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/2022-01-04

    • Je pense qu’aucun des deux n’est réellement équivalent à « emmerder ».

      To piss off permet de transmettre la vulgarité du propos, mais je crois que ça ne retient que la partie « énerver » de « emmerder » (et éventuellement le sens « envoyer chier »), mais pas le fait qu’il s’agit aussi de réellement perturber la vie de quelqu’un. Je vais l’emmerder, outre l’énervement, ça veut aussi dire que je vais lui faire perdre son temps, le harceler, lui pourrir la vie. Ce que, je pense, piss off ne transmet pas aussi explicitement. Or ici, il s’agit explicitement de pourrir la vie des non-vaccinés.

      To hassle, pour le coup, traduit bien le fait qu’on va harceler les gens et leur rendre la vie pénible. Mais évidemment on perd la vulgarité du propos, et le fait qu’il s’agit aussi de se passer les nerfs sur quelqu’un, qu’on va se décharger de ses propres soucis sur cette personne (« je t’emmerde » ne signifie pas qu’on va harceler, ni juste qu’on insulte, mais qu’on se passe les nerfs sur la personne : l’image étant « je t’enduis de ma propre merde »). Or, se passer les nerfs sur les autres, dans l’imaginaire politique macroniste-identitaire, c’est central (au sens : ça parle aux tendances faf de son électorat).

      De toute façon les anglais n’ont aucun moyen de reproduire l’obsession scatologique de l’argot français et ses subtilités. « Se faire chier » a tellement de sens différents par exemple.

    • La version espagnole est plus proche de la sensibilité latine :
      https://elpais.com/sociedad/2022-01-04/macron-dice-que-quiere-fastidiar-a-los-no-vacunados.html

      Macron advierte de que tiene ganas de “joder” a los no vacunados: les limitará la actividad social

      https://fr.wiktionary.org/wiki/joder

      Étymologie
      Du latin futuere (« faire l’amour »), en passant par le castillan ancien hoder. Apparenté à foder en portugais, foutre en français, fottere en italien, fute en roumain et fotre en occitan.

      Verbe
      joder \xo.ˈdeɾ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison)
      (Vulgaire) (Espagne) Faire l’amour : baiser, niquer, foutre.
      (Familier) Importuner, souvent par plaisanterie : enquiquiner, faire chier, emmerder, les casser.
      Entre las paredes que lo ven todos los días se muestra como es : divertido, bromista, « siempre jodiendo », dice él. — (« En casa del ’Kun’ », Diario El Mundo, 2 décembre 2006)
      (Familier) Casser, détruire : péter, niquer, foutre en l’air.
      Los hijos de puta que están jodiendo el país con la especulación inmobiliaria.
      (Familier) Plaisanter, faire marcher : déconner, se foutre de la gueule.

      @george : et en arabe ?

    • En arabe, discours prude dans la presse. Par exemple, la chaîne al-arabiya qui évoque (sans offrir de traduction) "un mot vulgaire pour dire ’ennuyer’ ceux qui refusent la vaccination" :

      كلمة مبتذلة من ماكرون بحق غير المطعمين تثير الغضب بفرنسا
      https://www.alarabiya.net/arab-and-world/2022/01/05/%D9%83%D9%84%D9%85%D8%A9-%D9%85%D8%A8%D8%AA%D8%B0%D9%84%D8%A9-%D9%85%D9%8

      الرئيس الفرنسي في مقابلة صحافية أنه ينوي إزعاج رافضي اللقاح

      Perso, je pencherais pour une version proche de l’espagnol, celle du verbe nāka (repris en français par : niquer). Il faut absolument signaler à #zemmour que le français est apparemment la seule langue européenne (pardon pour les Maltophones) à avoir intégré à son vocabulaire le verbe "niquer" !

      La page Wiki est magnifique !
      https://en.wiktionary.org/wiki/%D9%86%D8%A7%D9%83

      Arabic
      Etymology

      Inherited from Proto-Semitic *nayak-, outside of Arabia only attested by Akkadian 𒈾𒀀𒆪 (nâku). Ultimately from Proto-Afroasiatic ;[1][2] compare Egyptian nk.
      Verb

      نَاكَ • (nāka) I, non-past يَنِيكُ‎‎ (yanīku) (transitive)
      (now vulgar) to fuck
      Synonym : نَكَحَ‎ (nakaḥa, “to penetrate”)
      Descendants
      Egyptian Arabic : ناك‎ (nāk)
      Maltese : niek
      Moroccan Arabic : ناك‎ (nāk)
      → French : niquer

      References
      ^ Orel, Vladimir E. ; Stolbova, Olga V. (1995), “*nukʷ-”, in Hamito-Semitic Etymological Dictionary : Materials for a Reconstruction (Handbuch der Orientalistik ; I.18), Leiden, New York, Köln : E.J. Brill
      ^ Bomhard, Allan R. (2014), “Proto-Afrasian *nakʷ-”, in Afrasian Comparative Phonology and Vocabulary, Charleston, South Carolina, →ISBN, page 148
      Freytag, Georg (1837), “ناك”, in Lexicon arabico-latinum praesertim ex Djeuharii Firuzabadiique et aliorum Arabum operibus adhibitis Golii quoque et aliorum libris confectum (in Latin), volume 4, Halle : C. A. Schwetschke, page 358
      Kogan, Leonid (2011), “Proto-Semitic Lexicon”, in Weninger, Stefan, editor, The Semitic Languages. An International Handbook (Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft – Handbooks of Linguistics and Communication Science ; 36), Berlin : De Gruyter, →ISBN, page 228

    • Les Libanais jurent beaucoup sur (dans) le vagin de ta sœur, ça doit se rapprocher du truc.

      Après, il y a le problème du niveau de vulgarité. « Emmerder », ce n’est pas extrêmement vulgaire en argot, c’est assez banal. C’est typiquement le genre d’argot de n’importe qui (y compris un président, donc) peut utiliser, sans que ce soit terriblement vulgaire. Macron peut dire qu’il veut emmerder le gens, c’est moche, mais ce n’est pas non plus choquant du point de vue de la vulgarité. Par exemple il ne dit pas qu’il veut « les faire chier », qui serait un peu plus vulgaire. Et je doute qu’il dise qu’il a envie de les niquer, nettement moins utilisable dans les médias. Et évidemment il ne va pas leur niquer leur race, même si c’est bien le même message.

      (C’est ce que j’aime beaucoup dans l’argot : il y a une infinité de niveaux de langage.)

      Du coup, est-ce que les traductions à base d’allusions sexuelles, en espagnol et en arabe, traduisent encore le fait que son « mot vulgaire » n’est pas aussi vulgaire que ça. (Alors que le piss off me semble d’un niveau de langage assez équivalent.)

    • @arno : joder me paraît assez proche d’emmerder et piss off. « Somos/Estamos jodidos » (on est baisés), on peut l’imaginer dans le chaud d’un meeting ou d’un entretien (!) D’accord pour dire que l’arabe est ressenti plus fortement, mais c’est aussi lié je pense au côté « cérémoniel » de la langue officielle dite classique, alors que les dialectes (avec des variations de sensibilité selon les pays/cultures) sont bien plus « directs » je pense...