• Coupe du monde. La Fifa aurait refusé la diffusion d’un message de paix de Zelensky avant la finale
    https://www.ouest-france.fr/sport/coupe-du-monde/coupe-du-monde-la-fifa-aurait-refuse-la-diffusion-d-un-message-de-paix-
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMjEyOTUyZDdlMzM2YzMwMjI2OGQ0MWNkNjE4MDdmZThhNjk?width=1260&he

    J’aime beaucoup le « message de paix », un truc presque aussi habituel à Zelensky qu’à Poutine, lequel n’aurait pas eu l’idée de s’adresser à la grand messe mondiale du foot il est vrai...

    #comique_mondial

    • Le patron de la FIFA rappelle que « des gens sont morts pour qu’on ait le droit de regarder la Coupe du monde au Qatar »
      https://www.legorafi.fr/2022/11/10/le-patron-de-la-fifa-rappelle-que-des-gens-sont-morts-pour-quon-ait-le-droi

      C’est dans son bureau de 800m2 à Zurich que le Président de la #FIFA, Gianni Infantino, nous reçoit. Après l’avoir remercié pour le jet privé affrété depuis Paris, nous commençons une interview sans concession. Infantino débute, avec courage, sur les critiques dont est victime la compétition : « Franchement je suis choqué par les réactions des gens. Quel égoïsme ! Ils réalisent la chance qu’ils ont de voir un tel spectacle gratuitement ?! Ils ont conscience que des gens sont morts pour qu’on ait le droit de regarder la coupe du monde au #Qatar ?! », lance-t-il avec émotion.

      Nous reprenons notre entretien après que Gianno Infantino a demandé à ce qu’on nous apporte un plateau de fruits de mer, avec du homard et des huitres : « Tous les matins en me rasant j’ai une pensée pour ces ouvriers qui ont donné leur vie pour que cette #Coupe_du_monde existe ! En plus, ils ont eu l’élégance de ne pas demander beaucoup d’argent. Ces gens étaient des crèmes. Qu’ils reposent en paix » conclut le Président de la FIFA en brandissant sa coupe de Dom Perignon.

      Une fois la dégustation de caviar terminée, l’interview continue : « Je sais que certaines personnes trouvent qu’il est dommage de décéder pour un simple évènement sportif. Mais allez dire ça à Giroud, qui sera confortablement installé sur un banc flambant neuf, fabriqué des mains d’un vrai artisan passionné au point d’y laisser sa vie. D’autant qu’on a traité les corps avec le plus grand respect. Les stades sont tellement climatisés qu’on a pu les entasser en dessous, dans des conditions d’hygiène impeccable » termine-t-il, avant de nous diriger vers notre hôtel, où Infantino nous précise « de charmantes amies » à lui nous attendent dans nos chambres.

      #le_gorafi #où_qu'elle_est_la_baballe ?

    • Tifos : la lutte en tribune ?
      https://contre-attaque.net/2022/11/08/tifos-la-lutte-en-tribune

      #Marseille jouait contre l’Olympique Lyonnais ce dimanche 6 novembre. Dans le stade, les supporters de l’OM ont mis en œuvre un tifo massif : « ANTIFA », en lettres majuscules composées par les spectateurs, pour rappeler les valeurs antiracistes et antifascistes de la tribune, face à une ville de Lyon tristement célèbre pour l’implantation d’une extrême droite très violente et impunie. On se rappelle d’une époque pas si lointaine où la bâche des Gones était composée d’un gigantesque drapeau français sur lequel trônait une croix celtique, un symbole mussolinien.

      https://mastodon.social/@contreattaque/109309630024458739

  • Fabien Roussel : les raisons d’une dérive idéologique au PCF
    par Mathieu Dejean

    https://www.mediapart.fr/journal/france/140922/fabien-roussel-les-raisons-d-une-derive-ideologique-au-pcf

    En 2021, investi par le Parti communiste (PCF) pour l’élection présidentielle de 2022, Fabien Roussel se plaignait de partir « avec le handicap du manque de notoriété ». Depuis, en dépit des 2,28 % de suffrages exprimés en sa faveur, il a percé médiatiquement à grand renfort de polémiques savamment calculées pour se distinguer, notamment en prenant le contre-pied de ses rivaux à gauche, au premier rang desquels Jean-Luc Mélenchon.

    Malgré la fin de la séquence électorale, il persiste et signe, quand bien même le PCF s’est allié à La France insoumise (LFI) pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes). En substance, LFI a mené une campagne trop « Terra Nova » à son goût (du nom du think tank proche du PS qui conseillait à la gauche de se focaliser sur les classes moyennes en 2012), alors que lui s’échinerait à rendre son lustre à une « gauche authentique et populaire ».

    Ses récents propos à la Fête de L’Humanité, opposant la « gauche des allocs » à la « gauche du travail », s’inscrivent dans cette continuité, en montant encore en gamme. D’un côté, il a fait l’unanimité contre lui de la part des responsables de la Nupes, qui lui reprochent d’aller contre l’histoire de son propre parti et de faire sienne la rhétorique droitière de « l’assistanat ». De l’autre, il a reçu le soutien de François Hollande et fait l’objet d’éloges de la part d’éditorialistes de droite.

    Un discours « en décalage » avec l’histoire du PCF

    Le 14 septembre, le député du Nord a maintenu ses déclarations, dénonçant les attaques de « ceux qui défendent le droit à la paresse » (titre d’un livre de Paul Lafargue, gendre de Karl Marx) : « La gauche a entretenu ce système de revenu de substitution à vie pour certaines familles », dit-il, en aspirant à ce que le pays « garantisse à chacun de trouver sa place dans la société par le travail ».

