• Un million d’entreprises créées en 2021, signe d’attractivité ou de précarité ?
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    DERRIÈRE LE CHIFFRE – Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, se réjouit de cette hausse historique. Mais elle s’explique surtout par une forte proportion de microentrepreneurs.

    Avec 995 868 entreprises créées en 2021, « cela représente une augmentation de 17,4 % par rapport à 2020, elle-même une année record avec près de 850 000 entreprises créées », détaille un communiqué du gouvernement.
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    Deux tiers de microentrepreneurs
    Les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), sur lesquelles s’appuie M. Le Maire, apportent cependant une nuance de taille : parmi ces créations d’entreprises, près de deux tiers étaient des microentreprises. Si on les exclut, le nombre d’entreprises créées en 2021 n’est plus que de 354 325.

    Gage d’indépendance, le statut de microentrepreneur s’est imposé ces dernières années pour les personnes qui souhaitent lancer leur activité. Ce régime simplifié offre une exonération de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à condition de ne pas dépasser certains seuils et une exonération partielle de charges sociales pendant la première année d’activité.
    A la fin de 2019, la part des microentrepreneurs augmentait dans presque tous les secteurs, selon l’Insee :
    « Elle atteint 75 % dans le commerce de détail hors magasin (sur les marchés ou à distance) et jusqu’à 98 % dans les activités de livraison à domicile et de coursiers urbains. »

    Parmi les microentrepreneurs, 29 % cumulaient leur activité avec un travail salarié à la fin de 2019. L’arrivée de la crise sanitaire, en 2020, a aggravé les choses. Un sondage publié au début de 2021 par l’Union des autoentrepreneurs montrait que, si plus de 83 % des personnes interrogées sur un échantillon de 3 320 répondants avaient repris une activité à l’issue du deuxième confinement, ils n’étaient que 10 % à avoir récupéré au moins 60 % de leur chiffre d’affaires de l’année précédente.

    Une autre enquête de l’Insee montre que les microentreprises sont moins pérennes que les entreprises individuelles classiques :
    « Cinq ans après leur immatriculation au premier semestre 2014, un tiers des autoentrepreneurs ayant démarré leur activité sont toujours actifs. Pour la même génération, la proportion d’entrepreneurs individuels classiques pérennes à cinq ans est beaucoup plus élevée (53 %). »

    Oui, l’école à la maison existe ! Les lecteurs du Monde pourront instruire leurs enfants : fais pas l’imbécile, ces histoires de micro entrepreneurs sans porte feuille de bons clients conséquent escompté d’avance, c’est du bullshit.

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