Silence ! On coule...
Vingt ans après avoir contribué à la défaite de Jospin aux élections présidentielles, Christiane Taubira vient de complexifier l’imbroglio des candidatures de la gauche pour l’échéance du printemps 2022 éliminant ainsi toute chance qu’elle puisse figurer au deuxième tour...
...et pour célébrer dignement son écrasante victoire à la « primaire citoyenne », elle a prononcé un beau discours lyrique pour exalter « l’âme de la gauche » se comportant ainsi comme le chef d’orchestre du Titanic tandis que le paquebot s’enfonçait peu à peu dans les flots !
Ce naufrage prévisible et annoncé, qui est maintenant programmé, est le grave symptôme du profond malaise citoyen qui s’est emparé du pays, dont tous les repères démocratiques ont été falsifiés, détournés et biaisés par l’héritage toxique du gaullisme.
Le désastre qui vient, générateur d’une neurasthénie civique, marque la faillite de la Ve République qui s’est peu à peu métamorphosée en monarchie constitutionnelle ; un royaume dont la tête est couronnée par l’élection au deuxième tour, d’un candidat ayant réussi à capter la confiance d’une minorité n’excédant pas le quart des électeurs inscrits, un homme ou une femme-lige du grand capital, investi pour cinq ans de la gestion techno-libérale d’une économie basée sur l’exploitation de la masse laborieuse de la population par les castes de la « France d’en haut ».
Devant un tel mur de fatalité économique et financière, un inquiétant phénomène de résignation a anesthésié une immense majorité de la population qui, totalement déboussolée comme elle l’a été en 1938 par la « pause » et le reflux du Front populaire, s’est laissée séduire par la réaction nationaliste et l’esprit vichyste rampant qui nous taraude depuis « l’étrange défaite », ou bien elle se laisse gagner par le renoncement et ira sans doute grossir la nouvelle majorité du pays, celle de l’abstention.
Mais chacun le sait ou le pressent : la France n’est pas foutue ! Nous sommes une nation chargée d’histoire qui sait parfois se débarrasser de ses haillons et édifier des barricades...
Il faut laisser la peur du rouge aux bêtes à cornes !