    Déjà, dans son livre publié en 2021, Ma France , il critiquait « une société à deux vitesses, dans laquelle les uns, toujours les mêmes, pourraient travailler, se former à l’étranger, dans de confortables conditions, tandis que les autres seraient assistés, contraints d’accepter une allocation en forme d’aumône ».

    Cette exaltation de la « France du travail » par opposition à celle des « assistés » est « en décalage par rapport à l’histoire du PCF », affirme le sociologue Julian Mischi, auteur du livre Le Parti des communistes (2020), alors qu’« il y a toujours eu une intégration des chômeurs et des exclus de l’emploi dans la classe ouvrière » dans le discours des communistes. Et il n’est pas le seul à s’en étonner : plusieurs responsables communistes, comme les députés Elsa Faucillon et Stéphane Peu, ainsi que le cinéaste proche du parti Robert Guédiguian, ont manifesté leur désaccord. François Ruffin s’est pour sa part défendu de partager le même combat.

    Sur la viande, l’islam radical, la sécurité, le gouvernement d’« union nationale » avec Emmanuel Macron (auquel il ne fermait pas la porte) et désormais la « gauche des allocs », Fabien Roussel continue donc de jouer une petite musique dissonante à gauche, quitte à ce qu’au sein de son propre parti, certains se demandent s’il n’a pas perdu sa boussole idéologique.

    D’après les spécialistes du PCF que nous avons interrogés, cette stratégie n’est pourtant pas totalement inédite, ni surprenante compte tenu des dernières évolutions du parti. Élu secrétaire national du PCF en 2018, alors que pour la première fois le texte de la direction sortante de Pierre Laurent, qui avait travaillé à l’ouverture, n’était pas majoritaire, Fabien Roussel incarne un pôle identitaire.

    Le retour de Georges Marchais

    C’est le sens de ses références à l’héritage de Georges Marchais, l’ancien secrétaire général jusqu’en 1994 qui, à ses yeux, avait fait du PCF le « parti du monde du travail ». « Je souhaite que le Parti communiste français redevienne celui-là », écrit-il dans Ma France.

    Cette inscription dans la lignée du dirigeant communiste, lui aussi connu pour ses saillies médiatiques, fait sens avec la trajectoire biographique de Fabien Roussel. « Roussel entre dans l’arène politique et dans l’engagement militant à partir de 1985, c’est-à-dire le moment où le PC se clive après les élections européennes de 1984, qui ont été un camouflet », explique l’historien du communisme Roger Martelli, auteur d’un livre à ce sujet, L’Occasion manquée. Été 1984, quand le PCF se referme (2014).

    Après une série de reculs électoraux successifs, le PCF s’engage à cette époque dans un mouvement de rétraction interne, qui plonge le parti dans une crise profonde : « C’est l’ère des dissidences, et le moment où Marchais, l’homme qui a participé à la signature du programme commun, s’arc-boute sur de prétendus “fondamentaux” après l’échec de 1984. Fabien Roussel s’inscrit dans cette période-là », note l’historien.

    Non seulement Fabien Roussel fait partie de cette génération militante qui veut réaffirmer l’identité communiste (son slogan lors de sa première campagne, les cantonales de 2004, en témoigne : « Je vote communiste et je t’emmerde »), mais en plus il fait ses classes dans la fédération du Nord, une des plus enracinées dans le monde ouvrier et qui a toujours défendu « l’identité » du PCF contre les « liquidateurs » qui voulaient le réformer.

    Sans jamais entrer en dissidence, la fédération du Nord, longtemps dirigée par Alain Bocquet, que Fabien Roussel considère comme son mentor politique, a ainsi été critique vis-à-vis du tournant de Robert Hue en 1994, de même qu’à l’égard de la candidature de Marie-George Buffet à la présidentielle de 2007, avec des « comités antilibéraux » largement ouverts. Ce contexte historique et géographique n’est donc pas anodin dans l’orientation prise par Fabien Roussel à la tête du PCF.

    Le secrétaire national s’inscrit aussi dans les pas de Georges Marchais en matière de stratégie médiatique. « Georges Marchais était plus combatif que les autres, complètement intégré à l’univers médiatique », a dit de lui Alain Duhamel, qui l’a maintes fois interviewé. Selon le sociologue Bernard Pudal, auteur de Un monde défait. Les communistes français de 1956 à nos jours (2009), la connaissance de l’univers médiatique par Fabien Roussel n’est pas pour rien dans son ascension jusqu’au sommet du parti.

    Effets pervers d’une envolée médiatique

    Le nordiste est fils d’un journaliste à L’Humanité, et a lui-même été journaliste, à France 3 notamment. De même, lorsqu’il a travaillé au cabinet de Michelle Demessine, secrétaire d’État au tourisme sous Jospin, il était chargé de communication.

    « Sa particularité, c’est sa connaissance, son implication, son intégration au monde des médias, remarque Bernard Pudal. Mon hypothèse, c’est que ce qui a joué dans son élection, c’est la perception au sein du PC d’une sorte d’inadéquation entre la représentation du PCF à travers Pierre Laurent [l’ancien secrétaire national, dont on a parfois raillé le manque de charisme – ndlr] dans un champ politique qui fonctionne de plus en plus aux logiques médiatiques. »

    Mais la stratégie de la personnalisation et de l’agitation médiatique, si elle permet de faire parler de soi, a ses travers. À la fin de l’année 1980 et au début de l’année 1981, à l’approche de la présidentielle, alors que le PCF était fortement concurrencé par le Parti socialiste (PS), Georges Marchais avait investi cet espace.

