• Le transfert des patients Covid en TGV médicalisés permis par le «privé»? Olivier Véran corrige ses propos et s’excuse
    https://www.liberation.fr/checknews/le-transfert-de-malades-en-tgv-medicalises-grace-au-prive-olivier-veran-c

    Interrogé au sujet d’une circulaire envoyée par le Premier ministre demandant un moindre recours aux cabinets de conseil privés, le ministre de la Santé rétorque : « Moi je n’ai pas reçu de circulaire demandant spécifiquement au ministère dans le cadre de la gestion de crise de faire moins appel aux cabinets privés. On a encore des contrats en cours sur la stratégie vaccinale, on a encore une équipe qui épaule la task force vaccinale, qui est capable de produire des données. »

    Et Olivier Véran de justifier le recours aux compétences du privé en mettant particulièrement l’accent sur l’opération des trains médicalisés organisée dès le début de la crise sanitaire : « Notre pays était en guerre […] Quand vous devez équiper un TGV en 48 heures pour faire de ce TGV normal un TGV qui va transporter 30 malades dans le coma, intubés, ventilés du grand est vers le sud-est de la France, […] vous êtes contents de trouver des gens qui ont la compétence pour le faire. Ils sont dans le secteur privé, ils ne sont pas dans les administrations, ils ne sont pas dans les bureaux de mon ministère. »

    Une sortie qui interroge et suscite aujourd’hui l’amertume de plusieurs agents, notamment de la SNCF ou du Samu, qui se sont mobilisés à l’époque pour transporter les malades. Car l’opération à laquelle Olivier Véran fait ici référence, c’est la #mission-Chardon. Imaginée à la suite des attentats de novembre 2015, expérimentée en 2019, elle a été mise en œuvre au printemps 2020 dans le cadre de la crise sanitaire. Objectif : transférer, par TGV, des patients depuis des zones à très forte circulation virale vers des régions où les ressources en réanimation étaient alors moins saturées.

    Or, d’après les acteurs de terrain sollicités par CheckNews, ce sont les équipes du Samu et de la SNCF qui se sont retrouvées aux manettes de l’opération dès mars 2020, au cours de dix missions « Chardon » consécutives. Et aucunement des cabinets de consulting. « La coordination de la mission Chardon a été réalisée par le Samu zonal Ile-de-France et les Samu des territoires. Le tout en lien avec la cellule de crise du ministère [le Corruss, ndlr] et la SNCF, qui a joué un rôle très important. Les ARS nous donnaient par ailleurs le feu vert pour le transport des patients choisis », indique Lionel Lamhaut, membre de l’équipe coordinatrice de l’opération. « A bord des trains ou même dans les réunions préparatoires, je peux vous assurer que c’est le #Samu qui a tout fait et qu’on n’a jamais croisé d’agence de consulting. »

    « Des mecs en blanc, pas en costume »

    « Pour organiser un #convoi-sanitaire, il n’y a que le Samu et les militaires qui savent faire. Je ne vois pas ce que les cabinets privés auraient pu apporter de plus », estime de son côté Jean-Marie Bovis, à l’époque chef de service du Samu des Landes, qui a coordonné la prise en charge de deux convois, le 3 avril 2020. « Quand nous sommes arrivés à la gare de Bordeaux [pour récupérer les malades], il n’y avait que des mecs en blanc, pas de mecs en costume ou en civil », se souvient l’urgentiste.

    Par la suite, début 2021, le gouvernement annonce en grande pompe que l’opération va être renouvelée, cette fois-ci avec des avions et « des évacuations massives par TGV ». Des cabinets de conseil auraient-ils pu intervenir à ce moment-là ? Pas plus, nous assurent à nouveau les sources de terrain. « L’opération a pris l’allure de “missions perlées” pendant les deuxième et troisième vagues », indique Agnès Ricard-Hibon, ancienne présidente de la Société française de médecine d’urgence, cheffe de service du Samu Val d’Oise et membre de la mission Chardon. Cette fois-ci, faute de patients disponibles pour traverser la France, ce ne sont plus les TGV qui sont affrétés mais des hélicoptères, avions et ambulances. « Les évacuations étaient gérées par la même équipe, c’est-à-dire, là encore, le Samu », confirme celle qui est par ailleurs membre de la majorité régionale francilienne, qui se dit « surprise et déçue » par les déclarations du ministre. De fait, des interlocuteurs privés sont intervenus à ce stade, à l’image de la compagnie Air Caraïbes, qui a effectué les vols et des entreprises de transporteurs privés et ambulances privées qui pouvaient attendre les malades sur place. Mais rien à voir, là encore, avec des cabinets.

    Du côté de ces derniers, dont certains ont effectivement été approchés dans le cadre de la stratégie vaccinale, seuls les cabinets Citwell et Accenture ont répondu à CheckNews, confirmant n’avoir « pas pris part à cette opération, du ni près, ni de loin ».

    Olivier Véran s’excuse pour cette « phrase malheureuse »

    Contacté par Checknews, le ministère de la Santé confirme que les transferts de patients par TGV médicalisés ont été organisés « par les services du ministère, des ARS, des établissements de santé, de la SNCF, du Samu et de nombreux acteurs publics », sans participation du secteur privé. « Il y a une confusion dans sa réponse », nous explique-t-on. La référence au « privé » renvoyait, toujours selon le ministère, à d’autres types d’évacuations sanitaires qui « ont fait appel à des entreprises du secteur privé – et non des cabinets conseils – (notamment des entreprises propriétaires d’avions adaptés pour le transfert de patients depuis les départements d’outre-mer) ». En conséquence, « le ministre tient à s’excuser auprès de tous les professionnels mobilisés de cette phrase malheureuse et à leur rappeler toute sa reconnaissance ».

    • Combien cette opération de transport a t’elle couté, afin de :

      – Ne surtout pas faire appel aux établissements de santé privés, au médecins généralistes, aux traitements appropriés.
      – Continuer à supprimer des lits dans les hôpitaux du sud.
      – Justifier auprès de la population du danger de ce virus afin de continuer à lui demander de rester chez elle avec du paracétamol pour tout traitement. Voyez, on s’occupe de l’urgence
      – Montrer des images à la télévision.
      – Justifier les avis et factures d’in tas de sociétés de conseils, ARS . . .

      Sur ces 30 malades, combien on survécu ?
      Ca a couté un #pognon_de_dingue, qui n’a pas été affecté à la santé publique, aux Hôpitaux.
      Je te dis pas la tête des familles quand ils ont appris qu’un des leurs avait été transféré à 1000 Km de chez eux.

      #Fric #facture