la majorité des décès à l’hôpital sont désormais liés au variant Omicron

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  • Covid-19 : la majorité des décès à l’hôpital sont désormais liés au variant Omicron

    Plus de 250 morts liées au Covid-19 sont recensées chaque jour en France, un nombre qui augmente depuis la mi-novembre. Même si Omicron provoque moins de formes graves, il peut tuer, notamment les personnes fragiles et immunodéprimées, selon Santé publique France.

    Pourtant, ce virus tue toujours. Entre le 17 et le 23 janvier, il a fait 1 665 nouvelles victimes en France. Soit 238 morts par jour en moyenne, une croissance de 8 % par rapport à la semaine précédente. « Cette augmentation touche majoritairement les 60 ans et plus, dans l’ensemble des régions », précise Santé publique France (SPF) dans son point hebdomadaire du 27 janvier.

    La litanie du nombre de victimes, de fait, n’est plus égrenée comme au début de la pandémie. Et les morts du Covid-19 sont devenus invisibles. « La société n’a pas envie de les voir. Ils perturbent le scénario optimiste selon lequel Omicron serait associé à une immunité collective et à la fin de la pandémie », constate le professeur Marc Leone, chef de service de réanimation à l’hôpital Nord de Marseille (AP-HM).

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/29/covid-19-la-majorite-des-deces-a-l-hopital-sont-desormais-lies-au-variant-om

    • Il est avéré qu’Omicron est au moins aussi dangereux, et même certainement plus dangereux, que la souche initiale qui nous touchait en 2020 et pour laquelle on avait confiné l’entièreté du pays. La communication et la gestion de crise du gouvernement sont criminelles. N’oublions pas : mercredi, les rares mesures qui avaient été prises sont abandonnées car le passe vaccinal est vu comme la solution à tout (ah si, les boîtes de nuit sont encore fermées pour 15 jours quand même) alors qu’on est encore en haut de la vague, autant dire qu’on n’est probablement pas parti pour faire baisser les chiffres de décès et de Covid longs.

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    Plus de 250 morts liées au Covid-19 sont recensées chaque jour en France, un nombre qui augmente depuis la mi-novembre. Même si Omicron provoque moins de formes graves, il peut tuer, notamment les personnes fragiles et immunodéprimées, selon Santé publique
    Ils sont les oubliés de l’épidémie. En mars 2020 pourtant, une image-choc frappait les esprits, symbole de l’effroi de l’Europe face à la première vague de Covid-19 : un cortège de camions militaires quittait alors Bergame, en Italie du Nord, emportant les cercueils des personnes décédées.

    Cette vision s’est estompée à mesure que nous apprenions, lors des vagues suivantes, à composer avec le virus SARS-CoV-2. Lassitude, accoutumance, envie de passer à autre chose… La litanie du nombre de victimes, de fait, n’est plus égrenée comme au début de la pandémie. Et les morts du Covid-19 sont devenus invisibles. « La société n’a pas envie de les voir. Ils perturbent le scénario optimiste selon lequel Omicron serait associé à une immunité collective et à la fin de la pandémie », constate le professeur Marc Leone, chef de service de réanimation à l’hôpital Nord de Marseille (AP-HM).

    Pourtant, ce virus tue toujours. Entre le 17 et le 23 janvier, il a fait 1 665 nouvelles victimes en France. Soit 238 morts par jour en moyenne, une croissance de 8 % par rapport à la semaine précédente. « Cette augmentation touche majoritairement les 60 ans et plus, dans l’ensemble des régions », précise Santé publique France (SPF) dans son point hebdomadaire du 27 janvier.

    Au 28 janvier, la moyenne du nombre de décès quotidiens était de 262, une hausse plus importante de 18 % par rapport à la semaine d’avant. Mais la courbe du nombre de morts quotidiennes avec un diagnostic de Covid-19 ne cesse de grimper depuis le 19 novembre 2021, où 50 décès liés à la maladie étaient recensés. Pour mémoire, le virus a emporté 613 personnes au pic de la première vague, le 6 avril 2020. Et 551 personnes au pic de la deuxième vague, le 9 novembre 2020.