    Dans une logique électoraliste, alors que le PS était irrigué par les courants de pensée de 68, il avait pris un tournant conservateur, en tenant un discours anti-immigrés. La destruction au bulldozer d’un foyer de travailleurs maliens à Vitry-sur-Seine et la campagne calomnieuse contre un travailleur marocain et sa famille à Montigny-lès-Cormeilles avaient marqué cette inflexion.

    « C’est un antécédent historique où il y a eu un jeu avec les médias de la part de la direction du PCF, alors que ce discours ne reflétait pas ce qui mobilisait les militants, estime l’historien Julian Mischi. Ce tournant conservateur était lié à la compétition électorale. De la même manière, pour se démarquer d’une France insoumise en dynamique, Fabien Roussel met en avant des thématiques comme l’assistanat, la sécurité, l’immigration dans une logique électoraliste et médiatique. »

    Pour Julian Mischi, il s’agit d’une « dérive idéologique », car « ce ne sont pas les orientations décidées par le dernier congrès ». Cette relative autonomie du premier dirigeant communiste vis-à-vis du collectif s’était déjà manifestée à l’époque de Georges Marchais. Les militants avaient appris par voie de presse que le PCF abandonnait la référence à la dictature du prolétariat, en 1976.

    Roussel incarne un versant de l’histoire communiste, qui n’est pas le plus propulsif dans l’histoire du communisme français.

    En 2021, les communistes ont peut-être ressenti une surprise comparable en apprenant la participation de Fabien Roussel à la manifestation des policiers devant l’Assemblée nationale – ce dont il avait dû s’expliquer dans L’Humanité, face au tollé. L’ami d’Olivier Marchais, fils du secrétaire général qu’il a connu au lycée à Champigny-sur-Marne, et qui est devenu son directeur de campagne, sait donc à quoi s’en tenir.

    De plus en plus, les sorties médiatiques du chef du PCF semblent pourtant dicter la ligne, preuve, selon Roger Martelli, que « l’organisation a perdu la main », au détriment d’une culture politique. Dans Ma France, Fabien Roussel confesse d’ailleurs avoir lu tardivement le Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels. « Roussel commence à militer dans les années 1990, quand les écoles du PCF déclinent. On est alors formé en interne, par sa propre famille ou la mairie, et non plus seulement par l’organisation. C’est possible que ce soit le reflet d’un éclatement idéologique chez les nouveaux dirigeants », affirme Julian Mischi.

    Une chose est sûre : le parti est à un tournant de son histoire, où l’équilibre interne entre la défense farouche de l’identité communiste et l’ouverture à la gauche anticapitaliste est brisé. « Je ne peux pas dire qu’il n’incarne pas l’histoire communiste. Il en incarne un versant, qui n’est pas le plus propulsif dans l’histoire du communisme français », conclut Roger Martelli.

    Ni ses oscillations à droite ni la surface médiatique importante acquise par Fabien Roussel durant la campagne n’ont en effet compensé l’absence d’un corps militant mobilisé.

    • Fabien Roussel suscite la polémique en déplorant l’absence de Michel Sardou à la Fête de l’Huma. #legorafi
      https://www.legorafi.fr/2022/09/15/fabien-roussel-suscite-la-polemique-en-deplorant-labsence-de-michel-sardou-

      À gauche, une polémique en chasse l’autre. Quelques jours seulement après avoir fustigé « la gauche des allocs » lors de sa prise de parole pendant un débat tenu à la Fête de l’Huma, Fabien Roussel fait de nouveau parler de lui. Plusieurs témoins rapportent des propos dans lesquels il joue la carte de la provocation en s’épanchant sur son regret de ne pas voir Michel Sardou dans la programmation.

      Pire, selon plusieurs personnes présentes dans le public, le secrétaire national du PCF aurait même profité d’un intermède entre deux concerts pour s’inviter discrètement sur la scène principale. Fabien Roussel aurait alors entonné plusieurs chansons de Michel Sardou, dont Les Ricains et Le Temps des colonies avant de lancer un « ça, c’est de la vraie musique de bonhomme » devant une foule partagée entre mécontentement et consternation.

      Évacué de force par la sécurité, Fabien Roussel aurait finalement quitté la scène en qualifiant l’événement de « rassemblement de gauchiasses et de bons à rien ». L’organisation de la Fête de l’Huma, qui fustige dans un communiqué l’intervention de Fabien Roussel, affirme avoir réussi à « éviter le pire » et à ramener le calme en diffusant instantanément des chansons de Tiken Jah Fakoly pour contenir la foule en colère.

    • « Entre le travail et les allocations, il y a la République sociale »

      Hadrien Clouet, député de la France insoumise, membre de la commission des Affaires sociales, répond à Fabien Roussel, qui assumait de « défendre le parti de travail » et défend les allocations.

      Voici sa tribune : « Juste avant la Fête de l’Humanité, la gauche avait imposé deux sujets dans le débat public : les surprofits scandaleux des grands monopoles privés et les vols d’affaire des ultrariches. Retournement de situation, avec la décision du secrétaire général du PCF, Fabien Roussel, d’incriminer le versement de minima sociaux par “la gauche des allocations” défenseuse d’un “droit à la paresse”, et l’opposer à l’occupation d’un emploi par “la gauche qui défend le travail”. Loin de se cantonner à cette opposition, il a mordu la ligne la plus réactionnaire en pointant un “système qui nourrit le chômage par les allocations-chômage”. Le plein-emploi dépendrait-il donc, logiquement, de la suppression des allocations-chômage ?

