comme beaucoup d’Algériens, recalés par les autorités consulaires françaises, Hilal renonce à retenter sa chance tant que la France n’annonce pas un assouplissement de sa politique de visa concernant les ressortissants algériens. D’autant que les frais de traitements engagés, bien que très élevés, sont non remboursables.
    « Il faut compter 5 000 dinars [35 euros] de frais de services à VFS Global pour valider sa réservation, plus 11 000 dinars [soit 78 euros] de traitement du visa par le consulat de France. A cela s’ajoute, une assurance de voyage obligatoire que j’ai payé 3 500 dinars [25 euros] et le voucher à 9 000 dinars [64 euros] par personne, détaille Hilal. Avec ma femme, ça nous a coûté plus de 30 000 dinars [214 euros]. » Soit plus que le salaire minimum en Algérie, établi à 20 000 dinars (142 euros). Encore en colère, Nadia, la professeure à la retraite, a, elle aussi, tiré une croix sur son voyage en France. « Je ne veux plus en entendre parler ! J’ai dit à mon fils qu’on allait se débrouiller pour se retrouver soit en Algérie, soit ailleurs. Je ne vais pas continuer à quémander », souffle-t-elle, avant de s’indigner : « C’est une honte que les gouvernements français et algériens n’arrivent pas à se mettre d’accord et privent des milliers de familles de se rassembler. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#algérie#politiquemigratoire#famille#etudiant#postcovid#economie#circulation#frontiere#visa#entrepreneur#expulsion#migrationirreguliere

  • En Tanzanie, TotalEnergies prépare une bombe climatique aux relents... | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/051022/en-tanzanie-totalenergies-prepare-une-bombe-climatique-aux-relents-colonia
    #eacop

    En Tanzanie, TotalEnergies prépare une bombe climatique aux relents colonialistes
    #Les_Amis_de_la_Terre et #Survie publient une enquête inédite sur un futur oléoduc du géant pétrolier français en #Tanzanie. Ce projet écocidaire et néocolonial aura des impacts désastreux sur les plans humain, écologique et climatique. Mais la résistance s’organise.

    le #rapport de l’#ONG :

    https://www.amisdelaterre.org/wp-content/uploads/2022/09/eacop-la-voie-du-desastre-amis-de-la-terre-survie-oct-2022.pdf https://www.amisdelaterre.org/publication/eacop-la-voie-du-desastre

    • https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/10/05/tanzanie-le-projet-d-oleoduc-de-totalenergies-mis-en-cause-par-des-ong-pour-

      Un bilan carbone de 34 millions de tonnes de CO₂ par an
      Le rapport consacre aussi un long chapitre à l’impact environnemental de l’oléoduc, qui traversera plusieurs aires protégées. Il rappelle les risques d’accidents écologiques liés à la nature sismique de la zone et au passage de fréquents ouragans. Selon une étude réalisée par le cabinet E-Tech, spécialisé dans les industries extractives, cette réalité devrait conduire Eacop à renforcer ses dispositifs de prévention en multipliant notamment « les valves de blocage » le long de l’oléoduc pour maîtriser les fuites.

      Après trois années de bataille procédurale, la première audience sur le fond du procès engagé par Les Amis de la Terre et Survie contre TotalEnergies sur son devoir de vigilance devrait se tenir mercredi 12 octobre au tribunal judiciaire de Paris. Le rapport sur le volet tanzanien du projet a été versé aux pièces du dossier. Les ONG, qui demandent l’arrêt de ce projet pétrolier au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, ne manqueront pas non plus de rappeler qu’elles comptent désormais dans leurs rangs le Parlement européen. Le 15 septembre, à l’initiative de l’eurodéputé français Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), celui-ci a voté, à une large majorité, une résolution d’urgence pour dénoncer son impact sur les populations, l’environnement et le climat.

      Le bilan carbone du projet s’élève à 34 millions de tonnes de CO₂ par an, davantage que les émissions de l’Ouganda et de la Tanzanie combinées. Les députés exigent l’arrêt des forages dans les aires protégées, ainsi que le report des travaux d’Eacop pendant un an, pour « étudier la faisabilité d’un tracé alternatif » permettant de préserver l’environnement et d’« envisager d’autres projets reposant sur les énergies renouvelables ». Les eurodéputés demandent également que soit mis fin aux violations des droits humains. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, invité à venir s’exprimer devant la commission des droits humains du Parlement européen le 10 octobre, a décliné la proposition.

  • Le Sénégal cherche à garder ses meilleurs bacheliers sur ses terres
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/19/le-senegal-cherche-a-garder-ses-meilleurs-bacheliers-sur-ses-terres_6142303_

