• Cet article du Monde-avec-AFP est plein de chiffres et de bonnes nouvelles.

    Covid-19 : dans les lieux soumis au passe vaccinal, le masque tombe
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/28/le-masque-tombe-dans-les-lieux-soumis-au-passe-vaccinal_6115552_3224.html

    La décrue de la cinquième vague entamée à l’automne dernier se poursuit : 25 484 personnes infectées par le Covid-19 étaient hospitalisées vendredi, soit 634 de moins que la veille. Parmi les patients à l’hôpital, 2 546 sont pris en charge dans les services de soins critiques accueillant les formes les plus graves, soit 110 de moins en vingt-quatre heures.

    […]

    C’est « au regard de l’évolution favorable des données sanitaires » que le préfet Jacques Billant a pris la décision de « desserrer » les « mesures de freinage de l’épidémie sur l’île. Au lundi 22 février, le taux d’incidence (nombre de contaminations pour 100 000 habitants) était de 1 592 et le taux d’occupation des services de réanimation de 82,4 %. Actuellement, 40 des 108 lits de réanimation sont occupés par des malades contaminés par le SARS-CoV-2.

    Plein de chiffres, mais surtout pas le nombre de décès (on t’annonce royalement « 110 de moins » en soins critique en 24 heures, mais tu iras chercher ailleurs pour savoir que dans ces mêmes 24 heures, 199 personnes sont mortes du Covid).

    Les mots « morts » et « décès » ne sont d’ailleurs pas imprimés dans cet article, puisqu’il s’agit de se réjouir qu’« une grande partie des restrictions sanitaires est levée ».

    • La décrue de la cinquième vague entamée à l’automne dernier se poursuit

      L’automne commence en février, donc et se termine en février aussi, donc. Donc.

      Ce jour, mon gamin reprend le sport en salle. Je découvre à l’occasion que depuis ce jour, le sport en salle est dispensé de masque. Je vais découvrir ce soir si on lui a demandé de le garder, ou si on l’a incité lourdement à le retirer. J’ai fait mon coup de nudge habituel, à lui rappeler que « c’était vraiment préférable de continuer à le porter, parce que si les semaines de vacances scolaire ont bien fait baisser les stats, c’est bien
      dans les écoles que le virus circule le plus fort et se transmet au reste de la population ». Oui, je dis ce genre de choses à mon gamin :-))

  • Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, en garde à vue, soupçonné d’avoir drogué une collaboratrice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/25/laurent-bigorgne-directeur-de-l-institut-montaigne-en-garde-a-vue-soupconne-

    Le directeur de l’Institut Montaigne, un think-tank libéral, Laurent Bigorgne, a été placé en garde à vue vendredi 25 février, soupçonné d’avoir drogué à son insu une collaboratrice lors d’une soirée, a appris Le Monde auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

    Dans le cadre d’une enquête ouverte pour administration de substance nuisible, il a été placé en garde à vue vendredi matin dans les locaux du 3e district de la police judiciaire. Une source proche de l’enquête a également confirmé son interpellation à l’Agence France-Presse.

    Invitée au domicile de Laurent Bigorgne, l’une de ses collaboratrices, âgée d’une quarantaine d’années, a déposé plainte dans la nuit de mardi à mercredi, après un début de soirée passé en sa compagnie.
    Une drogue qui entraîne la baisse de la vigilance

    Selon Le Parisien, elle aurait raconté à la police s’être sentie subitement mal après avoir bu une coupe de champagne et se serait rendue immédiatement dans un hôpital où on lui aurait dit qu’elle présentait des symptômes d’intoxication à de la drogue.

    Selon une expertise toxicologique de la plaignante, toujours selon le quotidien régional, son test s’est révélé positif à la MDMA, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines, aussi appelée « ecstasy ».

    La MDMA, qui peut notamment être diluée dans une boisson, est consommée pour la sensation d’énergie et d’euphorie qu’elle procure et pour son effet désinhibiteur. Elle provoque notamment l’augmentation du rythme cardiaque, des palpitations et des bouffées de chaleur, et abaisse la vigilance.

    Selon Le Parisien, dans sa plainte, la plaignante explique que Laurent Bigorgne lui envoyait des messages réguliers à caractère sexuel et se prêtait à une « drague insistante ».

    Laurent Bigorgne, 47 ans, dirige l’Institut Montaigne depuis 2011. Créé en 2000, ce centre de réflexion d’inspiration libéral, qui réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires, rend régulièrement des études et rapports, notamment adressés aux pouvoirs publics.

    • https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/25/laurent-bigorgne-directeur-de-l-institut-montaigne-en-garde-a-vue-soupconne-

      Le directeur de l’Institut Montaigne, un think-tank libéral, Laurent Bigorgne, a été placé en garde à vue vendredi 25 février, soupçonné d’avoir drogué à son insu une collaboratrice lors d’une soirée, a appris Le Monde auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

      Dans le cadre d’une enquête ouverte pour administration de substance nuisible, il a été placé en garde à vue vendredi matin dans les locaux du 3e district de la police judiciaire. Une source proche de l’enquête a également confirmé son interpellation à l’Agence France-Presse.

      Invitée au domicile de Laurent Bigorgne, l’une de ses collaboratrices, âgée d’une quarantaine d’années, a déposé plainte dans la nuit de mardi à mercredi, après un début de soirée passé en sa compagnie.
      Une drogue qui entraîne la baisse de la vigilance

      Selon Le Parisien, elle aurait raconté à la police s’être sentie subitement mal après avoir bu une coupe de champagne et se serait rendue immédiatement dans un hôpital où on lui aurait dit qu’elle présentait des symptômes d’intoxication à de la drogue.

      Selon une expertise toxicologique de la plaignante, toujours selon le quotidien régional, son test s’est révélé positif à la MDMA, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines, aussi appelée « ecstasy ».

      La #MDMA, qui peut notamment être diluée dans une boisson, est consommée pour la sensation d’énergie et d’euphorie qu’elle procure et pour son effet désinhibiteur. Elle provoque notamment l’augmentation du rythme cardiaque, des palpitations et des bouffées de chaleur, et abaisse la vigilance.

      Selon Le Parisien, dans sa plainte, la plaignante explique que Laurent Bigorgne lui envoyait des messages réguliers à caractère sexuel et se prêtait à une « drague insistante »
      Laurent Bigorgne, 47 ans, dirige l’Institut Montaigne depuis 2011. Créé en 2000, ce centre de réflexion d’inspiration libéral, qui réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires, rend régulièrement des études et rapports, notamment adressés aux pouvoirs publics.

    • Ce n’est pas seulement sexiste, c’est un empoisonnement en vue d’un viol. Je ne suis pas juriste mais je ne trouve pas ce crime dans legifrance, l’empoisonnement est seulement relié à un meurtre. (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006417573) Pourtant, c’est utilisé depuis longtemps pour abuser des personnes (pousser à l’usage de l’alcool ou de drogues ou lui en administrer à son insu en vue de violer la personne).
      Du coup, je repense à cette saloperie de GHB, la « drogue du viol ».

      Les mélanges MDMA et autres substances psychoactives | MAAD DIGITAL
      https://www.maad-digital.fr/articles/les-melanges-mdma-et-autres-substances-psychoactives

      Un peu de chimie

      La MDMA, appelée aussi Ecstasy ou MD est une petite molécule purement synthétique, le 3,4-méthylène-dioxy-méthylamphétamine, qui pénètre dans le cerveau en franchissant facilement la barrière hémato-méningée, notamment du fait de sa nature hydrophobique (=repoussée par l’eau). Sa structure chimique comporte un noyau central de phényléthylamine, qui est également présent dans de nombreux autres psychostimulants comme la méthamphétamine ou le méthylphénidate (RitalineⓇ). La mescaline et le LSD ont une structure proche de celle de la MDMA, ce qui explique que celle-ci puisse produire des effets stimulants mais aussi hallucinogènes. Ces propriétés sont dues en particulier à l’augmentation massive de sérotonine, et à un moindre degré de dopamine, dans le cerveau.
      La particularité de la structure chimique de la MDMA est qu’un des atomes de carbone du noyau est asymétrique, d’où l’existence de 2 formes en miroir, R et S (pour les chimistes, ce sont des énantiomères comme le THC et le CBD, voir article Cannabis et Bad Trip). Présentant une disposition différente des atomes, les 2 formes peuvent avoir des propriétés différentes. De fait, des travaux menés sur des modèles animaux ont montré que la forme R engendrerait les effets hallucinogènes, alors que la S serait responsable des effets stimulants.
      En général, la MDMA contenue dans les comprimés comporte les 2 formes R et S en proportion similaire. Cela peut toutefois varier, ce qui pourrait expliquer les différences d’effets ressenties par les consommateurs.