      Soit Fabien Roussel n’a pas anticipé comment évoluerait le débat public, et c’est une erreur lourde. Soit il l’a anticipé, et il s’agit d’un propos politique indigne. Dans les deux cas, voilà l’extrême-droite en selle à partir d’âneries. Le rôle de chaque responsable politique est désormais de combattre le poison qu’il a diffusé, excitant absolument toutes les officines hostiles à la République sociale.

      Car depuis la Révolution française, notre pays a rompu avec l’idée d’un ordre divin inéluctable qui châtierait les pauvres, oisifs donc responsables de leur sort. La pauvreté dépend des politiques qui sont menées en matière de travail, d’emploi, de logement… Donc, le sort des plus pauvres est un choix politique. Donc, la pauvreté n’est pas une malédiction à subir : elle est un crime organisé à abolir. Elle n’est pas une peine individuelle méritée : elle est la condamnation collective de toute une famille, enfants compris, à la privation. Cette rupture fondamentale conduit les Révolutionnaires à créer dès 1793 une Caisse nationale de prévoyance, afin d’administrer les premiers versements aux femmes enceintes, aux familles, aux vieillards, soigner les pauvres ou protéger les enfants abandonnés. Et ce, parce qu’il n’y a pas de démocratie possible lorsqu’une partie de la population est tenue éloignée de la discussion publique, faute de temps, de repos et de tranquillité d’esprit pour s’y consacrer.

      Les propos incriminés sont d’autant plus effrayants qu’ils tournent le dos au drapeau tricolore et au drapeau rouge

      Les propos incriminés sont d’autant plus effrayants qu’ils tournent le dos au drapeau tricolore et au drapeau rouge. Ils abandonnent les principes fondamentaux du Parti communiste français, créateur de notre Sécurité sociale… avec l’idée d’abolir toute opposition entre salaire et allocations ! Les allocations familiales, par exemple, ne sont pas de la “solidarité nationale” mais bien un sursalaire. Lorsqu’il obtient en 1946 un vote unanime de l’Assemblée nationale en faveur de leur création, le ministre communiste Ambroise Croizat y voit “un moyen de transformer un salaire mesuré uniquement à l’importance des tâches fournies en un salaire social tenant compte des besoins de chacun”.

      Si l’opposition entre travail et allocs n’a pas de sens, c’est qu’une même personne passe régulièrement de l’un à l’autre. En effet, une partie conséquente des “allocs” en France… découle du travail ! On les appelle “contributives”, dans le sens où elles sont ouvertes à des individus qui ont préalablement cotisé, donc qui ont exercé un emploi. Pension de retraite, de réversion, d’invalidité, indemnisation du chômage, indemnités journalières pour maternité, maladie ou exploitants agricoles : toutes ne sont ouvertes qu’au titre de travailleur. Il est dès lors absurde d’opposer allocations et emploi, puisqu’il faut par exemple 6 mois de cotisation pour être éligible à une allocation-chômage. Le travail conduit donc aux allocations, en ce qu’il ouvre des droits sociaux. D’ailleurs, aujourd’hui, 13 millions de ménages (presque la moitié) perçoivent des allocations logement, des allocations familiales, des minima sociaux ou la prime d’activité !

      L’inverse est tout aussi exact : l’emploi est souvent au bout de l’allocation, d’où l’importance de les défendre avec acharnement, au nom du travail. C’est ce que montrent toutes les études sur la reprise d’activité et le parcours des allocataires. Une allocation suffisante permet de se rendre aux entretiens d’embauche, payer les transports, assurer la facture téléphonique… et donc rechercher un emploi dans de bonnes conditions. Les baisses d’allocation contrarient l’accès aux offres, car elles imposent de se concentrer sur la survie quotidienne au détriment de la poursuite de son projet personnel.

      En réalité, qui paie quoi dans notre pays ? Ce sont les pauvres et les classes moyennes qui subventionnent l’oligarchie

      En réalité, qui paie quoi dans notre pays ? Ce sont les pauvres et les classes moyennes qui subventionnent l’oligarchie. On l’oublie souvent, les 10 % les plus modestes s’acquittent de la contribution maximale : ils versent les deux-tiers de leur revenu primaire en cotisations sociales (22 %), impôts (6 %) et taxes (39 %). À l’inverse, les 10 % les plus riches ne mettent en commun que la moitié de leurs gains personnels. Personne ne fait plus d’effort que les pauvres ; personne n’en fait moins que les riches.

      Finalement, l’opposition entre allocation et travail rencontre une dernière limite essentielle : accéder aux allocations peut constituer un vrai travail, qui prend plusieurs heures par semaine ! C’est bien pour cette raison que le non-recours aux droits, c’est-à-dire le renoncement à une allocation alors qu’on y est éligible, est si fort dans notre pays. Prétendre qu’un allocataire du RSA représente le “camp de la paresse” est moralement indigne et pratiquement absurde – que Fabien Roussel tente de remplir un formulaire RSA afin de s’en rendre compte !

