le butin de profiteurs de guerre – Libération

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  • Barnums de tests Covid : le butin de profiteurs de guerre
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    Si la politique de dépistage massif, jusqu’ici compréhensible, permet aux pharmaciens d’engranger de substantifiques gains, elle fait également le lit de prestataires pas toujours scrupuleux au niveau social et sanitaire.

    L’enfer est pavé de bonnes intentions. Pour sûr, le gouvernement ne voyait pas à mal en choisissant de baser sa stratégie de lutte contre la propagation du Covid-19 sur les tests (PCR, antigéniques ou auto). Bien sûr, pour que le triptyque « tester-alerter-protéger » fonctionne, il fallait que les pharmaciens répondent présents. Encouragés par des incitations financières (25 euros pour chaque test, pour un kit écouvillon et plaquette de réactif acheté entre 2,50 et 3,50 euros) et des conditions simples à remplir pour devenir une officine de test, ils ont effectivement retroussé leurs manches. Et oui, rendre ces tests gratuits pour tous (puis pour les vaccinés uniquement) est une exception en Europe, à la hauteur de ce que l’on est en mesure d’attendre du système de protection sociale français.

    Les bonnes intentions de départ étaient là. Mais logiquement, l’enfer plus très loin. On l’a même vu s’installer en ville, posant ses tentes sur nos trottoirs. Nous les avons accueillies comme une réponse à notre besoin d’être testés rapidement et constamment. Comme une solution au burn-out de certains pharmaciens incapables de suivre la cadence des nouveaux protocoles et variants. Mais ces tentes, si « pratiques », sont aussi le repère de « prestataires de services » alléchés par un marché aussi rentable que faiblement contrôlé. Ces « non-pharmaciens » perçoivent entre 10 et 12 euros sur les 25 remboursés. Ils s’engouffrent dans les failles du système, exploitent des régiments d’étudiants « autoentrepreneurs » qui testent à la chaîne en grelottant, sans se soucier des conditions requises pour que le résultat soit fiable. Libération a enquêté sur ce qui se trame vraiment au bout de l’écouvillon qui triture nos narines : un business du « barnum » hors de contrôle, le butin de profiteurs de guerre dont on ne prend pas encore la mesure mais que nous devrons rembourser un jour ou l’autre.

    Donc : coût à l’achat : entre 2.50€ et 3.50€
    Remboursement sécu : 25€ (pour le geste technique et le remplissage de sidep)
    300000€ par an pour certaines pharmacies !