Martin Blachier, il n’en fait qu’à son test

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  • Les chiffres du Covid s’envolent mais surtout « Don’t Look Up », Christian Lehmann ou Kouchner chez Taubira.
    https://www.liberation.fr/societe/sante/les-chiffres-du-covid-senvolent-mais-surtout-dont-look-up-20220114_7C52EL

    L’épidémie est hors de contrôle. Après nos tentatives d’aplanir la courbe, flatten the curve, lors de la première vague, nous voici réduits à ne plus la regarder : « Don’t look up ! » pour ne pas risquer une entorse cervicale. Deux années ont passé, et après les tentatives de réduire les contaminations, nous avons abdiqué pour un laisser-aller généralisé caché sous des protocoles abscons auxquels l’exécutif fait semblant de croire. Les chiffres quotidiens de contaminations n’ont jamais été aussi élevés, et l’exécutif fait le dos rond. Il fallait à tout prix garder l’école ouverte, louable souhait, mais la sécuriser, éviter la contamination des élèves, de leurs familles, des enseignants, aurait demandé une prise en compte de la réalité scientifique et des investissements qui auraient a posteriori constitué un désaveu pour le ministre de l’Education nationale après dix-huit mois de déni sur la non-contagiosité des enfants.https://seenthis.net/messages/943467

    Dans le reste de la société, le virus se répand, et nombre de politiques et de commentateurs s’accrochent à l’espoir d’une moindre gravité du variant omicron, même si sa contagiosité supérieure à celles des formes antérieures du Sars-Cov-2 entraîne des pertes de chance du fait de la saturation des services de santé. Ayant bien intégré que la stratégie choisie entraînerait des contaminations massives, Olivier Véran lui-même, dans une interview au Journal du dimanche juste avant la rentrée scolaire, voulait espérer que cette vague serait la dernière. Et ressort, une fois de plus, l’hypothèse d’une « immunité collective » une fois que, baissant les bras et abandonnant fragiles et immunodéprimés à leur sort, on aurait laissé le virus passer dans toute la population, heureusement en grande partie protégée des formes graves pour ceux qui sont correctement vaccinés.

    Fortement critiquée par le monde scientifique, cette idée de laisser courir le virus sans porter atteinte à l’économie mondiale a été lancée par la « déclaration de Great Barrington », initiée par un think-tank ultralibéral américain climatosceptique, et a constitué la base de la stratégie du gouvernement Trump.
    [Ration, 13/12/2021 : https://www.liberation.fr/checknews/que-sait-on-de-la-declaration-de-great-barrington-qui-recommande-de-limit l’une de ses initiatrices est professeure d’épidémiologie au département de... zoologie à Oxford, ndc ]
    En France, cette invitation à laisser filer la pandémie en ne protégeant que les plus vulnérables a été soutenue par Christèle Gras Le Guen, la présidente de la Société française de pédiatrie, par les docteurs Alice Desbiolles et Guillaume Barucq, récemment invités par Brigitte Macron à l’Elysée, et par Martin Blachier [Ration, 8/4/2021, https://justpaste.it/8q1js ], spécialiste en plateau télé qui affirmait début décembre que l’épidémie serait sur le déclin à Noël.

    Pensée magique

    Or cette idée d’immunité collective secondaire à la déferlante omicron est un parfait exemple de pensée magique. Jusqu’à présent, hélas, aucune vague de Covid n’a conféré une immunité parfaite face à un variant ultérieur, et nombre de personnes ayant contracté un Covid en 2020 ou jusqu’à cet été sont à nouveau ré-infectées actuellement, même si heureusement la vaccination complète conserve une efficacité importante contre les formes graves et réanimatoires.