      Loin de ne concerner que les bénéficiaires, les allocations sociales protègent le pays tout entier. Chaque crise économique nous le rappelle amèrement. Lorsque les salaires reculent ou que le chômage augmente, ce sont les allocations qui maintiennent ouverts les magasins. Le fleuriste, la boulangère, ont besoin des allocataires en vue de conserver une clientèle et, donc, leur boutique ouverte ! Contrairement à celui des riches, l’argent les allocataires sociaux repart immédiatement vers les secteurs de l’économie les plus dynamiques. Puisque les allocataires n’ont pas les moyens de mettre beaucoup d’argent de côté, tout ce que l’on leur distribue alimente la demande auprès des entreprises.

      L’allocation de quelques-uns est le bouclier du plus grand nombre, qui force le patronat à des concessions

      Mais les allocations protègent aussi les salariés du pays. Pourquoi ? Car dès lors que l’on assure un filet de sécurité à une personne, celle-ci peut survivre sans exercer une multiplicité de petits boulots précaires. Elle peut refuser de travailler gratuitement, de conduire une demi-journée afin d’exercer un petit boulot ou d’enchaîner 15h par jour. Et ce qui est bon pour elle est bon pour tous, puisque les salariés en poste ne risquent pas d’être remplacés par des miséreux, prêts à faire la même chose en échange d’un salaire deux fois plus bas. L’allocation de quelques-uns est le bouclier du plus grand nombre, qui force le patronat à des concessions. Face à des chômeurs mieux indemnisés, donc forts d’un pouvoir de négociation et capables de comparer les emplois les uns aux autres pendant quelques semaines, les employeurs sont bien obligés de faire monter les enchères !

      Voilà notre histoire, voici la tâche toujours renouvelée de notre époque. Pour l’atteindre, il faut à la fois des emplois bien payés et la garantie que nul ne vive sous le seuil de pauvreté. Les deux vont de pair.

      La politique consiste à choisir les conflits que l’on entretient. Elle implique de distinguer ses alliés de ses adversaires. Fabien Roussel met son audience et son temps de parole au service d’un affrontement contre “la gauche”, “la paresse » et “les allocs” d’un même mouvement. Ce faisant, et en conséquence, il n’affronte pas la droite, les profiteurs de crise et les actionnaires. Pire, il reprend leurs mots et leur donne du grain à moudre. Chacun ses priorités. »

      https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-entre-le-travail-et-les-allocations-il-y-a-la-republique-sociale-41355

  • Pour se chauffer l’hiver prochain, Bruno Le Maire conseille aux Français de souffler fort dans leurs mains
    https://www.legorafi.fr/2022/07/20/pour-se-chauffer-lhiver-prochain-bruno-le-maire-conseille-aux-francais-de-s

    Alors que la Russie a décidé de couper le gaz à l’Europe, le ministre de l’Économie prépare déjà sa stratégie pour l’hiver prochain. Et le moins qu’on puisse dire est qu’il ne manque pas d’#idées.

    • * Yannick Jadot se retire de la politique pour souffler sur des éoliennes à plein temps Le Gorafi
      Source : https://www.legorafi.fr/2022/05/31/yannick-jadot-se-retire-de-la-politique-pour-souffler-sur-des-eoliennes-a-p

      Après avoir découvert une nouvelle passion, l’ancien candidat écologiste aux élections présidentielles a annoncé quitter le monde de la politique.

      C’est avec émotion que le militant écologiste a annoncé son retrait de la vie politique afin de « me concentrer sur des actions concrètes », espérant contribuer à une planète plus verte en offrant ses talents d’une nouvelle manière. 


      « Pour tout vous dire, ça fait plusieurs mois que je m’entraîne en soufflant sur tout et n’importe quoi, et je me suis rendu compte que j’étais vraiment doué pour ça », explique le député européen qui affirme avoir augmenté son VO2max de 12% depuis qu’il a commencé à pratiquer sa nouvelle passion. « Parfois j’arrive même à voir l’éolienne bouger un peu, mais je sais jamais si c’est grâce à moi ou si c’est simplement dû au vent. » 

      « Au début on était tristes, mais on voit qu’il s’amuse tellement, donc on ne peut lui souhaiter que le meilleur », confie quant à lui Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. « Le seul ennui, c’est qu’il adore nous montrer ce qu’il fait et il postillonne beaucoup. » 

      Lors d’un stage intensif en Bretagne, Yannick Jadot se serait blessé « en soufflant un peu trop fort et s’attirant les foudres d’une mouette » et serait actuellement en attente d’une transplantation de poumons. 

  • Marine Le Pen fugue en plein discours et s’enfuit avec Viktor Orbán | Gorafi 24.04.22

    Le Président hongrois serait venu chercher Marine Le Pen devant son QG du Bois de Boulogne. Confortablement assis sur une moto de type Harley-Davidson, il aurait klaxonné plusieurs fois et fait rugir son moteur, pour prévenir de sa présence. Marine Le Pen a alors cessé son discours au beau milieu d’une phrase pour courir vers Viktor Orban et s’installer derrière lui. Selon une source proche du dossier, ils auraient écouté le titre « I’m Still Loving You » du groupe Scorpions.

    https://www.legorafi.fr/2022/04/24/en-plein-discours-marine-le-pen-fugue-et-senfuit-avec-viktor-orban

    • Mais aussi :

      20h pile, Marine Le Pen a relativisé cette défaite en voyant le verre à moitié plein : « Dis donc on s’est encore fait peur ! Je vous jure qu’à un moment j’ai cru que j’allais gagner ! Bon, je reste une héritière blindée… Professionnellement c’est la tuile, mais économiquement ça m’arrange plutôt la victoire du banquier ! Et puis, si les Français s’appauvrissent encore, dans 5 ans ça sera la bonne ! Allez, champagne ! ». En effet, les proches conseillers confessent que le 1er réflexe de Marine Le Pen a été d’appeler Vladimir Poutine pour le rassurer quant à son remboursement.

