• Joe Biden reçoit l’émir du Qatar, la question du gaz en toile de fond
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/31/joe-biden-recoit-l-emir-du-qatar-la-question-du-gaz-en-toile-de-fond_6111713

    L’émirat est au maximum de ses capacités de production et il doit honorer déjà des contrats à long terme avec l’Asie.

    #lol

    Le Qatar fourni à l’Asie ce que les Européens s’interdisent de contractualiser avec la Russie, parce que le Parrain américain leur a dit qu’ils ne doivent pas le faire, pour ne pas se retrouver dépendants du gaz Russe.
    Parce que négocier des tarifs de long terme, c’est le début de la vassalisation, évidemment.
    Il faudra le dire aux économies asiatiques, qui ont chacune des contrats de long terme avec la Russie ou le Qatar.

  • Turquie : pour répondre à la hausse des prix, Erdogan limoge le chef de l’agence des statistiques
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/29/turquie-pour-repondre-a-la-hausse-des-prix-erdogan-limoge-le-chef-de-l-agenc

    Sait Erdal Dinçer avait publié début janvier un taux d’inflation annuel à plus de 36 %, au plus haut depuis près de vingt ans. Un chiffre pourtant sous-estimé, selon l’opposition.

    Pour dissimuler les poussées de fièvre, il peut être tentant de casser le thermomètre. Après la publication des chiffres annuels de l’inflation, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a limogé le chef de l’Institut statistique de Turquie, Sait Erdal Dinçer, selon un décret publié samedi.

    M. Dinçer a été critiqué après avoir publié début janvier des données qui placent le taux d’inflation annuel à 36,1 %, son plus haut niveau en dix-neuf ans. Le président Erdogan n’a pas expliqué sa décision de nommer à sa place Erhan Cetinkaya, ancien vice-président du régulateur bancaire turc.

  • A Hongkong, la quarantaine passe de trois à deux semaines pour les voyageurs
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/27/a-hongkong-la-quarantaine-passe-de-trois-a-deux-semaines-pour-les-voyageurs_

    A Hongkong, la quarantaine passe de trois à deux semaines pour les voyageurs
    Hongkong a annoncé jeudi 27 janvier que la quarantaine obligatoire à l’hôtel pour les voyageurs en provenance de l’étranger, l’une des plus longues au monde, sera réduite de trois à deux semaines à partir du 5 février.« Tous les arrivants à Hongkong seront soumis à une quarantaine obligatoire de quatorze jours dans des hôtels désignés », a annoncé la dirigeante de Hongkong, Carrie Lam. Une décision « purement basée sur la science », au vu de la période d’incubation plus courte du nouveau variant Omicron, a-t-elle dit. A l’issue de la quarantaine, les voyageurs devront observer une période « d’autocontrôle » pendant sept jours, a-t-elle précisé.A l’instar de la Chine continentale, le territoire poursuit une stratégie zéro Covid qui a permis de contenir les contaminations à un très faible niveau mais a quasiment coupé ce centre international de la finance du reste du monde depuis deux ans.
    Depuis l’émergence du variant très contagieux Omicron sur son sol, Hongkong a renforcé ses restrictions de voyage, en fermant ses frontières aux arrivées de huit pays et en interdisant aux passagers de 153 pays de transiter via Hongkong. Ces mesures restent en vigueur. Les mesures sanitaires prises dans toute la ville – comme la fermeture des restaurants à 18 heures – seront prolongées de deux semaines, tandis que les écoles restent fermées à l’approche du Nouvel An lunaire. La longue période de quarantaine a été très décriée par les milieux d’affaires, les entreprises affirmant que cette politique empêchait l’arrivée de nouveaux talents à Hongkong.

    #Covid-19#migrant#migration#hongkong#chine#sante#quarantaine#zerocovid#circulation#frontiere

  • Génocide des Ouïgours : Richard Ferrand empêche le vote d’un deuxième texte à l’Assemblée

    👉 Une résolution transpartisane dénonçant un « risque sérieux de génocide » devait être examinée le 4 février, jour d’ouverture des JO de Pékin.
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/25/genocide-des-ouigours-richard-ferrand-empeche-le-vote-d-un-deuxieme-texte-a-


    Une résolution transpartisane dénonçant un « risque sérieux de génocide » devait être examinée le 4 février, jour d’ouverture des JO de Pékin.

    La France ne prendra pas le risque de froisser la Chine le jour de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, vendredi 4 février. A l’Assemblée nationale, était inscrit ce jour-là un débat sur une proposition de résolution dénonçant « un risque sérieux de génocide en cours » contre la minorité musulmane ouïgoure dans la région du Xinjiang en Chine. Lundi 24 janvier, la présidence de l’Assemblée a décidé de le retirer de l’ordre du jour. Ce calendrier, établi de longue date, n’avait pas été pensé en fonction de l’événement sportif, mais relevait de la pure cuisine parlementaire.

    Ce texte transpartisan était porté par la députée d’opposition Frédérique Dumas depuis de nombreux mois et devait être discuté dans le cadre de la journée d’initiative parlementaire de son groupe, Libertés et Territoires (LT, qui rassemble des élus de centre gauche et de centre droit).