    Le Sénégal cherche à garder ses meilleurs bacheliers sur ses terres
    Avec l’ouverture de deux classes préparatoires, le pays souhaite désormais conserver ses élèves les plus brillants et tenter de casser la dynamique de la fuite des cerveaux.
    Par Mustapha Kessous
    Publié le 19 septembre 2022 à 19h00
    Ils ne verront pas Paris, Lyon ou Valenciennes. Pas cette année. Le Sénégal a décidé de ne pas envoyer ses meilleurs bacheliers dans une classe préparatoire française lors de la prochaine rentrée étudiante. Ce pays d’Afrique de l’Ouest a fait le choix d’ouvrir pour la première fois, le 3 octobre, deux classes préparatoires scientifiques au sein de l’école polytechnique de Thiès, ville située à 70 kilomètres à l’est de Dakar, afin de former 50 élèves directement aux concours d’entrée des grandes écoles.
    « Ce n’est pas une spécificité de notre pays que d’avoir des prépas, c’est donc un véritable changement culturel, note Emile Bakhoum, chef du service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger, rattaché à l’ambassade du Sénégal à Paris. Notre pays gagnera à garder son élite sur ses terres. »
    C’est en 2016 que le Sénégal a signés des conventions avec six lycées français comme Louis-le-Grand et le réseau INSA (Institut national des sciences appliquées). Ces accords prévoient qu’une cinquantaine de jeunes élèves puissent intégrer, chaque année, ces prestigieux établissements – sans passer par Parcoursup – pour les préparer aux grandes écoles. Une fois les meilleurs éléments du pays sélectionnés par l’Etat sénégalais (sur des centaines de demandes), les élus bénéficient d’une aide enviée par tant d’étudiants : ils obtiennent la bourse d’excellence, dont la dotation mensuelle est de 650 euros afin qu’ils puissent se concentrer uniquement sur leurs études.
    C’est le double de la somme allouée à un boursier classique (373 euros à Paris, 297 euros en province), sept fois plus que le salaire minimum au Sénégal. Pour décrocher la « bourse des bourses », il faut une mention bien voire très bien au bac ou un prix au concours général, qui récompense chaque année les meilleurs élèves de première et de terminale. La décision de ne plus envoyer, dès la rentrée prochaine, de boursiers d’excellence en France met en sommeil les conventions « pour au moins un an et on verra pour la suite, explique Emile Bakhoum. Un étudiant, s’il le souhaite, peut toujours tenter d’intégrer une prépa en France, mais ça sera hors convention : il ne bénéficiera donc pas de la bourse d’excellence ».
    Pourquoi le Sénégal cherche-t-il désormais à conserver ses élèves les plus brillants ? « Si l’Etat a décidé de ne plus envoyer de boursiers d’excellence, c’est parce que les bacheliers sont jeunes, très jeunes, entre 17 et 19 ans. Et quand ils arrivent en France, il peut y avoir un problème d’adaptation, souligne le diplomate. Il y a une rupture trop brutale : ils passent de la chaleur familiale à un froid à tous les niveaux avec un risque d’isolement total. »
    Les découvertes d’une autre culture ou d’un nouveau système d’enseignement réputé intraitable et ultra-compétitif s’avèrent, pour certains, difficiles à gérer. « Parmi ces meilleurs élèves, il y en a qui échoue lamentablement à cause du dépaysement et de l’exigence que requièrent ces prépas », assure M. Bakhoum. Etudier dans de prestigieuses écoles françaises peut se faire ainsi au prix de dépression, de sacrifices et de burn-out. « On a eu énormément de remontées faisant état de ces difficultés », ajoute-t-il. Surtout depuis l’affaire Diary Sow, une étudiante, alors en deuxième année de classe préparatoire scientifique au lycée Louis-le-Grand, dans le Ve arrondissement de Paris, qui avait disparu le 4 janvier 2021 avant de réapparaître dix-sept jours plus tard à Dakar. Son absence avait fait couler des litres de larmes et d’encre entre les deux continents, mais cette fuite avait largement contribué à libérer la parole des boursiers d’excellence.Au Sénégal, cette affaire reste un traumatisme. « On ne peut pas nier que l’histoire de Diary Sow a joué dans la prise de décision, ajoute M. Bakhoum. Il est normal que le Sénégal, qui aujourd’hui se veut émergeant, puisse se doter d’outils pour former sa future élite. A Thiès, les élèves pourront bénéficier de la même qualité d’enseignement au Sénégal qu’en France. D’ailleurs, nous avons recruté deux néo-retraités de classes préparatoires françaises qui superviseront l’enseignement. Et en plus, les étudiants resteront non loin de leurs parents. »
    Ouvrir ces deux classes préparatoires a, également, un autre but : tenter de casser la dynamique de la fuite des cerveaux. « Chez nous, on pense que la réussite passe par l’étranger et qu’il faut impérativement partir après le bac », regrette Emile Bakhoum. « Nous prenons la crème de nos bacheliers, nous payons leur scolarité en France dans les meilleures écoles et, à la fin, la plupart des enfants ne reviennent pas au Sénégal. Ce flux migratoire est en défaveur de notre pays et de l’Afrique », constate le professeur Serigne Magueye Gueye. Ainsi, pour le directeur général du campus franco-sénégalais de Dakar, retenir au pays « la crème des bacheliers » permettra à ces jeunes de les protéger de situations de vulnérabilité, de gagner en maturité et de leur donner plus de temps pour forger leur projet de vie. « S’ils partent à l’étranger un peu plus âgé, ils seront plus enclins à revenir au pays, estime M. Gueye. Les plus belles réussites se construisent ici au Sénégal. »

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#etudiant#elite#circulation#braindrain#etranger#retour#vulnerabilite#santementale

  • Le Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’Algérie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/21/le-niger-voit-l-arrivee-d-une-nouvelle-vague-de-plus-de-600-migrants-refoule

    Le Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’Algérie
    Le 6 septembre, déjà, 847 personnes originaires d’Afrique subsaharienne étaient arrivées à Agadez en provenance du pays voisin.
    Plus de 600 migrants, originaires d’une dizaine de pays africains, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, a appris l’AFP, mardi 20 septembre, auprès des autorités locales. Six cent soixante-neuf personnes – dont quatorze femmes et cinq mineurs – sont arrivées « à pied » le 17 septembre à Assamaka, ville nigérienne la plus proche de la frontière, après avoir été refoulées d’Algérie, ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Parmi elles, 286 Maliens, 166 Guinéens, 37 Burkinabés, 27 Sénégalais, 25 Béninois, 22 Ivoiriens, 21 Gambiens, 21 Soudanais, 19 Nigérians, 14 Camerounais et 14 Sierra-Léonais, mais aussi deux Nigériens et des ressortissants du Tchad, de Mauritanie, de Guinée-Bissau, du Liberia et du Togo.
    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a « confirmé » à l’AFP « l’arrivée de la vague de migrants » d’Algérie, sans toutefois avancer de nombre. « Nous sommes disposés à leur apporter une assistance. Les migrants qui souhaitent intégrer notre programme d’aide au retour volontaire peuvent être admis au niveau de notre centre de transit d’Assamaka », a assuré l’OIM. Le 6 septembre, 847 migrants, en majorité des Nigériens et parmi lesquels 40 femmes et 74 enfants non accompagnés, étaient arrivés à Agadez après avoir été refoulés d’Algérie, avait indiqué à l’AFP la municipalité de cette grande ville du nord du Niger. Début juillet, l’OIM avait annoncé avoir secouru 50 migrants ouest-africains, dont des femmes et des enfants, « bloqués » dans le nord désertique du Niger, près de la frontière avec la Libye. Considéré comme un eldorado et un point de transit vers l’Europe, l’Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique subsaharienne, selon les Nations unies. Certains de ces migrants tentent de survivre en Algérie, souvent en mendiant, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l’Europe. En juin, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) avait dénoncé « les traitements inhumains » infligés à des migrants ouest-africains cherchant à gagner l’Europe, dont « environ 2 000 » sont « en moyenne mensuellement » refoulés d’Algérie et de Libye vers le Niger voisin. L’Algérie, qui n’a pas de législation en matière d’asile, a souvent démenti ces accusations, dénonçant une « campagne malveillante ».