      https://www.legorafi.fr/2022/04/24/lheritiere-marine-le-pen-soulagee-par-la-reelection-dun-president-proche-de

  • « Macron s’emmerde ! Daniel Schneidermann regarde le spectacle de l’ennui. Pas de meilleur résumé d’une campagne nulle et non avenue, du retour programmé du sortant, et du non-sens où la macronie a plongé le politique. »
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/lennui-invite-surprise

    Il s’ennuie. Il se demande ce qu’il fait là. Le match est si conforme à ses prévisions, à son désir profond, à sa stratégie, à ses patients efforts de cinq années, de câlins à Zemmour en interview à « Valeurs actuelles », qu’il s’ennuie à présent. Tout ça pour ça ! Il le joue sans plaisir. Il enquille les buts les uns derrière les autres, sans forcer, comme à l’entraînement, tchac tchac tchac, l’hydrogène, l’or de Poutine, le financement, et vous n’avez pas voté ceci, et pas voté cela. Elle encaisse.

    Il attend les contre-attaques qui ne viennent pas. Même pas McKinsey ? Même pas. Trois secondes. Une misère. Même pas les Gilets jaunes ? Même pas "Ceux qui ne sont rien" ? Même pas "Traverser la rue" ? Même pas le "pognon de dingue" ? Il compte les pâquerettes sur la pelouse. Pour passer le temps, il embarque les journalistes-figurants dans l’élite déconnectée des bien payés et des heureux du monde : "Nous quatre, ici"... Il sait bien qu’ayant fait vœu de silence, ils ne peuvent pas répondre. Mais il ne peut pas s’empêcher.

  • Les formes de #racisme qui montrent leur visage en lien avec la #guerre en #Ukraine... en 2 fils de discussion sur seenthis :

    – Un fil de discussion sur la distinction qui est faite entre les #réfugiés_ukrainiens (à la fois « immigrés de qualité » donc bons pour l’économie, mais aussi des « réfugiés blonds aux yeux bleus qui nous rassemblent ») :
    https://seenthis.net/messages/950929

    – Un fil de discussion sur le tri aux frontières de personnes, notamment d’origine africaine (parmi elleux des étudiant·es) qui sont résident·es en Ukraine et qui sont arrêté aux frontières et ne peuvent quitter le pays en guerre :
    https://seenthis.net/messages/951230

    – Et puis il y a les #Roms d’Ukraine :
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    – Les réfugiés ukrainiens, des victimes de la désinformation anti-réfugiés, comme les autres :
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    #catégorisation #tri #frontières #Blancs #Noirs #couleur_de_peau #filtrage #racisme_anti-Noirs #métaliste

    • The reception spectacle: on Ukrainian displacement and selective empathy at Europe’s borders

      Since the beginning of the Russian offensive on Ukraine on February 24th, over 5 million people have registered for temporary protection programmes and other schemes across Europe. By and large, Ukrainians have been granted access to assistance, and extended legal statuses allowing them to enter and settle in EU Member States. While this unusual generosity on the part of European States should be applauded, it has given rise to a range of questions about the differentiated treatment of Ukrainians as compared to other displaced groups. A result of this configuration, the many issues surrounding the engagement with Ukrainian displacement have been mainly framed in comparative terms: How have Ukrainians been received in comparison to refugees who arrived in 2015? Why have Ukrainians been allowed to settle in Europe when there are thousands stuck at the Belarus-Polish border? Why have non-Ukrainians fleeing Ukraine been treated differently? Consequently, the public debate has been largely dominated by calls for the inclusion of Ukrainians, suddenly considered to be Europe’s own, flanked by denunciations of the EU’s selective indignation as hypocritical and racist.

      Beyond official responses by states and their institutions, civilian and grassroots reactions have also been polarised across such lines. When, in early March 2022, I visited Budapest’s train stations, where a range of NGOs and networks of residents were gathering to welcome people fleeing Ukraine, the question of the specific qualities and perceived features of people arriving were central to conversations. A volunteer with a Hungarian Church NGO, pointing in the direction of a woman and her three children, stated: “Look, they are tired, they are vulnerable women and children: they are the real refugees”. He went on to explain that he also came out to help people passing through Budapest in the summer 2015 even though, according to him, many at the time were not refugees but, “migrants or Islamic terrorists”. When I highlighted that, to my knowledge, what legally identified a refugee was the conflict or persecution they were fleeing from, rather than undefined notions of worth connected to their perceived gender, age, or religion, he emphasized that some people deserved asylum while others did not.

      Clearly, the discourse reiterated by some of the volunteers in Budapest went beyond their personal feelings: it built on categories produced by the European border and asylum regime over the last three to four decades. A cornerstone of that is the meticulous construction of a separation between (deserving) refugees and (undesirable) migrants. Within the category of refugees there is a further hierarchisation of deservedness, with different types of assistance (e.g., resettlement to the EU versus humanitarian aid abroad) being extended based on racialised profiling of their capacity for integration into the imagined community of Europe. In the volatile context of the “migration crisis” declared in the region in 2015, this discourse has gained centrality in Hungary and other Central and Eastern European countries. Injunctions to distinguish between “bad migrants” and “good refugees” became articulated with local regimes of social valuation and their racialised, gendered, class- and religion-based hierarchies in the context of regional capitalist transitions. This is closely connected to their own paths of ‘Europeanisation’: former Eastern bloc countries were unequally included into its regional divisions of labour, and have themselves been subjected to, and productive of, racializing dynamics. ‘Becoming European’ has involved claims to superiority, modernity, and whiteness, which have led to the renewed marginalisation’s of various groups – both domestic and non-domestic – and has given rise to articulate forms of racism.