      MDMA + GHB

      Le GHB a pour rôle de moduler l’activité des neurones inhibiteurs, c’est un dépresseur du système nerveux central qui ralentit les fonctions cérébrales. A faible dose, ses effets sont semblables à ceux de la MDMA. La prise de GHB majore les effets de la MDMA et permet d’atténuer le mal-être ressenti après sa disparition.
      Chez le rat sous MDMA, le GHB peut provoquer une augmentation de l’hyperthermie. De même, l’activité locomotrice est exacerbée après une prise aiguë. En cas de prise répétée de GHB, l’hypermotricité se réduit, probablement en rapport avec le développement d’une accoutumance neurobiologique.
      Des analyses de l’hippocampe, structure fondamentale de la mémoire, ont été réalisées chez le rat 8 semaines après administration conjointe de MDMA et de GHB pendant 10 jours. Des modifications nettes de l’expression des protéines impliquées dans la neuroplasticité, la neuroprotection et la signalisation cellulaire ont été observées.

    • le Monsieur inspire #Blanquer
      Laurent Bigorgne : Les enseignants ne sont pas mal payés : il y en a trop...
      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/09/21092021Article637678051019939434.aspx

      Qui est vraiment Laurent Bigorgne, le dirigeant de l’Institut Montaigne qui veut réduire le temps des vacances ?
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/18/qui-est-vraiment-laurent-bigorgne-l-homme-qui-veut-alleger-le-temps-des-vaca

      Jean-Michel Blanquer, ministre longue durée à l’Education
      https://enseignants.se-unsa.org/IMG/UserFiles/Files/presse/2021/2021S37/blanquer_ministre_longue_duree_portrait.pdf

      En avril 2016, au lendemain du lancement d’En marche !, Mediapart publie cette information : l’adresse légale du mouvement macroniste est celle de son domicile privé, car sa compagne est directrice de la publication du site enmarche.fr. Bigorgne et Macron sont amis de longue date.

      #empoisonnement #viol

    • Henri de Castries, président de l’institut Montaigne, époux de Anne Millin de Grandmaison, fille d’un cousin issu de germain et petite-fille de René de La Croix de Castries, dit le duc de Castries. Mr le Comte Henri de La Croix de Castries ou « Riton » pour les intimes est aussi descendant du marquis de Sade.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Castries
      Riton est aussi :

      Administrateur de l’Association pour l’aide aux jeunes infirmes
      Président d’Axa Atout Cœur
      Administrateur de Nestlé (Suisse)
      Administrateur de HSBC (Royaume-Uni)
      Membre de l’International Advisory Board de l’université de Tsinghua (Pékin)
      Administrateur indépendant de Stellantis

      Sur le site de l’institut tut-tut https://www.institutmontaigne.org/presidentielle-2022


      Henri de Castries, au siège d’Axa à Paris, en 2013. LEA CRESPI/PASCO

  • Gérald Darmanin annonce sa volonté de dissoudre deux associations propalestiniennes
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/25/gerald-darmanin-annonce-sa-volonte-de-dissoudre-deux-associations-propalesti

    Le ministre de l’intérieur accuse le Collectif Palestine Vaincra et le Comité Action Palestine d’« appel à la haine, à la discrimination, à la violence » et de « provocation à des actes terroristes ».

    Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin va demander la dissolution du Collectif Palestine Vaincra et du Comité Action Palestine, accusées d’« appel à la haine, à la discrimination, à la violence » et de « provocation à des actes terroristes », a-t-il tweeté jeudi 24 février.

    La procédure de dissolution, enclenchée à la demande du président Macron, sera lancée « dans les jours prochains », a précisé le ministère à l’Agence France-Presse (AFP).

    Le Collectif Palestine Vaincra est accusé par le ministère d’« appel à la haine, à la discrimination et à la violence ». Selon l’intérieur, ce groupe « sous couvert de défendre la cause palestinienne », « cultive le sentiment d’oppression des peuples musulmans (…) dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale ». Le ministère lui reproche également d’appeler « à la discrimination et à la haine envers Israël et les Israéliens », notamment à travers des campagnes de boycott.

    « Rendre compte de l’activité d’organisations terroristes »
    Parmi les dernières actions du collectif, basé à Toulouse, une campagne « #Palestine2022_ » qui vise à « _dénoncer la collaboration des gouvernements français avec l’apartheid israélien » et à « i_nviter le sujet de la cause palestinienne dans les débats de l’élection présidentielle_ », peut-on lire sur son site Internet.

    Le Collectif « dénonce fermement cette annonce qui est une attaque contre le mouvement de solidarité avec la Palestine » a déclaré son porte-parole Tom Martin. L’organisation se définit comme « antiraciste et anticolonialiste ».

    Le Comité Action Palestine se voit lui reprocher de « relayer les communiqués » et de « rendre compte de l’activité d’organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du jihad islamique en Palestine et le Hezbollah ». Il affirme « dans sa charte son soutien à toutes les organisations en lutte contre Israël, y compris quand elles font usage de la violence ou de méthodes terroristes », pointe le ministère.

    Le Comité Action Palestine, installé à Bordeaux, selon son site, se présente comme une association œuvrant « pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien », notamment « le droit au retour des réfugiés, c’est-à-dire la libération de la terre arabe de Palestine- ». L’association dit également dénoncer « _le sionisme en tant que mouvement colonialiste et raciste  ».

  • Le manque d’accès à la naturalisation épinglé par le Défenseur des droits
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/22/le-manque-d-acces-a-la-naturalisation-epingle-par-le-defenseur-des-droits_61

    Le manque d’accès à la naturalisation épinglé par le Défenseur des droits
    Un rapport rendu public mardi 22 février pointe les délais longs de plusieurs années et l’arrêt inopiné du dispositif de naturalisation des travailleurs en première ligne contre le Covid-19.
    Ils sont plus de 17 000 à avoir obtenu la nationalité française depuis la fin de 2020. Ces travailleurs étrangers se sont illustrés pendant la pandémie. « Ils tenaient le pays à bout de bras », a souligné, le 15 février sur BFM-TV, la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, qui a défendu leur naturalisation. Dans une circulaire du 14 septembre 2020, elle avait ainsi dit aux préfets que « les dossiers d’accès à la nationalité des personnes ayant contribué activement, en première ligne, à la lutte contre la Covid-19, notamment des personnels de santé, pourront voir leur traitement accéléré et facilité ».D’après les données du ministère de l’intérieur, plus du quart des demandes remontées l’ont été au titre d’une profession médicale, 18 % relevaient de la catégorie ouvrier qualifié, et 11 % de celle des services à la personne. Les premiers pays d’origine des demandeurs sont l’Algérie, le Maroc, le Cameroun et la Tunisie.
    Dans un rapport rendu public mardi 22 février, le Défenseur des droits salue l’initiative mais regrette que le dispositif ait été « écourté sans préavis » dès le 15 juillet 2021, alors que les personnes devaient pouvoir déposer leur demande jusqu’au 15 septembre 2021. « Des gens étaient en train de préparer leur dossier quand le ministère a annoncé sans délai que c’était fini, souligne Madeleine Jayle, juriste au DDD. Cela a fragilisé les droits des usagers. » En outre, « le dispositif n’a pas été sécurisé par une circulaire ou instruction, accessible au public ».
    Sollicité, le ministère de l’intérieur justifie l’arrêt prématuré du dispositif par une baisse de qualité des demandes : « Il y avait de plus en plus de dossiers de moins en moins éligibles », résume-t-on place Beauvau.Dans le rapport de l’autorité indépendante, c’est l’ensemble de la procédure de naturalisation qui est passée au crible. Ce choix résulte du fait qu’en cinq ans « plus de 5 000 personnes ont saisi le Défenseur des droits à la suite de difficultés d’accès au service public de la naturalisation ».
    « Depuis 2017, le Défenseur des droits a déjà formulé des recommandations claires, mais nous avons continué à recevoir plus de mille saisines en 2020, précise Mme Jayle. Ce sont des gens qui n’arrivent pas à déposer leur dossier avant des mois ou des années et des personnes dont le dossier a été déposé mais qui attendent jusqu’à quatre ans une décision. »
    Au travers de cette « attente interminable », les étrangers se retrouvent dans des situations de « grande incertitude », de « désarroi » et de « découragement » qui mettent à mal leur confiance dans l’administration, notent les auteurs.L’administration fait preuve d’un « manque de transparence » selon le Défenseur des droits : le nombre de demandes en cours de traitement ou déposées chaque année n’est pas rendu public, pas plus que les délais subis par les usagers avant de pouvoir faire enregistrer leur demande. Une fois qu’ils y parviennent, le délai d’instruction ne doit pas dépasser, en théorie, douze à dix-huit mois. En pratique, de nombreuses préfectures entament l’étude des dossiers vingt-quatre, voire trente-six, mois après leur dépôt et « aucune conséquence n’est tirée du non-respect des délais légaux par l’autorité publique ».Le Défenseur des droits voit dans ces « défaillances » le résultat d’un « engorgement des services préfectoraux », dotés de moyens insuffisants, et affirme que la dématérialisation en cours des procédures ne débouche pas moins sur une impasse, faute de rendez-vous disponibles.Les difficultés décrites en matière de naturalisation font écho à celles rencontrées par les étrangers pour d’autres procédures en préfecture, telles que les demandes de titres de séjour.En 2021, plus de 94 000 personnes ont acquis la nationalité française – ces chiffres n’incluent pas les déclarations de nationalité faites auprès du ministère de la justice. Dans la majorité des cas, la délivrance de la nationalité relève d’un pouvoir discrétionnaire de l’administration. L’acquisition de la nationalité par déclaration, qui bénéficie à des conjoints, des enfants ou des fratries de Français, n’a compté que pour moins de 19 000 personnes en 2021.Plus de trois cents organisations, parmi lesquelles la Cimade, la Fondation Abbé Pierre et la Fédération des acteurs de la solidarité, devaient rendre public, mardi 22 février, un manifeste pour « un service public plus humain et ouvert ». Les signataires regrettent que l’administration, en particulier les services « étrangers » des préfectures, les caisses d’assurance-maladie ou d’allocations familiales, s’éloigne des publics les plus précaires faute d’accueil physique proposé en suffisance en regard des solutions numériques et faute d’accompagnement et de conseil.