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#niger#afriquesubsaharienne#refoulement#transit#agadez#migrationirreguliere#MSF#asile#violence#OIM#postcovid#libye#frontiere

  • En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/22/en-tunisie-partir-clandestinement-est-desormais-un-projet-collectif-et-assum

    En Tunisie, « partir clandestinement est désormais un projet collectif et assumé »
    Dans un pays instable politiquement, où la situation économique est dégradée et les perspectives faibles, la migration illégale se banalise et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge.
    Par Lilia Blaise(Chebba (Tunisie), envoyée spéciale)
    Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du Monde Afrique depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du Monde Afrique.
    Des femmes voilées de noir, un mouchoir entre les mains. Des chaises éparpillées devant les maisons pour les visiteurs venus présenter leurs condoléances. A Bouhajla, dans le centre de la Tunisie, tout dit le deuil de ces familles qui attendent depuis des jours les dépouilles de leurs proches disparus lors du naufrage d’une embarcation clandestine, dans la nuit du 6 au 7 septembre, au large des côtes de Chebba (est).Dans cette ville agricole de 8 000 habitants, où le taux de pauvreté de 32 % représente le double de la moyenne nationale, presque chaque foyer du quartier d’El-Maki a été touché par ce drame, qui a fait treize morts, selon un bilan provisoire. Sept passagers n’ont pas encore été retrouvés. Rawiya Dhifaoui n’arrive toujours pas à croire à la mort de son jeune frère, Mohamed Dhifaoui, 21 ans, dont le corps a été repêché. Ce vendredi 16 septembre, elle se rappelle avec tristesse qu’il aurait dû fêter son anniversaire le lendemain. « Il travaillait dans la réparation de systèmes de climatisation. Il avait du mal à gagner sa vie, car il n’avait pas de contrat fixe, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il parte de cette façon », raconte-t-elle. Mohamed lui parlait souvent de ses désirs de migration ; elle lui conseillait d’aller dans les pays du Golfe. « Mais il voulait avoir des papiers et, comme beaucoup d’autres, il était influencé par les réseaux sociaux, car ici tout le monde part vers l’Europe et en fait la publicité sur Facebook, du moment du départ jusqu’à l’arrivée », dit-elle.
    La migration clandestine s’est banalisée et touche tous les milieux et toutes les tranches d’âge, selon cette enseignante. Dans le quartier, deux lycéennes sont parties juste après leur baccalauréat, en juin. Quelques jours après la nouvelle du naufrage, une famille entière avec quatre enfants a tenté une traversée pour faire soigner à l’étranger l’un des fils en situation de handicap. Le phénomène a pris de l’ampleur, ces derniers mois, dans le pays. Depuis le début de l’année, 13 700 migrants tunisiens ont atteint les côtes italiennes, un chiffre en hausse de 18 % sur un an, expliquait, à la mi-septembre, le Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne. La marine nationale a empêché les départs de près de 23 217 candidats à l’exil. Le chômage n’est plus l’unique cause de départ chez les jeunes, comme l’explique le chercheur Wael Garnaoui, auteur du livre Harga et désir d’Occident (Nirvana, 346 pages, 19 euros) : « La dégradation de la situation économique et l’incapacité de se projeter dans l’avenir avec l’instabilité politique du pays poussent à fuir, toutes couches socioprofessionnelles confondues. Il y a désormais des personnes avec un emploi, des femmes, et même des familles avec des enfants. » Si certains, comme dans le cas des migrants de Bouhajla, ont encore recours à des réseaux de passeurs, les jeunes des régions côtières se débrouillent désormais seuls pour éviter les escroqueries et les dangers d’un bateau surchargé, selon l’expert Matthew Herbert, auteur de plusieurs rapports sur la migration pour l’ONG Global Initiative. « C’est ce que l’on peut appeler “l’auto-passeur” : un jeune qui va acheter, avec un groupe d’amis, un bateau, ou le louer, trouver le moteur, l’essence et partir avec un GPS pour rejoindre les côtes italiennes », dit-il, ajoutant que ce nouveau phénomène, observé depuis la pandémie, contribue avec les réseaux sociaux « à démystifier la traversée. Le côté tabou ou honteux de partir clandestinement s’efface. C’est désormais un projet collectif et assumé ».
    A Bouhajla, la migration est parfois une question de vie ou de mort, « il n’y a pas une seule famille qui ne parle pas de ça », explique Rawiya Dhifaoui. En août, deux jeunes se sont suicidés après que leurs parents ont refusé de leur donner la somme d’argent nécessaire pour payer une traversée clandestine. Achref Selmi, lui, a réchappé de justesse du naufrage du 6 septembre. Cet homme de 28 ans avait décidé de partir avec sa fiancée, après avoir passé six ans à postuler à des concours pour travailler dans le secteur sécuritaire, sans succès. « J’ai tout essayé, mais on me met à chaque fois sur liste d’attente », explique-t-il. Il était déjà parti clandestinement plus tôt dans l’année. Arrêté dès son arrivée en Italie, il avait été expulsé. Les jambes abîmées par le séjour dans l’eau, il se remémore avec effroi les heures passées en mer, « les cris de ceux qui n’avaient pas de gilet de sauvetage, la peur que quelqu’un me noie sous l’effet de la panique ». Il raconte avec précision son traumatisme, sous le regard effaré de ses parents. « Il avait seulement parlé à sa mère de son projet, mais je le comprends : même s’il travaille en m’aidant dans le café que je tiens, il ne gagne pas assez pour se marier ou fonder une famille. Tout a tellement augmenté », explique son père, Abderrazak Ben Aoun Selmi. Le mari de sa sœur, 42 ans et père de deux enfants, avait pris le même bateau : dernièrement, ses emplois journaliers sur des chantiers ou des marchés ne lui permettaient plus de joindre les deux bouts. Son corps n’a pas été retrouvé.
    Le pays, en récession depuis la pandémie, doit désormais composer avec une inflation de plus de 8 %, nourrie par les répercussions du conflit russo-ukrainien. Tout augmente : les prix du logement (+ 8 % sur un an), ceux de l’alimentation, tout comme le carburant dont les tarifs ont déjà connu quatre hausses depuis le début de l’année. Le nombre de mineurs accompagnés et non accompagnés augmente également chaque année. En 2021, il avait quadruplé par rapport à 2017, selon le FTDES. Les familles misent sur le fait que les mineurs ne peuvent être expulsés avant leurs 18 ans, selon Wael Garnaoui : « Pour les adolescents qui viennent en France, il y a l’espoir qu’ils puissent régulariser leur situation une fois sur place, mais la réalité est qu’ils sont alors pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et ne peuvent pas travailler ou s’intégrer dans la société », explique le chercheur, qui est également psychologue clinicien et a reçu de nombreux mineurs tunisiens en consultation, en France. Le marasme économique et social est l’un des talons d’Achille du président tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021. Le double choc de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine a mis en péril les finances du pays et le gouvernement est en négociation avec le Fonds monétaire international pour tenter d’éviter la banqueroute. Outre le manque de perspectives économiques, la situation politique demeure aussi confuse : des élections législatives sont prévues le 17 décembre sur la base d’une loi électorale controversée instaurée par le président, mais plusieurs partis politiques ont déjà annoncé leur intention de boycotter le scrutin. En attendant, « comme à chaque crise, les mouvements migratoires s’intensifient », explique Wael Garnaoui, qui estime que la perte de confiance est aussi amplifiée par le départ massif des élites. « Lorsqu’un Tunisien voit les médecins et les ingénieurs partir légalement depuis des années et les infrastructures de base se détériorer, il ne croit plus à une amélioration de la situation et veut suivre le mouvement. » Entre 2015 et 2020, plus de 39 000 ingénieurs et près de 3 000 médecins ont quitté le pays légalement, pour aller travailler à l’étranger.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#ue#pandemie#migrationirreguliere#economie#elite#personnemedical#mineur#santementale

  • Le #Niger voit l’arrivée d’une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’#Algérie

    Le 6 septembre, déjà, 847 personnes originaires d’Afrique subsaharienne étaient arrivées à #Agadez en provenance du pays voisin.