      In other words, unequal treatment of different displaced groups is not new and does not happen in a vacuum: even if the refugee as a legal construction claims to be a universal figure, it is in reality always embedded in local social relations. Quite the opposite, a longue durée examination of the relation between states and displacement shows that it has always been a story of selective engagement: systematically, the way states engage with certain groups teaches us more about their projects and political architectures than about the displaced individuals themselves. It is therefore important to go beyond moralised assessments of Europe’s current response to Ukrainian displacement, and to reflect on how states interpellate people moving across borders in relation to specific moral and political economies, which are themselves underpinned by broader projects such as nation-building and capital accumulation. From this perspective, the questions raised by the Ukrainian displacement in Europe become: under which circumstances do states welcome or reject displaced people? How is refugee reception shaped by larger historical processes and their legacy, including state-building, capital expansion and related projects such as colonial domination? How do moral hierarchies and constructions of race, gender, class, and religion, in the receiving states and nations, structure responses to displacement?

      Statecraft and the reception spectacle

      As I have argued elsewhere (Cantat 2015), the refugee as a category and a figure is shaped and made in ways that are congenial to furthering states’ aims. My point is not that formal frames overdetermine responses to displacement. Yet informal initiatives still respond to dominant discursive and political reception regimes: the space for creative responses remains moulded by their opposition and denunciation of overarching power structures. To further reflect on the parallels and contrasts between current responses to Ukrainian displacement and engagement with previous episodes of forced mobility, I will reflect on specific displacement episodes and assess how the figure of the refugee has been built historically. This historicization will help us understand the differences and similarities in states’ mechanisms of interpellation of different groups, both over time and across categories.

      A classic example in recent history of how the category of the refugee has been shaped by states’ circumstances can be found in the Geneva Convention itself. Presented as a text with universal validity in order to protect people fleeing persecution, the definition of the refugee in fact (re)produces a very specific figure: that of a man fleeing the USSR in the context of the Cold War aiming to join the capitalist West. The restrictive criteria outlined in the Convention regarding refugee status constantly prove to be inadequate for providing appropriate protection to people fleeing a range of violent situations. First, of course, those fleeing economic violence and devastation, considered outside the scope of asylum. But also, those fleeing different configurations of political and social persecution that do not abide by the vision of the world underpinning the Convention.

      Going back into past displacements, something which, as noted by Philip Marfleet (2007), neither historians nor refugee scholars are particularly good at for different reasons, allows us to assert yet more clearly that histories of exiles are always underpinned by states’ demands for hospitality or hostility to different groups. Besides, neither hospitality nor rejection are homogeneous circumstances, and states may often be ready to accommodate refugees without actually welcoming them, for instance by allowing people to integrate within labour markets while at the same encouraging discourses of exclusion or refusing them legal statuses and protections. Discursive constructions of displaced populations intersect both with the valuation regimes and social hierarchies that structure host states’ bio–political architectures, by which I mean regimes of race/gender/class (etc.) as articulated with the geopolitics and interstate relations of the moment.

      An important example of this can be found in the stories of Huguenot displacements in the 16th and 17th centuries. The flight of 200 000 Huguenots to Geneva, Holland, and England, as they feared persecution from the French absolutist Catholic authorities of the time, is often seen as one of the earliest episodes of contemporary refuge, not because Huguenots were the first group to flee a territory due to violence, but because they were chased away by a state project and received by other states defining themselves against that. It is understood that the word “refugee” entered vernacular language for the first time during this episode. The emerging English and Dutch states promoted openness to those refugees, who came from relatively wealthy commercial backgrounds, including the slave trade, and spectacularized their welcoming attitude as a proof of their attachment to liberalism and religious freedom. This self-presentation was central to their opposition to the French absolutist state. In England, while historical sources show widespread popular hostility towards the Huguenots, the state engaged in a mass sympathy campaign, explaining to people that welcoming Huguenots was a matter of national pride and of, indeed, upholding values of tolerance.

      The discourse of brotherhood was also framed in terms of religious proximity. But such categories of belonging are not static. They are insufficient for understanding reception attitudes: we need to recognize racialization, legitimization, and differentiation as dynamic and contingent processes that evolve across time and according to political circumstances. In fact, 50 years later, the Palatines, another group of Protestants fleeing Germany, was seeking refuge in England. Coming from a formally allied and Protestant state, they were received with great hostility. Many were placed in what are believed to be the first refugee camps of contemporary England, along the Thames, before being resettled to Ireland and British America. A highly polarised political debate with similar arguments as those that we now hear regarding the merits of migration and the (im)possibility of integration emerged in England at the time. This underlines that there is nothing new or specific about the unequal treatment of different displaced groups. It also shows that selective empathy tells us very little – perhaps nothing – about groups per se, their circumstances, needs or characteristics: it would be misleading to try to identify reasons for this differentiated treatment in specific qualities of individuals. What is at stake, always, in the relation between state authorities and displaced people is various forms of statecraft and state power.