    Une première résolution, [#symbolique] présentée par le groupe Socialistes et apparentés, avait été adoptée le 20 janvier (169 voix pour, 1 contre, 5 abstentions). Qualifiée d’« historique » par l’Institut ouïgour d’Europe, elle reconnaît et dénonce « le caractère génocidaire » de la répression en cours en Chine, aujourd’hui très largement documentée.

    « Le texte des socialistes ne permettait pas d’agir, explique Frédérique Dumas, le nôtre oui, en ce qu’il reprenait, avec cet objet différent, la jurisprudence de la Cour de justice internationale établie dans le dossier de la Bosnie : si les Etats ont connaissance d’un risque sérieux de génocide, ils sont dans l’obligation d’agir dans le cadre de la Convention internationale pour la prévention et la répression du crime de génocide. »

    « Symbolique »

    La Chambre des communes britannique, comme le Parlement belge, ont suivi cette voie réputée plus solide juridiquement, en vue d’appeler à la mise en place d’une enquête internationale indépendante au Xinjiang.

    Selon la députée, la majorité présidentielle s’est donc contentée d’approuver le 20 janvier un texte qu’elle a elle-même reconnu comme « symbolique ». « Le seul souci de mes collègues de la République en marche était de savoir comment la Chine allait prendre l’affaire le jour de l’ouverture des JO. Le président #Emmanuel-Macron ne veut pas gêner sa relation avec Pékin ».

    Bien que les deux textes n’aient pas le même objet, ni les mêmes conséquences donc, Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a jugé dans un courrier adressé au groupe LT mardi qu’il s’agissait du « même sujet ». « Par deux fois, à une semaine d’intervalle, il serait proposé à l’Assemblée nationale de prendre position sur les crimes perpétrés à l’encontre des #Ouïgours et d’inviter le gouvernement à orienter son action diplomatique en conséquence », ce que ne permettrait pas le #règlement, écrit-il pour justifier de l’impossibilité d’examiner la #résolution de Mme Dumas signée par 50 députés.

    https://seenthis.net/messages/944024#message945353

  • Yémen : plus de 100 morts dans une frappe aérienne contre une prison
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/21/yemen-la-coalition-multiplie-ses-frappes-et-provoque-une-panne-d-internet-da

    Une frappe aérienne visant une prison dans la ville de Saada, fief des rebelles houthistes dans le nord du Yémen, a fait plus de 100 morts, vendredi 21 janvier, a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat. Un acte « horrible », selon l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

    « Il y a plus de 100 morts et blessés, et cela augmente », a déclaré Bachir Omar, porte-parole du CICR au Yémen, citant le bilan des hôpitaux. MSF a de son côté établi un bilan de 70 victimes et 138 blessés. Mais ce dernier ne concerne qu’un seul hôpital de Saada, a précisé un porte-parole de MSF, ajoutant que « deux autres établissements ont reçu de nombreux blessés, et des recherches ont toujours lieu dans les décombres de la prison ». Les houthistes avaient annoncé l’attaque sur leur chaîne de télévision, Al-Massirah, plus tôt vendredi, et diffusé des images montrant des bâtiments soufflés avec des équipes de secours retirant des corps des gravats, certains mutilés.

    « De ce que j’ai entendu de la part de collègues à Saada, il y a de nombreux corps sur le site de la frappe, et de nombreux disparus. Il est impossible de savoir combien de gens ont été tués », avait pour sa part déclaré Ahmed Mahat, le chef de la mission de Médecins sans frontières au Yémen. L’hôpital de la ville avait reçu quelque 200 blessés et disait alors ne plus pouvoir en accueillir.

    #yemen

  • A quelques jours des JO d’hiver, la Chine paralysée par Omicron et sa gestion zéro Covid
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/19/en-chine-le-variant-omicron-met-a-mal-la-politique-zero-covid_6110045_3210.h

