le manque d’eau devient alarmant pour la population

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  • Sécheresse au Maroc : la stratégie des grands barrages mise en cause – Jeune Afrique
    https://www.jeuneafrique.com/1313203/politique/secheresse-au-maroc-la-strategie-des-grands-barrages-mise-en-cause

    Le chiffre est pour le moins anxiogène : selon le ministère de l’Eau, les grands barrages du pays sont remplis à 33 % seulement de leur capacité en ce mois de février. C’est la conséquence d’un déficit pluviométrique majeur qui s’est fatalement répercuté sur les réserves hydriques du pays.

    #paywall #climat #agriculture (ce que j’en comprends)

    • Face aux nombreux rapports alarmants sur la sécheresse qui laissent présager de graves conséquences économiques pour le royaume, le gouvernement a bien tenté de rassurer. Mais il peine à convaincre.

      Le chiffre est pour le moins anxiogène : selon le ministère de l’Eau, les grands barrages du pays sont remplis à 33 % seulement de leur capacité en ce mois de février. C’est la conséquence d’un déficit pluviométrique majeur qui s’est fatalement répercuté sur les réserves hydriques du pays.

      Mais cette situation conjoncturelle est aggravée par une série de problèmes structurels pointés par les spécialistes de la gestion hydrique. « Certes, le Maroc, du fait de sa position géographique, est très mal doté en ressources hydriques. Mais on constate que ce phénomène de sécheresse est de plus en plus fréquent et d’une intensité de plus en plus forte au fil des ans » , note le professeur Najib Akesbi, économiste, enseignant-chercheur passé par l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II.

      Stress hydrique structurel

      Au Maroc, 88 % de l’eau est exploitée par le secteur agricole, l’un des principaux moteurs de l’économie nationale. Autant dire que l’enjeu est crucial pour le royaume. Avec un potentiel de ressources en eau évalué à 2 milliards de m3 (soit 700 m3 par habitant et par an), le royaume se trouve dans une « situation de stress hydrique structurel » .

      Selon le World Resources Institute basé à Washington, le Maroc figure parmi les 20 pays au monde les plus menacés par le stress hydrique. Les projections scientifiques évoquent une diminution de 20 % à 40 % du taux de variation des précipitations à moyen terme dans la région. Comprendre : le Maroc sera dans les prochaines années exposé à des épisodes de plus en plus réguliers de sécheresse.

      Au lendemain de l’indépendance, en 1956, le Maroc avait mis en place un plan massif de développement des structures hydriques, avec la construction de barrages géants. Aujourd’hui, le royaume est doté de pas moins de 149 grands barrages, pour une capacité de 19,1 milliards de m3, soit presque 10 fois son potentiel de ressources en eau...

      Il faut également compter 136 barrages de petites et moyennes capacités, des dizaines de stations de dessalement et plusieurs ouvrages de transfert de l’eau d’une région à l’autre.

      Au cours de l’année 2021, 4 grands barrages ont été achevés, mobilisant 3,5 milliards de dirhams (330 millions d’euros). Des projets qui s’inscrivent dans un plan de développement global : le programme prioritaire pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (Vision 2020-2027), pour un coût total de 115,4 milliards de dirhams (presque 11 milliards d’euros).

      La politique agricole du pays miserait sur « des productions à haute valeur commerciale, hautement hydrovores »

      La même année, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, s’est engagé à construire 15 barrages supplémentaires d’une capacité de réservoir totale de plus de 4,3 milliards de m3, ainsi que 30 barrages de plus petite taille.

      « Propagande des barrages »

      De nouveaux projets qui soulèvent des interrogations : est-il pertinent de construire de nouveaux barrages quand ceux existants sont remplis à moins de la moitié de leur capacité ? De son côté, le professeur Akesbi n’hésite pas et dénonce tout de go une « propagande des barrages » lancée dans les années 1960.

      Il faudrait selon lui « privilégier l’investissement dans la Petite et Moyenne Hydraulique (PMH) » au lieu de lancer des « projets énormes disposés sur de petites surfaces » . En clair : il vaudrait mieux répartir des barrages de plus petite taille sur l’ensemble du territoire.

      D’autre part, le chercheur évoque la nécessité de remettre en question la politique agricole qui miserait sur « des productions à haute valeur commerciale, vouée principalement à l’exportation et hautement hydrovores » .