      The famous notion of “border spectacle”, which Nicholas de Genova (2013) has usefully mobilised to examine how exclusion is staged at the border to showcase the state as the protector of a national public that is simultaneously coalesced, has already taught us a lot about how the nation/state/citizen triad is produced in relation to displacement, exile, and borders. Similar observations can be drawn from other episodes where welcoming and hospitality become spectacularized by state authorities. Questions we must ask ourselves to understand selective empathy are never about whether people deserve a better treatment or not, but always about how their inclusion or rejection promote specific state projects at any given moment.

      Ukrainian displacement and European belonging

      In the case of Ukrainian displacement, discourses about Europe, whiteness, and European belonging have secured people access to reasonable reception conditions. In this context, grassroots reception practices have also been numerous, diverse, and consistent. They have been able to assert themselves publicly in ways that have been altogether forbidden and impossible in other displacement episodes, which were often characterised by the criminalisation of informal aid. This, together with the adoption of legal frameworks allowing Ukrainians fleeing Ukraine (but no other groups!) to cross EU national borders and choose where to settle, can be applauded as not only a uniquely welcoming set of policies but in fact the first properly coherent approach that the EU has ever adopted in relation to displacement. This is a welcome shift from the securitizing response usually reserved to those seeking asylum, which is not just chaotic but also, on many occasions, lethal.

      There already are, however, serious issues to consider when we look at the way Ukrainians are being received in Europe. First, the activation of temporary protection schemes, has not meant access to regular (and more protective) asylum regimes. Second, across Europe, the bulk of reception work has been delegated to civilian networks and small-scale organisations. This is the result of decades of neoliberal sub-contracting of public responsibilities to private actors. This continued delegation of responsibility has meant the revival of aid networks formed in 2015: the flexibility and responsiveness of these loser structures, easily reactivated via social networks, was crucial for the execution of reception activities in the first weeks of the conflict. However, as everywhere, the capacity of civil society to fill gaps left by withdrawing states has its obvious limits. We are already seeing how the tide is turning, with volunteers becoming less willing to host the displaced in their homes and tiring from daily assistance activities. In the absence of a coordinated state response this can only deteriorate.

      As we have seen in Greece for example, there is no more efficient way to turn popular sympathy into hostility than letting a situation worsen without states providing adequate support to both exiles and host communities. Importantly, while grassroots support activities do not always reproduce government categories developed by states and institutions, they always produce and navigate a sense that practising solidarity is a messy business in contexts of limited resources (Cantat 2018, 2020, 2021). Distributive dilemmas always involve representations, typologies, and moral economies, where (consciously or not) people’s deservingness is assessed by those who have to decide whom and how to help in specific contexts.

      In fact, there is nothing inherently progressive to grassroots assistance as compared to state support or the formal aid sector: such initiatives follow their own politics and ethics, build specific socialities and respond to different circumstances. Often, when those circumstances are not clarified, e.g., when people are moved to help by unexamined desires to do good, informal support can fuel extremely unbalanced and unequal power relations. Those may be even more difficult to contest as they take place outside a formalised aid relation where roles are clearly defined and distributed: they might come together with powerful discourses that neutralise criticism, be it religious charity, claims to horizontality, or demands for gratitude. Even when relations are clarified, it is hard to escape combination and hybridization in solidarity practices: doing good and progressive politics usually exist together and this can make people who are the object of help very vulnerable.

      This vulnerability is made more problematic because citizens of host countries have been moved into assisting Ukrainians in the name of moral imperatives, rather than because it is considered a public service that states ought to provide to people based on their statuses. If Ukrainians are now being supported in the name of some unstable construction of European belonging, then it begs the question: how long will Ukrainians remain so white? Europeanness is not a homogeneous and stable condition: the EU has produced shades of European belonging where Eastern Europe has always been seen as less belonging, less European, and somehow less legitimate – even for those countries who have become member states. The example of the Brexit campaign is just another reminder of how strong intra-European racism remains.

      In the current context of the EU’s mobilisation against Russia, Ukrainians’ Europeanness is strongly asserted, but it could just as well be tempered, questioned, or sacrificed when geopolitics evolve. If so, the lack of deployment of proper state support and the overreliance on popular assistance will become highly problematic. We already see processes of differentiated inclusion unfolding with questions around the type of access that Ukrainians get to different social spheres: for instance, in Hungary, work permits are not needed for certain types of jobs where there are shortages – mostly manual, in the agrarian sector and catering, but also in IT. This in fact reiterates previous labour migration patterns whereby racialised Ukrainian labour has been allowed in the country in order to serve specific industries.

      The direction in which Ukrainian instrumentality to the EU’s ideological and economic structures will evolve is far from obvious. Above all, the situation demands that we insist on the continuity of solidarity on the ground of a real grassroots internationalism and that we keep demanding public support for all displaced groups.

      https://www.focaalblog.com/2022/06/28/celine-cantat-the-reception-spectacle-on-ukrainian-displacement-and-sele
      #spectacle

  • Crise en Ukraine : V.Poutine étudie la demande de reconnaissance de l’indépendance des séparatistes - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=PC5SOpcpi_8

    compte-rendu somme toute assez fidèle de l’état de la situation en Ukraine, la position de la Russie est bien décrite, le commentateur, Bruno Daroux ne dit jamais vraiment explicitement que la description qu’en fait la Russie est purement factuelle tout en n’étant pas loin de la reprendre à son compte ; heureusement (!) il n’oublie pas de ponctuer, de temps en temps par des selon les Russes

    ce qui donne un résultat assez surréaliste, on en retient que Poutine élève le niveau de la menace en agitant le spectre de l’annexion des régions séparatistes que, une minute avant le commentateur écartait vigoureusement en affirmant péremptoirement on n’en est pas là