    A quelques jours des JO d’hiver, la Chine paralysée par Omicron et sa gestion zéro Covid
    La Chine y mettait son point d’honneur. Contrairement au Japon, qui n’avait admis aucun visiteur aux Jeux olympiques de Tokyo durant l’été 2021, les Chinois allaient pouvoir, eux, assister aux JO d’hiver prévus à Pékin du 4 au 20 février. Seuls les étrangers en seraient privés. Une décision logique puisque, grâce à sa politique zéro Covid, la Chine estimait avoir vaincu l’épidémie dès septembre 2020 alors que le reste du monde ne parvenait pas s’en défaire. Ce scénario a volé en éclats. Lundi 17 janvier, le Comité olympique Pékin 2022 a annoncé qu’il n’y aurait finalement pas de vente de billets. Seuls des spectateurs chinois préalablement « invités » pourront assister aux épreuves. Combien ? Sous quelles conditions ? Mystère.
    Tests de masse à Tianjin (nord de la Chine) à la suite de ka découverte de 41 cas, le 9 janvier 2022.
    Ce revirement de dernière minute le prouve : la célébration en grande pompe de la « victoire » contre le Covid-19 en septembre 2020 était prématurée. Avec seulement 4 634 victimes du SARS-CoV-2 recensées par les autorités depuis janvier 2020, dont 2 décès depuis avril 2020, la Chine fait, officiellement, mieux que le reste du monde en matière de mortalité. Mercredi 19 janvier, le pays ne dénombre que 53 nouveaux cas localement transmis.Certains experts étrangers jugent « statistiquement aberrants » ces nombres si faibles. De fait, en matière de transparence, la Chine a quelques progrès à faire. Lou Jiwei, un ancien ministre des finances, s’est même plaint en décembre qu’il n’y ait « pas assez de données qui montrent le côté négatif » des choses. Néanmoins, en Chine, nul ne pense vraiment que les chiffres officiels soient très nettement sous-évalués. La situation ne laisse pas supposer que les hôpitaux soient débordés. Et ceux qui jugent ces chiffres très minorés sous-estiment sans doute le systématisme avec lequel le triptyque « tester, tracer, isoler » est mis en œuvre. Deux ans après le début du confinement à Wuhan, c’est justement là que le bât blesse. « On arrive à la fin d’un cycle mais nul ne sait encore ce qui va lui succéder » résume un diplomate occidental.C’est que ce triptyque est coûteux : les communes doivent désormais avoir à disposition des millions de tests. Une ville de moins de 2 millions d’habitants dispose de deux jours pour tester toute la population à la moindre alerte. Trois jours pour les plus grandes. L’isolement aussi a un coût, psychologique et économique. Depuis mars 2020, la Chine est quasiment coupée du reste du monde. Y compris de Hongkong. Le trafic aérien international a été réduit de 98 % et, comme les compagnies aériennes sont sanctionnées quand on découvre des cas de Covid-19 à bord des avions entrant en Chine, les rares vols encore programmés sont souvent annulés. En raison des confinements, les chaînes de production industrielles sont souvent interrompues.
    Surtout, au moindre test positif dans le pays, ce sont des millions de personnes qui peuvent être placées en quarantaine. Wuhan en 2020 et Xi’an (13 millions d’habitants, confinés depuis le 22 décembre) ne sont pas des exceptions. A la frontière avec le Myanmar, Ruili a connu deux cents jours de quarantaine en 2021. La capitale du Hebei, Shijiazhuang (près de 10 millions d’habitants) a été coupée du reste de la Chine durant trois semaines en janvier 2021. Dans les provinces du nord-est du pays (Heilongjiang, Jilin, Liaoning) plusieurs villes ou quartiers ont subi le même sort. Tout comme Urumqi (Xinjiang) etc. Dans le Henan, Yuzhou (1,1 million d’habitants) a imposé début janvier à chacun de rester chez soi en raison de la découverte de trois cas asymptomatiques.Depuis le début de l’année, la propagation du variant Omicron multiplie les villes touchées. De Dalian (Liaoning) au nord à Shenzhen (Guangdong) au sud en passant par Tianjin, Pékin et Shanghaï, au moins neuf villes recensent au moins un cas. Quand ce n’est pas un quartier entier qui est bouclé, c’est au moins un immeuble. On a vu à Pékin et Shanghaï des consommateurs bloqués quarante-huit heures dans des centres commerciaux parce qu’un cas y avait été détecté. Le moindre déplacement, y compris au supermarché voisin, peut se transformer en souricière. En raison d’Omicron, les cas importés de l’étranger augmentent. Ils sont passés de cinq à environ trente par jour à Shanghaï malgré la baisse du nombre de vols. Certaines villes dont Pékin doivent actuellement gérer simultanément les deux variants, Delta et Omicron.La capitale s’isole. Ses habitants sont priés de ne pas sortir – notamment s’ils sont fonctionnaires ou s’ils ont des enfants scolarisés – et y entrer relève du parcours du combattant. Il faut au moins présenter un test antigénique réalisé quarante-huit heures avant l’arrivée puis, à partir du 22 janvier, en réaliser un second sur place. Entrer à Pékin en provenance d’une zone à « risque moyen ou élevé » – c’est-à-dire où un cas de Covid-19 a été confirmé dans les deux semaines précédentes – est théoriquement impossible. D’où la décision d’organiser les Jeux d’hiver quasiment à huis clos.Un mois avant les JO, les autorités ont tellement peur du moindre contact entre les étrangers et les Chinois que ceux-ci ont reçu l’ordre de ne pas intervenir en cas d’accident de la route qui impliquerait un véhicule réservé aux Jeux. Tout ce qui vient de l’étranger est suspect. Depuis lundi 17 janvier, les autorités de Pékin expliquent que c’est par un colis en provenance du Canada qu’Omicron se serait infiltré dans la capitale.
    Si elle est globalement efficace, la politique zéro Covid n’est pas infaillible. Pour s’être interrogé sur cette stratégie, l’un des principaux épidémiologistes chinois, Zhang Wenhong – il avait déclaré dès juillet 2021 que « le monde devait coexister avec le virus » – a été qualifié de « traître » sur les réseaux sociaux et a dû faire machine arrière. Car le sujet reste politiquement mais aussi sociologiquement sensible. Conséquence de la propagande véhiculée depuis deux ans, une grande majorité de Chinois sont convaincus que le virus entraîne quasiment systématiquement la mort. La peur est omniprésente, d’où l’acceptation par la population des mesures drastiques imposées.
    Aujourd’hui, les responsables commencent à parler de « politique zéro Covid mature et dynamique » car « personne ne peut garantir qu’il n’y ait plus aucun cas, en raison des cas importés » explique le Global Times. Mais nul ne voit très bien quels changements concrets ces qualificatifs entraînent. Zhang Wenhong met désormais en garde ses compatriotes contre Omicron « dont la virulence ne doit pas être négligée » – et les appelle à recevoir une troisième dose.Mais l’efficacité des vaccins chinois face à Omicron est toute relative. Selon certains spécialistes, la Chine est donc dans une impasse. « Le succès initial du zéro Covid et l’attachement personnel de Xi Jinping rendent impossible le changement de cap. (...) Malgré un accord de coopération passé entre le chinois Fosun et l’allemand BioNTech, les autorités bloquent en effet la distribution de ce vaccin à ARN messager. « Il ne sera autorisé que le jour où un groupe chinois aura développé son propre vaccin. Pas avant », affirme un ambassadeur européen. En Chine, la lutte contre la pandémie est autant politique que sanitaire

