Guerre des polices dans le cyberespace
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Face à la montée en puissance de la cyberdélinquance, le ministère de l’intérieur envisageait la création d’une structure unique confiée à la gendarmerie. Les réticences de la police l’ont conduit à modifier son projet.
Le plan était ambitieux, il devait même figurer parmi les innovations de la loi de programmation du ministère de l’intérieur, grand œuvre de Gérald Darmanin en matière de sécurité : créer un grand « service à compétence nationale » de lutte contre la cyberdélinquance. Las.
La traditionnelle guerre des polices a eu raison du projet, qui devait échoir aux gendarmes, et le ministre a dû revoir ses ambitions à la baisse. « Le cyber est un nouveau territoire de délinquance qui impacte chaque Français, chaque entreprise, chaque administration, assure aujourd’hui Gérald Darmanin. Cela n’aurait eu aucun sens de le réserver à une force, ce serait comme dire : les policiers sont désormais les seuls à avoir des voitures. »
Pas de FBI numérique à la française, donc, et pas davantage de structure directement rattachée au cabinet du ministre sous la forme d’une agence, une solution un temps envisagée pour permettre le recrutement de profils venus du privé. Place Beauvau, on a préféré opter pour la création de deux grandes directions au sein de chacune des forces de sécurité, une décision qui marque l’épilogue d’une sourde guerre d’influence que se sont mené, des mois durant, police et gendarmerie.