Une génération d’enfants d’intérieur a vu le jour.

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  • Une génération d’enfants d’intérieur a vu le jour.
    https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/une-generation-est-en-train-d-emerger

    Espace privilégié des virus, de l’insécurité, du froid, du danger, l’extérieur perdrait de plus en plus sa valeur exploratoire, son potentiel d’aventure et de découvertes, sa promesse d’émancipation et de liberté. Pour vivre heureux, vivons en intérieur. Contrairement à ce que l’on croit penser ou revendique parfois, la vie du dehors se réduit à peau de chagrin. Ainsi, d’après une enquête YouGov de 2018 menée dans quatorze pays d’Europe et d’Amérique du Nord, les adultes qui s’imaginent passer 66 % de leurs journées en intérieur y sont en réalité… 90 % du temps.

    Plus troublant : cette civilisation du cocon, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Vincent Cocquebert, happerait plus encore… les enfants. Désormais, la guerre des boutons se mènerait dans nos salons. Et ce phénomène précède largement au confinement ! Selon une étude de 2006 du Manhattan College à New York, si 71 % des mères jouaient dehors chaque jour quand elles étaient petites, seuls 26 % de leurs propres enfants en font autant. [...]

    Pour autant, ce repli chez soi est-il du seul fait, de l’unique responsabilité des parents ? Comme l’écrit Clément Rivière dans son ouvrage intitulé Les enfants dans la ville, paru aux Presses universitaires de Lyon. « La présence d’enfants non accompagnés dans les espaces publics éveille la suspicion, les laisser jouer ou se déplacer sans surveillance étant progressivement devenu un marqueur de négligence, voire d’irresponsabilité parentale ». Alors, comment redorer le blason de l’évasion ?

    Pas encore écouté. En effet, petite j’étais tout le temps fourrée dehors. L’essor de la bagnole a dû beaucoup contribué aussi je pense à garer les gosses à la maison.

    • #nature_deficit_disorder
      En anglais, il y a deux mots pour le jeu : « play » et « game ». L’intérieur, la maison est surtout le lieu du « game », avec ses règles. La nature reste le lieu du « play », un jeu libre, improvisé, une sorte d’école buissonnière, un endroit où se perdre, où rêver, où avoir peur, découvrir ses limites etc. Cette différence est connue depuis longtemps et la notion de « nature deficit disorder » est encore peu considérée même si les troubles associés sont pointés depuis, je crois la fin des années 60 !
      et oui, la voiture a pris tout l’espace, même à la campagne.