    #Covid-19#migrant#migration#chine#sante#zerocovid#politiquesanitaire#casimporte#etranger#jeuxolympiques#confinement#test#vaccination#deplacementinterne#zonearisque

  • La Roumanie s’ouvre aux ouvriers asiatiques pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/17/la-roumanie-s-ouvre-aux-ouvriers-asiatiques-pour-faire-face-a-la-penurie-de-

    La Roumanie s’ouvre aux ouvriers asiatiques pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Bucarest a quadruplé le nombre de visas de travail en un an, alors que quatre millions de Roumains sont partis en Europe de l’Ouest en quête de meilleurs salaires.
    Il vient de terminer la dernière armature en fer, il ne reste plus qu’à tourner le béton. Aganad (qui n’a pas donné son nom) jette un dernier coup d’œil, puis balaie du regard la vue sur Bucarest depuis son chantier, situé au huitième étage du futur immeuble de bureaux, à l’ouest de la capitale roumaine. « Je travaille sur ce chantier depuis six mois et je m’y suis habitué, explique-t-il. Le plus dur, c’est le froid. Aujourd’hui il fait − 3 oC, chez moi on doit être à 30 oC et quelques. » Il aura parcouru plus de 9 000 kilomètres depuis Marawi, capitale de la province de Lanao del Sur, aux Philippines, jusqu’en Roumanie. Un voyage motivé par un emploi sur ce chantier où il touche 600 euros, soit cinq fois plus que le salaire qu’il aurait obtenu dans son pays.Son nom, Aganad, « celui qui protège », semble avoir scellé son destin. Ce jeune homme de 29 ans vient en aide à ses parents, à ses grands-parents, à ses deux sœurs et à son frère restés au pays. Et, depuis qu’il vit en Roumanie, la vie des siens s’est améliorée grâce aux 200 euros qu’il parvient à leur envoyer chaque mois. « Peut-être qu’un jour je partirai travailler en Europe de l’Ouest, où les salaires sont plus élevés, mais, pour l’instant, je me débrouille bien en Roumanie, où le coût de la vie est plus bas et où on nous assure le logement, explique-t-il. J’ai un contrat de deux ans à Bucarest et je me suis habitué à cette ville. »
    Les Roumains se sont habitués eux aussi au nombre croissant d’Asiatiques arrivés dans leur pays à la recherche d’un emploi bien rémunéré. « Au début, on les regardait un peu de travers, avoue Alin Chiriac, le collègue d’équipe d’Aganad. Ils ne parlaient pas le roumain et avaient d’autres habitudes que les nôtres. Mais maintenant ça va, ils se sont adaptés et ont appris à parler un peu le roumain. Et je dois reconnaître qu’ils travaillent plus que nous. Ils sont là pour gagner de l’argent, ils ne savent pas ce que c’est, les loisirs. »Selon le ministère roumain du travail, 480 000 emplois sont vacants pour 200 000 demandeurs d’emploi. La pénurie de main-d’œuvre s’aggrave d’une année à l’autre depuis 2007, année où la Roumanie a intégré l’Union européenne (UE). Environ quatre millions de Roumains sont partis travailler à l’Ouest à la recherche d’un meilleur salaire. Leur origine latine les a surtout poussés vers l’Italie et l’Espagne, deux pays qui comptent chacun un million d’ouvriers roumains, les autres ayant rejoint principalement l’Allemagne, la France et la Belgique.
    Cette hémorragie de main-d’œuvre a provoqué une forte pénurie sur le marché du travail, où les employeurs font désormais appel à la main-d’œuvre asiatique en provenance des Philippines, du Vietnam, du Sri Lanka, du Pakistan, de l’Inde et du Bangladesh. Le bâtiment reste le secteur le plus touché, et la pandémie de Covid-19 a provoqué une autre crise dans la restauration et l’hôtellerie.Au début de l’année 2021, les autorités roumaines avaient fixé un quota de 25 000 ouvriers venant de pays non européens, mais, au mois d’août, ce quota a été doublé pour faire face à la demande. En 2022, l’objectif a de nouveau doublé, soit 100 000 nouvelles autorisations d’entrées délivrées par le gouvernement.Pourtant, l’obtention d’un visa pour pouvoir travailler en Roumanie n’est pas une mince affaire. En 2021, il fallait compter quatre mois de procédures administratives pour l’obtenir. Les autorités doivent d’abord s’assurer qu’il n’y a pas de candidats des pays de l’UE pour le poste ouvert, les citoyens européens étant prioritaires sur le marché du travail. Si l’emploi n’est pas pourvu, c’est au tour des résidents hors UE de déposer leur candidature. On estime qu’en 2022 six à huit mois seront nécessaires pour obtenir un visa, la capacité administrative de la Roumanie étant limitée par les contraintes liées à la pandémie, qui ralentit toutes les procédures. « Si vous vouliez avoir une chance d’employer des ouvriers venant d’Asie en avril 2022, il fallait contacter les sociétés de recrutement en novembre 2021 », avance Romulus Badea, chargé des expatriés dans la société comptable Soter & Partners.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés A Madaras, en Roumanie, le ballet des capitaux étrangers ne fait que commencer
    Les sociétés de recrutement ont poussé comme des champignons et le marché est en pleine expansion. Fondée en 2010, Work From Asia, l’une des sociétés les plus actives dans ce domaine, ouvre le marché roumain aux travailleurs d’Asie du Sud. « En 2021, nous avons eu une croissance de 15 %, déclare Yosef Gavriel Peisakh, son PDG. Au début, on avait des demandes pour le bâtiment, l’agriculture et la restauration, mais maintenant on couvre tous les domaines de l’économie. » En 2022, Work From Asia compte sur une croissance de 20 %.Les ouvriers asiatiques ne se trouvent pas qu’à Bucarest. A Oradea, ville en plein essor économique située dans le nord-ouest de la Roumanie, la société Valtryp, spécialisée dans la fabrication d’accessoires pour automobiles, s’enorgueillit d’avoir des employés qui viennent de l’Inde et du Sri Lanka. « C’est grâce aux ouvriers étrangers que nous arrivons à satisfaire les commandes de nos clients, explique Vasile Trip, le patron de Valtryp. Nous n’avons pas d’autre solution pour avancer. » L’activité en Roumanie progresse grâce à cette perfusion de main-d’œuvre venue de l’Est, tandis que les nationaux continuent d’émigrer à l’Ouest. Les Roumains partent, les Asiatiques arrivent.