    #Covid-19#migrant#migration#france#vaccination#prefecture#naturalisation#sante#travailleurpremiereligne#travailleuretranger#pandemie

  • En Seine-Saint-Denis, des sans-papiers se mobilisent pour dénoncer une préfecture inaccessible
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/15/en-seine-saint-denis-des-sans-papiers-se-mobilisent-pour-denoncer-une-prefec

    En Seine-Saint-Denis, des sans-papiers se mobilisent pour dénoncer une préfecture inaccessible
    Le dépôt de recours contre l’Etat et une manifestation à Bobigny sont prévus mercredi 16 février. En 2020 et en 2021, le nombre de régularisations a nettement baissé en France, notamment en raison d’une administration saturée.
    D’ordinaire, Amara (certaines personnes n’ont pas souhaité que leur nom de famille apparaisse) rejoint son patron à 8 heures sur le chantier. En ce moment, ils réalisent des travaux de rénovation dans un pavillon de banlieue parisienne. Ce lundi 14 février, ils ont ensemble ragréé le sol de deux chambres et d’une salle de bains. Au fil du temps, Amara a appris à poser le parquet et le carrelage.Cela fait presque six ans que ce Malien de 35 ans vit en France et presque autant qu’il travaille dans le bâtiment. Christophe l’a embauché en CDI en juin 2020. « Il est ultra-travailleur, compétent, courageux », dit-il. Cet artisan voudrait développer sa société, répondre à des marchés publics, mais il est « bloqué ». Pour cause : Amara, son assistant manœuvre, qu’il déclare, n’a pas de papiers. Il répond pourtant aux critères de la régularisation par le travail, listés dans la circulaire ministérielle de 2012 dite « circulaire Valls » : il a plus de cinq ans de présence sur le territoire, au moins 24 feuilles de paie et un CDI. Son problème est qu’il n’arrive pas à obtenir un rendez-vous à la préfecture de Seine-Saint-Denis (département où il réside) pour déposer sa demande de titre de séjour. La prise de rendez-vous en ligne pour les régularisations est inaccessible. « Attention, cette page n’est pas disponible pour le moment ! Elle sera très prochainement remise en ligne », est-il écrit sur le site Internet. Et le « prochainement » jamais ne point.
    Cette situation, Maria (le prénom a été modifié) y est également confrontée. Cette mère célibataire de 40 ans, originaire du Cap-Vert, veut « juste une vie normale ». Depuis six ans, elle est logée par le 115 (le Samusocial), dans une petite chambre d’hôtel à Pantin (Seine-Saint-Denis), avec son fils de 7 ans. Quatre heures par semaine, elle se rend au domicile d’une dame âgée rongée par l’arthrose, qu’elle masse et dont elle change les couches. Elle voudrait être auxiliaire de vie à temps plein. Parce que son fils est scolarisé depuis au moins trois ans et parce qu’elle est en France depuis huit ans, elle est éligible à une régularisation. Mais, à défaut de rendez-vous en préfecture, elle « reste dans [sa] chambre » et « ne peu[t] rien faire ».
    Mercredi 16 février, Maria et une centaine d’autres étrangers sans papiers devaient déposer un recours devant le tribunal administratif pour qu’il enjoigne à l’Etat de leur donner un rendez-vous en urgence. Des contentieux similaires sont prévus ailleurs en Ile-de-France pour dénoncer l’inaccessibilité des préfectures.
    C’est le collectif départemental Livre noir 93 qui est à l’origine de cette action. Fondé il y a dix ans, il réunit des associations telles que la Ligue des droits de l’homme, le Secours catholique ou Réseau éducation sans frontières. Après avoir longtemps combattu les files d’attente physique pour accéder aux guichets des étrangers des préfectures, il combat désormais des files d’attente virtuelles.Rien qu’en Seine-Saint-Denis, près de 2 000 recours ont été déposés depuis octobre 2020, souligne Aurélie Semak, l’une des avocates qui porte ce contentieux. « Le tribunal a prononcé une ordonnance favorable dans 88 % des cas », ajoute-t-elle. Livre noir 93 a aussi lancé un appel à manifester le 16 février devant la préfecture de Bobigny, auquel s’est jointe une large coalition syndicale.
    « Le département a toujours été sous-doté en matière de service public, c’est une catastrophe », souligne Jean-Albert Guidou, de la CGT. En treize ans de permanence syndicale en faveur des travailleurs sans-papiers en Seine-Saint-Denis, M. Guidou dit ne jamais avoir connu un tel niveau de sollicitation. « On a un afflux énorme de salariés dans nos bureaux, pas pour qu’on fasse pression sur leur employeur mais qui ont des dossiers complets et veulent juste un rendez-vous ». Le syndicaliste assure qu’au marché noir, des créneaux trustés par des robots informatiques se monnayent jusqu’à 600 euros.On ignore combien de personnes se trouvent en situation irrégulière en France (les estimations oscillent entre un peu moins de 400 000 et 600 000). Ce que l’on sait, en revanche, c’est que chaque année, et de façon stable depuis l’entrée en vigueur de la circulaire Valls, quelque 30 000 d’entre elles sont régularisées, à bas bruit, au titre de leur vie privée et familiale ou du travail. Depuis deux ans, ce chiffre est en net recul. 27 400 personnes ont été régularisées en 2020 et 23 700 en 2021, soit des baisses de 11 % et de plus de 22 % par rapport à 2019.
    Le ministère de l’intérieur assure qu’il n’y a « aucune consigne » derrière cela, mais rappelle que 2020 a été « une année noire » avec la fermeture des préfectures au public pendant le confinement. 2021 a été consacrée à « rattraper le retard » accumulé et « les services ont privilégié les gens en situation régulière qui renouvelaient leur titre de séjour, pour éviter qu’ils ne se retrouvent en rupture de droits ». Les demandes de régularisation ont donc pâti des effets persistants de la pandémie et d’un manque de moyen constant.« On s’est pris une belle baffe, constate Marilyne Poulain, chargée des travailleurs sans papiers à la CGT. Le Covid avait mis en lumière ces invisibles qui ont contribué à faire tourner le pays. La suite logique aurait été de permettre leur régularisation. En les reniant, l’Etat signe le profond échec d’une politique d’inclusion sociale. »Mme Poulain dit être de plus en plus sollicitée par des employeurs désemparés, à l’image de la DRH du groupe de restauration Nouvelle Garde, Chloé de Legge, qui accompagne un aide cuisinier et un plongeur sénégalais dans leurs démarches de régularisation. « Ce sont des salariés complètement intégrés aux équipes, dit-elle. On compte sur leurs compétences. » L’un d’eux, Makhan, 45 ans, a transmis à Mme de Legge « une cinquantaine de captures d’écran » prouvant qu’il ne parvenait pas à obtenir de rendez-vous en préfecture. Il essaye depuis le mois de juin 2019 de déposer une demande de titre de séjour, d’abord dans le Val-de-Marne puis à Paris. Cela fait neuf ans que Makhan vit et travaille en France.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#regularisation#prefecture#inclusionsociale#famille#vieprivee#economie#invisible

  • Faisons front pour construire l’autodéfense sanitaire et exiger des mesures solidaires, collectif Zero Covid Solidaire
    https://zero-covid.wixsite.com/accueil/post/faisons-front-pour-construire-l-autod%C3%A9fense-sanitaire-et-ex

    Il y a un an, nous faisions partie des initiateurs/trices de cette tribune « Pour une stratégie zéro covid solidaire » publiée sur Bastamag et Médiapart. Elle s’inspirait d’une campagne de nos ami.e.s allemand.e.s du collectif Zéro Covid [voir ici et ici] qui eux-mêmes avaient rebondi sur un appel paneuropéen de scientifiques paru dans The Lancet le 18 décembre 2020.

    Entre temps la situation a changé. Il y a eu les vaccins, les multiples variants, les manifestations dites « anti-pass » et la continuité de la politique du gouvernement qui nous enfonce dans le « vivre avec le virus » et les conséquences néfastes qui vont avec...

    Ces derniers temps nous avons eu l’agréable surprise de lire des textes qui rejoignent grandement ce que nous disons peu ou prou depuis quasiment deux ans.
    • un appel à ce que le camp des luttes sorte du déni
    • un texte contre le laisser-faire sanitaire, pour montrer que nous devons “ nous organiser ensemble et nous protéger tou·tes.”
    • une critique de certains discours et pratiques de déni que nous avons pu aussi observer dans des milieux militants
    • nous nous sentons également très proche politiquement de l’analyse de nos ami.e.s grecs ou zapatistes.