      Il donne l’exemple de la culture des pastèques, composée à plus de 90 % d’eau, dans la zone désertique de Zagora, ou encore des dattes de variété mejhoul , plus gourmandes en eau que d’autres, dans la province d’Errachidia. Sans oublier des cultures d’avocats destinés au marché européen. Une politique « masochiste » pour Najib Akesbi, qui remet en question les subventions octroyées à ce type de projet. « On utilise des fonds publics pour des projets qui épuisent les nappes phréatiques » , assène-t-il.

      Selon l’ex-secrétaire d’État chargée de l’eau, Charafat Afilal, qui abonde sur la suspension urgente de certaines cultures, il faudrait aussi se pencher sur « l’irrigation des grands périmètres, la mobilisation des ressources souterraines, la régulation des pressions au niveau des réseaux » , en plus d’une meilleure « sensibilisation du grand public » .

      « Une attention particulière doit être accordée à la lutte contre la déperdition et les pertes au niveau des installations de transport et de distribution. » Quant au traitement des eaux usées, qui permettrait une réutilisation vertueuse de la précieuse ressource, il n’est pas encore opératoire, le pays manquant cruellement de stations d’épuration. Une situation qui n’est d’ailleurs pas propre au Maroc.

      Expédients

      Pour justifier le décalage entre les promesses de projet et la réalité du terrain, elle invoque « des retards dans le démarrage et la livraison des projets » . « Une année de retard est l’équivalent d’une année de soif et de tension » , explique-t-elle.

      Dans son rapport, Chakib Benmoussa fait de l’optimisation des ressources hydriques une priorité majeure

      Le 11 février, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a promis « prochainement » une série d’initiatives gouvernementales pour compenser le « retard des précipitations » . Sans davantage de précisions, il a ainsi affirmé que le gouvernement suivait le problème avec « le sérieux requis » .

      Pour Najib Akesbi, il faudrait vraisemblablement s’attendre au même « rituel de mesures » prises par le gouvernement : la restriction de la fourniture en eau au profit de l’arboriculture, l’importation de l’orge subventionnée par l’État, d’éventuels travaux publics dans les régions les plus touchées afin d’assurer un revenu aux populations et enfin le report des échéances de crédits pour atténuer les effets de la crise.

      Dans son rapport sur le Nouveau Modèle de développement présenté en mai dernier, Chakib Benmoussa, aujourd’hui ministre de l’Éducation nationale, fait de l’optimisation des ressources hydriques une priorité majeure.

      Les mesures évoquées comprennent la création d’une nouvelle Agence nationale de gestion de l’eau (ANGE), chargée de « traiter la question de l’eau selon une approche intégrée » . Elles incluent aussi une « réforme de l’organisation du secteur » et des efforts portés sur « la transparence des coûts de la ressource » .

      Pour le professeur Akesbi, le rapport passe « à côté du vrai diagnostic » . L’économiste regrette notamment l’absence de critique de la politique des barrages ou de celle des énergies renouvelables, « mal pensées » et « peu rentables » , selon lui.

      Rym Bousmid

      https://www.jeuneafrique.com/1313203/politique/secheresse-au-maroc-la-strategie-des-grands-barrages-mise-en-cause

    • Ca va être sympa le prix des denrées cette année et les années suivantes (si ça continue)
      C’est simple : il pleut plus nul part

      « Je n’ai jamais vu ça ! », se désole Carlos Perdigao, 76 ans, qui vient régulièrement pêcher sur les rives du fleuve Zêzere, entouré de larges bandes de terre jaune craquelée en raison de la sécheresse qui frappe la péninsule ibérique cet hiver.

      Devant lui, les ruines de Vilar, ancien village de pierre englouti par le fleuve après la construction d’un grand barrage il y a près de 70 ans, ont émergé depuis quelques semaines et sont à nouveau visibles en raison du niveau très bas des eaux.

      La baisse du niveau du Zêzere, qui serpente au milieu des montagnes recouvertes d’eucalyptus et de mimosas dans cette région du centre du Portugal, est vue comme une nouvelle menace par les habitants, déjà durement frappés par les incendies meurtriers de 2017, qui avaient fait plus d’une centaine de morts.

      L’Espagne, comme le Portugal voisin, est frappée cet hiver par une aridité précoce et extrême en raison de la faible pluviométrie enregistrée en janvier, mois qui est déjà considéré comme le deuxième le plus sec depuis l’an 2000 dans la péninsule ibérique, selon les agences météorologiques des deux pays.