    #Covid-19#migrant#migration#roumanie#asie#immigration#travailleurmigrant#sante#economie#visa

  • En Colombie, l’Arauca meurtri par les violences de la guérilla
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/17/en-colombie-l-arauca-meurtri-par-les-violences-de-la-guerilla_6109831_3210.h


    © Nadège Mazars

    REPORTAGEL’Armée de libération nationale et les dissidents des FARC se disputent le contrôle de la région pétrolière à la frontière avec le Venezuela.
    Les murs d’Arauca disent la guerre. A la peinture noire, l’Armée de libération nationale (ELN) rappelle qu’elle fête ses 55 ans. Et les dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qu’ils sont revenus. Les dissidents, ce sont les guérilleros qui n’ont pas voulu signer la paix avec le gouvernement colombien en 2016 ou qui ont repris le maquis depuis. Les deux groupes armés, qui se disputent cette région de plaines et de soleil, de bétail, de pétrole et de narcotrafic, ont déterré la hache de guerre.

    Le 2 janvier, 23 corps ont été retrouvés dans les campagnes environnantes, certains au bord du fleuve Arauca, qui sépare la Colombie du Venezuela voisin. « Contrairement à la première version des faits donnée par les autorités, aucun combat n’a été enregistré en territoire colombien », précise José Luis Lasso, fonctionnaire délégué aux droits humains dans la municipalité de Saravena. Les assassinats ont tous été ciblés. Depuis, le nombre des victimes est monté à 33, dont 17 dans la municipalité de Saravena. Il faut y ajouter une bonne douzaine de tentatives d’assassinat, un attentat à la grenade, un bus incendié et des menaces qui fusent de partout.


    © Nadège Mazars

  • La Chine renforce sa coopération commerciale et stratégique avec les pays du Golfe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/15/la-chine-renforce-sa-cooperation-commerciale-et-strategique-avec-les-pays-go

    Mercredi, il a été également annoncé que la Syrie avait officiellement rejoint le programme d’investissements chinois de la « nouvelle route de la soie », un autre affront à vis-à-vis de Washington, qui impose à Damas de lourdes sanctions économiques.

