• Cuba veut faire homologuer ses vaccins contre le Covid-19 par l’OMS
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/16/cuba-veut-faire-homologuer-ses-vaccins-contre-le-covid-19-par-l-oms_6113833_

    Cuba veut faire homologuer ses vaccins contre le Covid-19 par l’OMS
    Le groupe pharmaceutique BioCubaFarma va déposer un dossier auprès de l’agence onusienne pour faire reconnaître deux vaccins contre le Covid-19 et leur permettre une large commercialisation internationale.
    Cuba se prépare à jouer dans la cour des grands. La Havane doit en effet demander au début de mars à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la « préqualification » de deux de ses vaccins contre le Covid-19, Abdala et Soberana 02, pour permettre leur reconnaissance internationale, a déclaré le directeur du groupe d’Etat BioCubaFarma, Eduardo Martinez, mardi 15 février.« Nous prévoyons d’envoyer le dossier à l’OMS dans les premières semaines de mars », a-t-il fait savoir. Le groupe BioCubaFarma a créé et fabriqué Abdala. Cuba a développé en tout trois vaccins contre le Covid-19, utilisés sur l’île ainsi que dans des pays comme le Venezuela, le Nicaragua, le Vietnam et l’Iran. Ces vaccins sont basés sur une protéine recombinante, la même technique utilisée par les entreprises américaine Novavax et française Sanofi.BioCubaFarma a informé l’OMS avoir mis au point un nouveau complexe industriel à Mariel, à 50 kilomètres à l’ouest de La Havane, pour fabriquer ses vaccins à une échelle industrielle, comme le requiert l’organisation. « Ils nous ont répondu d’envoyer le dossier et qu’ils viendraient effectuer l’inspection pour nous attribuer la préqualification lorsque le complexe serait opérationnel », a déclaré M. Martinez.
    « Nous pensons que [les vaccins cubains] seront reconnus sans aucun problème. Nous avons l’expérience et nous avons déjà eu d’autres vaccins [contre d’autres maladies] qui sont passés par ce processus de préqualification », a-t-il ajouté. Les vaccins cubains « ont prouvé qu’ils étaient sûrs », avec déjà 88 % de la population immunisée et l’épidémie sous contrôle localement.
    Sous embargo des Etats-Unis depuis 1962, Cuba développe ses propres vaccins depuis les années 1980. C’est le premier pays d’Amérique latine à en avoir mis au point contre le Covid-19. Ce pays de 11,2 millions d’habitants a enregistré 1 062 154 cas, dont 8 746 décès. Mardi, il a annoncé seulement 630 cas au cours des dernières vingt-quatre heures et aucun décès.M. Martinez a expliqué que les premiers essais au complexe de Mariel respectaient « les paramètres de qualité » requis ; cependant, l’entreprise est confrontée à des problèmes de financement. « Nous avons réussi à exporter, en fin d’année dernière, des vaccins et des médicaments et nous avons du mal à être payés face au refus des banques de travailler avec nous », en raison de l’embargo américain, ce qui a retardé le règlement de matières premières nécessaires à l’industrie pharmaceutique cubaine. Seuls dix vaccins contre le Covid-19 sont aujourd’hui formellement approuvés pour une utilisation d’urgence par l’OMS, en plus d’une vingtaine de formulations autorisées localement dans plusieurs pays.

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  • Pesticides : la grande illusion des équipements de protection des agriculteurs
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    ENQUÊTE Depuis quinze ans, un groupe de chercheurs alerte en vain sur l’inefficacité de ces dispositifs. Les normes, coécrites par les industriels, ignorent autant la réalité du métier que les données scientifiques.

    « Agriculteurs intoxiqués » (1/2). Jean-Baptiste Lefoulon se tient en caleçon au milieu de la cour de sa ferme. Quatre mains enveloppées de plastique bleu l’habillent : tee-shirt à manches longues, culotte blanche à jambes longues, combinaison de travail zippée portant broderie d’une marque de machines agricoles, gants immaculés qui ne vont pas le rester, casquette. Geste précis et regard concentré, deux scientifiques collent sur lui des patchs de 10 × 10 centimètres qu’ils extraient du coffre de leur voiture.

    Dans leur ferme de la Baucherie, sur la commune de Lingèvres, dans le Calvados, les Lefoulon, parents et fils, cultivent céréales et maïs sur cent hectares et élèvent 140 vaches laitières. Cette étude à laquelle le jeune homme participe volontiers, « pour faire avancer la science », s’intitule « #Pestexpo » – pour pesticide et exposition. En cet après-midi de mai 2021, les deux scientifiques sont venus consigner chacune des actions de l’agriculteur dans son quotidien le plus banal, pendant le semis de maïs.

    #paywall

    • Les travailleurs agricoles doivent-ils être les seuls responsables de leur propre sécurité ? Catherine Laurent désapprouve. Directrice de recherche à l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, spécialisée dans l’usage des connaissances scientifiques dans la prise de décision publique, elle rappelle qu’une directive européenne de 1989 énonce clairement trois étapes prioritaires afin d’améliorer la sécurité et la santé des « travailleurs au travail » : « éviter les risques », « évaluer les risques qui ne peuvent être évités » et « combattre les risques à la source ». « Donner les instructions appropriées aux travailleurs » n’est que la neuvième et dernière mesure. En d’autres termes, et selon la législation européenne elle-même, les équipements de protection individuelle devraient toujours constituer la dernière ligne de défense. Ils sont pourtant la première.

      https://justpaste.it/4cp0k

      #travail #agriculture #pesticides