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    [1/18] Depuis le début de la pandémie, il y a, particulièrement en France, un problème fondamental de méthode eu égard à l’état de nos connaissances, et quant aux choix d’action qui en découlent.
    [2/18] Plus précisément, le rapport à l’état de nos connaissances est conditionné par des choix d’action qui les précèdent, au lieu que l’action soit fondée sur le niveau de connaissance.
    [3/18] Ce qui caractérise l’état de nos connaissances sur le SarsCoV2 est l’incertitude, même si nos connaissances depuis 2 ans ont considérablement progressé. L’incertitude désigne les situations où l’on connaît un certain nombre d’éléments et où on en ignore d’autres.
    [4/18] En particulier, on ignore les probabilités de survenue que l’on peut attribuer à des événements possibles caractéristiques de la situation pandémique : variant +/- contagieux, +/- virulent, +/- avec échappement immunitaire, incidence des effets cliniques de ces variations.
    [5/18] Ces éléments sont modifiés avec certains variants. Interviennent également la couverture vaccinale et les comportements, ces derniers étant en partie modifiés selon les saisons (sociabilité +/- en intérieur/extérieur en particulier),
    [6/18] mais aussi par le rapport psychologique à la situation (se sentir rassuré/inquiet selon les discours qui circulent sur la situation, avec +/- respect des gestes barrières, lassitude, frustrations...),
    [7/18] et les prismes d’appréhension (réduction de la cinétique épidémique à un mouvement strictement naturel ou aussi comme un phénomène social...).
    [8/18] Tous ces éléments rendent complexe les projections quant à la suite de l’évolution de la pandémie, qui ne peuvent que formuler des hypothèses provisoires et incertaines, qui peuvent être rapidement démenties par les faits.
    [9/18] Nous avons en revanche acquis un certain nombre de connaissances, soit sur le SarsCoV2, soit par le passé sur d’autres virus. Nous savons que la principale voie de diffusion du SarsCoV2 est aérosole, et que plus il circule, plus il mute.
    [10/18] L’erreur de méthode réside dans le fait de remplacer les éléments d’incertitude par des éléments connus, et transformer ainsi une situation incertaine en situation dont les risques seraient parfaitement évalués (calcul de la probabilité pour chaque résultat possible).
    [11/18] Cette erreur se double du choix systématique de privilégier l’hypothèse la plus optimiste à chaque tentative d’évaluation de la suite de l’évolution de l’épidémie. Cela a conduit à se tromper presque aussi systématiquement.
    [12/18] Tomber éventuellement juste 1 fois ne valide pas le procédé, car cela est dû au hasard et non au procédé lui-même.
    [13/18] Pour les situations d’incertitude, et pour ne pas justifier l’inaction, a été conçu le principe de précaution, d’abord dans le champ de la politique environnementale, puis dans celui de la santé. Il s’agit de prendre des mesures de prévention en attendant d’en savoir +.
    [14/18] Dans ce cadre, l’hypothèse retenue pour l’avenir n’est pas la + optimiste, qui justifierait au contraire l’inaction, ou la décision de lever toutes les mesures de prévention.
    [15/18] Ce choix de l’action précautionneuse n’est jamais celui qui a été fait en France. Nous n’avons cessé de le payer chèrement, en malades sévères et en vies humaines. Peut-être aussi en séquelles et maladies persistantes pour toute une partie de la population.
    [16/18] Il a au contraire été choisi de privilégier des considérations politiciennes, habillées d’éléments de langage, opposant artificiellement santé et économie, mesures sanitaires et qualité éducative, en retenant systématiquement les hypothèses les + optimistes,
    [17/18] non seulement concernant les éléments d’incertitude, mais également contre des éléments de connaissance (diffusion par aérosols, transmission par les enfants...). Le champ des connaissances a ainsi été parasité par celui de l’action aux finalités politiciennes,
    [18/18] ce qui éclate au grand jour avec l’approche de l’élection présidentielle.