  • Stratégie zéro Covid : la Chine veut créer des « centres de quarantaine » permanents
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/05/strategie-zero-covid-la-chine-veut-creer-des-centres-de-quarantaine-permanen

    Stratégie zéro Covid : la Chine veut créer des « centres de quarantaine » permanents Un premier centre, supposé prévenir la propogation du virus par les voyageurs étrangers, est sorti de terre à Canton. A terme, toutes les grandes villes chinoises devraient être équipées de bâtiments similaires.
    D’ici peu, les voyageurs entrant en Chine par Canton ne devraient plus être isolés dans un des hôtels réquisitionnés à cet effet, mais dans un centre de quarantaine permanent, baptisé « centre de santé international ». A cette fin, des dizaines de bâtiments de trois étages sont sortis de terre durant l’été 2021 à la périphérie de la ville. Ils totalisent 5 074 chambres dont la taille varie de 18 à 39 mètres carrés (plus onze chambres pour les personnes à mobilité réduite). Un investissement évalué à 260 millions de dollars (230 millions d’euros) par les autorités. Accès par bus spéciaux en provenance de l’aéroport, repas servis par des robots, thermomètres équipés d’intelligence artificielle, caméras permettant de communiquer à distance avec le personnel de surveillance : ce centre de 250 000 mètres carrés (environ 46 terrains de football) est supposé prévenir la propagation du Covid-19 par les voyageurs débarquant dans cette métropole du sud du pays.A terme, toutes les grandes villes devraient être équipées de centres similaires. Selon Cui Gang, un responsable de la commission nationale de la santé, chaque grande ville devrait disposer d’un ratio de 2 chambres de quarantaine pour 1 000 habitants. « Les centres de quarantaine centralisés pour les voyageurs entrant dans le pays jouent un rôle-clé pour éviter la propagation du virus », avait-il expliqué fin septembre. Le Journal de la santé de Canton indique que 169 employés de l’hôpital de la Croix-Rouge de Canton travaillent dans ce centre depuis le 17 septembre. Mais, alors que le China Daily affirmait le 8 octobre 2021 que « tous les voyageurs entrant dans le pays » y seraient envoyés, il semble que seuls les Chinois – qui, de fait, constituent la grande majorité des voyageurs actuellement – y soient conduits. Ces centres prouvent que, pour Pékin, la stratégie zéro Covid est une bataille de longue haleine. Celle-ci repose sur le principe : « tester, tracer, isoler ». Les tests sont imposés à toute personne voyageant dans le pays, ayant rendez-vous avec un responsable politique, se rendant à un événement collectif ou pouvant être cas contact. Le traçage des déplacements est permanent. Quant à l’isolement, il concerne aussi bien le pays – qui a supprimé 98 % de ses vols internationaux depuis le 27 mars 2020 – que les personnes venant de l’étranger – soumises à une quarantaine comprise, selon les villes, entre deux et huit semaines – et les Chinois se trouvant à proximité de personnes diagnostiquées positives.
    On le constate à Xi’an, cette ville du nord de la Chine dont les 13 millions d’habitants sont confinés à leurs domiciles depuis le 22 décembre 2021 en raison d’une centaine de cas de Covid-19 détectés chaque jour depuis le 9 décembre. Du jamais-vu à cette échelle depuis le spectaculaire confinement de Wuhan, du 23 janvier au 8 avril 2020. Selon les autorités, ce grand enfermement est efficace. Mercredi 5 janvier, Xi’an ne recensait plus que 35 nouveaux cas, selon les chiffres officiels. La situation serait « sous contrôle » ont déclaré les autorités locales. Mais le virus se répand ailleurs. Dans le Henan, la ville de Yuzhou, où vivent un million de personnes, est également coupée du monde en raison de la découverte de trois personnes positives au virus mais asymptomatiques. Il en est de même dans certains quartiers de Zhengzhou où onze cas de Covid-19, dont neuf asymptomatiques, ont été récemment détectés.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#sante#zerocovid#confinement#enfermement#centredequarantaine#contamination

  • A Hongkong, le désarroi des « ex-covidés » contraints à l’isolement
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/05/a-hongkong-le-desarroi-des-ex-covides-contraints-a-l-isolement_6108277_3210.