      Cette sécheresse est exceptionnelle par « son intensité, son ampleur et sa durée », indique Ricardo Deus, climatologue de l’Institut portugais de la Mer et de l’Atmosphère (IPMA).

      Et en Espagne, « en janvier, il n’a plu que le quart de ce qu’il aurait dû pleuvoir à cette période », explique Ruben del Campo, porte-parole de l’AEMET, l’agence météorologique espagnole, à l’AFPTV.

      – Agriculteurs et éleveurs inquiets -

      Cette situation inhabituelle a déjà amené le gouvernement portugais à prendre des mesures d’urgence. Dans un pays où près de 30% de l’énergie consommée est d’origine hydraulique, les autorités ont été contraintes début février d’annoncer la suspension de la production hydroélectrique de cinq barrages pour « préserver les volumes nécessaires à l’approvisionnement public ».

      De l’autre côté de la frontière, le ministre de l’Agriculture espagnol, Luis Planas, a fait part mercredi de sa « préoccupation » face à cette situation, assurant que le gouvernement prendrait « les mesures nécessaires en fonction de l’évolution de la situation ».

      Les niveaux des réservoirs d’eau, dont l’apport est indispensable à l’agriculture, se situent actuellement à moins de 45% de leur capacité en Espagne, d’après les autorités de ce pays, les régions les plus touchées étant l’Andalousie (sud) et la Catalogne (nord-est).

      Cette faible pluviométrie, qui dure depuis la fin de l’année dernière, inquiète les agriculteurs et les éleveurs des deux pays.

      « Regardez ! L’herbe ne pousse pas pour nourrir les bêtes », se désespère Antonio Estevao, un producteur de fromage possédant un cheptel d’une trentaine de chèvres à Portela do Fojo Machio, commune située à quelques kilomètres de Pampilhosa da Serra, dans le centre du Portugal.

      « S’il ne pleut pas dans les prochains jours, ça va être très compliqué », soupire cet homme devant des pâturages à la végétation rase.

      « Pour nous, c’est une catastrophe », lance Henrique Fernandes Marques, le maire de ce village d’environ 400 habitants, devant une piscine flottante dressée sur les berges du fleuve et qui repose désormais sur un sol asséché depuis quelques jours, menaçant également les efforts pour développer le tourisme dans cette région de l’intérieur du pays.

      – Pas d’amélioration en vue -

      L’alternance entre les années de sécheresse et les années pluvieuses est normale dans le sud de l’Europe, mais « on observe un pourcentage d’années pluvieuses en baisse dernièrement », souligne Filipe Duarte Santos, chercheur à la faculté de Sciences de Lisbonne et spécialiste de l’environnement, qui pointe du doigt le réchauffement climatique.

      Ces sécheresses sont « l’une des conséquences les plus graves du changement climatique », explique-t-il. D’après lui, « tant que l’on n’aura pas fortement réduit les émissions globales de gaz à effet de serre, le problème continuera de se poser ».

      Avec le réchauffement climatique, l’intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse, qui menacent notamment la sécurité alimentaire des populations, risquent encore d’augmenter, même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.

      Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochains jours, puisque les prévisions météorologiques des deux pays font état de précipitations en dessous des moyennes de saison.

      Confronté à cette réalité, le gouvernement portugais a annoncé jeudi qu’il allait renforcer sa coopération avec l’Espagne pour lutter contre la sécheresse dans la péninsule.

      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-espagne-et-le-portugal-frappes-par-la-secheresse-en-plein-hiver_1

      et l’année dernière :

      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-irak-la-secheresse-tue-cultures-et-animaux-remplaces-par-des-imm
      https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20211112-s%C3%A9cheresse-en-jordanie-le-manque-d-eau-devient-alarmant-pour-la-po
      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/ravagee-par-la-secheresse-la-californie-arrache-ses-precieux-amandi
      https://www.realites.com.tn/2021/09/secheresse-la-tunisie-manque-cruellement-deau
      https://lapresse.tn/79169/changements-climatiques-faibles-precipitations-et-secheresse-vers-le-tariss

      et ça touche pas que les besoins primaires...
      https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/materiaux/semi-conducteurs-la-secheresse-a-taiwan-risque-d-amplifier-la-penur
      https://korii.slate.fr/biz/economie-secheresse-chine-risque-provoquer-penurie-mondiale-usines-elect