    #covid_19 #réduction_des_risques

    • Plein de bonnes intentions qui arrivent un peu #trop_tard semble-t’il.

      Le 1er mars 2021, Mireille Delmas-Marty alertait : "Après les discours musclés annonçant l’éradication du terrorisme, voici les discours savants sur le « #Zéro_Covid ». Et toujours la même obsession sécuritaire, le même rêve d’un monde sans risque, sans crime et sans maladie. On s’en réjouirait si l’on ne savait avec quelle facilité le rêve d’un monde parfait peut tourner au cauchemar des sociétés de la peur."

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/01/mireille-delmas-marty-le-reve-de-perfection-transforme-nos-etats-de-droit-en

    • tiens, j’ai trouvé l’article de Delmas-Marty https://justpaste.it/9por9

      elle ne dit rien sur la pandémie, si ce n’est qu’elle permet - à qui est-ce que ça aurait échappé ?- de multiplier les dispositifs sécuritaires, et conclue "on suggérera qu’une riposte plus démocratique et plus transparente à la pandémie serait possible s’il revenait au Parlement et à la société civile d’expliciter, outre les critères de gravité médicale, les critères d’acceptabilité sociale des différents risques." sans s’interroger sur le « risque » du masque ? le « risque » des vaccins ?
      elle se gausse du "rêve d’un monde sans risque" mais, la pandémie en tant que telle étant opportunément mise de côté, ne dit rien dit des pratiques de réduction des risques

      elle ne pouvait pas évoquer en mars 2021 un « passe sanitaire » instauré en mai 2021 dont l’une des dispositions, radicalement anti-sanitaire, prévoyait que leur détenteurs auraient le droit de fréquenter des lieux publics clos sans masque.

      on trouve toujours des cadavres à enrôler

    • Préjugés bien français

      En ces temps de coronavirus, le port du masque, assimilé à un choix personnel permettant de lutter contre la maladie, traduit aussi une forme de défiance envers les responsables politiques, les médias ou les experts sanitaires. « En Corée du Sud, la défiance est la plus élevée parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. En portant le masque, les gens ont le sentiment de vraiment prendre leur protection en main », analyse le Pr Hyun.

      Covid-19 : porter le masque, une pratique ancrée en Asie de l’Est. Et chez nous demain ?https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/14/covid-deux-ans-porter-le-masque-une-pratique-ancree-en-asie-de-l-est-et-chez

  • Clinea, l’autre « cash machine » du groupe Orpea

    La branche d’Orpea spécialisée dans les #soins_de_suite et la #psychiatrie connaît les mêmes dérives que les Ehpad de la société.

    Sur les hauteurs des collines varoises, les murs blancs de la clinique des Oliviers dominent le petit village provençal de Callas. Propriété depuis 2009 du groupe Orpea, l’établissement de 85 lits, spécialisé dans les soins de suite – l’accueil de patients se remettant d’une longue maladie ou d’une intervention chirurgicale lourde –, a bénéficié d’une rénovation complète, jusqu’à la plantation d’un olivier dans sa cour. Les plaquettes de présentation du lieu vantent son « équipe soignante à l’écoute », ses « prestations hôtelières de qualité » ou ses « repas cuisinés sur place par notre chef ». Michel Lavollay a un autre avis, plus tranché : « J’y ai été fait prisonnier, littéralement. »

    A 71 ans, ce médecin, ancien consultant en politiques de santé internationales, a réchappé de peu au Covid-19, contracté en novembre 2020. Remis, mais encore très affecté, il est envoyé aux Oliviers, où il passera dix semaines. « Ils n’étaient pas équipés pour me prendre en charge, assure aujourd’hui M. Lavollay au Monde. Je me suis retrouvé dans un service fermé, entouré d’Alzheimer et de gens délabrés. » Comme dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du groupe, c’est du manque de personnel que provient l’essentiel du problème : « Les gens ne sont pas remplacés, témoigne le médecin. Surtout la nuit, il n’y avait parfois qu’une infirmière pour deux étages. »

    Résultat, des heures d’attente pour obtenir de l’aide, le changement d’une protection ou d’une sonde et un manque de temps pour autre chose que l’essentiel. « J’ai été sorti seulement deux fois de ma chambre en dix semaines », déplore M. Lavollay. Surmené, le personnel connaît « des tensions très fortes entre aides-soignants, infirmiers ». Lorsqu’il finit par sortir de la clinique, le médecin est « très affecté, sous antidépresseurs », et très en colère contre le groupe, qui, découvre-t-il, lui a fait payer des prestations qu’il juge indues. Contacté, le groupe Orpea-Clinea dit « n’avoir pas connaissance d’une réclamation » et assure se tenir à sa disposition pour « répondre à toutes ses questions ». Pourtant, le témoignage de M. Lavollay est loin d’être isolé.

    Des spécialités très rentables

    Lancée en 1999 par Orpea – acronyme d’« ouverture, respect, présence, écoute, accueil » – la branche Clinea s’est spécialisée dans deux types de prestations : les soins de suite et réadaptation (SSR) et les soins psychiatriques. Outre les Ehpad, elle gère aujourd’hui 72 cliniques SSR et 53 établissements psychiatriques en France. Un choix cohérent pour un groupe « spécialisé dans la prise en charge globale de la dépendance », et qui permet d’offrir un « continuum de soins », explique Orpea. C’est aussi, du point de vue économique, un choix judicieux : la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé classe ces deux spécialités comme les plus rentables, avec des taux de 5 % à 6 %, loin devant les cliniques « MCO » (médecine, chirurgie, obstétrique) . Se concentrant sur l’accueil et la surveillance de patients, elles demandent moins de matériel et de compétences spécialisés.

    « Celui qui gère des cliniques SSR est le roi du pétrole », résume Patrick Métais, ancien médecin coordinateur national du groupe Orpea, et témoin-clé du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), à l’origine du scandale qui touche la société. Si son volume est bien moindre que celui des Ehpad, et si le groupe rappelle la baisse « sur six années consécutives » des tarifs de prise en charge de la Sécurité sociale et de l’Assurance-maladie, de 2013 à 2018, l’activité clinique d’Orpea rapporte : 62,8 millions d’euros de résultat net en 2020 pour un chiffre d’affaires de 762 millions d’euros, confirme l’entreprise.

    Un bénéfice confortable, pour une activité financée essentiellement par l’argent public . Comme sa maison mère, Clinea a construit sa croissance à l’ombre de la « profonde mutation du système de santé français et de l’offre de soins », justifie le groupe. La tarification à l’activité, mise en place pour diminuer les dépenses, pousse les hôpitaux à déléguer au privé les hospitalisations longues. Une mutation à laquelle Clinea assure avoir « activement participé en investissant massivement pour moderniser et médicaliser des établissements ».

    Des prestations complémentaires

    Des investissements qu’il faut rentabiliser, ce pourquoi Clinea, tout à sa logique d’optimisation, ne refuse jamais un patient. « Je disais aux établissements de travailler à fax chaud », raconte M. Métais, qui a quitté le groupe en 2013. En clair, le fax, qui servait alors à transmettre les dossiers de patients, ne devait jamais refroidir. Comme pour les Ehpad, la direction exige de ses cadres un taux de remplissage à 100 %. Laisser un lit vide est « inconcevable, en conséquence, on avait des lits supplémentaires », quitte à dépasser la capacité d’accueil, assure l’ancien coordinateur médical. Clinea rappelle que, dans une certaine mesure, un dépassement ponctuel est autorisé, dès lors qu’il est lissé sur l’année entière.

    Outre l’optimisation des capacités d’accueil, l’autre objectif de Clinea est de rentabiliser chaque patient au moyen de prestations complémentaires, en théorie facultatives mais auxquelles les patients sont fortement incités à souscrire. A commencer par la chambre individuelle, quasiment systématique – les chambres doubles sont en nombre restreint dans les établissements. Un choix que le groupe assume, au nom du « confort hôtelier », assurant veiller à « réévaluer » le niveau de prestations selon les moyens des patients ; mais qui réserve parfois de mauvaises surprises.

    François (les personnes dont seul le prénom apparaît ont requis l’anonymat) ne décolère pas de la « facturation exorbitante » qu’il a dû régler pour sa fille de 25 ans, souffrant de troubles bipolaires et d’anorexie. Admise en juin 2021 à la clinique Villa Montsouris, à Paris, après une crise, « on lui a fait signer un document avec une chambre à 280 euros par jour, alors qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait », raconte-t-il. Sa mutuelle n’en remboursant que 50 euros, il reste 230 euros par jour à sa charge. Alors que la jeune femme n’a que peu de ressources, la clinique lui fait signer « deux chèques de caution de 1 500 euros et un chèque d’acompte, qu’ils ont présenté à l’encaissement sans aucune hésitation », ce qui lui vaudra une interdiction bancaire.