    A Hongkong, le désarroi des « ex-covidés » contraints à l’isolement
    Un nouvel espace pour personnes guéries a ouvert, dimanche 2 janvier, dans l’un des halls du centre d’exposition Asia World. Témoignages de ces « isolés » vivant dans des conditions kafkaïennes, où seule compte la « procédure ».« Le pire de tout, ce n’est ni l’inconfort ni le manque complet d’intimité, c’est l’absence totale d’explication et de communication sur les raisons de notre présence ici ! » Cette personne, qui s’est confiée au Monde sous le couvert de l’anonymat, est l’une des premières à avoir été envoyées dans le nouvel espace d’isolement pour « ex-covidés » de Hongkong, installé au sein du centre d’exposition Asia World Expo, ouvert dimanche 2 janvier. En vertu de la nouvelle politique annoncée par le gouvernement, fin octobre 2021, les patients guéris ne doivent plus seulement s’imposer une période d’isolement après leur séjour à l’hôpital, mais, en dépit de leur non-contagiosité, ils doivent le faire sous surveillance et en groupe, dans l’un des centres de quarantaine ad hoc.
    Déjà mobilisé en 2020 pour accueillir les malades légers du Covid-19 (Hongkong hospitalise tous ses cas, même asymptomatiques), l’Asia World Expo vient donc d’être transformé en un gigantesque dortoir public pour patients guéris. Pour l’heure, une cinquantaine de personnes, principalement des résidents étrangers de Hongkong, y sont installées. Leur isolement est d’ailleurs relatif puisque les pensionnaires confinés dans cet espace de la taille d’environ deux terrains de football vivent dans une grande promiscuité. lls n’ont, de surcroît, accès ni à l’air libre ni à la lumière du jour. Il leur est interdit de se faire livrer des repas de l’extérieur et sont constamment surveillés. Certains se plaignent de la température glaciale due à l’air conditionné, qui les oblige à porter leur manteau jour et nuit.
    Les quelque cinq cents box d’environ 12 mètres carrés chacun, entourés de trois cloisons, sont collés les uns aux autres, par blocs de dix-huit. Chaque espace individuel est équipé d’un lit d’hôpital sur roulettes, d’une tablette de travail, d’une chaise en plastique et d’une commode. Les hommes et les femmes sont installés dans deux zones distinctes, mais tous ont droit aux mêmes pyjamas des hôpitaux de Hongkong, taillés depuis l’époque coloniale dans un indémodable tartan, vert, bleu et blanc. Dans cet environnement, le coin détente équipé de canapés colorés et d’une télévision ne parvient à combattre l’aspect angoissant d’un lieu totalement déshumanisé, rendu plus glauque encore par la lueur blafarde de grosses lampes industrielles, dont la moitié restent allumées toute la nuit.
    Chaque cellule ressemble plus à un stand d’exposition donnant sur l’allée-couloir qu’à une chambre. Les images du site évoquent une œuvre dystopique, une installation surréaliste où chaque être humain se trouve dans une case rigoureusement identique à celle du voisin, relié à sa vraie vie par son écran. Séparés les uns des autres par une simple cloison en Plexiglas et sans le moindre rideau pour offrir un minimum d’intimité, les « isolés » sont constamment exposés aux regards. Les seuls endroits où le « patient » peut savourer un peu de solitude sont les salles d’eau et les toilettes, installées dans un conteneur à l’extérieur du bâtiment. « Ils ont l’air convaincus que nous sommes malades, en dépit du fait que nous avons tous été négatifs aux tests », un des pensionnaires. Des stations médicales automatisées sont mises à la disposition des anciens malades, obligés, une fois par jour, de contrôler leur tension et leur température. Les résultats sont envoyés automatiquement à des infirmiers invisibles, qui réagissent parfois en téléphonant. « Ils nous appellent régulièrement pour nous demander si nous n’avons pas de symptômes du Covid. Ils ont l’air convaincus que nous sommes malades, en dépit du fait que nous avons tous été négatifs aux tests à plusieurs reprises. C’est totalement absurde », raconte un des pensionnaires de l’Asia World Expo. Il constate, comme tous ses camarades d’infortune, que, depuis le début de cette opération, ils n’ont vu aucun responsable de ce système et n’ont eu affaire qu’à des exécutants. Leur maître mot : la « procédure » à respecter. « Nous n’avons aucune idée de la raison de notre transfert ici, que j’ai appris la veille de ma sortie de l’hôpital, sans la moindre explication. On a été amenés en bus, les gens étaient restés en pyjama… Il n’y a personne à qui nous adresser. Déjà, à l’hôpital, les infirmiers et les médecins disaient que ce n’était pas eux qui décidaient. Et quand on appelle nos consulats, ils assurent tous qu’il s’agit d’une politique locale sur laquelle ils n’ont aucune prise », témoigne un autre « isolé ». « Quand quelqu’un est privé de sa liberté, un droit élémentaire est qu’il soit informé des raisons de sa situation », commente un avocat des droits de l’homme, consulté sur cette situation, qui, dans le contexte de plus en plus punitif de Hongkong, a souhaité, lui aussi, conservé l’anonymat. Dans le grand hall des guéris isolés, les journées sont rythmées par des annonces incessantes qui résonnent de loin, comme dans un aéroport ; une voix doucereuse rappelle l’obligation du port du masque et l’importance de la distanciation physique. Trois fois par jour, et toujours en trois langues (cantonais, mandarin, anglais), ils annoncent aussi que les repas sont servis et qu’il faut aller chercher sa boîte. « Il y a tellement d’annonces qu’il est presque impossible de passer un appel professionnel », affirme un jeune homme d’affaires, qui aura passé trente-cinq jours sous « surveillance », sans n’avoir jamais eu de fièvre ou de symptômes. Les personnes présentes dans ce centre étaient toutes positives au virus soit à leur arrivée à Hongkong soit pendant leur séjour de quarantaine obligatoire à l’hôtel (vingt et un jours pour la quasi-totalité des visiteurs) ; elles ont donc toutes déjà passé au moins quatorze jours à l’hôpital.
    La nouvelle politique exige en outre une charge virale extrêmement faible pour être autorisé à sortir des centres de soin. Dès l’annonce de cette nouvelle mesure, en octobre 2021, le professeur Ben Cowling, chef du département d’épidémiologie de l’université de Hongkong, l’avait qualifiée de « gaspillage de ressources, qui nuit activement au bien-être du patient sans apporter aucun bénéfice à la communauté. C’est de toute évidence contraire à l’éthique ». « On a la preuve, sur la base de plus de 10 000 patients (…) que, dès lors qu’un médecin estime qu’un patient n’est plus contagieux, il n’y a plus aucun risque pour la communauté à le laisser rentrer chez lui », a-t-il affirmé, mercredi, au Monde. Il rappelle qu’il n’y a pas eu un seul cas documenté de transmission par un patient soigné pour le Covid à Hongkong, après son retour à la maison. Hongkong était déjà à l’avant-garde, avec la Chine, des mesures extrêmes dans sa gestion zéro Covid de la crise sanitaire. Mais l’ouverture de ces centres d’isolement pour personnes saines franchit un cap. Au bout de deux ans, le bilan de l’épidémie est de 213 morts et de 12 761 cas – la plupart importés et donc interceptés à la frontière ou pendant les premiers jours de quarantaine.
    Depuis l’apparition du premier cas de Covid contaminé par Omicron sur le territoire, dans un restaurant, fin décembre 2021, plus de deux cents personnes ont été envoyées dans un autre camp de quarantaine, situé à Penny’s Bay, pendant au moins deux semaines. La sévérité des mesures risque de se resserrer encore dans les jours à venir avec la prise de conscience que le nouveau variant circule déjà de manière significative.
    Pour autant, aucun média local n’a relevé le problème de légitimité médicale, voire de légalité, de ces séjours. Il faut dire que l’essentiel de la presse d’opposition de Hongkong a disparu au cours de ces six derniers mois et que le nouveau Parlement, investi lundi, est entièrement composé de « patriotes », soigneusement sélectionnés par les autorités et la police. Et les députés sont unis derrière la chef de l’exécutif, Carrie Lam. Paradoxalement, cette dernière est en faveur de la réouverture des frontières avec la Chine, où le nombre de foyers de Covid-19 se multiplie. Mercredi, Hongkong a interdit, pour deux semaines, l’arrivée de voyageurs en provenance de huit pays, dont la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l’Inde.