    Plus de 600 migrants, originaires d’une dizaine de pays africains, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, a appris l’AFP, mardi 20 septembre, auprès des autorités locales.

    Six cent soixante-neuf personnes – dont quatorze femmes et cinq mineurs – sont arrivées « à pied » le 17 septembre à #Assamaka, ville nigérienne la plus proche de la frontière, après avoir été refoulées d’Algérie, ont indiqué à l’AFP les autorités locales. Parmi elles, 286 Maliens, 166 Guinéens, 37 Burkinabés, 27 Sénégalais, 25 Béninois, 22 Ivoiriens, 21 Gambiens, 21 Soudanais, 19 Nigérians, 14 Camerounais et 14 Sierra-Léonais, mais aussi deux Nigériens et des ressortissants du Tchad, de Mauritanie, de Guinée-Bissau, du Liberia et du Togo.

    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a « confirmé » à l’AFP « l’arrivée de la vague de migrants » d’Algérie, sans toutefois avancer de nombre. « Nous sommes disposés à leur apporter une assistance. Les migrants qui souhaitent intégrer notre programme d’aide au retour volontaire peuvent être admis au niveau de notre centre de transit d’Assamaka », a assuré l’OIM.
    Des « traitements inhumains »

    Le 6 septembre, 847 migrants, en majorité des Nigériens et parmi lesquels 40 femmes et 74 enfants non accompagnés, étaient arrivés à Agadez après avoir été refoulés d’Algérie, avait indiqué à l’AFP la municipalité de cette grande ville du nord du Niger. Début juillet, l’OIM avait annoncé avoir secouru 50 migrants ouest-africains, dont des femmes et des enfants, « bloqués » dans le nord désertique du Niger, près de la frontière avec la Libye.

    Considéré comme un eldorado et un point de transit vers l’Europe, l’Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique subsaharienne, selon les Nations unies. Certains de ces migrants tentent de survivre en Algérie, souvent en mendiant, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l’Europe.

    En juin, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) avait dénoncé « les traitements inhumains » infligés à des migrants ouest-africains cherchant à gagner l’Europe, dont « environ 2 000 » sont « en moyenne mensuellement » refoulés d’Algérie et de Libye vers le Niger voisin. L’Algérie, qui n’a pas de législation en matière d’asile, a souvent démenti ces accusations, dénonçant une « campagne malveillante ».

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/21/le-niger-voit-l-arrivee-d-une-nouvelle-vague-de-plus-de-600-migrants-refoule

    #expulsions #migrations #réfugiés #frontières #désert #déportations #abandon #Sahara #désert_du_Sahara

    –---

    Ajouté à la métaliste des « #left-to-die in the Sahara desert »
    https://seenthis.net/messages/796051

    • Une nouvelle vague de plus de 600 migrants refoulés d’Algérie arrive au Niger

      Plus de 600 migrants, originaires d’une dizaine de pays subsahariens, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, ont appris à l’AFP les autorités de Niamey. L’information a été confirmée par l’Organisation internationale des migrations, qui n’a cependant pas donné de chiffres. C’est la deuxième fois ce mois-ci qu’un tel afflux de migrants africains sont refoulés d’Algérie.

      Selon les autorités nigériennes, ils sont arrivés à pied il y a trois jours, à Assamaka, la ville du Niger la plus proche de la frontière algérienne : 669 migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale refoulés d’Algérie. Parmi eux, surtout des hommes, mais également 14 femmes et cinq mineurs. Pour la plupart originaires du Mali et de Guinée, mais aussi du Burkina Faso, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, de Gambie, du Soudan... Une dizaine de nationalités d’Afrique subsaharienne.

      L’Organisation internationale des migrations (OIM) a confirmé « l’arrivée de cette vague de migrants », sans préciser leur nombre. Elle a proposé de leur apporter une assistance, en particulier d’admettre, au centre de transit d’Assamaka, les candidats au retour volontaire.

      Ce n’est pas la première fois que l’Algérie, qui n’a pas de procédure d’asile, refoule des migrants. Mais c’est le deuxième afflux de cette ampleur en moins d’un mois au Niger. En juin dernier, l’ONG humanitaire Médecins sans frontières avait dénoncé « les traitements inhumains » infligés en Algérie à des migrants ouest-africains qui cherchaient à gagner l’Europe.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/43462/une-nouvelle-vague-de-plus-de-600-migrants-refoules-dalgerie-arrive-au

  • Le Ghana veut intégrer le mandarin à son cursus scolaire
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/14/le-ghana-veut-integrer-le-mandarin-a-son-cursus-scolaire_6141623_3212.html