    La facture, que Le Monde a pu consulter, s’élève à plus de 2 000 euros, pour une chambre « basique » et « quinze minutes d’entretien par jour avec un psychiatre ». Le groupe rappelle qu’il a finalement accordé une ristourne de 600 euros à François.

    « Des chambres sombres, froides »

    Le mari d’une patiente hospitalisée dans la même clinique en 2019 et qui préfère rester anonyme raconte les mêmes déboires : alors que la clinique, avec laquelle il est en contentieux, lui restreint l’accès à son épouse, les factures continuent d’affluer, envoyées directement à sa mutuelle. « C’est une boîte à fric, une cash machine », déplore-t-il. Une accusation récurrente dans les témoignages.

    Ces récits n’étonnent pas Patrick Métais. « Le rôle du directeur d’établissement, c’est de vendre des prestations en plus », assure ce dernier. Pire, selon lui, Clinea – qui le dément – « sait exactement ce que telle mutuelle paye » et combien de jours peuvent être pris en charge, et ajuste ses propositions en fonction : « C’est l’optimisation maximale, pour tout. »

    Derrière les photos flatteuses, les prestations de Clinea sont souvent, selon les témoignages recueillis, peu reluisantes. Frédéric raconte le « traumatisme » vécu lors d’un séjour dans un établissement Clinea par son compagnon Jean-Louis, décédé en 2019. A l’automne 2017, il est admis à la clinique La Jonquière, à Paris. « C’est une belle vitrine, un beau bâtiment avec des terrasses arborées mais, en réalité, les chambres sont sombres, froides, au point que j’ai dû lui amener un radiateur électrique », raconte Frédéric, qui se souvient des remontées d’égouts qui empuantissaient la chambre et de la nourriture « infâme, pire qu’à l’hôpital ».

    « Son premier contact avec l’établissement a été avec l’intendante, qui est venue le voir tout de suite pour lui présenter les prestations hôtelières, poursuit Frédéric. Il n’a vu le médecin que deux jours plus tard, ce qui importait le plus, c’était de vendre de la prestation. » Et encore, celle-ci est loin d’être à la hauteur des attentes de Jean-Louis. Atteint de diabète, il doit normalement bénéficier d’un régime spécifique, qui ne sera, selon son compagnon, « jamais respecté » : il a droit au même plateau que tous les autres patients. En trois semaines, il perd 7 kilos.

    Un encadrement défaillant

    Le diabète de Jean-Louis requiert un contrôle quotidien de sa glycémie, mais il doit le rappeler chaque jour aux infirmières débordées. Alors qu’on lui a prescrit des séances de kinésithérapie quotidiennes, « le ratio patients/kiné était trop important, les kinés n’avaient pas le temps, il avait trois séances maximum par semaine », raconte encore Frédéric. Le groupe reconnaît qu’à « cette époque, cet établissement était effectivement confronté à des difficultés de recrutement ».

    Après un burn-out, Maouèle Bouhraoua, responsable administrative et financière, a été admise, fin octobre 2021, à la clinique Clinea d’Orgemont, à Argenteuil (Val-d’Oise). Plus que les « douches qui fuient », c’est le déficit global d’encadrement et d’activités proposées qui l’a marquée. « J’ai fait partie des chanceux qui ont eu droit à deux visites chez le psychiatre par semaine », témoigne-t-elle. Le planning d’activités sur la période de sa prise en charge, que Le Monde a pu consulter, est quasiment vide. Les patients finiront par en organiser eux-mêmes. L’encadrement infirmier est, lui aussi, défaillant. « Une patiente (…) a fait une tentative de suicide et c’est nous, patients, qui avons vu que quelque chose n’allait pas, on a dû la porter jusqu’au poste de soins », raconte-t-elle, encore sous le choc. Clinea promet d’« étudier le dossier ».

    Comme pour ses Ehpad, la méthode concernant les cliniques est bien rodée : Clinea rachète un établissement existant, y fait des travaux d’embellissement, puis met en place un « projet d’avenir », qui se traduit souvent en coupes dans les effectifs. Sandrine, une ancienne salariée de la société aujourd’hui à la retraite, l’a vécu dans le Val-d’Oise lors du rachat de son établissement, en 2001. « On est passés d’une centaine à 65 salariés. Il y a eu des licenciements, mais pas tout de suite, ils ont d’abord gardé une partie du personnel pour valider l’accréditation » auprès des autorités sanitaires. « Puis, une fois l’accréditation obtenue, ils ont viré du monde, en les harcelant. » Le groupe préfère parler de gestion de personnel « de manière transversale à la région ».

    Violence managériale

    Si Clinea met en avant un taux de 76 % de « respect et de reconnaissance » des salariés envers leur direction, selon une enquête menée en janvier 2021 par « trois cabinets indépendants », les nombreux témoignages recueillis par Le Monde sont moins enthousiastes. Il suffit de consulter les décisions de justice pour constater l’abondance de condamnations pour des licenciements jugés « sans cause réelle et sérieuse » ou pour harcèlement moral, qui se comptent en dizaines sur une décennie. « Dégradation des conditions de travail », « climat de suspicion », « stress, sentiment d’impuissance et d’isolement », « intrusion dans la vie privée », « demande de vider son bureau alors qu’elle est en arrêt maladie et sur le point d’accoucher »… les extraits des jugements sont édifiants.

    « Il n’y a ni politique de licenciements systématiques ni aucun intérêt de l’entreprise à des contentieux prud’homaux », assure le groupe, qui dément également toute politique de discrimination et de harcèlement envers les syndicats autres qu’Arc-en-Ciel, l’organisation « maison », accusée de collusion avec la direction. Là encore, les nombreux témoignages recueillis par Le Monde et corroborés par des décisions de justice racontent une autre histoire, celle d’un véritable « système mis en place pour éliminer les syndicalistes les plus revendicatifs », selon le défenseur syndical Claude Lévy.

    La violence managériale touche aussi les directeurs d’établissement, en permanence sous pression pour tenir leurs objectifs de bénéfices. Chaque mois, ils sont réunis au niveau régional pour éplucher leurs chiffres, dans une ambiance parfois violente. « Des échanges et débats », nuance le groupe, pour qui « la démocratie peut être houleuse (…) mais elle est présente ». Patrick Métais, qui a assisté à nombre de ces réunions, en fait un autre récit : « Les directeurs en sortaient blancs comme linge. » Lui-même n’y a pas échappé. L’ancien directeur médical raconte que « la plus grosse engueulade » qu’il ait reçue a eu lieu lorsqu’il a tenté d’aborder la question de la qualité des soins. « J’ai été traité plus bas que terre (…), je me souviens qu’on m’a dit : “La qualité, c’est quoi ? Tu ne sais même pas de quoi tu parles”. »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/08/patients-maltraites-manque-de-personnel-profits-a-tout-prix-clinea-l-autre-c

    #santé_publique

  • Thierry Solère, conseiller d’Emmanuel Macron, mis en examen pour cinq nouvelles infractions
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/03/thierry-solere-conseiller-d-emmanuel-macron-mis-en-examen-pour-cinq-nouvelle

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1330613429929963525/pu/vid/480x270/FWsTJrgw4jfGx7q0.mp4?tag=10


    Monsieur "mis en examen" par Caisses de grève
    https://twitter.com/caissesdegreve/status/1490621294127292418?cxt=HHwWhIC5seuK4K8pAAAA

    Le député est soupçonné d’avoir puisé dans ses frais de mandat pour régler des amendes, des frais courants ou encore des abonnements à des organismes.

    Le député des Hauts-de-Seine et conseiller d’Emmanuel Macron Thierry Solère a été mis en examen lundi pour cinq nouvelles infractions. Il est soupçonné notamment d’avoir utilisé à des fins personnelles une partie de ses frais de mandat entre 2012 et 2019, a annoncé, jeudi 3 février, le parquet de Nanterre, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP).

    Dans cette information judiciaire ouverte en 2019, M. Solère, déjà poursuivi notamment pour « fraude fiscale », a été mis en examen pour « détournement de fonds publics », pour « trafic d’influence passif » et pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.

    De « nouvelles accusations infondées », ont réagi auprès de l’AFP ses avocats Jean Reinhart, Mathias Chichportich et Marion Lambert-Barret, affirmant que leur client était « innocent de toute infraction ».

    L’élu a été entendu sur deux jours par deux juges d’instruction, les 28 et 31 janvier. Ces juges le soupçonnent d’avoir puisé dans ses frais de mandat pour régler des amendes, des frais courants ou encore des abonnements à des organismes. Ils s’intéressent également à l’emploi de sa belle-mère comme collaboratrice à l’Assemblée, de 2016 à 2017.

    En revanche, pour l’emploi de son épouse comme collaboratrice parlementaire entre 2012 et 2017, M. Solère a été placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté.

    L’élu, âgé de 50 ans, a également été mis en examen pour « trafic d’influence passif », soupçonné d’avoir « usé de son influence en vue de faire obtenir des marchés » à des sociétés immobilières entre 2007 et 2017 et à une société de conseil entre 2011 et 2012.

