Ne tombons surtout pas le masque ! – Libération

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  • Journal d’épidémie
    Ne tombons surtout pas le masque !
    Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour « Libération », il tient la chronique régulière d’une société suspendue à l’évolution du coronavirus. Aujourd’hui, il rappelle que le port du masque est un indispensable des gestes barrières, alors que le gouvernement entrouvre la porte à la fin des restrictions sanitaires.

    Alors que les contaminations explosent, une mesure de protection aussi basique que le masque n’est toujours pas intégrée. Les mensonges gouvernementaux originels sur sa prétendue inutilité, les revirements politiques qui suivirent, avec des mesures purement vexatoires sans intérêt médical (port du masque sur la plage, port du masque en extérieur alors que celui-ci n’est utile qu’en situation de très forte densité, et que l’humidification d’un masque peut nuire à son efficacité au moment où l’on pénètre dans un magasin), ont conduit nombre d’entre nous à ne considérer le masque que comme une vexation inutile. L’absence coupable de communication efficace sur les modes de transmission et en particulier l’aérosolisation, a engendré une telle cacophonie que la réduction de l’incidence du Covid par le masque est presque passée au second plan. Et nous revivons aujourd’hui, deux ans après le début de la pandémie, les mêmes atermoiements au sujet des masques FFP2, qu’au sujet des masques chirurgicaux en mars 2020.

    (...)

    A ce stade, alors que sans l’annoncer clairement les pouvoirs publics capitulent devant le virus en espérant avec ferveur une immunisation effective avec un variant omicron très contagieux mais dont la gravité sur le moment semble moindre (et ce sans avoir aucun recul sur le risque ultérieur de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique-PIMS- ou de covid long), vous pouvez vous protéger au mieux en optant pour des masques FFP2. Porter un masque chirurgical, c’est diviser le risque de contamination par 3,5. Porter un masque FFP2, c’est diviser le risque de contamination par dix. Passer de l’un à l’autre, c’est donc diviser votre risque par près de trois. Légèrement plus onéreux que les masques chirurgicaux (autour de 50 centimes d’euro pièce), les masques FFP2 peuvent comme eux être séchés à l’air libre et réutilisés jusqu’à cinq fois. Ils peuvent être lavés. Il en existe plusieurs sortes, et il peut être utile de choisir ceux qui s’adaptent mieux sur votre visage, sans béer sur les côtés. De par leur forme, ils gênent souvent moins la respiration et la parole. En pinçant bien la barrette nasale, ils évitent en grande partie la buée sur les lunettes. Et, cerise sur le gâteau, il est impossible de porter un FFP2 sous le nez. Même si vous êtes porte-parole du gouvernement.

    https://www.liberation.fr/societe/sante/ne-tombons-surtout-pas-le-masque-20220130_QIZQFZUETRD2XBLBO6SZKARMMQ