    Le Ghana veut intégrer le mandarin à son cursus scolaire
    Cette réforme aux contours encore flous s’inscrit dans la stratégie d’influence chinoise en Afrique, où les Instituts Confucius se multiplient.
    Le mandarin, langue la plus parlée en Chine – et dans le monde –, devrait rejoindre le cursus scolaire au Ghana, un pays où cohabitent déjà 81 langues, dont neuf nationales. Le directeur du ministère de l’éducation, Divine Yao Ayidzoe, l’a annoncé à la presse en grande pompe, fin août, lors d’une conférence organisée par l’Institut Confucius de l’Université de Cape Coast (UCC). « Regardez l’expansion de l’économie chinoise, c’est la deuxième économie mondiale !, s’est-il exclamé. Il va sans dire que ceux qui auront le privilège d’apprendre la langue chinoise [durant leurs études] auront une chance énorme. »
    Pour l’heure, les contours de cette réforme sont encore flous et la date de sa mise en application indéterminée. Seule certitude : elle devrait se faire sur la base d’un partenariat avec l’Institut Confucius. « Nous sommes en train de discuter avec le ministère de l’éducation du déploiement de la langue chinoise dans les écoles primaires et secondaires du Ghana, élude le professeur Ishmael Mensah, codirecteur de l’Institut Confucius de l’UCC, inauguré en 2016. Les retours du ministre ont été positifs, mais j’ignore encore quand le mandarin intégrera effectivement le cursus scolaire. »
    Le pari peut sembler audacieux au Ghana, dont la langue officielle est l’anglais et où de nombreux jeunes choisissent d’aller poursuivre leurs études supérieures au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Mais Ishmael Mensah se dit confiant : « Il y a une demande croissante pour l’enseignement du chinois au Ghana. Pas un jour ne passe sans que nous recevions des demandes d’écoles qui voudraient enseigner le mandarin dans leurs établissements, mais nous n’avons pas assez de professeurs disponibles pour répondre à toutes ces demandes. »
    Aux futurs sinophones, Divine Yao Ayidzoe et les deux codirecteurs de l’Institut Confucius vantent des opportunités d’emploi dans les entreprises chinoises implantées au Ghana, des possibilités de collaborations sino-ghanéennes et une compétitivité accrue sur un marché de l’emploi mondialisé. « Pékin propose énormément de bourses aux étudiants ghanéens pour poursuivre leurs études en Chine, rapporte Ishmael Mensah. Et nous recevons également à l’Institut Confucius beaucoup d’offres d’emploi d’entreprises chinoises qui cherchent à recruter des employés sachant lire et écrire dans leur langue. »
    Au cours de la même conférence à l’UCC, M. Ayidzoe annonçait paradoxalement que le Ghana cesserait d’envoyer des étudiants en médecine à Cuba… faute d’un niveau d’espagnol suffisant. « Il y a une perte d’influence des langues occidentales en Afrique subsaharienne, et notamment en Afrique de l’Ouest, affirme Selma Mihoubi, docteure en géopolitique et chercheuse associée au laboratoire « Médiations » de l’université Paris-Sorbonne. Cela forme un appel d’air dans lequel le soft power chinois vient s’engouffrer. »
    Le Ghana n’est pas le premier Etat africain où se déploie la stratégie d’influence chinoise. Les Instituts Confucius poussent sur le continent comme des champignons, au point que la quasi-totalité des 54 pays d’Afrique en sont désormais dotés, selon Ishmael Mensah. L’Afrique du Sud en 2015 et l’Ouganda en 2019 ont été les premiers à intégrer le mandarin à leur cursus scolaire.« Je pense que la suprématie des universités anglophones, Oxford et Ivy League en tête, touche à sa fin, souligne Eyram Ivy Sedzro, étudiante ghanéenne en développement international à l’Université de Melbourne et autrice d’une étude sur la fuite des cerveaux au Ghana. Les universités asiatiques ne cessent de grimper dans les classements mondiaux. A mon avis, d’ici vingt ou trente ans, les facultés de Pékin ou de Tokyo n’auront plus rien à envier à Harvard. » Et ce d’autant plus que le nombre de bourses accordées aux étudiants ghanéens par les gouvernements occidentaux, en particulier britannique, est en baisse, tandis que celles octroyées par le gouvernement chinois ne cessent d’augmenter.
    Le discours officiel sino-ghanéen occulte justement les risques de fuite des cerveaux. Selon une étude de Kajsa Hallberg Adu intitulée « Student migration aspirations and mobility in the global knowledge society : The case of Ghana » et publiée en 2019 dans le Journal of International Mobility, 52 370 Ghanéens hautement qualifiés vivaient en 2009 dans les pays de l’OCDE. Une décennie plus tard, si cette émigration de travailleurs hautement qualifiée concerne encore majoritairement les pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ils sont désormais de plus en plus nombreux à se tourner vers l’Asie. « Il ne faut pas se leurrer, rappelle Eyram Ivy Sedzro. Vers l’Occident comme vers l’Asie, cette fuite des cerveaux reste dans les deux cas préjudiciable au Ghana. En plus de menacer nos langues vernaculaires, il s’agit d’une forme de migration choisie, réservée à l’élite intellectuelle de notre pays. »

    #Covid-19#migrant#migration#chine#ghana#etudiant#emigration#migrantqualifié#mobilite#asie#braindrain

  • Entre la France et le Maroc, les visas de la discorde
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/15/entre-la-france-et-le-maroc-les-visas-de-la-discorde_6141805_3212.html