    Audience au début de mars devant la chambre de l’instruction

    Ce dossier remonte à 2016, quand une plainte de Bercy avait été déposée pour « fraude fiscale » puis une enquête préliminaire ouverte. M. Solère était alors porte-parole du candidat à la présidentielle François Fillon (Les Républicains). L’enquête avait ensuite été élargie à d’autres infractions et l’élu s’était vu retirer son immunité parlementaire en juillet 2018.

    En février 2019, l’enquête avait été confiée à des juges d’instruction, puis Thierry Solère mis en examen, notamment pour fraude fiscale, emploi fictif et financement illicite de dépenses électorales. « Après bientôt six ans d’enquête, l’instruction poursuit sa fuite en avant », ont estimé jeudi ses avocats, affirmant « que les faux prêts qui avaient justifié la levée de l’immunité parlementaire de notre client ne font l’objet d’aucune poursuite ». Ils ont précisé qu’une audience aurait lieu au début de mars devant la chambre de l’instruction pour « nullités de procédure ».

    Contacté, l’Elysée n’a pas voulu faire de commentaire et refuse de dire si la place de Thierry Solère, conseiller politique d’Emmanuel Macron, est remise en cause.

  • Ehpad : le manque de contrôle en question
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/27/ehpad-le-manque-de-controle-en-question_6111262_3224.html


    ça à l’air beau et clean, j’achète !

    L’établissement Les Bords de Seine, mis en cause dans « Les Fossoyeurs », le livre de Victor Castanet https://seenthis.net/messages/945646, avait été visité en 2018 par les inspecteurs de l’ARS Ile-de-France, en vain.

    Pour éviter que l’embrasement médiatique ne tourne à la déflagration politique, le gouvernement n’a pas tardé à circonscrire l’incendie. Mardi 25 janvier, le ministre de la santé, Olivier Véran, a posé le premier pare-feu. La veille de la sortie du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), qui contient une mine de révélations explosives sur les « dysfonctionnements » dans certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du groupe privé Orpea, leader mondial de la prise en charge de la dépendance, le ministre de la santé a indiqué qu’il envisageait de lancer une enquête de l’inspection générale des affaires sociales sur l’entreprise, dont le siège est à Puteaux (Hauts-de-Seine).

    Dans la foulée, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a écrit, jeudi, au directeur général du groupe, Yves Le Masne, pour le convoquer à un entretien, le 1er février, en lui exposant sept points sur lesquels elle attend des « explications ». La ministre aura en main les résultats d’une « enquête flash » qu’elle vient de demander à l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France sur l’Ehpad Les Bords de Seine à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), établissement au cœur de l’enquête menée par l’auteur. « Si ces faits sont avérés, a déclaré, mercredi, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, ils devront être sanctionnés avec la plus grande sévérité. »

    De son côté, le groupe Orpea a annoncé, mercredi, qu’il mandatait deux cabinets d’audit pour « une mission indépendante d’évaluation sur l’ensemble des allégations rapportées dans ce livre (…). Nous continuons à affirmer qu’à aucun moment la direction du groupe n’a mis en place un système quelconque pour orchestrer les pratiques qui lui sont reprochées _ », indique l’entreprise dans un communiqué.

    « Optimisation de la masse salariale »

    Dans son livre, Victor Castanet part donc de l’Ehpad Les Bords de Seine, établissement le plus luxueux du groupe, où il a pu recueillir la parole de familles de résidents qui lui racontent les « manquements » et « mauvais traitements » infligés à leurs parents ou grands-parents pensionnaires. Puis, à partir de témoignages d’anciens directeurs de cet établissement mais aussi d’autres Ehpad du groupe et d’anciens dirigeants, il reconstitue le puzzle de ce qu’il appelle « le système Orpea ». Une mécanique qui transforme, selon lui, chaque équipe de direction d’établissement en « cost killer » avec promesse de percevoir des primes indexées sur les résultats.

    Au fil des pages, le lecteur découvre comment les directeurs sont incités par la direction du groupe à ne pas consommer la totalité des enveloppes attribuées par l’agence régionale de santé et par le conseil départemental, les deux financeurs publics de chaque Ehpad en France. L’objectif consiste à obtenir le « taux d’occupation » des lits le plus élevé et les dépenses de personnels les moins onéreuses possibles. « Chez Orpea, ce n’est pas le besoin qui détermine fondamentalement la décision. C’est une équation budgétaire », cingle Victor Castanet. L’« optimisation de la masse salariale » suppose de recourir à des vacataires plutôt qu’à des CDI. Il s’agit pour cela d’invoquer « un accroissement temporaire d’activité », la nécessité de « remplacer des salariés absents », quitte à recourir à de « faux CDD de remplacement ». Aux Bords de Seine, écrit l’auteur, « on avait trouvé la parade, semble-t-il. Rédiger des CDD de remplacement en inventant des personnes à remplacer. »

    Dans cet Ehpad mais aussi dans d’autres établissements du groupe, le directeur établit des fiches portant des noms de salariés censés être embauchés en CDI afin de pouvoir justifier le recours à un emploi temporaire qui pallierait leur absence. « M. Adani [nom modifié d’un ancien directeur] me raconte qu’il est contraint d’user de cette technique. Mais lui ne s’embête même pas à chercher des noms d’aides-soignantes extérieures au groupe. Il met souvent le nom de sa nièce sur le poste, comme personne à remplacer. Et tout le monde n’y aurait vu que du feu. » Une ancienne membre du service RH du groupe confie à l’auteur que tout est prévu pour que la responsabilité de pareilles « fraudes » au droit du travail ne puisse pas être imputée à la direction générale.

    « Impuissance » des autorités de tutelle

    S’agissant de l’achat de produits d’hygiène et de santé, Victor Castanet explique qu’Orpea paie les factures aux fournisseurs d’un montant équivalent aux crédits versés par l’ARS et le département. En retour, le siège de l’entreprise négocie une « rétrocession » financière à certains de ces prestataires. Ces « ristournes » d’argent public versées à Orpea permettent de réduire les dépenses. A cela s’ajoutent des règles d’économie très strictes. A l’Ehpad Les Bords de Seine, consigne était donnée de ne pas dépasser l’utilisation de trois couches par jour et par résident…

    L’auteur dépeint une entreprise dont les dirigeants se sentent « intouchables » et met en cause « l’impuissance » des autorités de tutelle face à ces « dysfonctionnements ». Une critique que le gouvernement veut à tout prix contrer en multipliant soudainement les contrôles. [le parquet ne s’est pas saisi de l’affaire ! ndc]

    L’établissement a pourtant déjà fait l’objet d’un contrôle, en juillet 2018, qui a donné lieu à un rapport en 2019. L’inspection s’est faite de manière inopinée à la suite d’un signalement d’une famille de résident. Mediapart, dans un article en janvier 2018, avait révélé que l’ARS avait été destinataire de « réclamations » de famille en 2016. Selon le cabinet de Mme Bourguignon, un nouveau « signalement concernant une résidente sur des suspicions d’actes de maltraitance de défaut de soins » est remonté à l’ARS en 2017. Raison qui a motivé l’inspection inopinée de l’établissement en juillet 2018. En décembre 2019, une nouvelle plainte de résidents atterrit sur le bureau de l’ARS envoyée pat le Défenseur des droits. En mars 2020, l’ARS répond à ce dernier qu’elle mènera un nouveau contrôle mais la crise sanitaire entraîne son report sine die.

    Dans l’unique rapport remis en 2019 sur cet Ehpad, l’ARS recommande « une augmentation immédiate des temps de médecin coordonnateur, de nouveaux protocoles d’intervention des auxiliaires de vie et une meilleure prise en compte des signalements ». Mais elle ne soupçonne pas alors le système d’optimisation des coûts révélée par l’enquête de Victor Castanet, encore moins les rétrocommissions. Du reste, ni l’inspection du travail, ni les corps d’inspection rattachés à Bercy n’ont jamais mis à jour de tels stratagèmes.

    Les contrôles des #ARS « ont de sérieuses limites, reconnaît un haut fonctionnaire, expert du sujet. Il faut que vous sachiez que les ARS n’accèdent pas à la totalité des comptes des Ehpad lucratifs car ce sont des sociétés commerciales régies par le code du commerce, qui édicte des règles de confidentialité ». Enfin, si un établissement, quel que soit son statut, ne consomme pas la totalité des dotations qui lui sont versées, il n’est pas tenu de les restituer. Les Ehpad peuvent ainsi se constituer une trésorerie à condition de savoir bien négocier une enveloppe prévisionnelle suffisamment grande chaque année avec l’ARS et le département.

    Dérives hors du privé

    Si le livre de Victor Castanet décrit la manière dont Orpea joue avec les règles du jeu fixées par la puissance publique, l’entreprise n’est pas la seule face aux critiques. En octobre 2016, l’ARS d’Ile-de-France a rendu un rapport d’inspection sévère, auquel Le Monde a eu accès, sur un Ehpad de quelque 500 lits à Paris, dans le 12e arrondissement. L’ARS constate un recours très important aux CDD, à des intérimaires, une instabilité importante du personnel médical, qui ont « une incidence négative sur la prise en charge des résidents ». Dans cet établissement privé non lucratif, le « nombre de changes est limité à deux par jour », un rationnement pire qu’à l’Ehpad Orpea des Bords de Seine.