    Oubliant un peu vite que le tsunami omicron est venu s’ajouter à la vague delta toujours active qui sature les réanimations, certains voudraient croire à la fin de l’épidémie, ayant intégré un autre parfait exemple de pensée magique, à savoir qu’au fil du temps un virus muterait et se recombinerait toujours pour au final devenir plus contagieux mais aussi moins dangereux, parce que la meilleure stratégie pour un virus est de ne pas tuer ses hôtes pour pouvoir se disséminer plus facilement, à la différence d’Ebola, si foudroyant qu’il n’arrive pas à s’étendre avant d’avoir tué tous ses porteurs. Mais ce parfait échantillon d’anthropomorphisme n’a aucune valeur scientifique. Un virus n’a aucune stratégie. Le matériel génétique d’un virus se propage et se recombine en permanence dans une population non-vaccinée, et de ce feu d’artifice de recombinaisons peuvent jaillir des formes plus ou moins contagieuses, plus ou moins dangereuses. Une forme plus contagieuse peut très bien prendre le dessus en ayant une mortalité élevée mais plus tardive.

    Face à ce danger, et même pour les plus égoïstes d’entre nous, il n’y a pas d’autre solution à long terme que de vacciner la planète, de mettre tous nos efforts dans une action concertée pour permettre aux pays pauvres d’accéder au vaccin, au lieu d’empiler les doses de rappel dans le seul but de diminuer transitoirement la contamination. Notre objectif ne devrait pas être de « sauver Noël », puis de « sauver les vacances d’hiver », ni la présidentielle, mais de protéger l’humanité.

    Lueur d’espoir

    Découvrant le 11 janvier dans Libération la tribune signée par un collectif de 1 200 scientifiques appelant à la mise en place d’un arsenal sanitaire pour lutter contre cette pandémie et les suivantes [ https://seenthis.net/messages/943663 ], j’ai eu l’impression qu’ont dans les romans postapocalyptiques les survivants qui soudain captent un message provenant d’une autre colonie : il existait donc encore un peu d’espoir en ce monde, et une vie intelligente loin des rodomontades nombrilistes sur les plateaux télé. La stratégie proposée tenait en quatre thèmes : campagnes de vaccination universelle à l’échelle mondiale, utilisation de masques FFP2 en intérieur, mise en place des normes de ventilation de l’air, recrutement d’arpenteurs sanitaires. Et sur la vaccination, ces scientifiques allaient plus loin que les habituelles demandes à suspendre les brevets. Car si cette décision est effectivement nécessaire, il importe aussi de transférer dans les pays pauvres les moyens techniques d’encapsulation des vaccins ARNm, afin que des centres de production régionaux puissent approvisionner massivement en vaccins de haute qualité.

    Dans le monde entier, un mouvement international d’universitaires et de chercheurs porte ces mêmes revendications. Vous en avez entendu parler ? Non. Mais vous savez tout des déboires familiaux de Didier Raoult, de la prise de bec entre Jean-Michel Blanquer et Olivier Véran, ou du coming out bigame d’Eric Zemmour.

    Bienvenue dans Don’t Look Up

    L’auteur de l’article persiste à accorder un soutien acritique à une politique gouvernementale qui aurait connu ses bons moments...

    après les tentatives de réduire les contaminations, nous avons abdiqué pour un laisser-aller généralisé

    C’est créditer le gouvernement du travail effectué par tous les acteurs de santé.

    À citer les ’"arpenteurs de santé", il aurait pu évoqué ce qu’est devenu COVISAN, un des micro modèle, reproductible, amendable qui aurait pu avec d’autres appuyer une politique en ce sens. Ces essais là ont été relégués aux oubliettes ou laissés au bon vouloir de quelques chefs de services ou d’autres soignants aptes à mettre en oeuvre de biens pauvres moyens. On a fait la santé à la télé et chez docotolib.
    Les discours de gauche, parfois bien tournés, s’évertuent à flouter les aspérités du réel. Abandon intellectuel et politique dont on fait les ministres.

    edit

    again
    24h Pujadas @24h #Pujadas, LCI, 17 janv.

    « Je me suis fait boycotté de certains médias, des experts ont demandé à des médias que je ne sois plus invité donc je n’ai plus été invité pendant au moins 1 mois et demi [dans certains média où j’allais quasi quotidiennement ; j’ai été critiqué par des enfermistes] » @MartinBlachier

    "on a fait tout ce travail, sans aux intérêt personnel" (M.B)

    #Great_Barrington_Declaration #Martin_Blachier #Covid-19