    Entre la France et le Maroc, les visas de la discorde
    En septembre 2021, Paris annonçait de réduire de 50 % le nombre de visas pour les Marocains, en raison du « refus » du pays de rapatrier ses ressortissants en situation irrégulière en France.
    Par Aurélie Collas(Casablanca, correspondance)
    Le sujet empoisonne les relations entre Paris et Rabat depuis un an : les restrictions d’octroi de visas pour entrer en France. Sous le feu roulant des critiques, la mesure suscite une indignation croissante au sein de la société marocaine. Sur les réseaux sociaux, dans les médias, les témoignages de citoyens atterrés et humiliés par des refus de visas se mêlent à des commentaires acerbes à l’égard de la France, à des appels au principe de réciprocité pour les Français se rendant au Maroc. A leur tour, intellectuels et acteurs de la société civile sont montés au créneau. C’est le cas de l’Association marocaine des droits humains qui, le 30 août, appelait la France à cesser son « arrogance » et à « respecter le principe de la libre circulation », tandis que la Fédération marocaine des droits du consommateur exige la restitution des frais de visas non délivrés. « Arrêtez de vous prosterner pour avoir un visa. Le pays qui vous snobe (…), zappez-le », exhorte l’écrivain Mokhtar Chaoui dans un texte sur Facebook largement relayé. La mèche a été allumée le 28 septembre 2021, quand Paris annonçait réduire de 50 % le nombre de visas accordés aux ressortissants marocains et algériens et de 30 % aux Tunisiens. Une décision « drastique », « inédite », mais « rendue nécessaire », selon le gouvernement français, en raison du « refus » de ces trois pays de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière en France. Ces accusations avaient aussitôt été qualifiées d’« infondées » par la diplomatie marocaine. Levés le 31 août pour la Tunisie, ces quotas sont toujours en vigueur pour les deux autres pays du Maghreb.
    Chefs d’entreprise ou salariés ayant des rendez-vous, scientifiques invités à des colloques, artistes, parents souhaitant installer un enfant étudiant dans l’hexagone, familles s’y retrouvant pour les vacances… Depuis plusieurs mois, nombre de Marocains font les frais de ce bras de fer diplomatique et se voient refuser des visas Schengen par les autorités consulaires françaises, pour des motifs souvent jugés arbitraires. A l’instar de la Société marocaine d’ophtalmologie, dont les membres n’ont pas pu assister au congrès annuel de leurs confrères français en mai, faute de visas. « Nous y allons chaque année et c’est la première fois que cela se produit, rapporte son président, Mohamed Bennani. Je parle de médecins du secteur libéral, internes, chefs de service, chefs de clinique qui, pour la plupart, ont étudié en France. Certains devaient y présenter leurs travaux scientifiques. »
    Voilà quatorze ans que Mohamed, gérant d’une société de travaux à Casablanca (qui a souhaité garder l’anonymat), est adhérent à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) française du Maroc. En mai, il s’était inscrit à un voyage organisé par la CCI au salon Global industrie, à Paris. « Le visa m’a été refusé au motif que je n’apportais pas la preuve de moyens de subsistance suffisants !, s’indigne-t-il. J’avais pourtant fourni une attestation de la CCI indiquant que je faisais partie de la délégation et que j’avais réglé les 1 500 euros de frais inhérents à la mission. Le comble, c’est que cette somme ne m’a toujours pas été remboursée ! »Alors que la France est l’un des principaux partenaires économiques du Maroc, les conséquences de ces restrictions ont conduit le patronat français à réagir. « On ne peut pas recevoir des clients, des partenaires. Nos entreprises sont pénalisées ; on se tire une balle dans le pied ! », déplore Fabrice Le Saché, porte-parole du Medef. « Si on veut faire du commerce avec ce pays, il faut que les chefs d’entreprise marocains soient les bienvenus à Paris. Sinon, ils iront ailleurs », prévient-il.
    Cet été, les problèmes de visas se sont aussi invités dans le programme des festivals français. Dernier exemple en date, le festival Arabesques, organisé à Montpellier du 6 au 18 septembre, a bien failli compter sans la présence du Kabareh Cheikhats. La troupe marocaine a essuyé cinq refus de visas sur les six demandes déposées. « Quelle est la vraie raison ?, s’interroge son fondateur, le comédien et metteur en scène Ghassan El Hakim. La peur qu’on s’installe en France ? Mais on n’en a pas envie en fait ! »
    Une vidéo publiée quelques jours avant le spectacle est venue débloquer la situation, « quelque chose de grinçant sur les services consulaires français, à la Monty Python, et le lendemain on avait notre tampon, rapporte-t-il. Je ne suis pas fier car beaucoup de gens n’ont pas cette chance de pouvoir porter leur voix, mais cette crise dit quelque chose de la vision de l’Occident sur nous. Comme si on était une catégorie de citoyens de seconde zone, qui n’a pas le droit de se déplacer librement ». Jusqu’à quand cette situation va-t-elle perdurer ? A cette question, la diplomatie française a répondu au Monde que des « discussions à haut niveau » avaient eu lieu au printemps et qu’un « calendrier de réunions » avait depuis été défini. Tout en insistant sur la « relation solide et ancienne » entre les deux pays, notre source défend les « attentes légitimes » de la France en termes de lutte contre l’immigration illégale. « Et nous souhaitons la poursuite des échanges sur la question des éloignements », ajoute-t-on, sans donner la mesure de l’évolution du nombre de rapatriements acceptés par le Maroc ni de visas délivrés par la France depuis l’imposition des quotas. Le nombre de visas étudiants délivrés, lui, reste « stable », indique-t-on toutefois. Alors que les étudiants marocains forment la première communauté d’étudiants étrangers en France, ils « bénéficient d’une attention toute particulière ». De leurs côtés, les grandes écoles françaises se disent vigilantes et anticipent des retards d’étudiants lors de la rentrée. Au Maroc, c’est peu dire que la visite d’Emmanuel Macron annoncée prochainement est attendue, alors que les sujets de frictions entre les deux pays ne manquent pas et dépassent largement la question des visas. Affaire du logiciel espion Pegasus, expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, visite du chef de l’Etat français en Algérie…« La politique française de main tendue avec l’Algérie exaspère le Maroc. De surcroît, le royaume attend de la France qu’elle reconnaisse la marocanité du Sahara occidental, fil rouge de ses relations diplomatiques, souligne Pierre Vermeren, historien spécialiste du Maghreb. La question des visas est à replacer dans ce contexte de tensions extrêmes. Elle dit quelque chose de l’éloignement entre les deux pays, d’une cassure, la fin d’un lien privilégié. » En France, des élus osent espérer que cette visite sera celle de l’apaisement. « Arrêtons de considérer nos relations avec le Maghreb sous le seul prisme des “risques migratoires “, en négligeant les impacts en termes d’échanges culturels, de rayonnement de la France, de promotion de la francophonie… C’est contreproductif », plaide Yan Chantrel, sénateur des Français établis hors de France. « Ce qui est inquiétant, c’est de voir que nous sommes en train de briser des liens qui s’étaient construits dans la durée entre nos deux pays. Ces restrictions de visas touchent précisément ceux qui font ces liens, ajoute Karim Ben Cheikh, député des Français de l’étranger. C’est la confiance de toute une population envers notre pays qui est en jeu. A mon sens, nous sommes en train de la perdre. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#maroc#politiquemigratoire#visa#postcovid#immgration#eloignement#etudiant#famille#economie

  • La mobilité des étudiants africains en France en hausse en 2022
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/11/la-mobilite-des-etudiants-africains-en-france-en-hausse-en-2022_6141144_3212

    La mobilité des étudiants africains en France en hausse en 2022
    A la veille de la rentrée universitaire, la France affiche une augmentation record du nombre d’étudiants internationaux. Six pays africains se retrouvent dans le top 10.
    Par Nathalie Sala Gisa
    Publié aujourd’hui à 11h00, mis à jour à 11h00
    Après une année universitaire 2020-2021 de relative stagnation, marquée par la crise pandémique, le nombre d’étudiants étrangers en France a augmenté de 8 % au cours de l’année 2021-2022, selon Campus France. C’est « la croissance interannuelle la plus forte depuis 2005 », indique le communiqué publié par l’agence chargée de l’accueil des étudiants étrangers, qui précise qu’« en incluant les apprentis du supérieur, le seuil des 400 000 étudiants étrangers en France vient tout juste d’être franchi (400 026) ».
    Ce rebond semble se confirmer cette année. D’après Campus France, qui s’appuie sur des chiffres fournis par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et la sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques, « fin 2022, plus de 140 000 étudiants issus de 70 pays dans le monde entier avaient déposé une candidature via [la plateforme] Etudes en France. Un nombre record, en hausse de 18 % par rapport à la situation pré-Covid ».
    La progression la plus importante concerne les zones Amériques (avec 15 % d’étudiants supplémentaires) et Europe (+ 13 %). L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, en tête pour ce qui est du nombre d’élèves accueillis, connaît une hausse de 10 % des mobilités. Et pas moins de six pays africains figurent dans le top 10 des pays d’origine des étudiants étrangers inscrits dans l’enseignement supérieur français en 2021-2022 : le Maroc, l’Algérie, le Sénégal, la Tunisie, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.
    En ce qui concerne les filières choisies, les étudiants subsahariens sont près d’un tiers à être inscrits dans des formations en sciences. Les Mauritaniens (pour 50 % d’entre eux) et les Ethiopiens dominent dans ce cursus. « 25 % des étudiants subsahariens suivent des formations en lettres, langues et sciences humaines et sociales, contre 30 % pour l’ensemble des étudiants étrangers. A l’inverse, ils sont surreprésentés dans les cursus en droit et science politique (16 %) et en économie et administration économique et sociale (22 %), en particulier avec les Malgaches (31 %) et les Centrafricains (30 %) », détaille Judith Azema, chargée de communication de Campus France.
    Les projections de Campus France sur les cinq prochaines années laissent présager que la mobilité des étudiants africains augmentera davantage. « En cinq ans, la plus forte hausse concerne les étudiants venus d’Afrique subsaharienne (+ 41 %), estime le rapport « Chiffres clés », qui sera publié dans les prochains jours. Les étudiants de cette zone représentaient un étudiant étranger sur cinq en 2015, ils en représentent un sur quatre en 2020. » « Ce qui évoque plutôt une évolution positive dans le parcours des candidats, note Judith Azema. Pour ce qui concerne la mobilité étudiante, les chiffres indiquent que l’attractivité de la France augmente constamment et fortement sur une période significative. »