    Dans un rapport de mars 2021, la chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes épingle l’#Ehpad de Saint-Chamond (Loire) pour son « turnover de salariés », son « taux de CDD très élevé ». Or, l’établissement a un statut associatif. Preuve que les dérives décrites ne sont pas l’apanage des groupes privés… A cela près que leur prix à la journée, élevé, et la manne publique qu’ils reçoivent devraient leur permettre de garantir les meilleurs soins à leurs pensionnaires. Or, les seuls à ne pas se plaindre, semble-t-il, sont leurs actionnaires.

    La dépendance liée au grand âge est un choix de société
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/27/la-dependance-liee-au-grand-age-un-choix-de-societe_6111208_3232.html

    Editorial du « Monde ». Alors que la révélation sur la gestion des Ehpad du groupe Orpea est devenue une affaire politique, il n’est pas trop tard pour que le grand âge devienne un thème de la campagne présidentielle.

    Création d’emplois, allocations, soins… Les candidats à la présidentielle rivalisent de généreuses propositions pour les Ehpad
    https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/01/27/creation-d-emplois-allocations-soins-pour-les-ehpad-les-candidats-rivalisent

    Tous suggèrent de renforcer le contrôle sur les maisons de retraite médicalisées et d’accroître les dépenses en faveur du grand âge. Mais aucun n’évoque le financement de long terme de la dépendance.

    « Bouleversant » pour Valérie Pécresse, « ignoble » pour Marine Le Pen, « grave » pour Fabien Roussel… C’est par l’émotion que s’est imposée la question des Ehpad dans la campagne présidentielle. Les révélations du livre-enquête Les Fossoyeurs (Fayard, 388 pages, 22,90 euros), du journaliste Victor Castanet, qui documente les dérives dans certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) privés, a incité, depuis lundi 24 janvier, les principaux candidats à se positionner. Alors que plus de 600 000 personnes vivent aujourd’hui en Ehpad, l’enjeu du grand âge ne cessera de s’accroître – d’ici à 2030, la France comptera 21 millions de seniors d’au moins 60 ans, dont 3 millions en perte d’autonomie, selon les projections de la Drees et de l’Insee.

    Les candidats au scrutin d’avril se satisfont donc de voir à l’ordre du jour un thème qui leur permet d’avancer leurs idées, tout en plaçant l’exécutif sur la défensive. A gauche, deux types de mesures reviennent : augmentation des effectifs et réduction de la place des Ehpad privés. La députée Caroline Fiat (La France insoumise), ancienne aide-soignante de nuit dans un Ehpad du groupe Korian, a contribué sur ce point au programme de Jean-Luc Mélenchon. Elle soutient l’interdiction pure et simple des Ehpad privés lucratifs, le recrutement de 210 000 personnes et un ratio d’encadrement minimal de 0,6 (ce qui correspond à 60 soignants pour 100 résidents). Un coût qu’elle estime à 8 milliards d’euros, soit « deux ISF ».

    Même son de cloche chez le candidat communiste Fabien Roussel. « Le problème, c’est qu’on a laissé au marché le soin de s’occuper du grand âge », a tranché le député du Nord sur Franceinfo. Favorable à « un grand service public du grand âge », il propose d’exclure toute gestion à but lucratif, avec expropriation et placement des établissements sous tutelle en cas de « maltraitances avérées ». Et souhaite créer, en seulement trois ans, 300 000 emplois en Ehpad et 100 000 aides à domicile, avec un ratio d’un soignant par résident.

    « Priorité absolue »

    Yannick Jadot aborde, par l’intermédiaire de sa porte-parole, Delphine Batho, l’enjeu de l’attractivité des métiers dans ces établissements. « Vous n’arriverez pas à remplir les postes s’il n’y a pas de meilleures conditions de travail et une meilleure reconnaissance de la société », insiste la députée des Deux-Sèvres, qui dit avoir reçu des alertes sur Orpéa dans sa circonscription. « Le bien-être et le soin à nos anciens sont une priorité absolue, poursuit-elle, et font partie des choses que les leçons de la pandémie devaient mettre à l’ordre du jour. Or, le gouvernement actuel n’a cessé de remettre à plus tard les questions de financement sur le grand âge. » Le candidat écologiste proposera un ratio de 0,8 équivalent temps plein par résident (mais incluant les personnels administratifs), l’arrêt de toute création de places en Ehpad privés, le contrôle renforcé de ces établissements et, enfin, la revalorisation des carrières et métiers.

    Anne Hidalgo, dans son programme, avance des propositions du même ordre, quoique plus floues et sans objectifs chiffrés : un « service public d’accompagnement de la perte d’autonomie pour orienter et conseiller les familles », une revalorisation de l’allocation personnalisée d’autonomie, destinée aux personnes âgée, et « une présence humaine plus importante dans les Ehpad ». Les députés socialistes ont, de leur côté, demandé à obtenir le droit de visiter inopinément les Ehpad, comme pour les lieux de privation de liberté.

    « Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord », a signalé Marine Le Pen, familière des « visites surprises » dans les prisons et les centres de rétention administrative. Mardi, la candidate du Rassemblement national avait réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des Ehpad par les groupes privés. Sans parler de ratio, elle propose « un minimum » d’un médecin coordonnateur et d’une infirmière « vingt-quatre heures sur vingt-quatre » dans chaque Ehpad. Elle souhaite enfin porter la durée du congé des proches aidants à douze mois sur une carrière, avec indemnisation indexée sur le revenu, jusqu’à 100 % au niveau du smic.

    « Maintien à domicile »

    Valérie Pécresse indique au Monde qu’elle souhaite « radicalement changer le modèle des Ehpad ». « Une civilisation se juge à la place et au respect qu’elle accorde à ses anciens, y compris quand ceux-ci deviennent vulnérables, développe la candidate Les Républicains. Je veux tirer les leçons de ce naufrage. » Elle promet de renforcer la transparence sur la qualité des Ehpad, publics ou privés, à l’aide d’un « référentiel obligatoire » publié, détaillant les conditions de vie (qualité des repas, taille des chambres, activités de vie sociale, temps consacré à chaque résident…) et la qualité des soins. Les Ehpad qui « ne respecteront pas ces indicateurs seront fermés », prévient-elle, et les exploitants qui portent « atteinte à la dignité humaine » de leurs résidents au nom du « profit » seront « poursuivis ».

    Mais la candidate LR veut surtout encourager le virage domiciliaire de la politique du grand âge, qu’elle décrit comme une « révolution ». « Je donnerai la priorité au maintien à domicile », promet-elle, par le doublement des crédits d’impôt pour les services à la personne et l’aménagement de logements adaptés en centre-ville.
    Interrogé mercredi sur Public Sénat, Eric Zemmour, embarrassé, a proposé de supprimer les agences régionales de santé et d’instaurer « un vrai contrôle de l’Etat sérieux » par le préfet. Le candidat d’extrême droite a ensuite rectifié en proposant d’« améliorer le contrôle en amont », lors de la délivrance des agréments, sans autre proposition. Il a souligné qu’il n’avait pas attendu la sortie d’un livre pour en parler dans « Face à l’info », sur CNews. Mais, en juillet 2021, dans son émission consacrée au « péril vieux des baby-boomeurs », Zemmour fustigeait plutôt les « caprices » d’une génération : « Quand ils étaient jeunes, il fallait que les jeunes soient sur le pavois, maintenant qu’ils sont vieux, il faut que toute la société soit organisée autour d’eux. (…) Ils veulent – comme ils sont les plus nombreux et les plus puissants, puisqu’ils votent – que l’Etat mette beaucoup d’argent dans leurs Ehpad. »

    En parallèle des promesses de revalorisation, de recrutements ou de crédits d’impôt, aucun des candidats n’a développé ses vues sur le financement à long terme de la dépendance – qui impliquerait de toucher aux cotisations, au reste à charge ou encore à la CSG des retraités. Des mesures sans doute trop impopulaires à moins de trois mois du scrutin présidentiel.

    • Investir dans des chambres d’Ehpad, un placement discutable
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/27/investir-dans-des-chambres-d-ehpad-un-placement-discutable_6111219_3234.html

      Ces produits d’investissement locatif affichent des rendements élevés, autour de 5 %. Ils participent à la pression financière qui pèse sur les résidents et sur le personnel des maisons de retraite.

      Investir dans la vieillesse en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) est devenu un marché florissant et lucratif. Sur Internet, d’innombrables publicités promettent aux épargnants des rendements élevés (de 4 % à 6 %) pour l’achat d’une chambre en maison de retraite médicalisée privée, dont ils percevront des loyers. Les investisseurs peuvent aussi acquérir des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ayant en portefeuille un parc de maisons de retraite.

