« On a le sentiment que l’écologie a été préemptée par la gauche, déplore Gabrielle Cluzel. Et pourtant, écologie et conservatisme, c’est presque un pléonasme. » Triton et réaction, ça rime. « Comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas d’appétence à droite pour l’écologie ? C’est forcément un sujet de gauche ? — Non, parce que le premier grand écologiste, ç’a été un certain Adolf Hitler, qui a fait en 1936 une loi de protection de la forêt. » Adolf Hitler, premier grand écologiste ? Après Ivan Rioufol, qui comparait le sort des non-vaccinés à celui des Juifs du ghetto de Varsovie, CNews poursuit sa pédagogie historique. « Les forêts étaient interdites aux Juifs et aux Tsiganes, être inférieurs. » Espèces invasives. « Mais il fallait protéger le wald, c’est-à-dire le cœur même de la nation germanique, de toute espèce d’invasion. » Juive ou tsigane. « Et surtout protéger la faune sauvage. » Les couvées de nazillons… En réalité, cette loi avait été préparée par la République de Weimar et ne fut jamais appliquée, le régime nazi lui préférant un ultra-productivisme qui passait par une hausse exponentielle de la production de bois.
« Donc, originellement, l’antispécisme a des origines pas tout à fait de gauche. » Gabrielle Cluzel corrige : « C’est pas l’extrême droite non plus, Hitler. » En effet, dans national-socialisme, il y a socialisme — ici, l’éditorialiste reprend la thèse de Zemmour : c’est parce qu’il venait de la gauche que Hitler ne fut pas un parfait dictateur. « Oui, oui, convient Pascal Bruckner, c’est vrai qu’il était sorti du cadre politique classique. » Ni de droite, ni de gauche. Centriste, comme l’essayiste.
Comme ça a déjà été remarqué, qualifier d’« antispécisme » la politique hitlérienne, basée sur une extrême hiérarchisation des « races » humaines entre elles (jusqu’à la destruction pure et simple), c’est point de vue particulièrement osé…