    #Covid-19#migration#migrant#sante#etudiant#france#afrique#mobiliteetudiante#politiquemigratoire#postcovid

  • Des #pluies diluviennes touchent le Sénégal, le dérèglement climatique à l’œuvre
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220906-des-pluies-diluviennes-touchent-le-s%C3%A9n%C3%A9gal-le-d%C3%A9r%C3%A8g

    La saison des pluies est particulièrement intense, cette année, au #Sénégal. Est-ce que c’est normal ? « Aujourd’hui, on est à plus de 200 % de la normale à Dakar », indique le docteur Ousmane Ndiaye, directeur de l’exploitation de la météorologie à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météo (ANACIM).

    « C’est exceptionnel en vitesse et en intensité de la pluie. […] »

    #inondations #climat

  • France-Tunisie : normalisation de la délivrance des visas
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/01/france-tunisie-normalisation-de-la-delivrance-des-visas_6139768_3212.html

    France-Tunisie : normalisation de la délivrance des visas
    La France avait restreint l’octroi en provenance de Tunisie, du Maroc et de l’Algérie pour inciter ces pays à lutter davantage contre l’immigration illégale.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 09h49, mis à jour à 10h23
    Les ministres de l’intérieur français et tunisien ont annoncé, mercredi 31 août, dans un communiqué commun la normalisation par la France de la délivrance de visas en Tunisie. Cette normalisation a été décidée avec « effet immédiat », ont ajouté les deux ministres, Taoufik Charfeddine et Gérald Darmanin qui se sont entretenus par téléphone. A l’automne 2021, la France avait décidé de restreindre la délivrance de visas en Algérie, Maroc et Tunisie, afin d’inciter ces pays à faire des efforts en matière de coopération et de lutte contre l’immigration illégale. Il s’agissait de les inciter à améliorer l’accueil de leurs ressortissants sous le coup d’une expulsion de France. Au ministère de l’intérieur français, on a expliqué que la Tunisie était le premier des trois pays à avoir levé les tests sanitaires demandés pour pouvoir entrer sur le territoire. En outre, on a souligné « les grands progrès réalisés » par la Tunisie en matière de coopération.
    Il était prévu que le dispositif de réduction du nombre de visas délivrés par la France aux ressortissants de ces pays pouvait être revu en fonction des « efforts » accomplis. Les deux ministres sont convenus de refaire une évaluation conjointe de la coopération sur « l’ensemble des questions d’intérêt commun d’ici la fin de l’année ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#tunisie#visas#immigrationillegale#politiquemigratoire#expulsion#test#sante

  • Au Sénégal, les difficultés à obtenir un visa pour la France suscitent inquiétude et exaspération
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/08/31/au-senegal-les-difficultes-a-obtenir-un-visa-pour-la-france-suscitent-inquie

