@tintin ben ça va. Je trouve que ce qu’elle raconte est intéressant.
Je ne crois pas à la justice communautaire qui est l’ancienne/nouvelle tendance dans les milieux militants actuels. La police/la justice sont imparfaites donc débrouillons nous à part. Non. L’intérêt du système judiciaire ce n’est pas seulement rendre justice à la victime, ça me semble une erreur. Car c’est aussi dire ce qui est acceptable ou pas dans un contexte donné par une société, puis de rendre justice aux victimes mais aussi d’éviter les vendetta, les lynchages physiques ou symboliques, et les vengeances individuelles (partiellement dans notre société en tout cas). Mais c’est aussi de comprendre comment quelqu’un en arrive à perpétrer un crime pas pour l’en excuser, mais pour comprendre, dans l’idéal, comment éviter que ça se reproduise, si c’est possible.
Il y a des avancées pour améliorer le système judiciaire, des tentatives d’ajustement, mais par exemple, je ne comprends pas l’imprescriptibilité qui est demandée par certains groupes, ni justement le fait de revenir toujours sur les condamnations passées de quelqu’un. Soit on pense que la prison a un sens, et dans ce cas là, une fois la sentence exécutée, alors ça devrait être bon.
Le soucis dans les questions criminelles c’est qu’il y a différents profils, dont celui de ces personnes qui ne s’amenderont jamais de quoi que ce soit, car elles sont trop loin, et sans psychologisme exacerbé, elles sont incapables de reconnaître leurs torts, ne sont centrées que sur elles-même, n’ont pas de perception du mal fait à autrui, s’en foutent ou en tirent satisfaction. Ces cas-là me semblent non amendables et je crois qu’en tant que société, ils nous emmerdent au plus au point, on a un angle mort, un truc difficile à penser : qu’est-ce qu’on peut faire d’eux ?
Est-ce que Polanski est dans ce cas ? Je n’en suis pas sûre. Geimer pointe les dysfonctionnements judiciaires dans son affaire, aussi bien vis à vis d’elle que de Polanski, je trouve ça intéressant. Et je ne crois pas que de reconnaître que son agresseur n’ait pas plus bénéficié que soi d’un procès juste à cause des défauts du système judiciaire soit faire preuve d’un quelconque syndrome de Stockholm (qui est un concept bien foireux by the way). J’aime bien qu’elle amène de la complexité dans une affaire dont la dimension médiatique empêche de penser.
Par contre, que ça soit Peggy Sastre qui l’interviewe ça me laisse perplexe sur la médiation tordue potentielle de ses idées, c’est pour ça que j’ai mis son blog en lien.