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  • Plus de 4 400 migrants sont morts ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne en 2021, selon le bilan d’une ONG espagnole

    Selon l’ONG Caminando Fronteras, l’immense majorité de ces migrants ont perdu la vie en tentant d’atteindre les #Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique. Ce terrible bilan fait de l’année 2021 la plus meurtrière depuis au moins 2015.

    « Ce sont les chiffres de la douleur », a déploré la coautrice du rapport. Plus de 4 400 migrants sont morts ou ont disparu l’an dernier lors de leur traversée en mer vers l’Espagne, soit deux fois plus qu’en 2020, selon un bilan publié par l’ONG espagnole Caminando Fronteras, lundi 3 janvier. L’immense majorité des corps (à 94 %) de ces 4 404 personnes n’ont jamais été retrouvés, ces dernières sont donc comptabilisées comme des disparus.

    Ce terrible bilan dressé par l’ONG – qui établit ses chiffres grâce aux appels de migrants ou de leurs proches sur ses numéros d’urgence – fait de l’année 2021 la plus meurtrière depuis au moins 2015, date à laquelle remontent les premiers travaux de l’ONG. En 2020, Caminando Fronteras avait recensé 2 170 morts ou disparus.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le nombre d’arrivées de migrants aux Canaries a doublé depuis le début de l’année

    Le bilan de cette ONG pour 2021 est bien supérieur à celui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a recensé au moins 955 morts ou disparus dans la traversée, depuis le Maroc et l’Algérie, vers l’archipel des Canaries et 324 vers l’Espagne continentale et l’archipel des Baléares.

    Cette agence onusienne estime cependant aussi que l’année 2021 a été extrêmement meurtrière, la plus meurtrière depuis 1997 selon ses données et celles de l’ONG espagnole APDHA.

    « Féminisation » des routes migratoires

    Selon Caminando Fronteras, l’immense majorité de ces migrants ont disparu en tentant d’atteindre les Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique. Cette route, très dangereuse, est beaucoup plus empruntée ces dernières années en raison du renforcement des contrôles en Méditerranée, a expliqué María González Rollán, coautrice du rapport annuel de l’ONG. Elle a également souligné la « féminisation » des routes migratoires vers l’Espagne : 628 femmes et 205 enfants sont morts ou ont disparu en 2021, selon l’ONG.
    Lire aussi : L’odyssée des femmes africaines vers l’Europe

    La coordinatrice de Caminando Fronteras, Helena Maleno, a dénoncé « le manque de moyens » pour les sauvetages et mis en avant la responsabilité des « organisations criminelles » de passeurs, ainsi que le manque de coordination entre l’Espagne et le Maroc en raison de leur brouille diplomatique.

    Cette crise, provoquée par l’accueil pour des raisons médicales, en Espagne, du chef des indépendantistes du Sahara occidental, avait entraîné l’arrivée de plus de 10 000 migrants mi-mai dans l’enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d’un relâchement des contrôles par Rabat.

    L’Espagne demeure l’une des principales portes d’entrée des migrants clandestins en Europe. Au moins 37 385 migrants sont arrivés sur ses côtes en 2021, selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’intérieur.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/03/plus-de-4-400-migrants-sont-morts-ou-ont-disparu-en-mer-en-tentant-de-rejoin

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