      « Ça marche très fort, nous avons collecté 780 millions d’euros en 2021, contre 500 millions d’euros un an plus tôt. Le Covid a encore renforcé ce marché », dit Thierry Scheur chez Euryale, qui gère une de ces SCPI, Pierval Santé, à la tête, notamment, dequatre-vingt-sept Ehpad. « Je reprends la propriété des murs, et les exploitants des établissements médicalisés me versent un loyer », explique M. Scheur. En achetant des parts, les investisseurs ont obtenu, en 2021, un rendement de 4,8 %. Même constat du côté de Sacha Rubinski, président de Blue Bear Capital, qui vend lui aussi les murs des Ehpad à de gros investisseurs : « C’est un secteur très attractif : le taux d’occupation des Ehpad approche les 100 %, car l’offre est calée sur la demande par les pouvoirs publics en fonction de la pyramide des âges, c’est une sécurité très forte. »

      Pour les conseillers financiers, l’investissement locatif en chambres d’Ehpad est en outre un marché d’avenir. Selon les dernières projections de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, 108 000 seniors de plus seraient attendus en Ehpad d’ici à 2030, ce qui supposerait de doubler dans la durée le rythme d’ouverture de places observé depuis 2012. « Ces placements permettent de financer les maisons de retraite privées et sont assortis d’avantages fiscaux pour inciter les particuliers à investir. C’est une façon de faire rentrer de l’argent privé pour des biens que l’Etat ne parvient pas à financer », avance Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures, un cabinet de conseil en stratégie spécialisé dans la protection sociale.

      « Pression sur la gestion »

      Ce modèle d’affaires soulève toutefois quelques questions. « Le rendement servi aux investisseurs pour ces investissements locatifs a un lien avec les tarifs que paient les résidents pour leur hébergement en Ehpad, souligne l’associé d’un cabinet de conseil accompagnant les Ehpad dans leur pilotage financier, soucieux de conserver l’anonymat. Attendre une rémunération de 6 % pour un service public de l’autonomie, c’est un peu dérangeant. » Selon des chiffres publiés en 2019 par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, le coût médian d’une place en Ehpad atteignait 1 884 euros par mois dans le secteur public, contre 2 657 d’euros dans le privé commercial. Or, la pension moyenne nette des retraités en France avoisinait, en 2019, les 1 400 euros.

      Pour Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage.com, à destination des personnes âgées et des aidants, « ces gros rendements promis aux épargnants contribuent à la pression sur la gestion des Ehpad et rejaillissent soit sur le personnel, soit sur le niveau de prestation fourni aux résidents ».

      Conseiller en gestion de patrimoine, Gérard Maurin a fait le choix de ne pas proposer ce type de produit à ses clients, parce qu’il juge au contraire le rendement insuffisant au regard du risque pris par l’investisseur. « Si l’exploitant de l’Ehpad fait faillite, ou s’il résilie le bail, vous vous retrouvez coincé, dit-il. Votre épargne ne vous rapporte plus rien, et vous ne pouvez rien y faire. » « Il faut avoir en tête les rénovations régulières de la résidence, les parties communes s’abîment très vite, ajoute M. Chartier-Kastler. Le système, dans sa globalité, me gêne : le conseiller financier perçoit une commission importante sur la vente d’une chambre en Ehpad, entre 8 % et 10 %, mais tout n’est pas toujours dit clairement à l’investisseur. »

      #or_gris

    • Scandale dans les Ehpad : Orpea sous la menace d’une action de groupe
      https://www.leparisien.fr/societe/scandale-dans-les-ehpad-orpea-sous-la-menace-dune-action-de-groupe-30-01-

      il me semble que la procédure est nouvelle, ne me souviens pas de résultats significatifs, mais avec des famille qui ont put payer des milliers d’euros par mois pour le séjour de vieux en butte à des sévices, et des avocats en recherche de belles affaires, le groupe pourrait se trouver face à une meute de pitts bull quérulents à durée indéterminée.
      si les 15 millions promis à Victor Castanet pour qu’il cesse son enquête n’étaient pas une chausse trappe pour le compromettre mais une offre réelle, Orpéa aura à allonger davantage pour obtenir des accords en échange d’abandon de procédure.

      le parquet ne s’est toujours pas saisi.
      #paywall

    • toujours pas de saisine du parquet sur Orpéa (abus de biens sociaux, maltraitance, fausses factures. c’est de bonne guerre, le faire ce serait risquer d’avoir à faire de même dans tout le secteur.

      Le gouvernement va lancer une enquête administrative et une enquête financière, a, par ailleurs, annoncé la ministre, mardi sur France Inter. « C’est tout le groupe que nous allons interroger. Et nous lançons une enquête IGAS [Inspection générale des affaires sociales] et une enquête financière, de l’IGF [Inspection générale des finances]. Et toutes les ARS [agences régionales de santé] iront voir tous les établissements de ce groupe. » (...)

      La ministre a aussi affirmé que le référentiel de qualité des Ehpad – le classement des meilleurs établissements, au même titre que les hôpitaux –, annoncé depuis plusieurs années, « va être publié dans trois semaines ».

      Sur le plan judiciaire, Orpea est, par ailleurs, sous la menace d’une « action collective conjointe » lancée par les familles de résidents en colère. En portant plainte simultanément, elles « entendent faire nombre, avoir du poids face à un géant », a expliqué, lundi, leur avocate, Me Sarah Saldmann, qui veut lancer cette procédure d’ici à quelques semaines pour, selon les dossiers, « homicide involontaire, mise en danger délibérée de la vie d’autrui, violence par négligence » ou « non-assistance à personne en danger ».

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/01/orpea-le-nouveau-pdg-convoque-mardi-par-le-gouvernement_6111793_3224.html

    • Le DG d’#Orpea limogé dimanche, Yves Le Masne, a vendu des milliers d’actions 3 semaines après avoir été informé de la future parution du livre choc Les Fossoyeurs mettant en cause les pratiques du groupe. Une opération qui lui a rapporté près de 590.000€.

      L’ex-DG a mis en vente 5.456 titres #Orpea au prix de 107€ chacun. Depuis les révélations, l’action Orpea a dévissé à la Bourse de Paris. Elle vaut ce 1er février au soir 40€. Près de 30% de moins qu’il y a 5 jours, date de sortie des Fossoyeurs, précise Challenges...
      (Canard)

      #délit_d'initié

    • Business model . Jean-Claude Marian, fondateur d’Orpea, le business de l’âge jusqu’au milliard

      Neuropsychiatre de formation, n’ayant jamais exercé, l’octogénaire avait parmi les premiers reniflé le filon : la financiarisation du secteur des maisons de retraite permettrait d’en tirer de juteux dividendes. « Tout ce qui touchait à la santé de près ou de loin s’envolait, se souvient un ami de Marian. Les investisseurs se sont rués sur l’or gris. » En 1989, il ouvre son premier établissement, crée Orpea et bâtit un leader mondial, introduit en Bourse en 2002. Jusqu’à la parution du livre, ce sont les mots « business model », « retour sur investissements » ou « profitabilité » qui caractérisaient le groupe dans les articles qui lui étaient consacrés.

      Les lits des personnes âgées ont permis à Jean-Claude Marian d’engranger des sommes colossales. Fin 2012, il détient 20,16% du capital du groupe (23,09% avec les autres membres de sa famille), des parts qui lui rapportent quelque 7 millions d’euros de dividendes annuels. Un premier tournant se produit en 2013 : en novembre, révèle le livre les Fossoyeurs, la police, qui enquête sur une affaire d’#évasion_fiscale impliquant un cadre d’Orpea, perquisitionne chez un proche de Marian, dont le boulot discret consiste alors à faire le lien entre le groupe et les élus, afin d’obtenir des autorisations d’ouverture d’établissements.

      Marian a-t-il craint que la révélation de l’affaire fasse chuter le cours de Bourse, lui occasionnant de sérieuses pertes ? Quelques semaines plus tard, il vend 15,9% de ses parts à un fonds de pension canadien. L’action est à 40,34 euros. Le patron encaisse 321 millions d’euros, sans que l’affaire judiciaire soit révélée – elle le sera dans le livre paru la semaine dernière. Lui qui avait intégré dès 2001 le classement Challenges des fortunes professionnelles, fait en tout cas une entrée fracassante dans la catégorie des super-riches. Bingo : résident belge depuis 2006, il ne paie aucun impôt sur la vente de ses actions, comme le permet ce paradis des rentiers. Accessoirement il n’est plus assujetti à l’ISI (ex-ISF) français depuis son installation sur place.

      https://justpaste.it/50opj

      encore un beau résultat favorisé par l’apologie de l’entreprise et de sa liberté anonnée par le PS des années 80

      #santé #privatisation

    • Orpéa devrait changer de nom (à la radio)

      edit

      « Rien n’échappe à la marchandisation, pas même les plus fragiles, qu’ils soient âgés ou non », Anne Salmon
      https://seenthis.net/messages/948335

      Clinea, l’autre « cash machine » du groupe Orpea
      https://seenthis.net/messages/948334

      Après Orpea, le groupe Korian visé par des dizaines de signalements pour maltraitance dans ses Ehpad
      https://seenthis.net/messages/948043

      Maltraitance dans les Ehpad : « J’ai reçu des dizaines de témoignages », déclare l’avocate Sarah Saldmann qui va lancer une action collective en avril contre le groupe Korian
      https://seenthis.net/messages/948012

      « Fossoyeurs », une enquête sur le business du grand âge, "bonnes feuilles"
      https://seenthis.net/messages/945646