    « Une image me hante, celle du camion frigorifique garé à côté de notre funérarium durant la première vague. On n’avait pas assez de place pour accueillir tous les cadavres, témoigne le professeur Frédéric Adnet, chef du service des urgences de l’hôpital Avicenne (AP-HP) à Bobigny. Au cours des vagues suivantes, j’ai toujours craint de voir resurgir ce camion. Il est revenu durant la quatrième vague mais depuis, je ne l’ai plus vu. »

    Hausse mécanique des hospitalisations et des décès

    Le nombre des morts augmente pourtant, une conséquence directe de la hausse exponentielle du nombre de nouvelles infections. « Même avec un virus moins sévère [le variant Omicron], il y a mécaniquement un nombre d’hospitalisations et de décès » qui augmente, explique Geneviève Chêne, directrice générale de SPF. Entre le 17 et le 23 janvier, plus de 358 245 nouvelles infections ont été détectées chaque jour en moyenne. Soit 3 736 cas pour 100 000 habitants, un taux d’incidence en hausse de 20 % par rapport à la semaine précédente.

    Une augmentation encore plus marquée chez les 80-89 ans (+ 29 %) et les 90 ans et plus (+ 31 %). La hausse a concerné toutes les régions sauf l’Ile-de-France, où l’incidence a baissé de 11 %. Le pic de la vague serait-il en vue ? Ces trois derniers jours, une décrue des nouvelles contaminations semble se dessiner. Mais la prudence est de mise : à la mi-janvier, le reflux espéré n’était en réalité qu’un mirage.

    Quoi qu’il en soit, durant la troisième semaine de janvier, jamais une telle flambée de contaminations n’avait été observée. Et pour cause : extrêmement contagieux, le variant Omicron est devenu quasi hégémonique en France. Cette semaine-là, il était responsable de 98 % des nouvelles infections, d’après les tests de criblage réalisés par PCR.

    Certes, la moindre sévérité du variant Omicron se confirme par le fait que les nouvelles admissions en services de soins critiques ont diminué (1 745, – 12 %). Pour autant, la hausse des nouvelles hospitalisations s’est poursuivie (16 256, + 8 %), d’où le maintien d’une pression importante sur les hôpitaux sauf en Ile-de-France, où une baisse a semblé s’amorcer.

    Mais les morts du Covid-19 ? Qui sont-ils aujourd’hui ? « Le variant Omicron concerne actuellement la majorité des décès hospitaliers avec Covid-19 », indique la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé (Drees), dans un rapport publié le 28 janvier. Entre le 17 et le 23 janvier, le variant Omicron concernait 99 % des tests PCR positifs ; 88 % des entrées hospitalières conventionnelles ; 79 % des admissions en soins critiques ; et 57 % des décès survenus à l’hôpital avec Covid-19. Des chiffres similaires ont été rapportés par SPF.

    « Essentiellement des patients non vaccinés »

    Dans certains services d’urgence ou de réanimation, le constat diffère cependant. « Les décès actuels concernent essentiellement le variant Delta », estiment Marc Leone et Frédéric Adnet. « Ceux qui meurent avec Delta ont entre 55 et 70 ans, l’âge habituel des patients en réanimation, ajoute Marc Leone. Ils ont des comorbidités banales, quand ils en ont. Et décèdent des complications respiratoires du Covid-19 : on ne parvient plus à les oxygéner. » Ce sont aussi, souligne le praticien, « essentiellement des patients non vaccinés ».

    Mais ces patients meurent-ils du Covid-19, ou bien « avec » le Covid-19 ? Difficile, à ce stade, de répondre. « On ignore la part des personnes mortes à cause du Covid-19 ou avec le Covid-19, indique Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin, même si les premiers résultats suggèrent que la majorité de ces décès surviennent chez les patients hospitalisés pour Covid-19. » Les causes des décès sont souvent multifactorielles, surtout chez les personnes âgées, rappelle de son côté SPF.

    Le profil des patients morts avec Omicron, de fait, pourrait différer de celui des morts avec le variant Delta. « Ce sont souvent des patients admis à l’hôpital pour un autre motif et qui, de plus en plus fréquemment, sont trouvés positifs pour Omicron », explique Marc Leone. « Le Covid-19 peut alors aggraver la maladie dont souffrent ces patients – drépanocytose, œdème aigu du poumon, bronchite chronique obstructive… », renchérit Frédéric Adnet. Au point de précipiter le décès, parfois, sans qu’on puisse faire la part des causes en jeu (maladie chronique, infection). Ce qui conduit parfois à le comptabiliser dans les statistiques des morts du Covid-19.

    Selon Frédéric Adnet, les morts avec Omicron se caractérisent aussi par le fait qu’ils ont beaucoup de facteurs de risque (hypertension, diabète, obésité), « le principal étant de ne pas être vaccinés ». Mais un tout autre profil existe : « Des patients fortement immunodéprimés qui, même avec Omicron, développent des formes graves et décèdent », ajoute Marc Leone.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/29/covid-19-la-majorite-des-deces-a-l-hopital-sont-desormais-lies-au-variant-om