    Au Sénégal, les difficultés à obtenir un visa pour la France suscitent inquiétude et exaspération. Tourisme, mobilité étudiante, conjoints mariés à un ressortissant français : les délais de délivrance ont dépassé plusieurs mois. Le consulat plaide la surcharge.
    Par Théa Ollivier( Dakar, correspondance)
    Publié aujourd’hui à 13h00, mis à jour à 13h00
    Obtenir un visa pour la France est devenu un véritable chemin de croix au Sénégal. Aïda*, Française de 39 ans, n’avait jamais imaginé que la procédure serait si longue pour son époux, père de son enfant de 3 ans, avec qui elle est en couple depuis 2010 et mariée depuis un an. La demande de visa long séjour a été déposé au consulat de Dakar le 20 juin 2022, mais depuis, pas de nouvelle.« Je n’arrête pas d’envoyer des mails, mais on ne me répond même pas », se plaint la mère de famille, domiciliée en région parisienne, qui s’inquiète que son fils ne fasse sa première rentrée scolaire, jeudi 1er septembre, sans son papa. « Je ne sais pas s’ils se rendent compte de l’impact de leur retard. Des familles sont séparées », râle Aïda, qui multiplie les allers-retours entre la France et le Sénégal pour que son mari puisse voir son petit garçon.
    Des retards qu’a reconnus l’ambassade de France au Sénégal dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux le 26 juillet. « Le consulat général fait face à une augmentation de plus de 250 % des demandes de visa court séjour par rapport à la situation pré-Covid. Nous comprenons que cela génère beaucoup d’impatience et de frustration, ce que nous regrettons », a justifié la diplomatie française, qui n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde. « Nous mettons vraiment tout en œuvre pour réduire les délais de traitement et restituer les passeports au plus vite, dans un contexte tout à fait inédit de reprise de l’activité », assure-t-elle. La pression est particulièrement forte à Dakar avec les multiples demandes de visas d’études qui doivent être traitées pendant l’été, auxquelles s’ajoutent celles des nombreuses familles franco-sénégalaises.
    Pour Karim Ben Cheikh, député de la neuvième circonscription des Français de l’étranger (Nupes), « les personnels consulaires ne disposent pas des moyens pour bien réaliser leur travail ». Tout juste désigné rapporteur spécial du budget de l’action extérieure de l’Etat pour la commission des finances, il pointe la responsabilité d’une « politique de réduction de personnels dans les consulats, avec 30 % de postes supprimés depuis dix ans. » Lors d’une audition au Sénat le 28 juillet, le ministre délégué pour les Français de l’étranger, Olivier Becht, avait lui-même constaté que la France avait « désarmé [ses] services consulaires ces dernières années ».
    Le passeport d’Antoinette Fina Senghor, 29 ans, est resté bloqué deux mois et demi au consulat de France à Dakar. Au bout de cette longue attente, elle s’est vue opposer un refus pour « doutes raisonnables quant à votre volonté de quitter le territoire des Etats membres [de l’Union européenne] avant l’expiration du visa ». Une décision dont elle a été informée le 17 août, soit plus d’un mois après son départ prévu le 12 juillet pour Paris.
    La jeune femme voulait passer quelques semaines en France pour rencontrer la famille de son conjoint français, avec lequel elle vit à Dakar. « Pourtant, j’ai mis tous les documents qui prouvent qu’on est un véritable couple, que je participe aux charges de notre maison et que j’ai une source de revenus liée à une activité formelle », argumente Antoinette, qui tient son propre salon de coiffure dans le quartier Ouakam de Dakar. Ces longs délais concernent aussi les étudiants sénégalais, qui redoutent de perdre leur préinscription dans les universités françaises. Mamadou Diop*, 27 ans, étudiant à Saint-Louis, a été admis à un master d’études anglophones à Saint-Etienne. Dès qu’il l’a su, il s’est rendu à Dakar pour déposer son dossier le 3 août. Sans recevoir de réponse jusqu’à présent. « Si je ne suis pas à l’université le 1er septembre, je risque de perdre ma place », s’inquiète le jeune homme. Dans un groupe WhatsApp, 300 étudiants sénégalais dans l’attente d’un visa échangent régulièrement des nouvelles pour se soutenir, alors que certains ont déposé leur demande début juillet. « Une minorité seulement a reçu son visa, je me sens désespéré parce que cela peut déboucher sur un refus. Les étudiants devraient être prioritaires dans le traitement des dossiers », revendique le jeune homme. Le parlementaire français Karim Ben Cheikh plaide pour que « les présidents d’université soient sensibilisés (…) pour que les étudiants sénégalais ne perdent pas leur préinscription ». Selon lui, « c’est aussi l’image de la France qui est en jeu ». Le député, qui s’est déjà mobilisé début août pour demander la levée des réductions de visas dans les trois pays du Maghreb, assure qu’il se rendra à Dakar dans les prochaines semaines pour faire une évaluation de la situation.Pour le cas particulier des visas de conjoints, Karim Ben Cheikh propose par exemple que des « créneaux spécifiques leur soient dédiés sans frais pour l’usager ». De fait, précise-t-il, ces visas « nécessitent une instruction beaucoup plus courte, car ils sont fournis de droit. » Un petit espoir pour Aïda, qui espère toujours pouvoir habiter avec son mari en région parisienne avant la rentrée scolaire.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#france#politiquemigratoire#etudiant#visas#famille#courtsejour#circulation#postcovid

  • Dans ce modèle de société, il n’y a plus aucune place pour les animaux et les plantes non domestiques et non productifs, ...idem pour les humains
    https://ricochets.cc/Dans-ce-modele-de-societe-il-n-y-a-plus-aucune-place-pour-les-animaux-et-l

    La civilisation industrielle fabrique un techno-monde à son image, une mégamachine dévorante qui détruit les écosystèmes, les animaux, les plantes, les sols, les rivières..., et qui remplace ces éléments vivants détruits par des machines et des marchandises mortes, payantes et brevetées. Une conséquence du mode de fonctionnement irréformable de ce système totalitaire La plupart du temps la civilisation industrielle, ses institutions et ses servants, ne planifient pas volontairement la destruction (...) #Les_Articles

    / #Catastrophes_climatiques_et_destructions_écologiques, #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, #Le_monde_de_L'Economie, (...)

    #Révolution_
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/08/12/au-maroc-le-manque-d-eau-desespere-les-villages_6137852_3212.html
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/08/11/au-cap-ferret-sous-les-fumees-c-est-irrespirable-et-pourtant-il-y-a-des-gens

  • Des tonnes d’agrumes en suspens entre Afrique du Sud et Union européenne
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/08/08/des-tonnes-d-agrumes-en-suspens-entre-afrique-du-sud-et-union-europeenne_613

    Des tonnes d’oranges pourrissent dans des conteneurs bloqués dans les ports européens et risquent la destruction, alors que l’Afrique du Sud et l’Union européenne (UE) s’affrontent dans un conflit commercial autour des règles d’importation.

    #pff

  • Au Maroc, première apparition publique de Mohammed VI guéri du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/07/11/au-maroc-premiere-apparition-publique-de-mohammed-vi-gueri-du-covid-19_61342

    Au Maroc, première apparition publique de Mohammed VI guéri du Covid-19. Le monarque de 58 ans a conduit la prière de l’Aïd el-Adha, le 10 juillet, au palais royal de Salé, près de Rabat.Le roi du Maroc Mohammed VI a accompli dimanche 10 juillet les rituels de la grande fête musulmane de l’Aïd el-Adha – la fête dite du sacrifice marquant la fin du hadj, le pèlerinage de La Mecque –, selon les médias officiels, lors de sa première apparition publique depuis sa guérison du Covid-19.Le monarque de 58 ans, accompagné du prince héritier Moulay Hassan, a conduit la prière de l’Aïd el-Adha, au palais royal de Salé, près de Rabat. La cérémonie s’est déroulée « dans un cadre privé et avec une assistance très réduite » afin de respecter les mesures préventives en vigueur pour lutter contre la pandémie du Covid-19, a précisé la MAP. Vêtu d’une djellaba jaune, le « commandeur des croyants » est apparu amaigri mais souriant à la fin de la prière, aux côtés de son fils aîné, le prince Moulay Hassan (19 ans), et de son frère cadet, le prince Moulay Rachid (52 ans), selon des images diffusées par la télévision publique.Le 16 juin, le nouveau médecin personnel du souverain, Lahcen Belyamani, avait annoncé que Mohammed VI avait été testé positif au Covid-19, sous une forme asymptomatique. Il lui avait prescrit « une période de repos durant quelques jours ».Pendant sa convalescence, le souverain a néanmoins continué à adresser régulièrement des messages protocolaires et des discours. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, le roi du Maroc a contracté le virus en France, où il était arrivé pour une visite privée le 1er juin.Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, Mohammed VI n’avait effectué qu’un seul séjour à l’étranger, au Gabon, en décembre 2021. L’état de santé du monarque alaouite suscite un grand intérêt auprès des Marocains et au-delà des frontières du royaume. Le souverain a subi une opération au cœur à la clinique du palais royal de Rabat en juin 2020, après une première intervention en janvier 2018 à Paris. Mohammed VI règne sur le Maroc depuis juillet 1999, date à laquelle il a succédé à son père, Hassan II.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#sante#mobilitetherapeutique#elite##frontiere#france#gabon